Notes au radiodiffuseur
Il est très important pour les agriculteurs de garder leurs animaux domestiques en bonne santé. Non seulement les animaux leur fournissent de la nourriture, mais ils tirent aussi leurs charrues et transportent leurs produits agricoles. Leur fumier est une source importante d’engrais et de combustible. Lorsque les animaux sont malades ou meurent, le revenu et la santé des familles s’en ressentent.
Tous les animaux ont des besoins élémentaires, comme la nourriture, l’eau et un bon abri. Mais, ils ont également besoin de bons soins, y compris vivre dans un milieu confortable, être en compagnie d’autres animaux et être tenus à l’écart de situations stressantes.
Lorsque les animaux bénéficient de bons soins, leurs propriétaires en retirent d’énormes avantages. Du bétail domestique bien traité fournit plus de lait, devient plus gros et a des petits en meilleure santé. La qualité de leur viande est meilleure.
Les maladies des animaux sont un problème majeur à l’échelle mondiale. Pour les agriculteurs démunis, les répercussions des maladies du bétail sur leurs conditions de vie et leurs moyens de subsistance sont particulièrement importantes. Une épidémie de maladie peut faire toute la différence entre la suffisance alimentaire et la faim, entre un revenu assuré et l’obligation de liquider d’importants biens de la famille.
Des bêtes soumises aux conditions stressantes telles que les espaces bondés, les températures extrêmes, la mauvaise aération, les enclos inadaptés, ainsi que les aliments et l’eau de mauvaise qualité, sont plus vulnérables aux maladies et aux parasites. Au lieu de devoir toujours recourir aux vétérinaires lorsque leurs animaux sont malades, les agriculteurs peuvent éviter les maladies et les troubles de comportements en prodiguant de bons soins à leurs bêtes, et rendant l’environnement du bétail le plus sûr, le plus confortable et le plus sain possible. Les animaux ont également besoin de tendresse, d’affection et de liberté pour laisser libre cours à leurs comportements sociaux naturels.
Le présent texte radiophonique explique comment les agriculteurs peuvent prodiguer de bons soins aux veaux et à leurs mères. Les bons soins favorisent une bonne croissance et une bonne santé. Ce qui est une bonne pour les animaux, et, par conséquent, pour l’agriculteur.
Durée estimée du texte radiophonique : 10 à 15 minutes, avec la musique de début et de fin.
Texte
Tout d’abord, pour qu’un veau soit en bonne santé à la naissance, sa mère doit être en bonne santé pendant qu’il se développe en elle. Pour avoir une bonne santé, elle doit avoir une grande quantité de bons aliments et de l’eau propre, surtout durant les deux ou trois derniers mois avant l’arrivée du veau. De plus, elle doit continuer à consommer de bons aliments et de l’eau propre par la suite. Si votre vache se porte bien et est bien nourrie, elle aura un veau plus en santé et le plus de lait possible.
D’autre part, il est beaucoup plus préférable, à l’approche du vêlage, que votre vache vous connaisse et sente que vous êtes son meilleur ami. S’il s’agit d’une jeune femelle et que c’est son tout premier veau, les derniers mois précédant la naissance du veau constituent un bon temps pour apprendre à la connaître, et, encore plus important, pour elle d’apprendre à vous connaître et de se sentir à l’aise quand vous êtes prêt d’elle. Pendant cette période, soyez gentil avec elle, parlez-lui, choyez-la, donnez-lui un peu de sel chaque fois que vous êtes à côté d’elle. Puis, à l’arrivée du veau, cela ne dérangera pas votre vache que vous soyez à ses côtés pour l’aider si nécessaire.
Alors, quelques jours avant le vêlage, préparez un espace propre et sec, recouvert d’un toit si possible, où la mère peut être quand le veau sera né. Cela peut être un endroit où le veau peut dormir et être à l’abri du soleil et de la pluie, au moins pendant les premières semaines de sa vie. Assurez-vous de maintenir le lieu propre, et sec. Sinon, si le sol devient humide et boueux, avec des mouches et de la bouse partout, votre petit veau peut tomber malade très facilement, voire mourir. Par conséquent, assurez-vous que l’endroit est prêt avec de la paille propre ou d’autres types de litière propre et sèche, telle que des feuilles sèches, pour le veau avant sa naissance.
Si la vache est une vache laitière que vous nourrirez avec des farines animales après qu’elle a mis bas, vous devez commencer progressivement à lui donner un peu de farine un mois avant qu’elle mette bas pour habituer son estomac à avoir des farines, et pour qu’elle puisse produire plus de lait après le vêlage. Commencez par un demi-kilogramme par jour un mois avant le vêlage, et après une semaine, augmentez la quantité à un kilogramme par jour. Chacune des semaines suivantes, continuez à augmenter la quantité d’un demi-kilogramme par jour (1 ½ kg/jour à deux semaines du vêlage, deux kilos/jour à une semaine du vêlage), afin qu’au moment du vêlage la mère soit prête à recevoir 2 ½ kg par jour de farines que vous devrez augmenter à mesure que sa production de lait augmente.
D’ailleurs, si vous voulez savoir quelle quantité lui donner, voici une formule simple : soustrayez 5 du nombre de kg de lait que la vache produit, et, ensuite, divisez par 2. Cela vous donne le kilogramme de ration de farine que vous devez lui donner chaque jour.
Par exemple : si une vache produit 10 kilogrammes de lait, alors : (10 kg – 5 kg) ÷ 2 = 2,5 kg de ration de farine.
