De la précarité menstruelle à l’équité menstruelle : Protéger les filles et veiller à leur bien-être

Égalité des genresHygiène et assainissementSanté

Notes au radiodiffuseur

Les règles font naturellement partie du cycle de reproduction des femmes et des filles, durant lequel le sang des règles s’écoule par le vagin. Cette perte de sang dure, en moyenne, deux à sept jours durant le cycle menstruel. Les cycles menstruels varient de 21 à 35 jours durant l’âge de procréation. Dans plusieurs régions du monde, les règles sont un sujet tabou jugé parfois embarrassant, honteux, et « sale » à cause des croyances religieuses et traditionnelles.

Cette stigmatisation fait que beaucoup d’adolescentes ne sont parfois pas prêtes pour leurs règles ou ignorent comment les gérer. Selon la Banque mondiale, au moins 500 millions de femmes et de filles dans le monde manquent de matériel adéquat pour gérer leur hygiène menstruelle, y compris les serviettes hygiéniques ou les tampons, le savon, l’eau et les installations pour changer, laver et mettre au rebut les produits hygiéniques. Il est très important que les jeunes filles sachent comment gérer leur cycle menstruel avant l’arrivée de leurs premières règles. Les filles doivent avoir accès aux informations adaptées à leur âge et en temps voulu. Malheureusement, elles ne disposent pas de bonnes informations concernant l’hygiène menstruelle à cause du manque de ressources et des contraintes sociales qui rendent difficiles les conversations autour de ces sujets.

Les renseignements inexacts ou le manque d’informations sur la bonne gestion des règles peuvent générer de mauvaises pratiques d’hygiène susceptibles de provoquer des maladies et l’absentéisme à l’école. Selon un rapport publié en 2014 par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, une fille sur dix s’absente de l’école lorsqu’elles ont leurs règles en Afrique subsaharienne. Des chercheur.euse.s de l’UNESCO révèlent également qu’une meilleure sensibilisation des filles aux précautions hygiéniques et à la santé reproductive améliorerait leur assiduité aux cours.

Dans cette émission, nous découvrons les mesures prises au Kenya et en Ouganda concernant la santé et l’hygiène menstruelles. Avec Florence Kamaitha de Pad Heaven et Geoffrey Businge d’AFRIpads, nous nous entretenons de leurs tampons lavables et réutilisables, et de la façon dont ils fournissent aux filles des informations sur la menstruation. Nous entendrons également deux jeunes Kényanes nommées Quinter et Lucy qui ne peuvent pas profiter des activités scolaires, car elles n’ont pas accès aux serviettes hygiéniques appropriées.

Si vous souhaitez réaliser une émission similaire sur les préoccupations liées à la santé menstruelle telles que la « précarité menstruelle » dépeinte dans ce texte radiophonique, vous pourriez vous en inspirer. Si vous décidez de présenter ce texte dans votre émission régulière, vous pourriez le faire interpréter par des comédien.ne.s de doublage ou des animateur.trice.s de radio à la place des intervenant.e.s. Dans ce cas, veuillez informer votre auditoire au début de l’émission qu’il s’agit de voix de comédienne.s et non celles des personnes avec lesquelles les interviews originales ont été réalisées.

Si vous voulez produire des émissions sur les questions de menstruations, entretenez-vous avec un médecin en santé de la reproduction ou un.e intervenant.e social.e. Par exemple, vous pourriez leur poser les questions suivantes :

  • Pourquoi est-il important de parler ouvertement des règles?
  • Outre les serviettes hygiéniques jetables, quelles sont les autres solutions de rechange sécuritaires à ces serviettes?
  • Quelles sont quelques bonnes pratiques hygiéniques à observer durant les règles en milieu rural et urbain?
  • Comment pouvez-vous encourager la communauté à s’impliquer dans les questions de santé menstruelle (à l’école et à la maison)?

