Idées fausses sur les contraceptifs

Bonjour (Bon après-midi, Bonsoir), cher.e.s auditeur.trice.s, et bienvenue à notre émission hebdomadaire sur la santé

Les idées fausses sur les contraceptifs sont répandues dans de nombreuses communautés du Malawi, en particulier chez les adolescent.e.s. Les contraceptifs sont un sujet complexe, influencé par des facteurs culturels, sociaux et éducatifs. Il est également important de noter que les perceptions, les croyances et les perspectives peuvent varier considérablement au sein d’une même société.

Dans l’émission d’aujourd’hui, nous avons quatre invités : Chiyamiko Mbetewa, une jeune femme qui travaille avec des clubs de jeunes à Nathenje en tant qu’ambassadrice de Zathu Pa Wailesi, une émission de radio populaire pour les jeunes ; Robert Chimtolo, un ambassadeur de la marque Zathu Pa Wailesi ; Donald Makwakwa, le directeur exécutif de l’Association de planification familiale du Malawi ; et le Dr Bentry Tembo de l’hôpital central Kamuzu.

C’est un grand plaisir de vous recevoir, Mlle Chiyamiko Mbetewa, dans notre émission d’aujourd’hui. Bienvenue. Quelles sont les idées fausses sur les contraceptifs que les gens ont dans votre domaine de travail à Nathenje?

Certain.e.s adolescent.e.s pensent que l’utilisation de contraceptifs réduit la fertilité, en particulier chez les filles. Ils pensent que l’utilisation d’injections ou de dispositifs intra-utérins peut empêcher une femme d’avoir un enfant lorsqu’elle le souhaite. Un autre mythe est qu’une fille peut contracter un cancer en ayant des rapports sexuels alors que l’homme porte un préservatif.

Quelle est, selon vous, la raison de ces idées fausses?

Il peut y avoir des effets secondaires après l’utilisation de contraceptifs, mais ils sont rares.

Comment ces idées fausses affectent-elles les femmes et les jeunes filles?

Ces idées fausses signifient que certaines femmes et jeunes filles pourraient ne pas utiliser de contraceptifs et donc tomber enceintes, y compris pour des grossesses non désirées.

Comment aidez-vous les gens à changer ces idées fausses?

En tant qu’ambassadrice de la marque Zathu, j’organise des séances d’écoute pour les jeunes au sein d’un groupe d’écoute communautaire. Nous écoutons tous les faits liés aux idées fausses qui sont discutées dans Zathu Pa Wailesi (« Notre émission de radio »). Et ces informations sont expliquées plus en détail dans d’autres émissions de radio. Zathu Pa Wailesi est une émission de radio nationale diffusée sur MBC Radio 2 et Dowa FM que Zathu utilise comme moyen de communication. Le programme comprend des informations factuelles, des pièces de théâtre et de la musique qui mettent l’accent sur la santé et les droits sexuels et reproductifs, le genre, l’éducation, la santé mentale et l’autonomisation des jeunes.

Mon rôle est de faciliter les sessions d’écoute radio avec les clubs de jeunes pour les émissions de radio Zathu.

Qui est le plus touché par ces idées fausses?

Les adolescent.e.s sont les plus touchés, en particulier les filles.

Pouvez-vous proposer des solutions?

Lorsque les gens ont des doutes ou des questions sur les contraceptifs, ils doivent obtenir des informations claires en demandant conseil auprès d’un centre de santé. Les filles devraient demander conseil à des personnes plus âgées et à des groupes de mères, constitués de femmes qui, dans les écoles primaires, aident les filles à gérer les contraceptifs, les menstruations, la grossesse et d’autres questions connexes. Elles peuvent également se rendre dans des centres de santé adaptés aux jeunes.

Merci beaucoup pour votre temps, Mlle Chiyamiko Mbetewa.

Nous avons également eu l’occasion de parler à un autre ambassadeur de Zathu Pa Wailesi, Robert Chimtolo, pour voir s’il était confronté à une situation différente.

Quelles sont les idées fausses que les gens de votre secteur d’activité se font sur les contraceptifs?

Lorsque vous êtes jeune et que vous utilisez une méthode contraceptive telle qu’une boucle ou un dispositif intra-utérin, vous pouvez devenir infertile – il est difficile pour vous de porter un enfant.

Selon vous, quelle est la raison de ces idées fausses?

Le manque d’accès à des informations justes de la part des prestataires de services tels que les cliniques, les centres de santé et les pharmaciens, ainsi que de la part des parents.

Comment ces idées fausses affectent-elles les femmes et les jeunes filles?

Elles les poussent à ne pas avoir accès aux contraceptifs, ce qui entraîne des grossesses précoces et des infections sexuellement transmissibles.

Comment aidez-vous les gens à changer ces idées fausses?

En leur parlant des avantages de l’accès aux contraceptifs, en les informant des faits liés aux idées fausses les plus courantes, en les orientant vers les centres de santé et les cliniques, et en les encourageant à écouter l’émission Zathu dans les clubs des jeunes.

Quelles sont les personnes les plus touchées par ces idées fausses?

Jeunes filles et femmes.

Pouvez-vous proposer des solutions?

L’éducation civique des parents qui sont les gardiens de ces filles et de ces femmes, mais aussi l’éducation de la communauté pour qu’elle comprenne bien ces idées fausses sur les contraceptifs.

Eh bien, il semble que les idées fausses soient presque les mêmes dans les zones géographiques où se trouvent les deux ambassadeurs de la marque Zathu. Nous avons vraiment apprécié votre temps, M. Robert Chimtolo

Nous allons maintenant nous entretenir avec le Directeur exécutif de l’Association de planification familiale du Malawi, Donald Makwakwa. Bienvenue, M. Makwakwa.

Les gens ont des idées fausses sur les contraceptifs. D’après vous, quelle est la cause de ces idées fausses?

Le manque d’informations justes et complètes. Et aussi, des croyances traditionnelles et religieuses profondément enracinées autour de l’utilisation des contraceptifs modernes.

Deux des idées fausses sur les contraceptifs sont que les filles pourraient ne pas être en mesure de concevoir après qu’elles ou leurs partenaires aient utilisé des contraceptifs, et qu’elles pourraient contracter un cancer à cause des contraceptifs. Qu’en pensez-vous?

Il s’agit de fausses croyances, car tous les contraceptifs modernes ont été testés et certifiés pour l’utilisation. Mais il est important que les utilisateur.trice.s choisissent en connaissance de cause la méthode qu’ils.elles souhaitent utiliser, en fonction de plusieurs facteurs.

Tout d’abord, ils doivent réfléchir à leurs choix en matière de procréation. Par exemple, quand veulent-ils avoir leur premier enfant ou les suivants? La réponse à cette question déterminera s’il faut choisir des méthodes contraceptives à court terme ou des méthodes permanentes. Les méthodes à court terme comprennent les préservatifs, les pilules contraceptives et les produits injectables. Les dispositifs intra-utérins, communément appelés stérilets, sont une méthode à long terme mais réversible. Les méthodes contraceptives permanentes comprennent la vasectomie pour les hommes, qui est une procédure chirurgicale visant à bloquer le canal déférent, empêchant ainsi les spermatozoïdes d’atteindre le liquide séminal. Pour les femmes, les méthodes permanentes comprennent la ligature des trompes et l’occlusion des trompes.

Un autre facteur est l’éligibilité. Les prestataires de services évaluent chaque personne qui demande des conseils sur les contraceptifs, car certains problèmes de santé peuvent empêcher les utilisatrices d’utiliser des méthodes contraceptives. Il s’agit notamment des maladies du foie et des maladies inflammatoires pelviennes. Les personnes souffrant de ces maladies ne sont pas censées utiliser des dispositifs intra-utérins (DIU).

Le meilleur moyen de lutter contre ces idées fausses est de s’adresser à un prestataire de services qualifié.

Conseilleriez-vous aux femmes célibataires sexuellement actives d’utiliser des contraceptifs? Si oui, pourquoi? Quels en sont les avantages?

 

Toutes les femmes sexuellement actives risquent de tomber enceintes et nous leur conseillons donc, si elles ont des rapports sexuels, de se protéger pour éviter de tomber enceintes et de contracter des infections sexuellement transmissibles.

Quelle est l’importance des contraceptifs aujourd’hui?

La prévention des grossesses non désirées contribue à réduire les problèmes de santé maternelle et le nombre de décès liés à la grossesse. L’utilisation de contraceptifs permet également de retarder ou d’éviter les grossesses chez les jeunes filles, qui sont déjà plus exposées aux problèmes de santé liés aux grossesses précoces. Les femmes plus âgées étant elles aussi confrontées à des risques accrus dans certaines régions, l’utilisation de contraceptifs peut également réduire les problèmes qu’elles rencontrent.

En réduisant le taux de grossesses non désirées, la contraception réduit également le besoin d’avortements dangereux et la transmission du VIH de la mère au nouveau-né. L’utilisation de contraceptifs peut également permettre aux femmes de participer plus pleinement à la société, notamment en occupant un emploi rémunéré.

En outre, l’utilisation de contraceptifs permet aux individus et aux familles d’avoir le nombre d’enfants dont ils peuvent s’occuper convenablement, ce qui permet au pays d’avoir une population pouvant bénéficier de services sociaux adéquats.

Notre dernier invité aujourd’hui est le Dr Bentry Tembo, un médecin qui travaille dans un hôpital gouvernemental de Lilongwe, la capitale du Malawi, l’hôpital central Kamuzu. Il nous fait part de son expérience concernant d’autres idées fausses.

Les contraceptifs font l’objet de plusieurs idées fausses. Il est important de noter que les expériences individuelles peuvent varier et que la consultation d’un professionnel de la santé est le meilleur moyen de répondre aux préoccupations personnelles. Voici quelques idées fausses courantes.

Lorsqu’une femme utilise des contraceptifs, elle prend très souvent beaucoup de poids. Certaines personnes pensent que les contraceptifs hormonaux, tels que les pilules contraceptives, peuvent entraîner une prise de poids. Mais si des changements de poids peuvent se produire, ils ne sont pas constants pour tout le monde, et d’autres facteurs comme le régime alimentaire et le mode de vie jouent également un rôle.

L’utilisation de contraceptifs entraîne l’absence de règles. Certains contraceptifs, en particulier les méthodes hormonales comme la pilule contraceptive, peuvent modifier le cycle menstruel ou réduire la fréquence des règles. Toutefois, cela ne signifie pas que les menstruations sont éliminées.

Certaines personnes pensent que les contraceptifs ne doivent être utilisés que par les femmes mariées et uniquement pour prévenir les grossesses. Si les contraceptifs sont largement connus pour prévenir la grossesse, certains sont également prescrits pour traiter d’autres problèmes de santé tels que des règles irrégulières, des saignements menstruels abondants ou des déséquilibres hormonaux.

En outre, les contraceptifs peuvent protéger contre les infections sexuellement transmissibles (IST). Mais la plupart des contraceptifs, tels que les pilules contraceptives et les dispositifs intra-utérins, ne protègent pas contre les IST. Les préservatifs constituent la méthode de barrière la plus efficace pour prévenir la transmission des IST.

Il existe également des idées fausses sur d’autres aspects de la santé sexuelle ou reproductive. Par exemple, il existe une idée fausse selon laquelle le sang menstruel est « sale » ou impur lorsqu’on utilise des contraceptifs. Or, le sang menstruel est une fonction corporelle naturelle et n’est ni sale ni impur. La menstruation est une partie normale du cycle reproductif et le maintien d’une bonne hygiène pendant cette période est essentiel pour la santé en général. Il existe également une idée fausse à propos des menstruations, à savoir qu’il est impossible de tomber enceinte pendant les règles, ce qui est faux.

Les patients sont-ils en mesure de parler à leur médecin de questions sensibles et personnelles liées à la santé sexuelle et reproductive?

It is crucial for individuals to communicate openly with healthcare professionals to address any concerns or questions related to contraceptives, or other issues, such as menstruation. Les expériences personnelles peuvent varier et les professionnels de la santé peuvent fournir des conseils sur mesure en fonction des besoins de santé individuels et des circonstances.

Quelles sont les questions juridiques liées aux contraceptifs au Malawi?

Le Malawi a mis en place des politiques et des programmes pour améliorer l’accès aux contraceptifs. Le gouvernement, ainsi que des organisations telles que l’Association de planification familiale du Malawi et Banja La Mtsogolo, soutiennent la planification familiale pour faire face à la croissance démographique et améliorer la santé maternelle et infantile.

Au Malawi, l’âge légal du consentement à une activité sexuelle est de 16 ans. Mais il n’existe aucune obligation légale de demander le consentement des parents, car de nombreux.euse.s adolescent.e.s n’osent pas le faire. D’où le nombre élevé de grossesses précoces.

Cela dit, le consentement des parents peut être requis dans certains cas, en particulier pour les mineurs qui souhaitent bénéficier de services de contraception. Mais les réglementations spécifiques varient.

Le gouvernement du Malawi, par l’intermédiaire du ministère de la santé, s’est activement impliqué dans la promotion de la planification familiale et de la santé reproductive, ainsi que dans la sensibilisation. Par conséquent, la plupart des organisations du pays disposent désormais de préservatifs dans les salles de bains.

Nous voici arrivés à la fin de notre programme. Ce programme sur les contraceptifs et la menstruation fournit des informations précieuses sur les idées fausses et les faits concernant la santé reproductive. Il souligne l’importance des connaissances pour faire des choix éclairés et encourage les conversations ouvertes sur la santé reproductive.

Je tiens à remercier nos invités pour leur expertise et les auditeurs pour avoir écouté l’émission. Le message est d’avoir des conversations ouvertes, de briser les stigmates, de dissiper les mythes et les idées fausses, et de nous donner les moyens d’agir, à nous-mêmes et aux communautés.