Notes au radiodiffuseur
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Le Burkina Faso est un pays sahélien au cœur de l’Afrique de l’ouest. Sa production agricole est fortement contrariée par les caprices d’une saison des pluies qui dure à peine 3 mois. L’irrigation pourrait donc être une pratique utile pour diversifier et augmenter la production agricole. Toutefois, la grande irrigation requiert de gros efforts de la part des agriculteurs. Malheureusement, ceux-ci ne disposent pas de moyens conséquents.
Cependant, certains agriculteurs libèrent leur génie créateur. Ils innovent pour minimiser les coûts de certains équipements agricoles. C’est le cas de Salam Dipama, un arboriculteur qui a fait une merveille dont on parle beaucoup dans sa région.
Salam a transformé un moulin en une motopompe qui lui permet d’irriguer quatre hectares de terres, de travailler la terre toute l’année et d’obtenir de meilleurs rendements. Il a du plaisir à partager ses connaissances avec ses pairs. Il les aide à acquérir leurs propres machines et à assurer également leur maintenance. Salam a toujours le visage radieux rien pour parler de son moulin motopompe.
Ce texte est basé sur une interview authentique. Il pourrait vous servir d’inspiration pour conduire une recherche ou pour écrire un autre texte sur un sujet similaire touchant votre région. Alternativement, vous pourriez choisir de produire ce texte dans votre station, en ayant recours aux voix d’acteurs pour représenter les personnages. Le cas échéant, veuillez vous assurer d’informer l’auditoire, au début de l’émission, que les voix sont celles d’acteurs, et non les personnages impliqués dans l’interview originale.
Texte
Son de motopompe
ANIMATEUR :
Un moulin pour pomper l’eau! C’est de la fiction, me diriez-vous. Et pourtant…c’est vrai! La trouvaille est de Monsieur Salam Dipama, un agriculteur de Koubri, un village situé à 25 kilomètres au sud de Ouagadougou, au Burkina Faso. Salam a transformé un moulin en une motopompe qui achemine l’eau jusque dans son verger. L’aventure continue depuis sept ans, au grand bonheur de Salam et de sa famille. J’ai rendu visite à Salam sur sa ferme et j’en ai discuté avec lui.
Sons de ferme: cris occasionnels d’oiseaux, de vaches. Fondu soutenu sous la conversation.
EXTRAIT DES PAROLES DE SALAM:
En fait, le moulin et la pompe sont les deux principaux éléments du système. J’ai ajouté une prise électrique au moulin et je l’ai connecté à la pompe avec un cordon. C’est cette connection électrique avec la pompe qui permet au moulin d’amener l’eau jusque dans mon verger. C’est cette modification que j’ai apportée au moulin pour qu’il devienne une motopompe. Le moulin, à l’état neuf, n’était muni d’aucune pompe.
ANIMATEUR :
Salam n’est jamais allé à l’école. Il n’a pas non plus reçu de formation en mécanique. Mais il a une longue expérience avec les motopompes. Maintenant, son nom est célèbre dans sa région. Tout a commencé le jour où il a reçu la visite d’un agriculteur venu de Saaba.
EXTRAIT DES PAROLES DE SALAM:
En vérité, j’ai appris le métier ici même, dans le village. Je ne suis allé nulle part depuis que je cultive les arbres fruitiers. Un jour, j’ai reçu la visite d’un agriculteur qui voulait s’inspirer de mon expérience en matière de culture de banane. C’est lui qui m’a invité dans son village. Mais il n’avait pas été capable de le faire. C’est là que j’ai eu l’idée d’utiliser le moulin pour en faire une motopompe. De retour chez moi, je me suis mis à la tâche. Puis je l’ai essayé et cela a marché.
ANIMATEUR :
Salam nous invite à observer sa merveille. C’est un moulin fixé sur une plaque métallique et placé près d’un bassin artificiel qui longe le verger. Un tuyau branché au moulin communique avec un conduit d’eau. Un tour de manivelle et l’engin pétarade pour arroser quatre hectares de terres sur lesquelles poussent des orangers, des papayers, des bananiers, des pieds de pamplemousse et des légumes.
Son de motopompe. Fondu soutenu sous la conversation, avec sons de ferme.
ANIMATEUR :
Salam est fier de sa machine. Elle lui a permis d’étendre ses terres de culture et de les irriguer régulièrement. Il l’a conçue en 2002. Le visage de Salam rayonne rien que quand il en parle.
EXTRAIT DES PAROLES DE SALAM:
Je peux facilement faire tout ce que j’ai à faire. Les résultats sont palpables. Vous pouvez le constater vous-mêmes. Le moulin motopompe nous épargne de beaucoup de travail. Nous ne pourrions pas apporter de l’eau au verger en utilisant des arrosoirs. Cela nous demanderait beaucoup d’énergie. En saison sèche, la motopompe nous permet d’alimenter le verger en eau. Ce sont des arbres exotiques qui ne supportent pas la sécheresse. Ils sont mon espoir, et la motopompe permet de les maintenir en santé jusqu’à la prochaine saison des pluies. Grâce au verger, j’arrive à subvenir aux besoins de ma famille. Je m’acquitte des frais de scolarité de mes enfants. J’habille les membres de ma famille. J’honore les frais médicaux et je satisfais bien d’autres besoins. Je remercie le bon Dieu. Bon an mal an, le verger est rentable.
ANIMATEUR :
Salam n’a pas réussi tout seul ce qu’il fait. Des techniciens agricoles l’ont aidé à acquérir beaucoup de connaissances. Il en est conscient et il ne le cache pas.
EXTRAIT DES PAROLES DE SALAM:
J’exprime ma reconnaissance aux techniciens en agriculture qui nous accompagnent dans nos activités. Ce sont eux qui ont contribué à l’amélioration de mes pratiques agricoles. Je les en remercie.
ANIMATEUR :
Salam a longtemps fait du maraîchage. Aujourd’hui, il s’adonne à cœur joie à la culture des arbres fruitiers. Ceux qui pratiquent le maraîchage utilisent beaucoup d’essence pour l’agriculture, et le prix de l’essence augmente chaque année. Alors, Salam est bien content de travailler avec un moulin motopompe qui fonctionne au gasoil, ce qui revient bien moins cher que l’essence.
EXTRAIT DES PAROLES DE SALAM:
Le moulin motopompe n’est pas compliqué. Des pièces de rechange très bon marché sont disponibles localement. Un segment coûte tout au plus mille cinq cents francs(un peu plus de 3 dollars américains, soit 2 euros), et un piston coûte cinq à sept mille francs (10,50-14,50 dollars américains, soit 7,50-10,50 euros). Les pannes qui surviennent ne sont pas importantes et les frais de réparations sont abordables. Il est rare que le prix d’une pièce dépasse vingt-cinq ou trente mille francs CFA (52-62 dollars américains, soit 38-46 euros). C’est pour toutes ces raisons que j’ai choisi le moulin motopompe. Évidemment, aujourd’hui, il est plus économique d’utiliser un moulin motopompe alimenté au gasoil, comme je le fais. L’essence coûte cher et nos moyens sont modestes. On aurait bien voulu acquérir une motopompe moderne de grande puissance. Mais quand on n’a pas les moyens, il faut pouvoir s’adapter. C’est ce que nous avons fait.
ANIMATEUR :
Salam est un homme très amical. Il aime échanger avec les autres. Il n’est pas égoïste et il partage ses connaissances avec ses pairs.
EXTRAIT DES PAROLES DE SALAM:
Beaucoup de gens sont venus me voir quand ils ont entendu parler du moulin motopompe. Je les ai aidés à monter leur motopompe à partir du moulin. Maintenant, au moins trois personnes possèdent ce genre de moulin motopompe dans le village. C’est moi qui les répare quand elles tombent en panne. Tout le monde est satisfait de cette machine.
Montée et fondu de sons de ferme et de motopompe pendant 4 seconds, puis fondu des sons de ferme. Maintien des sons de motopompe sous la voix de l’animateur
ANIMATEUR :
Merci d’avoir été des nôtres aujourd’hui. Ensemble, nous avons fait la connaissance de Monsieur Salam Dipama. C’est un agriculteur ingénieux qui a transformé un moulin en une motopompe qui lui permet d’irriguer son verger. Pour lui, les problèmes de la saison sèche ne sont plus qu’un mauvais souvenir. Cette innovation lui a permis d’agrandir ses terres de culture et d’augmenter sa production. Aujourd’hui, Salam reçoit beaucoup de visiteurs qui viennent voir ce qu’il a fait, et s’inspirent de son expérience. Nous espérons que d’autres agriculteurs pourront innover comme lui pour améliorer leur productivité. Nous avons grandement besoin de ce genre d’agriculteurs innovateurs.
Son de motopompe crescendo puis fondu
Acknowledgements
- Rédaction : Gondougo Adama Zongo, Direction générale de la Radio Rurale du Burkina, un partenaire radiodiffuseur de Radios Rurales Internationales.
- Révision : Bureau des Communications et des relations externes de la FAO (Branche média)
- Grâce à : Paul Tassembedo, natif du village de Koubri
Information sources
- Interview avec Salam Dipama, agriculteur à Koubri, province du Kadiogo, 3 octobre 2009
- Ignace Ouedraogo, directeur provincial de l’agriculture, de l’hydraulique et des ressources halieutiques du Kadiogo
- Direction régionale de l’agriculture, de l’hydraulique et des ressources halieutiques, région du Centre