Masculinité positive et négative

Égalité des genresQuestions sociales

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  1. Introduction

Au Mali, le code des personnes et de la famille indique que la femme doit obéir à son mari. Le mari quant à lui, est le chef de famille et le détenteur de l’autorité parentale. La même loi autorise la polygamie et fixe l’âge du mariage du garçon à 18 ans et celui de la fille à 16 ans. Or, dans la constitution du pays, il est clairement écrit que tous les citoyens du pays naissent libres et égaux devant la loi. Une contradiction qui résulte du poids des coutumes et des religions pour voter les lois. Dans la plupart des cultures maliennes, cette disparité entre homme et femme est perceptible dès l’enfance.

Les garçons qui sont à être les chefs de famille, bénéficient d’une éducation qui les prépare à être physiquement et mentalement forts, travailleurs et méticuleux. Au même moment, les filles sont psychologiquement préparées pour être des mères et des femmes au foyer. Considérées comme étant mentalement et physiquement faibles, elles sont éduquées pour faire les travaux ménagers, prendre soin des enfants et dépendre de leurs maris. Les tâches sont reparties selon le sexe. En particulier dans des milieux ruraux, cette conception a fortement pesé sur la scolarisation des filles. Car, beaucoup de parents estiment qu’une femme est faite pour rester dans un foyer. De telles pratiques nous renvoient au concept de la masculinité positive et négative.

  • La masculinité positive est un concept qui promeut l’égalité entre les hommes et les femmes, de même que l’autonomisation des femmes. Elle prend en compte les attitudes, les rôles et les responsabilités des hommes et des femmes tout en mettant un accent sur la manière dont les lois et politiques peuvent soutenir et protéger cette égalité en matière de droit. Dans la gestion de la famille, par exemple, la masculinité positive encourage une répartition équitable des tâches entre le mari et l’épouse. Il encourage dans la vie de couple, une complémentarité au lieu d’une dépendance d’un sexe vis-à-vis de l’autre. Cette règle s’applique partout, y compris dans les services étatiques ou privés. Les hommes et les femmes sont considérés comme des êtres capables d’avoir des émotions, des forces et des faiblesses. La masculinité positive lutte contre toutes formes d’injustice et de violence à l’égard d’un genre, notamment les femmes. De ce fait, elle veut que les hommes soient au cœur de ces changements, vu que les hommes sont généralement les acteurs de ces violences à l’égard des femmes

La masculinité positive, contrairement à la masculinité négative, ne voit pas la virilité sexuelle ou physique, l’absence d’émotions, l’autosuffisance ou encore la domination comme les signes qui caractérisent un “vrai homme”. Elle voit ces qualités plutôt comme les possibles sources d’agressivité physique, de violence, de suppression d’émotions, d’isolement, de l’hyper compétitivité, de manque d’empathie et de violation du droit à l’égalité. Ces attitudes peuvent aussi développer le sexisme ou le chauvinisme. La masculinité positive s’engage à lutter contre ces problèmes

  • La masculinité négative encore appelée la masculinité toxique, repose sur l’inégalité entre l’homme et la femme et la dépendance de la femme vis-à-vis de l’homme. Dans cette logique, les rôles et les responsabilités sont partagés selon qu’on soit homme ou femme. La masculinité négative inclut les stéréotypes de genre, aux comportements sexistes, misogynes voire homophobes qui se perpétuent à travers l’éducation des garçons. On leur apprend à ne pas avoir peur, à ne pas pleurer, à se montrer forts et à ne pas exprimer leurs émotions. On les encourage également à se battre s’il le faut. Dans la logique de ce concept, il est mal perçu qu’un homme aide la femme à faire des travaux ménagers tels que la cuisine, la lessive et prendre soin des enfants, qui sont considérés comme des activités propres aux femmes. Ces inégalités privent les femmes de leurs droits et les empêchent d’avoir leur autonomisation ou encore de contribuer pleinement à la société. La masculinité négative surestime l’importance de la virilité masculine tout en encourageant l’hyper compétitivité entre eux. Elle fixe des standards au mépris des différences qui peuvent exister entre les hommes. Cette pression sociale pousse certains hommes à tomber dans des dérives à force de vouloir montrer leur masculinité.

 

Pourquoi ce sujet est-il important pour les auditeurs.trices?