Durée de l’émission intégrale, y compris l’intro et l’extro : 20 à 25 minutes.

Texte

INDICATIF SONORE

ANIMATEUR.TRICE :
En Afrique, de nombreuses filles ne vont pas en classe lorsqu’elles ont leurs règles, car elles n’ont pas les moyens d’acheter des serviettes hygiéniques. Une récente étude de la Banque mondiale révèle qu’en moyenne, les filles ratent quatre jours de classe toutes les quatre semaines.

Dans l’émission d’aujourd’hui, nous entendrons des filles concernées par cette situation, et nous découvrirons également des serviettes hygiéniques abordables et réutilisables qui pourraient régler en partie le problème d’accessibilité aux produits menstruels. Bienvenue à l’émission Focus on the Women and Girls (Focus sur les femmes et les filles). Je m’appelle _____.

EFFETS SONORES:
SON DE CLOCHE, BRUIT D’ENFANTS QUI JOUENT. MONTENT PUIS DIMINUENT.

ANIMATEUR.TRICE:
Il est trois heures de l’après-midi à l’école primaire de Soda, situé au cœur du bidonville de Kibera, à Nairobi. Quinter, 14 ans, et son amie Lucy sont assises en classe et regardent leurs camarades se diriger vers la cour de récréation située non loin pour aller s’amuser. Aujourd’hui, Lucy ne peut pas aller jouer et Quinter est là pour soutenir son amie.

LUCY:
Cela m’attriste, car je ne peux pas m’amuser comme les autres. Si le maître me demande pourquoi je ne suis pas dehors, je lui donnerai une excuse… Ça me gêne de lui dire la vérité.

QUINTER:
Il vaut mieux parfois rester à la maison quand on a ses règles. Le seul problème c’est que vous devez donner des explications à vos parents. C’est tellement embarrassant, et, parfois, mon père ne cherche même pas à comprendre.

ANIMATEUR.TRICE:
Lucy et Quinter ne sont que deux filles parmi tant d’autres en Afrique qui éprouvent de la honte pendant leurs périodes de règles qui durent deux à sept jours chaque mois. Je me suis assise avec les filles et nous avons parlé plus de ce qu’elles utilisent lorsqu’elles ont leurs règles et de ce qu’elles ressentent. J’ai demandé à Lucy ce qu’elle utilise durant ses règles.

LUCY:
Ma mère n’a pas les moyens d’acheter des serviettes hygiéniques au supermarché, alors j’utilise parfois des morceaux de tissu ou de vêtement.

ANIMATEUR.TRICE:
Ne crains-tu pas que ça tombe?

LUCY:
(RIANT) Parfois, ça tombe et les garçons se moquent de nous.

QUINTER:
(RIANT) C’est pourquoi nous restons assises ici au lieu d’aller jouer avec les autres.

ANIMATEUR.TRICE:
Les lavez-vous après les avoir utilisés?

LUCY:
Parfois, mais il y a des moments où il n’y a pas d’eau, donc, j’attends jusqu’à ce que j’aie de l’eau. Mais il existe des morceaux de tissus qui sont sales et qui peuvent avoir un effet sur vous.

ANIMATEUR.TRICE:
Et toi, Quinter, qu’est-ce que tu utilises?

QUINTER:
J’utilise des morceaux de tissu comme Lucy, ou bien je coupe un morceau d’éponge d’un matelas.

ANIMATEUR.TRICE:
Et comment les entreposes-tu?

QUINTER:
Sous le lit, car je ne veux pas que ma sœur cadette et mon frère voient ça. Cela signifie que ça peut être sale lorsque je veux les réutiliser et je crains toujours que cela ne me nuise.

