La violence contre les femmes et le VIH/sida

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Notes au radiodiffuseur

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La violence à l’égard des femmes englobe le viol et le sexe sous contrainte, les agressions physiques et sexuelles, ainsi que les pratiques traditionnelles préjudiciables comme l’excision des femmes et le mariage précoce forcé. Ces types de violence accroissent le risque d’infection par le VIH chez les femmes, à la fois directement par le sexe forcé et indirectement en inculquant la peur, qui restreint l’aptitude des femmes à négocier les circonstances dans lesquelles se déroulent les relations sexuelles et l’utilisation de préservatifs. La violence a des répercussions négatives sur le développement physique, psychologique et social.

De nombreuses femmes signalent des expériences de violence après la divulgation de leur séropositivité ou même après avoir admis qu’elles avaient demandé un test de séropositivité. Cette violence peut interférer avec la capacité d’une femme d’accéder à un traitement et à des soins ou de suivre des traitements aux antirétroviraux (ARV). Certains hommes peuvent se servir des traitements antirétroviraux de leurs partenaires.

La violence à l’égard des femmes est extrêmement courante à la fois dans les pays en développement et dans les pays développés. Dans maintes régions, près de 50 % des femmes rapportent avoir été victimes de violence.

Comme le souligne le texte, il existe une étroite relation entre la violence à l’égard des femmes et le manque de respect pour les droits des femmes, comme le droit à l’éducation, le droit de s’exprimer, le droit de posséder des biens et le droit à la liberté de mouvement. La violence à l’égard des femmes est alimentée et tolérée par des valeurs qui refusent d’accorder ces droits humains aux femmes.

Pour adapter ce texte à votre auditoire local, vous voudrez peut-être interviewer à l’antenne des représentantes de groupes de femmes locaux et nationaux, en incluant éventuellement une partie de l’émission sous forme de tribune téléphonique. En 1999, Les Nations Unies ont proclamé le 25 novembre Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Vous souhaiterez peut-être avoir une série d’émissions en relation avec cet événement.

Texte

Dominic Mutua Maweu :
Bonjour chers auditeurs et auditrices, vous écoutez Radio Mang’elete FM dans le centre du Kenya : au micro Dominic Mutua Maweu. Aujourd’hui, je vous présente l’émission Imanyiliile qui vous a été d’un grand secours, j’en suis convaincu, et que vous adorez! Dans la langue Kikamba, Imanyiliile signifie « Faites attention. Le danger guette! »

Aujourd’hui, j’aimerais que nous examinions de quelle façon la violence à l’égard des femmes peut encourager la propagation du VIH et du sida. Lorsque nous parlons de la violence à l’égard des femmes, nous désignons les disputes, le viol et l’abus des droits d’une femme. Et lorsque nous parlons des droits des femmes, cela signifie leur refuser le droit à l’éducation au bon moment, le droit de s’exprimer et de donner leurs points de vue sur tout ce qui concerne leur personne, leur collectivité et leur pays.

Chers auditeurs et auditrices, vous savez que le meilleur outil dans la lutte contre ce virus est l’amour. Hommes, si nous aimons vraiment nos femmes, y compris nos s?urs et nos mères, ne pensez-vous pas que nous cesserons de nous disputer avec elles dans nos foyers, au travail et au marché. Ne pensez-vous pas que nous cesserons de les violer et de leur refuser leurs droits?

(Pause)J’aimerais vous faire écouter un discours de Rhoda Maende, une femme de notre district qui est conseillère et responsable d’un organisme de femmes appelé Assemblée régionale des femmes de Makueni. Dans son discours, elle s’adresse aux habitants du district de Makueni à Makindu, où ils étaient rassemblés pour célébrer la Journée mondiale de lutte contre le sida le 12 janvier 2005.

Montée de bruits de foule, puis en arrière-plan pendant tout le discours.

Rhoda Maende :
« Hamjambo, Hamjambo tena? » Je m’appelle Rhoda Maende de Makueni. Je fais partie d’un organisme appelé l’Assemblée régionale des femmes de Makueni. L’une de nos principales tâches consiste à nous assurer que les femmes obtiennent leurs droits, que les enfants obtiennent leurs droits et que les hommes obtiennent le respect. Aujourd’hui, j’aimerais vous dire quelques mots au sujet de ce virus épidémique qu’est le sida. J’aimerais parler de ses liens avec la violence à l’égard des femmes ou avec tout genre de violation des droits d’une femme qui est mariée ou célibataire. Ces disputes dans nos foyers et ces viols de nos femmes encouragent la propagation de ce virus.

La violence à l’égard des femmes doit cesser! Ama sivyo akina mama, n’est-ce pas, mes chères femmes? Nous disons que la violence à l’égard des femmes doit cesser.

Il y a des femmes qui travaillent dans nos bars. Un emploi est un emploi et une femme a le droit de travailler n’importe où. Le simple fait qu’elle travaille dans un bar ne signifie pas que n’importe quel client peut abuser d’elle. Et si j’entends des récits d’hommes qui agressent ces femmes ou les prennent de force, je les trainerai devant les tribunaux et ils iront en prison. Parce que c’est un crime.

Chaque femme devrait être respectée pour ce qu’elle fait. Elle a le droit de se débrouiller car de quoi se nourrirra-t-elle si elle ne travaille pas? Nous déclarons que ces abus doivent cesser et que chaque femme doit bénéficier de respect. Si une femme accepte d’aller avec vous, c’est parfait! Mais cette violence doit cesser!

Montée de bruits de foule pendant 5 secondes, puis fondu enchainé.

Dominic Mutua Maweu :
J’espère que vous entendu les paroles de cette leader. Mais j’aimerais que vous y réfléchissiez de la façon suivante. Le fait d’abuser les droits des femmes, surtout du droit à l’éducation, est le pire coupable de la propagation du virus, parce que c’est uniquement par l’éducation que l’on se peut donner des renseignements sur ce virus et ses effets. Et c’est par la liberté d’expression qu’une femme peut dire : « Je veux utiliser un condom », même si elle parle à son mari.

En conclusion, voici comment une communauté doit agir lorsqu’il y a violence contre les femmes: d’abord, tenter d’intervenir, si vous observez des actions qui, selon vous, sont abusives. Deuxièmement, écouter et répondre sans blâmer les personnes qui sont victimes de violence. Troisièmement, parler à d’autres personnes sur les abus que subissent les femmes afin de créer une communauté de dialogue sur la violence envers les femmes. Quatrièmement, ne pas oublier que la confidentialité est très importante dans le partage d’informations sur tout type d’abus. Cinquièmement, la communauté doit avoir des réunions avec la police et le gouvernement et insister sur l’amélioration des services aux femmes victimes de violence. Et surtout, il faut soutenir le droit de toutes les femmes de vivre en toute sécurité et en confiance dans leurs communautés.

Je vous remercie et nous allons en rester là pour aujourd’hui. Je m’appelle Dominic Mutua Maweu et je suis le réalisateur et l’animateur de cette émission. Au revoir et à la prochaine!

Acknowledgements

Rédaction : Dominic M. Maweu, réalisateur et animateur, émission sur le VIH/sida, Radio Mang’elete FM, Mtito Andei, Kenya.

Révision : Rebecca Hodes, Candidate au doctorat en philosophie de l’histoire médicale, Oxford University,

Focus : VIH/sida dans les médias. Mawethu Zita, coordonateur et directeur artistic de » Driven Force « , member de l’équipe du projet « Other Half » au Ikhwezi Lokusa Wellness Centre, à East London, en Afrique du Sud.

Information sources