  • L’article 2 de la constitution malienne de 2023 stipule que “tous les maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs. Toute discrimination fondée sur l’origine sociale, l la langue, le sexe, la religion et l’opinion publique est prohibée”.
  • Cependant, dans la société malienne, les femmes n’ont pas les mêmes droits que les hommes quant à l’accès aux ressources économiques, au contrôle des terres et à certains types de propriétés telles que les bétails, les services financiers, les ressources naturelles ou à l’héritage.
  • L’autonomisation de la femme est mal perçue. Elle fait peur aux hommes alors qu’elle devrait être vue comme une opportunité pour l’ensemble de la société.
  • Le Mali a souscrit à l’ensemble des traités et conventions, sans émettre de réserves, dont la plus importante concerne la Convention sur l’Elimination de toutes les formes de Discrimination à l’Egard des femmes (CEDEF).
  • Selon l’ONU Femmes-Mali, environ 39,1% des femmes subissent des violences physiques et/ou sexuelles venant d’un partenaire intime au cours de leurs vies de couple au Mali. Et durant les 12 derniers mois, ce nombre a atteint les 20,9% des femmes qui vivent dans cette situation de violence. Le même document annonce que le mariage précoce touche 53,7% des filles alors que 88,6% d’entre elles sont concernées par la mutilation génitale féminine.
  • Il existe peu de lois qui soutiennent la répression des inégalités et violences commises sur les femmes.
  • La pression que met la masculinité négative sur les hommes peut être une source de problèmes psychologiques tels que la dépression, le stress et certains peuvent ne pas être satisfait de leur physique.
  • Les statistiques d’un rapport de 2023 montrent que 23% des hommes, âgés de 25 à 34 ans, estiment qu’il faut parfois être violent pour être respecté. 20% de cette même tranche d’âge estime qu’il faut vanter ses exploits sexuels auprès de ses amis hommes et un quart d’entre eux pense qu’on en fait trop sur les agressions sexuelles.

 

Quelques informations essentielles

  • La masculinité négative ou encore la domination masculine est une invention humaine. Elle est loin d’être un fait naturel ou une volonté divine. Cependant, les pratiques liées à cette idéologie sont soutenues par des institutions sociales, des pratiques socio-culturelles et religieuses.
  • Au Mali, 45% des femmes de 15 à 49 ans ont subi des actes de violence physique ou sexuelle. Près de la moitié des femmes (49%) de 15 à 49 ans en union ou en rupture d’union ont subi à n’importe quel moment des actes de violence émotionnelle, physique et/ou sexuelle. Parmi les femmes qui ont subi des violences physiques ou sexuelles, 68% n’ont jamais recherché d’aide et n’en ont jamais parlé à personne. Seulement 19% ont cherché de l’aide pour mettre fin à cette situation.
  • Au Mali, le nombre de cas de violences basées sur le genre (VBG) rapportés est passé de 2021 cas de janvier à juillet 2019 à 2981 cas de janvier à juillet 2020, soit une augmentation de 47%. Ces données révèlent que 99% des personnes touchées sont des femmes et 36% des VBG sont des violences sexuelles.
  • Au Mali, les femmes gagnent 57% du salaire que les hommes gagnent pour le même travail.
  • Globalement, près de 2,4 milliards de femmes ayant l’âge de travailler dans le monde, ne bénéficient pas des mêmes droits que les hommes. Cela inclut, entre autres, l’égalité de chance dans les recrutements et la parité en termes de salaire.

 

Présentation de deux cas comparatifs, imaginaires, inspirés des cas réels: Masculinité négative et positive

L’histoire de Daouda et son voisin Ali:

  • Daouda vit avec sa femme, son fils unique et son épouse. Âgé d’environ 60 ans, il est à la retraite. Il croit profondément que l’homme et la femme doivent jouer des rôles différents selon leur genre. Cette croyance est un héritage qu’il garde jalousement et transmet à son enfant.Cependant, le fils de Daouda rencontre beaucoup de difficultés avec sa femme. Le manque de communication étant son point faible, il dirige sa famille avec une main de fer. Il est pas très présent dans la famille et n’accepte pas que sa femme mène des activités lucratives. Selon lui, elle doit uniquement lui faire à manger, faire les autres travaux ménagers et prendre soin des enfants. Malgré tout, le mari ne croit pas qu’il viole les droits de sa femme ou qu’il l’empêche de s’épanouir, d’être heureuse et que cela est une sorte de violence psychologique. Malheureusement, la femme finit par se lasser de toute cette pression et demanda le divorce.
  • Le fils d’Ali, voisin de Daouda, Ali rencontre le même problème avec sa femme. Le couple n’arrive pas à s’entendre sur la gestion de la famille. Mais, contrairement à Daouda, Ali croit à l’avantage de la communication. Il est pour une masculinité positive qui admet le respect de la femme et de ses droits en tant qu’être humain. Le père demanda au fils de changer d’approche et de communiquer davantage avec sa femme. Il lui dit aussi d’aider sa femme, de lui demander de l’aide au besoin et de l’accompagner dans ses différents projets. C’est en suivant ces conseils que le problème du couple fut résolu. Les deux communiquaient davantage et chacun jouissait de ses droits.

