VIH/sida : prévention de la transmission de la mère à l’enfant

homme atteint du sida

– [Bonjour, bonsoir] et bienvenue. Aujourd’hui, nous poursuivons la série portant sur les questions liées à l’enfance. Nous allons discuter d’un sujet difficile et triste : les enfants atteints du sida ou les enfants séropositifs. Pour ceux qui ne connaissent pas bien ces termes, je m’explique.

Le VIH est un virus qui se propage lorsqu’une personne a des rapports sexuels avec un partenaire atteint du virus. Le VIH se propage aussi lorsque les gens partagent des aiguilles ou des seringues avec une personne atteinte. Enfin, le virus se propage au cours d’une transfusion sanguine contenant du sang contaminé. Les enfants de femmes atteintes du VIH peuvent contracter le virus avant ou pendant la naissance ou pendant l’allaitement. Le VIH attaque le système immunitaire de l’organisme. Le VIH affaiblit l’organisme et ce dernier ne peut pas combattre l’infection. Si le VIH n’est pas traité, le virus affaiblit tellement le système immunitaire que certains types d’infections rendent les gens malades. Une personne qui est atteinte du virus est séropositive. On dit qu’une personne est atteinte du sida lorsque les infections la rendent malade. Plusieurs années peuvent s’écouler avant que les infections se développent et par conséquent, le sida. En fait, une personne atteinte du VIH peut avoir l’air en forme et se sentir en bonne santé pendant des années – jusqu’à 10 ans. Sans analyses, ces personnes ne sauront pas qu’elles ont le virus et elles peuvent, sans le savoir, le transmettre aux autres.

Au cours de l’émission d’aujourd’hui, nous recevons un invité qui est atteint du sida. Avant d’apprendre qu’il avait contracté la maladie, il l’a transmise à d’autres. Mon invité nous a demandé de ne pas révéler son nom pour protéger son identité. Je vais donc l’appeler M. X. Bienvenue M. X.

– Merci.

– Dites-nous ce qui vous est arrivé et pourquoi vous voulez, aujourd’hui, partager votre histoire avec nous.

– Il y a 3 ans, ma fille venait au monde. Elle avait les plus beaux yeux. Et de jolies fossettes comme sa mère. Mais, à sa naissance, elle a contracté le VIH. L’an dernier, elle est morte et j’ai le coeur brisé. Mon épouse lui a transmis la maladie. Mais je suis responsable de cette tragédie.

– Pourquoi vous sentez-vous responsable?

– Je ne travaille pas au village. Je vis donc souvent loin de mon épouse. Mon épouse me manque. Comme la plupart des hommes, je rencontre donc d’autres femmes. Mais j’ai fait preuve de négligence et j’ai été égoïste. Je n’aime pas utiliser un préservatif. J’ai donc eu avec des femmes des rapports sexuels non protégés – même avec des prostituées, même quand je savais qu’il y avait un risque. Il y a quelques années, j’ai commencé à être malade. J’étais orgueilleux et j’avais peur. Je ne voulais pas être soumis à des analyses pour établir si j’avais le VIH. J’ai continué de vivre avec mon épouse et avec d’autres femmes. Je suppose que je me suis dit que c’était une façon de savoir.

– Une façon de savoir quoi?

– Je saurais que j’étais atteint du sida si mon épouse était malade elle aussi. Mais elle ne fut pas malade. En fait, elle a donné naissance à ma jolie fille.

– C’est à ce moment-là que vous avez été frappé par le malheur.

– Oui. Quand ma petite fille est née, elle était atteinte du sida. Je l’ai regardée souffrir. C’était insupportable. [Toux] Maintenant, je suis malade. Ma femme doit s’occuper de moi mais elle est aussi malade – et elle rejette la responsabilité de nos malheurs sur moi. J’aimerais bien revenir en arrière…

– Si vous pouviez revenir en arrière, que feriez-vous autrement?

– D’abord, au moment d’avoir des rapports sexuels, je porterais un préservatif. C’est la première étape et la mesure la plus facile de prévenir la propagation du VIH. Et j’accepterais d’être soumis à une analyse. Si mon épouse et moi avions su que nous étions séropositifs, nous aurions pu prendre des mesures pour éviter que notre bébé soit atteint.

– Quels conseils aimeriez-vous donner à d’autres hommes qui ont des rapports sexuels non protégés?

– Réfléchissez! Songez à votre santé. Protégez-vous. N’ayez pas de rapports sexuels non protégés. Utilisez toujours un préservatif… particulièrement si vous avez des relations sexuelles hors du mariage. Personne ne veut être atteint du VIH. [Pause] Et pensez aux autres. Songez à votre épouse. Imaginez la beauté et l’innocence d’un enfant. Imaginez comme il est tragique de voir votre enfant s’atrophier et mourir à cause de votre négligence et de votre égoïsme.

– Merci de nous avoir donné ces conseils, M. X. Nous vous remercions d’avoir été honnête. C’est un sujet dont il est très difficile de parler mais si nous voulons stopper le VIH et le sida – et particulièrement protéger nos enfants – il faut commencer à en parler et devenir responsable.

– Vous avez raison. Si je peux éviter que d’autres familles souffrent comme ma famille a souffert, cela vaut la peine que je sois un peu mal à l’aise.

– Merci M. X d’être venu nous rencontrer aujourd’hui. Comme M. X nous l’a montré, l’honnêteté et les rapports sexuels protégés, voilà la première étape pour prévenir l’infection à VIH chez les enfants.

MUSIQUE POUR MARQUER LA FIN DE LA SCÈNE.

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jeune couple qui aimerait avoir un enfant

– Bienvenue. Pour les auditeurs qui viennent de se joindre à nous, notre discussion porte sur la prévention de la transmission du VIH/sida des parents aux enfants. Nous venons d’entendre l’histoire de M. X, qui a transmis le virus à son épouse et à son enfant. Nous allons maintenant nous entretenir avec un jeune couple, Sheena et Asan. Ils aimeraient avoir un enfant mais ils ont peur de transmettre le VIH à leur futur enfant. Bonjour.

– Bonjour.

– D’abord, pourquoi avez-vous peur de transmettre le VIH à votre enfant?

– Nous connaissons des familles qui ont des enfants atteints du VIH ou qui sont morts du sida. Nous ne voulons pas que cela nous arrive.

– Avant notre mariage, Asan a eu des rapports sexuels non protégés avec d’autres femmes. Il pourrait donc être atteint du virus.

– Que faites-vous pour éviter que l’enfant que vous désirez avoir ne soit pas atteint?

– Nous nous disons la vérité parce que nous savons que la santé de notre bébé dépend de nous. Avant de concevoir un enfant, nous avons décidé d’être soumis à une analyse pour établir si l’un d’entre nous était atteint du VIH.

– Où l’analyse a-t-elle été faite?

– On peut faire une analyse confidentielle à la clinique. Nous y sommes donc allés ensemble.

– Comment réagissez-vous, Sheena, à cette situation?

– Honnêtement, j’ai un peu peur. Nous avons obtenu de l’aide socio-psychologique avant d’être soumis à l’analyse. Ce serait désastreux d’apprendre qu’un de nous est atteint du VIH ou que nous sommes tous deux atteints du VIH. Mais il est préférable de le savoir avant que je sois enceinte. De cette façon, nous saurons si nous devons prendre des mesures pour éviter de transmettre le virus à notre bébé. [Pause] Ou prendre la décision de ne pas avoir d’enfant.

– Nos auditeurs devraient savoir que si une femme est séropositive, il existe une façon de réduire le risque de transmettre le VIH au fœtus. Nous vous en parlerons dans quelques minutes. D’abord, je veux vous remercier, Sheena et Asan, d’être venus nous rencontrer aujourd’hui. J’approuve votre honnêteté et votre sens de la responsabilité. Vous choisissez quand avoir un enfant.

– Nous espérons que nous sommes à l’abri du danger et que nous pouvons avoir un enfant en bonne santé.