ANIMATEUR.TRICE:
Dans les pays du monde entier, les femmes et les filles qui ne peuvent pas se procurer les produits menstruels ou qui n’y ont pas accès sont obligées d’utiliser des morceaux de vieux vêtements, du papier et même des feuilles pour gérer les saignements. La situation est pire pour les écolières comme Lucy et Quinter, car, non seulement elles ratent des cours quand elles ont leurs règles, mais ces matériaux ne pas non plus hygiéniques et peuvent causer des problèmes comme les infections de l’appareil génital. Cependant, les serviettes hygiéniques qui sont disponibles coûtent trop cher pour leurs parents. Pour savoir combien coûtent les serviettes, je me suis rendu au supermarché le plus proche.

 

EFFETS SONORES:
BRUITS AU SUPERMARCHÉ (CAISSE, PIÈCES DE MONNAIE ET BRUITS DE PERSONNES QUI FONT DES COURSES)

ANIMATEUR.TRICE:
Je me tiens dans une allée du supermarché et je vois au moins deux, trois, quatre… sept marques différentes de serviettes hygiéniques et de tampons dont le prix varie entre un dollar et six dollars américains pour un paquet de huit serviettes hygiéniques jetables. C’est le coût d’un quart de kilogramme de viande pour un ménage kényan, et très peu de ménages n’ont même pas de viande au menu. Cela signifie que les serviettes hygiéniques sont la dernière chose que la majorité des familles peuvent inclure dans leur budget.

Par conséquent, existe-t-il des solutions abordables aux serviettes hygiéniques? J’ai discuté avec Florence Kamaitha, fondatrice de l’organisation Pad Heaven et créatrice des serviettes lavables Malkia au Kenya, de son travail visant à promouvoir l’hygiène menstruelle. Je lui demande d’abord les raisons qui l’ont poussé à s’intéresser à la santé menstruelle.

FLORENCE KAMAITHA:
J’ai commencé ce projet en 2012, après une visite dans une école rurale où j’ai constaté que seuls les garçons jouaient dans la cour de récréation. Quand je me suis renseignée, on m’a répondu que la majeure partie des filles étaient à la maison parce qu’elles avaient leurs règles et n’avaient pas les moyens d’acheter des serviettes hygiéniques. À partir de ce moment, j’ai pris la décision d’offrir au plus grand nombre de filles possibles un moyen de vivre leurs périodes de règles avec dignité.

ANIMATEUR.TRICE:
Pourquoi est-il important pour les filles et les femmes d’avoir une bonne hygiène menstruelle?

FLORENCE KAMAITHA:
Au Kenya, les femmes et les filles manquent de moyens adéquats pour gérer leur hygiène menstruelle. Cela comprend l’accès à l’eau potable pour se laver durant leurs règles, des toilettes avec verrou ou des latrines propres où elles peuvent se changer, un dispositif approprié pour se débarrasser des serviettes qu’elles ont utilisées, ainsi que des produits abordables et de qualité pour gérer le flux sanguin. Une bonne hygiène menstruelle permet d’éviter les infections bactériennes et l’irritation de la peau, ainsi que le syndrome de choc toxique. Les filles et les femmes manquent également d’informations sur l’hygiène menstruelle et la santé.

ANIMATEUR.TRICE:
À quoi leur servent les informations sur l’hygiène menstruelle?

FLORENCE KAMAITHA:
Les informations concernant l’hygiène menstruelle peuvent permettre aux femmes et aux filles de connaître le nombre d’heures pendant lesquelles elles peuvent garder une serviette ou un tampon, les bons types de produits à utiliser et les moyens de s’en débarrasser. Quand elles disposent de bons renseignements sur les règles, les filles et les femmes peuvent faire des choix sains et bien éclairés concernant leur corps. L’incapacité des filles à gérer leur hygiène menstruelle à l’école entraîne l’absentéisme scolaire qui a des répercussions économiques graves sur leur vie et leur pays.

ANIMATEUR.TRICE:
Alors que fait Pad Heaven pour changer la situation?

FLORENCE KAMAITHA:
Au cours de mes programmes de sensibilisation à l’école, j’ai découvert ce que les filles utilisaient pour contenir leurs règles. Elles étaient nombreuses à utiliser des morceaux de tissu pliés. Comme certaines utilisaient déjà des tissus et les lavaient après, j’ai décidé de concevoir une serviette réutilisable antifuite, sécuritaire et bon marché. Cette serviette coûte 650shillings kényans, soit environ six dollars américains et peut être réutilisée pendant une année.

J’ai également réalisé que beaucoup de filles entrent dans la puberté sans savoir vraiment ce que sont que les règles, par conséquent je me suis fixé pour mission de parler du sujet tabou dont plusieurs n’en parlent pas. J’ai publié un livre sur l’hygiène menstruelle des filles. Il parle de la puberté, des règles, de l’utilisation et l’élimination des serviettes, l’hygiène, l’alimentation, la gestion des douleurs, ainsi que des mythes entourant les règles.

ANIMATEUR.TRICE:
Combien de serviettes avez-vous distribuées jusqu’ici?

FLORENCE KAMAITHA:
J’emploie huit anciennes pensionnaires et ensemble nous avons produit 50 000 serviettes hygiéniques lavables.

ANIMATEUR.TRICE:
Nous parlons de santé et d’hygiène menstruelle dans notre émission aujourd’hui. Plus tôt dans l’émission, nous nous sommes entretenus avec deux écolières de Nairobi sur le matériel qu’elles utilisent quand elles ont leurs règles. Nous avons également entendu Florence de Pad Heaven à propos de la serviette réutilisable qu’elle fabrique et le travail qu’elle effectue en communiquant des informations sur la santé et l’hygiène menstruelle aux femmes et aux filles. Maintenant, nous allons aller en Ouganda pour découvrir d’autres initiatives se rapportant à la santé et à l’hygiène menstruelle. Mais avant, écoutons un peu de musique.

MUSIQUE

ANIMATEUR.TRICE:
Bienvenue à Focus on the Women and Girls. Dans l’émission d’aujourd’hui, nous parlons de santé et d’hygiène menstruelle. En Ouganda, en 2016, seuls 21 pour cent des filles étaient inscrites au premier cycle du secondaire et sept pour cent au deuxième cycle du secondaire, comparativement à 91 pour cent à l’école primaire. Les scientifiques pensent que le coût des produits d’hygiène et les difficultés de gestion des règles sont une des principales raisons de l’absentéisme des filles à l’école secondaire.

AFRIpads est une organisation ougandaise qui fournit aux femmes et aux filles des serviettes en tissu lavables et réutilisables et qui travaille également avec des infirmières en santé communautaire formées sur place pour informer les filles sur la santé et l’hygiène menstruelle. J’ai discuté avec Geoffrey Businge, un responsable d’AFRIpads, des activités de l’organisation.

ANIMATEUR:
C’est une bonne chose de m’entretenir avec un homme qui travaille dans le domaine de la santé et de l’hygiène menstruelle. Qu’est qui vous motive à vous intéresser à ces questions?

GEOFFREY BUSINGE :
Dans mon travail, j’ai vu des femmes souffrir à cause de leurs règles, car les hommes ne comprennent pas ce qui se produit chez une femme chaque mois. J’ai décidé de toujours aider les hommes et les garçons à comprendre pourquoi les femmes et les filles avaient besoin de soutien durant cette période, et pour aider également les filles à comprendre le processus menstruel.

ANIMATEUR.TRICE :
Donnez-moi un exemple de traitement que vous avez vu subir par des femmes et des filles durant leurs règles.

GEOFFREY BUSINGE :
Je vu ça dans des écoles: parfois, les garçons intimident les filles, car ils ne comprennent pas bien ce que les filles vivent. Je vois ça aussi dans les familles: certains hommes croient que le sang des règles est sale et ils s’éloignent de la femme pendant ses règles. Dans les cas où la femme a des douleurs et ne peut plus effectuer ses travaux domestiques comme prévu, elle peut subir de la violence physique ou verbale, deux types de violence fondée sur le genre.