Lumière des mythes

  • De nature, l’homme est physiquement plus fort que la femme: Ce discours est présent utilisé dans la société malienne. Cependant, la force physique d’un être humain, homme comme femme, dépend de plusieurs facteurs. On peut citer la puissance musculaire, la densité osseuse. Ce dernier concerne la qualité des os en termes d’accumulation de calcium et de solidité; et fait référence au régime alimentaire et au sport. La force n’est nullement liée au Tous les hommes ne sont pas forts, toutes les femmes ne sont pas fragiles.
  • C’est l’homme qui doit prendre la femme en charge : Rien ne justifie cette affirmation car la constitution de Mali défend l’égalité entre l’homme et la femme devant la loi. Le mariage n’est nullement synonyme de la dépendance d’une partenaire envers l’autre. Dans l’histoire du Mali, certaines femmes se sont battues contre les colons, d’autres ont dirigé certaines régions Elles étaient loin d’être des femmes uniquement dédiées au foyer. L’idée selon laquelle la femme doit dépendre de l’homme est une invention humaine. La domination masculine a toujours reçu le soutien des traditions, l’idée que les femmes doivent être dépendantes des hommes est une construction sociale. La domination masculine a été soutenue par les traditions, les coutumes et les religions pendant si longtemps qu’elle est devenue largement acceptée par les hommes et les femmes.
  • La femme ne peut pas garder un secret: Dans l’histoire de l’humanité, les hommes et les femmes ont tous commis des actes de trahison et divulgué des secrets. Être capable de garder un secret n’est pas lié au genre. C’est juste une question de personnalité, d’éducation et de choix.
  • Une femme ne peut pas être une bonne dirigeante: Ce mythe a eu de beaux jours, mais il est désormais révolu. Aujourd’hui, les femmes ont pratiquement occupé tous les postes de responsabilité et ont produit de bons résultats. Il y a eu des femmes chefs d’Etat, premiers ministres, présidentes de l’Assemblée, députées, responsables d’ONG, entrepreneuses, porteuses de projets entre autres.

 

Les conséquences de la masculinité négative et positive

  • La masculinité négative: La masculinité négative a des conséquences néfastes à tous les niveaux de la société.
  • A la maison, elle entraîne un manque de communication et viole les droits de la femme à travers des abus de pouvoir et des violences de tout genre venant des hommes. Lorsqu’un homme met trop de pression sur sa femme, cela peut jouer sur sa santé mentale et l’empêcher de s’épanouir. La masculinité négative survalorise l’autonomisation de l’homme et normalise l’intimidation. Lorsque les hommes ont l’impression de devoir prouver leur masculinité à tout moment, cela peut nuire à leur estime de soi et limiter l’intimité et la coopération entre les hommes et les femmes. Tout cela peut avoir des conséquences sur la santé mentale et physique des enfants et sur leur éducation.
  • A l’école, elle provoque l’injustice envers les filles, la marginalisation, les violences de tout genre et une perte de confiance et cette discrimination entraîne l’abandon des études chez beaucoup de filles. Demander aux garçons de ne pas demander de l’aide, de ne pas pleurer et de ne pas montrer leurs émotions, peut créer un isolement social et jouer sur la qualité des liens avec les autres. L’acceptation de la masculinité négative fait que peu de mesures sont prises, au niveau scolaire, pour lutter contre les violences basées sur le genre.
  • Dans les lieux de travail, la masculinité négative est source de nominations arbitraires et de pratiques discriminatoires vis-à-vis des femmes Cela prive les femmes de leurs droits et de leur potentiel à être des agents de changement. En raison de la masculinité négative, peu de mesures sont prises pour protéger les femmes sur le lieu de travail. Elle encourage également les hommes à se surmener, ce qui les empêche de passer plus de temps avec leurs enfants. Le fait d’attendre beaucoup des hommes est une source de pression qui peut affecter leurs performances professionnelles.
  • Dans la politique, elle pousse les hommes à moins tenir compte des besoins des femmes dans le discours politique et les projets sociaux. Elle conduit également à moins de nominations de femmes à des postes de responsabilité et à moins de défense des intérêts des femmes.