Quand arrive le moment où votre veau doit naître, organisez-vous pour qu’il n’y ait pas de bruit ni de vacarme partout près de votre vache. Tenez les enfants et autres loin pour qu’elle ne soit pas perturbée. Il est, cependant, bon que vous y soyez si possible. À ce moment-là, si quelque chose arrive, vous pouvez aller l’aider. Toutefois, généralement, les veaux naissent assez naturellement sans aucune aide, et il est d’habitude préférable de ne rien faire à moins que cela soit nécessaire. Observez simplement pour voir si tout se passe bien. Une fois que les contractions commencent, vous devriez commencer à voir le veau au bout de quatre heures (ou huit heures pour une mère qui met bas pour la première fois.) Si cela ne se produit pas, ou si vous voyez le veau, mais qu’il ne sort pas plus de la mère pendant une demi-heure, demandez de l’aide ou portez-lui secours.
Une autre bonne raison d’y être présent est que vous pouvez faire quelque chose pour le veau après sa naissance. Parfois, le museau d’un veau naissant peut être obstrué par un liquide épais, collant, appelé mucus. S’il est ainsi congestionné, il sera incapable de respirer, et pourrait mourir. Par conséquent, dès qu’il naît, nettoyez rapidement tout mucus provenant de ses narines et se trouvant autour de son museau et sa gueule. Vous pouvez le faire avec votre pouce et vos doigts. Une autre façon consiste à introduire doucement une paille dans le museau du veau. Cela le fera éternuer, ce qui est une bonne façon d’évacuer le mucus. Si le veau ne respire toujours pas après ça, donnez-lui une très bonne claque sur le flanc avec la main, juste derrière une patte avant, ou frictionnez-lui vigoureusement le thorax. Cela devrait aider. Verser de l’eau froide dans une de leurs oreilles peut pousser les vaches à secouer la tête, ce qui peut contribuer à faire sortir le mucus.
Un veau naissant doit boire le lait de sa mère tout de suite après sa naissance, durant la première heure si possible, et le plus tôt serait le mieux.
Vous avez certainement remarqué que le lait produit par une vache pendant les premiers jours suivant la naissance de son veau est différent du lait qu’elle produit à d’autres moments. Ce lait est plus épais et plus jaunâtre. Cela est dû au fait qu’il contient plus de protéines, ainsi que d’autres bonnes choses que le lait normal d’une vache. Il contient aussi quelque chose de spécial qu’on appelle des anticorps qui protègent le jeune animal contre la diarrhée et d’autres problèmes. Ce lait spécial aide le veau à devenir robuste et à être en bonne santé dès le début de sa vie. Si votre veau ne boit pas ce lait spécial, il peut tomber malade très facilement et il pourrait mourir.
Alors, assurez-vous que votre veau boive ce lait spécial tout de suite après sa naissance. S’il ne commence pas à boire au bout d’une heure ou deux, rapprochez son museau du pis de sa mère, et faites gicler un peu de lait dans sa gueule si nécessaire. Assurez-vous que le pis est propre pour éviter la présence de saletés dans le premier lait. Si vous pouvez tirer du lait de la vache et le donner à boire au veau, ce serait l’idéal parce que vous aurez une idée de la quantité que le veau prend. Il est préférable pour un veau de boire au moins quatre litres du premier lait épais de sa mère durant les six à douze premières heures suivant le vêlage pour qu’il ait la meilleure immunité contre les maladies.
Il est important de prévenir les infections qui entraînent un gonflement du nombril. Cela implique qu’il faut le badigeonner ou le pulvériser avec du désinfectant immédiatement après sa naissance, et, ensuite, tous les jours jusqu’à ce que le nombril sèche, ce qui peut durer environ une semaine. Une solution iodée de 7 à 10 % est efficace. Renseignez-vous auprès de votre pharmacien local. Les veaux peuvent mourir des suites d’infections entraînant un gonflement du nombril. Par conséquent, appelez votre vétérinaire ou votre technicien vétérinaire si vous remarquez que c’est enflé.
Assurez-vous également que la mère continue de recevoir une bonne quantité de bons aliments et d’eau propre, afin qu’elle puisse produire suffisamment de bon lait pour son petit veau en croissance pour qu’il reste robuste et en bonne santé. Il faut au moins quatre litres par jour pour que le veau soit en bonne santé et se développe bien. De plus, veillez à ce que les mères aient de l’eau en tout temps, surtout en saison sèche.
Et, pour terminer, assurez-vous que votre veau dispose d’un endroit sec et propre pour se reposer, avec une grande quantité de litière sèche et propre. Débarrassez quotidiennement l’enclos de tout fumier et litière humide. De cette façon, la boue et le fumier ne le rendront ni humide ni sale. Et surveillez attentivement le veau, jetez-y un coup d’œil au moins une ou deux fois par jour. Si vous avez l’impression qu’il veut tomber malade, faites tout ce qui est en votre pouvoir pour l’aider à mieux se porter rapidement. Faites appel à un vétérinaire ou un technicien vétérinaire si possible, et gardez l’animal malade à l’écart des autres pour éviter toute propagation de la maladie.
Votre veau est un jeune animal de grande valeur. Si vous en prenez bien soin, il deviendra robuste, sera en bonne santé et il vous sera bien utile.
Acknowledgements
Ce texte radiophonique a été initialement distribué en 1985 comme élément 2 de l’Ensemble 10. Il a été mis à jour et révisé à nouveau par John VanLeeuwen, professeur d’épidémiologie et de gestion de santé des ruminants, président de Vétérinaires sans Frontières – Canada, Département de gestion sanitaire, Atlantic Veterinary College, Université de l’Île-du-Prince-Édouard, Charlottetown, Î.-P.-É., Canada.
Projet réalisé avec l’appui financier du Gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada