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En comprenant mieux la bilharziose, tous les habitants du village pourront apprendre à lutter contre elle. La bilharziose est une maladie qui provient d’un ver plat, la douve. Ce ver passe une partie de sa vie dans les escargots, et une autre dans les humains. Il s’infiltre par la peau quand vous êtes dans l’eau. La présence de sang dans l’urine ou les selles en est le signe le plus fréquent. Parmi les autres signes, mentionnons un peu de fièvre, de la faiblesse, des éruptions, c’est‑à‑dire des taches sur la peau, accompagnées de démangeaisons, et des douleurs à l’estomac au moment d’uriner. Si vous ne vous faites pas soigner, ces vers plats peuvent vivre dans votre corps pendant des années. Peu à peu, vous vous affaiblirez et vous deviendrez malade. Vous pourriez même en mourir.
Les vers plats pondent des milliers d’oeufs dans votre corps. Vous évacuez de ces oeufs dans vos urines et vos selles. Si vous urinez ou évacuez des selles dans l’eau ou près de l’eau, les oeufs de vers survivent et d’autres vers plats éclosent par la suite. Les vers plats nagent dans l’eau à la recherche d’escargots où se loger. S’ils n’en trouvent pas, les vers plats meurent.
Les vers plats qui se trouvent un escargot se développent. Quand ils ont assez grandi, les vers adultes quittent l’escargot et nagent jusqu’à ce qu’ils trouvent un être humain où s’infiltrer. Le ver adulte qui ne se trouve pas un être humain meurt.
Si l’eau de votre village renferme des vers adultes, vous risquez d’être infecté et de souffrir de bilharziose. Les vers peuvent s’infiltrer dans votre corps quand vous puisez de l’eau, que vous lavez vos vêtements, que vous prenez un bain, que vous jouez dans l’eau, que vous marchez dans un canal d’irrigation ou dans un marécage, ou que vous nagez.
Pendant que vous êtes dans l’eau, le ver adulte s’infiltre dans votre peau et entre dans votre sang. Il pond des oeufs dans vos vaisseaux sanguins, près de vos intestins ou de votre vessie. Il existe plusieurs types de vers plats qui provoquent la bilharziose. Certains pondent leurs oeufs près de votre vessie; votre urine contient alors du sang et des oeufs. D’autres vers pondent proche de vos intestins; c’est donc dans vos selles qu’on trouve ensuite du sang et des oeufs. Quand cela se produit, vous pouvez voir le sang, mais pas les oeufs.
Si vous voyez du sang, vous pourriez souffrir de bilharziose. Vous devez donc vous rendre à la clinique. Un travailleur de la santé examinera votre urine ou vos selles au microscope. S’il y trouve des oeufs, il vous donnera des pilules. Vous devez absolument prendre toutes les pilules et suivre les instructions du travailleur de la santé.
Les pilules tueront les vers dans votre corps, mais elles ne vous empêcheront pas d’être contaminé de nouveau. Il y a d’autres mesures à prendre pour éliminer la bilharziose dans votre village. Toute la population devra tuer les escargots dans l’eau, construire des latrines et améliorer toutes les sources d’approvisionnement en eau.
L’un des moyens de réduire le nombre d’escargots qui portent la maladie, c’est d’arracher toutes les mauvaises herbes qui poussent aux limites des marécages et des étangs. En effet, les escargots aiment les lieux herbeux. De plus, si le bord de l’étang ou de la rivière est escarpé, les escargots ne s’y assembleront pas. Ils aiment trop les eaux peu profondes qui coulent lentement.
Vous pouvez tuer les escargots malades. Il existe des produits chimiques, mais ils coûtent cher et sont nuisibles à l’environnement. L’arbre à savon (Phytolacca dodecandra) tue les escargots d’eau fraîche. Beaucoup de gens s’en servent pour fabriquer du savon. S’il pousse chez vous, faites sécher ses fruits au soleil et déposez‑les dans les étangs, les marécages ou les rivières proches de votre village. Les fruits dégagent des toxines qui tuent les escargots dans l’eau.
Il y a des gens qui disent que vous n’attraperez pas la bilharziose si vous n’entrez pas dans l’eau. C’est vrai, mais c’est difficile. Il est plus facile d’empêcher la bilharziose de contaminer l’eau. Pour y parvenir, encouragez toute la population à utiliser les latrines. Si tout le monde utilisait les latrines, les personnes qui souffrent de bilharziose ne contamineraient pas l’eau et moins de gens attraperaient la maladie.
C’est très important de garder l’eau propre. Si vous lavez vos vêtements, que vous vous baignez, que vous travaillez ou jouez dans l’eau contaminée de vers adultes, vous attraperez probablement la bilharziose.
Les puits sont une source d’eau saine, car ils sont souterrains. Les escargots ne vivent pas dans les puits et il est plus facile de garder cette eau propre, car elle est protégée. Vous pouvez y puiser votre eau et installer les planches à laver à proximité du puits. Tout le monde peut utiliser les planches à laver pour laver les vêtements et prendre son bain.
Si la seule source d’eau du village est un étang ou une rivière, c’est très important d’y tenir vos activités le matin. En effet, les vers plats attendent l’après‑midi pour sortir.
Si vous souffrez de douleurs à l’estomac, de fièvre, de taches sur la peau accompagnées de démangeaisons ou s’il y a du sang dans votre urine ou dans vos selles, il faut que vous consultiez un travailleur de la santé. Vous avez peut‑être la bilharziose. Vous avez besoin d’un traitement.
Si vous avez attrapé la maladie de la source d’eau de votre village, dites‑le à votre entourage. Si l’eau est contaminée, de nombreuses autres personnes devront voir le travailleur de la santé.
Pour venir à bout de la bilharziose, toute la population du village doit collaborer. Il faut purifier les sources d’eau ou en trouver de nouvelles, construire des latrines et réduire le nombre d’escargots dans l’eau.
Acknowledgements
Ce texte a été préparé par Catherine Fergusson, infirmière diplômée en santé internationale, Toronto, Canada. Il a été revu et corrigé par Babita Kara, PhD et John Dixie, Baccalauréat en sciences, Toronto, Canada.
Information sources
Là où il n y a pas de docteur, par David Werner, 1992. page 146. The Hesperian Foundation, P.O. Box 1692, Palo Alto, California 94302, USA.
Lecture Notes on Tropical Medicine, Dion R. Bell, 1990, pages 171 184. Blackwell Scientific Publications, 25 John Street, London, WC1N 2BL.
IDRC Reports, juillet 1993, Vol. 21, Numéro 2, Cleaning up on schistosomiasis. The International Development Research Centre of Canada, P.O. Box 8500, Ottawa, Ontario, Canada, K1G 3H9.