 

La masculinité positive:

  • La masculinité positive inclut le respect des droits de tous les individus et encourage la collaboration et le partenariat entre les hommes et les femmes. Elle lutte contre les pratiques sexistes, homophobes, les clichés, les violences basées sur le genre. Elle ne survalorise pas l’autonomisation de l’homme et ne met pas trop de pression sur lui de répondre à des exigences trop élevées. Elle permet à la femme d’être autonome, d’avoir les mêmes opportunités que l’homme et de contribuer au développement de sa famille et de sa communauté. Aujourd’hui, au Mali, certains hommes sont en train de mener ce combat aux côtés des femmes. Ils sensibilisent d’autres hommes à s’investir davantage dans la gestion de leurs familles, notamment dans l’accompagnement de leurs femmes pour des tâches domestiques, y compris le soin des enfants. Et la plupart des hommes qui ont adhéré à la masculinité positive, témoignent être plus heureux avec leurs familles.
  • Dans la famille, la masculinité positive emmène les deux conjoints à faire une répartition équitable des tâches. Cela crée un cadre de communication, une coopération autour de l’éducation des enfants et un cadre de vie idéal. Elle permet aux garçons d’apprendre à respecter les femmes et les filles. Cela peut peser dans la lutte contre les violences conjugales ou autres formes de violences à l’égard des femmes dans les jours à venir.
  • À l’école, elle encourage les hommes à défendre les droits humains, promeut la scolarisation des filles, permet d’éviter les stéréotypes basés sur le genre. Elle aide à lutter contre les violences psychologiques et physiques à l’endroit des filles. Un tel cadre d’étude impacte positivement le rendement scolaire des filles, mais aussi des garçons. Cela amène également les administrations scolaires à établir des règles qui aident à atteindre ces objectifs. Par la même occasion, les garçons comprennent qu’ils peuvent exprimer leurs émotions et demander de l’aide. Ce qui peut leur permettre d’éviter l’isolement sociale.
  • Dans les politiques publiques, elle permet de faire des plaidoyers pour plus d’implication des femmes dans la vie politique et favorise leur élection à des postes de responsabilités. Elle conduit le pays à adopter des lois contre la violence fondée sur le genre. A travers elle, les femmes accèdent à leur autonomie et un sentiment de sécurité. Lorsque les hommes et les femmes travaillent ensemble, cela peut apporter plus d’efficacité dans plusieurs domaines.
  • Pour la femme, la masculinité positive s’agit du respect des droits de femmes et la prise en compte de ses besoins. L’autonomisation des femmes provient par exemple de la possibilité offerte aux femmes urbaines d’exploiter leur potentiel, de créer des projets et de bénéficier des financements. Il s’agit aussi de l’opportunité accordée aux femmes rurales d’accéder à des terres et des intrants agricoles et d’élever des bétails. Lorsqu’une femme est autonome, c’est la famille et toute la société qui en bénéficient.
  • Pour l’homme, la masculinité positive réduit la pression sociale et accroît leur satisfaction à l’égard d’eux-mêmes et des autres. Elle renforce le sentiment de responsabilité des hommes envers leur famille et favorise la compréhension mutuelle entre les couples mariés.

Quelques témoignages:

  • Djeneba Keita, femme mariée, 32 ans, enseignante vivant à Bamako : “Depuis que nous avons adopté l’approche de la masculinité positive, je m’entends très bien avec mon mari. Il y a plus de communication entre nous et il me soutient dans tout ce que je fais. Je crois que la masculinité positive profite aux deux sexes. Un homme qui grandit dans tel environnement a moins de problème lorsqu’il va travailler ou étudier à l’étranger. Il peut cuisiner et prendre soin de lui-même.”
  • Seydou Diarra, homme marié, 45 ans, menuisier vivant à Bamako : “Grâce à la masculinité positive, je me sens comme un mari modèle à présent. Je suis proche de ma femme et de mes enfants. Rien ne me donne plus de satisfaction que cela.”
  • Abdoulaye Koné, homme marié, âgé de 34 ans, entrepreneur résidant à Bamako: “J’ai constaté un grand changement en moi depuis que je me suis intéressé à la question de la masculinité positive. J’ai compris que la force ou la violence ne résout aucun problème. Il faut instaurer le dialogue et la communication dans le couple. Et depuis que je partage les travaux ménagers avec ma femme, je fais moins de dépenses. On partage nos idées pour pouvoir mieux organiser notre vie.”
  • Khadidia Traoré, femme mariée, âgée de 29 ans, résidant à Bamako: “Une famille, c’est l’entraide et l’entente. Depuis que mon mari a commencé à m’aider et à me soutenir, on a moins de problèmes dans la gestion de notre foyer. Il n’y a pas que la mentalité des hommes qu’il faut changer. Il faut aussi changer celle des femmes qui contribuent beaucoup à l’éducation des garçons.”
  • Abdrahmane Sissoko, homme marié, âgé de 41 ans, enseignant résident à Bamako : “Lorsqu’on m’a invité à suivre une formation sur la masculinité positive, je me demandais quelle pourrait être l’importance d’une formation qui allait à l’encontre de mes propres convictions. Je n’avais pas l’habitude de recueillir l’avis de ma femme. Mais après cette formation, j’ai commencé à voir les choses autrement. Je communique de plus en plus avec ma femme et j’ai pris conscience de tout ce qu’elle endurait. Aujourd’hui, je l’aide pratiquement dans tout ce qu’elle fait et on s’occupe ensemble de nos enfants et de nos problèmes.”
  • Adiaratou Keita, femme mariée, âgée de 36 ans, cuisinière à Bamako : “Avec le mariage, les obligations familiales m’ont poussé à abandonner les études. Et j’ai dû me battre pour trouver un emploi dans un restaurant. Cependant, le quotidien n’était pas facile. Mon mari se plaignait tout le temps de mon absence à la maison. Et j’avais aussi des difficultés au travail car, je rentrais souvent en retard et déjà fatiguée. Mais, j’ai été surprise de voir mon mari s’intéresser à la masculinité positive. Son comportement a changé tout d’un coup envers moi. Maintenant, il se montre plus compréhensif et m’accompagne dans tout ce que je fais.”

 

Définitions

Masculinité toxique : Synonyme de masculinité négative. Se réfère au comportement agressif des hommes entre eux ou à l’égard des femmes. Comprend également les comportements sexistes et la surévaluation des hommes par rapport aux femmes.

Stéréotypes genrés : Stéréotypes, préjugés et idées préconçues attribués aux personnes en fonction de leur genre.

Acknowledgements

Sources d’information

  1. Alexendra Pizzuto, 2023. Comment la masculinité toxique pourrit la vie des femmes, mais aussi des femmes. https://www.marieclaire.fr/masculinite-toxique,1363081.asp
  2. Commission de l’Union africaine, 2021. Fiche d’évaluation de l’Union Africaine sur le Genre. https://au.int/sites/default/files/documents/42730-doc-02_UNWOMEN_-_AU_Gender_Scorecard_Report_-_French_Version_-_Final_for_Web.pdf
  3. La Banque mondiale, 2023. Pace of Reform Toward Equal Rights for Women Falls to 20-Year Low. https://www.worldbank.org/en/news/press-release/2023/03/02/pace-of-reform-toward-equal-rights-for-women-falls-to-20-year-low
  4. OCHA-Mali, 2020. Les violences basées sur le genre augmentent mais la prise en charge reste très insuffisante. https://reports.unocha.org/fr/country/mali/card/4KGLRyHeez/
  5. ONU FEMME, 2023. Lutte contre les violences faites aux femmes et au filles. https://africa.unwomen.org/fr/lutte-contre-les-violences-faites-aux-femmes-et-aux-filles
  6. ONU Femmes, 2023. Prevalence Data on Different Forms of Violence against Women. https://evaw-global-database.unwomen.org/en/countries/africa/mali

Remerciements

Rédigé par : Issa Togola, journaliste, pigiste pour les Radios Rurales Internationales

Révisé par : Fanta Coulibaly, avocat.

Interviews

Maimouna Dioncounda Dembélé, directrice pays du Centre d’Etude et de Coopération Internationale (CECI), interviewée le 01 avril 2023

Mamadou Moussa Diarra, experte en violence sexiste, conseillère en développement organisationnel, Centre d’Etude et de Coopération Internationale (CECI)

Adam Diaw, directrice de l’Association du Sahel d’Aide à la Femme (ASSAFE), interviewée le 10 avril 2023

Adama Camara, spécialiste genre, établi à Sikasso, échange téléphonique le 12 avril 2023

Information sources

La présente nouvelle a été produite grâce à l’initiative « HÉRÈ — Bien-être des femmes au Mali » qui vise à améliorer le bien-être des femmes et des filles en matière de santé sexuelle et reproductive et à renforcer la prévention et la réponse aux violences basées sur le genre dans les régions de Sikasso, Ségou, Mopti et le district de Bamako au Mali. Le projet est mis en œuvre par le Consortium HÉRÈ – MSI Mali, en partenariat avec Radios Rurales Internationales (RRI) et Women in Law and Development in Africa (WiLDAF) grâce au financement d’Affaires mondiales Canada.