ANIMATEUR.TRICE :
Comment gérez-vous ces situations en tant qu’homme travaillant dans le domaine de la santé menstruelle?

GEOFFREY BUSINGE :
Premièrement, nous parlons aux filles et nous les aidons à comprendre ce qu’elles vivent et comment prendre soin d’elles-mêmes lorsqu’elles ont leurs règles. Ensuite, nous parlons aux garçons et aux hommes pour leur expliquer que les menstruations sont une chose normale et naturelle et que ce n’est pas sale, et, par conséquent, les femmes et les filles ne devraient pas être traitées différemment lorsqu’elles ont leurs règles.

ANIMATEUR.TRICE :
Avez-vous observé des changements?

GEOFFREY BUSINGE :
Bien, ç’a été long, mais nous observons maintenant un petit changement, surtout dans les écoles. Nous encourageons le corps enseignant à être proactif en expliquant aux garçons que c’est un processus naturel. Nous encourageons également les écoles à soutenir les filles, afin qu’elles ne soient pas écartées des activités scolaires et parascolaires lorsqu’elles ont leurs règles. Et nous observons des changements. Nous voyons des garçons qui participent à des discussions sur les menstruations et se proposent d’aider les filles en cas de besoin. Ce ne sont pas des choses qu’on aurait entendues il y a quelques années. Dans les maisons, nous voyons des pères donner de l’argent à leurs filles pour l’achat de serviettes hygiéniques, mais ce n’est pas monnaie courante.

ANIMATEUR.TRICE :
Les AFRIpads réutilisables et lavables sont-elles utiles aux filles?

GEOFFREY BUSINGE :
Oui. Pour ce qui est d’aider les filles à avoir une vie normale lorsqu’elles ont leurs règles, ça fonctionne. C’est particulièrement vrai dans les zones d’extrême pauvreté, où les femmes n’ont pas les moyens de se procurer des serviettes hygiéniques.

ANIMATEUR.TRICE :
Les filles peuvent disposer de serviettes hygiéniques réutilisables, mais avoir tout de même besoin d’eau, d’installations sanitaires et d’hygiène, et dans certains cas, de dispositifs où se débarrasser des déchets menstruels. Comment y remédiez-vous?

GEOFFREY BUSINGE :
Les questions de santé et d’hygiène menstruelle ne peuvent être réglées que par le biais d’une approche multisectorielle. Nous fournirons les serviettes réutilisables, mais nous avons également besoin de partenaires au niveau des secteurs de l’eau, l’assainissement et l’hygiène, ainsi que du gouvernement pour les besoins en eau potable et en assainissement. Pour l’instant, nous pouvons seulement distribuer des serviettes réutilisables dans les régions où les filles et les femmes ont accès à l’eau. Si nous contribuons tous un peu, nous pouvons régler toutes les questions entourant la précarité et l’embarras liés aux règles.

ANIMATEUR.TRICE :
Il y a encore beaucoup à faire pour aider les filles et les femmes durant leurs règles, mais les choses avancent dans certaines régions du continent. Plusieurs pays d’Afrique subsaharienne ont démarré des initiatives visant à fournir des serviettes hygiéniques aux femmes. Le Kenya a été le premier à diminuer le coût des produits d’hygiène pour les filles en milieu rural et à supprimer la taxe de valeur ajoutée sur les produits d’hygiène menstruelle. Florence de Pad Heaven présente quelques progrès accomplis par le Kenya.

FLORENCE KAMAITHA :
Le Kenya a lancé une politique sur l’hygiène menstruelle en 2019. Elle définit ce qui doit être fait pour assurer que les filles et les femmes disposent du nécessaire pour gérer leurs menstruations. Le gouvernement a également instauré l’offre gratuite de serviettes hygiéniques dans les écoles, une mesure qui avait été utile à beaucoup de filles pendant quelques années. Cependant, dans le budget de 2021-2022, aucun fonds n’a été octroyé pour la gestion des menstrues. Je pense qu’on peut faire plus dans les écoles et dans les lieux de travail en y offrant des produits et des dispositifs pour les menstruations pour permettre aux filles et aux femmes de gérer leurs règles de façon hygiénique, en toute liberté et avec dignité, et ce, sans stigmatisation ou sans tabous.

ANIMATEUR.TRICE :
Pour Lucy et Quinter, des filles de 14 ans de Kibera, tout ce qu’elles souhaitent, c’est pouvoir continuer à aller en classe et jouer comme leurs camarades. Mais cela ne peut être possible que si elles ont accès à des serviettes hygiéniques, de l’eau, des installations sanitaires et des informations précises sur la santé et l’hygiène menstruelle.

Aimeriez-vous utiliser des serviettes hygiéniques comme d’autres filles, Quinter?

QUINTER :
Oui, ainsi, nous pourrons continuer à aller en classe, jouer avec nos camarades, sans craindre que la serviette tombe.

ANIMATEUR.TRICE :
Et c’est ce que nous espérons que toutes les filles en Afrique pourront faire durant leurs règles. Ces mots de Quinter, une jeune fille des bidonvilles de Kibera qui espère pouvoir utiliser une serviette hygiénique un jour, nous amènent à la fin de notre émission.

Aujourd’hui, nous avons parlé de la santé et de l’hygiène menstruelle. Nous avons entendu Florence Kamaitha de Pad Heaven et Geoffrey Businge d’AFRIpads à propos de leurs serviettes hygiéniques lavables et réutilisables et la façon dont ils fournissent aux filles les informations indispensables sur les menstruations. Nous avons également entendu deux jeunes filles, Quinter et Lucy, qui n’ont pas accès aux produits et aux dispositifs de santé et d’hygiène menstruelle. Retrouvez-nous la semaine prochaine pour plus d’informations et d’histoires dans Focus on the Women and Girls. Je suis…

Acknowledgements

Rédaction : Winnie Onyimbo, Trans World Radio, Nairobi, Kenya
Révision : Florence Kamaitha, fondatrice, PadHeaven Initiative; Diana Nelson et Elena Steinhaus, Days for Girls

La présente ressource a été produite grâce à une subvention de M. L. Geyer.

Information sources

Site Web d’AFRIpads : https://www.afripads.com/
Site Web de Pad Heaven Initiative : https://padheaven.org/
Tofaris, E., 2020. Keeping African girls in school with better sanitary care. The Impact Initiative. https://opendocs.ids.ac.uk/opendocs/bitstream/handle/20.500.12413/13575/KeepingAfricanGirlsInSchool.pdf?sequence=1&isAllowed=y
UNESCO, 2014. Éducation à la puberté et à la gestion de l’hygiène menstruelle. Politiques rationnelles et bonnes pratiques en matière d’éducation à la santé, Brochure 9. https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000229419
Verma, R., 2019. Menstrual hygiene in Africa: No pad or no way to dispose it. Down to earth. https://www.downtoearth.org.in/news/waste/menstrual-hygiene-in-africa-no-pad-or-no-way-to-dispose-it-63788
World Bank, 2018. Menstrual Hygiene Management Enables Women and Girls to Reach Their Full Potential. https://www.worldbank.org/en/news/feature/2018/05/25/menstrual-hygiene-management

Interviews :
M. Geoffrey Businge, directeur régional du développement commercial et des partenariats, AFRIpads, interview réalisée le 15 décembre 2021
Florence Kamaitha, fondatrice, PadHeaven Initiative, interview réalisée le 8 décembre 2021
Interview réalisée avec Lucy et Quinter le 18 novembre 2021