– Bonne chance et merci.

MUSIQUE POUR MARQUER LA FIN DE LA SCÈNE.

– Il n’est pas toujours facile de parler de sexualité et particulièrement de VIH et de sida. Mais il est important de savoir comment éviter qu’un enfant ne soit atteint. La naissance d’un enfant devrait être un événement heureux. Ne courez pas le risque de perdre votre enfant parce qu’il est atteint du sida. Renseignez-vous pour savoir si, dans votre communauté, vous pouvez obtenir de l’aide socio-psychologique et être soumis à une analyse pour établir si vous avez le VIH.

N’oubliez pas les autres mesures suivantes :

• Si vous êtes enceinte et que vous soupçonnez que vous ou votre époux êtes atteints du VIH, soumettez-vous à une analyse;
• Une analyse pour établir si vous avez le virus du VIH est une affaire confidentielle entre vous et votre médecin ou votre travailleur de la santé;
• Si vous apprenez que vous êtes séropositif, renseignez-vous pour savoir s’il existe un groupe d’entraide. Les groupes d’entraide pour hommes, femmes et couples peuvent vous aider à maîtriser la honte et la peine que vous ressentez quand vous êtes séropositif et que vous avez transmis le virus à des enfants. Les groupes d’entraide peuvent aussi vous renseigner sur les choix qui s’offrent à vous et qui vous permettront de vivre plus longtemps, en meilleure santé et plus heureux;
• Pour éviter de transmettre le VIH à votre enfant, soyez honnête et faites preuve de prévoyance.

L’émission d’aujourd’hui nous a donné à réfléchir. Soyez à l’écoute la prochaine fois. Vous apprendrez ce que vous pouvez faire pour éviter de transmettre le VIH à votre enfant après que vous apprenez que vous êtes enceinte. Merci d’avoir été à l’écoute. Votre animateur, ________ . Vous venez d’écouter l’émission _________ .

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– jeune mère atteinte du sida

– Merci d’être à l’écoute de notre émission d’aujourd’hui. Pour les auditeurs qui viennent de se joindre à nous, nous poursuivons notre série traitant des questions préoccupant les enfants. Aujourd’hui, notre émission porte sur des sujets qu’un grand nombre de personnes trouvent difficile à aborder – le VIH et le sida. Ce sont des sujets dont on doit parler parce que le VIH touche aussi les enfants.

Chaque année, partout dans le monde, plus de 800 000 enfants de moins de 15 ans sont atteints du VIH, le virus qui cause le sida. La plupart de ces enfants contractent cette maladie de leur mère pendant la grossesse, le travail et l’accouchement ou pendant l’allaitement. Plus de 4,5 millions d’enfants sont morts du sida.

Dans quelques instants, nous entendrons l’histoire d’une jeune mère. D’abord, il est important de ne pas oublier que ce n’est pas uniquement une question qui concerne une mère et son enfant. Même s’il est vrai que le VIH est transmis à l’enfant par sa mère, le père peut être responsable. Les femmes contractent souvent la maladie du père de l’enfant. Dans beaucoup de cas, les parents ignorent qu’ils sont atteints. Il est essentiel que les hommes et les femmes sachent s’ils sont atteints du VIH avant d’avoir un enfant. Il est aussi important de prendre les mesures nécessaires pour éviter de transmettre le virus à d’autres.

Adressons-nous maintenant à notre prochaine invitée, Mariba. Mariba est séropositive depuis 9 ans. Elle a appris récemment qu’elle est atteinte du muguet, infection associée au sida. Elle est ici pour nous parler des mesures qu’elle a prises pour éviter que son fils Danbo ne soit atteint du VIH. Bienvenue, Mariba et merci de vous joindre à nous aujourd’hui pour partager votre histoire.

– Je suis contente d’être ici.

– Parlez-nous de votre grossesse.

– Quand j’étais enceinte de 3 mois, mon époux fut très malade. Il était atteint de la tuberculose. Il est mort avant la naissance de Danbo. À cette époque, je ne savais pas que la tuberculose était une maladie associée au sida. Mais j’ai ensuite eu une mauvaise toux. Quand je suis allée à la clinique, on m’a soumise à une analyse pour établir si j’avais le VIH. C’est ainsi que j’ai appris que j’étais atteinte du VIH. La travailleuse de la santé m’a dit que je pouvais transmettre le virus à mon bébé. J’étais triste et j’avais peur, pour moi et pour le bébé que je portais.

– Mais votre fils est né en bonne santé. Qu’avez-vous fait pour éviter que Danbo ne soit atteint?

– D’abord, j’ai décidé d’accoucher à la clinique. J’ai pu ainsi obtenir des soins médicaux adéquats. Voilà une façon de réduire le risque de transmettre le virus à l’enfant. Deuxièmement, dans le cadre d’un programme spécial, appelé thérapie antirétrovirale, j’ai pris des médicaments contre le VIH/sida.

– Si je comprends bien, la thérapie antirétrovirale est efficace pour maîtriser les symptômes de la maladie et prévenir la transmission de la mère à l’enfant – avant et après la naissance. Mais c’est très cher! Comment avez-vous réussi à obtenir ces médicaments?

– J’ai été chanceuse parce que j’ai participé à un programme qui donne, gratuitement, des traitements. C’est vrai que c’est difficile d’obtenir les médicaments et qu’ils coûtent cher. Mais un grand nombre de nous tentent de changer cette situation.

– Parlez-nous maintenant de la thérapie.

– J’ai commencé à prendre les médicaments avant la naissance de Danbo. Après que j’eus commencé le traitement, j’allais mieux. On m’a donné un autre médicament antirétroviral juste avant la naissance de Danbo. On a administré une dose du médicament à Danbo juste après sa naissance. Il a maintenant deux ans et il n’est pas atteint du VIH.

– Et le danger de transmettre le virus pendant l’allaitement?

– On m’a conseillé de ne pas allaiter mon bébé parce qu’il pourrait contracter le VIH de mon lait maternel. Les femmes de mon groupe d’entraide m’ont montré à préparer du lait maternisé en utilisant de l’eau saine. Mais c’est encore très difficile. Dans mon village, il est honteux de ne pas allaiter son enfant. La plupart de mes anciennes amies m’évitent parce que je suis atteinte du sida.

– Vous faites face à beaucoup de problèmes. Mais si nous sommes positifs, nous constatons que vous avez évité que Danbo ne contracte le VIH.

– Oui et j’en suis très heureuse. Je suis contente d’avoir été soumise à l’analyse avant la naissance de Danbo. Je suis aussi reconnaissante du soutien que m’apportent mes nouvelles amies.

– Vous venez de soulever une question importante. L’analyse, l’aide et le fait de parler de ce sujet – tous ces facteurs sont essentiels. Il faut se soutenir les uns les autres et non s’en vouloir. Vous faites maintenant partie d’un groupe d’entraide, n’est-ce pas?

– Oui, je fais partie d’un groupe de femmes qui ont le virus ou qui ont une maladie associée au sida. Nous nous rencontrons pour parler de nos problèmes et pour recevoir des conseils. Les gens ont besoin de comprendre que nous ne sommes pas toujours malades. La maladie est intermittente. Si nous nous soignons, nous pourrons travailler et nous occuper de nos enfants pendant longtemps. Vivre aussi longtemps que je le peux pour m’occuper de mes enfants, voilà ce qui me donne de l’espoir. Je fais aussi du bénévolat. Je suis conférencière et je dis aux gens comment éviter la transmission du VIH de la mère à l’enfant.

Les hommes et les femmes ont besoin de parler du VIH avant de concevoir un enfant afin qu’ils puisent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour éviter que leur enfant ne soit atteint. Ils pourront aussi décider s’ils auront ou non un enfant.

– Portez-vous bien, Mariba et merci d’avoir partagé votre histoire avec nous.

MUSIQUE POUR MARQUER LA FIN DE LA SCÈNE.