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INDICATIF SONORE FONDU EN OUVERTURE ET EN FERMETURE
La farine de manioc est également prisée. Plusieurs magasins la vendent, et pas seulement pendant le mois de ramadan. Pourquoi le manioc est-il si apprécié de tous et si répandu?
Ensemble, nous allons examiner la chaîne de valeur du manioc et discuter avec des productrices, des producteurs, des transformatrices, des transformateurs de manioc et un spécialiste de ce tubercule. Vous entendrez beaucoup parler d’agricultrices et d’agriculteurs qui se regroupent pour vendre collectivement leur manioc. Vous découvrirez par vous-mêmes comment les productrices, les producteurs, les transformatrices et les transformateurs de manioc gagnent bien leur vie.
INDICATIF SONORE FONDU EN OUVERTURE ET EN FERMETURE
Mais au fil du temps, le prix du manioc brut a considérablement chuté à 80 000 shillings par camion, alors j’ai décidé d’abandonner cette culture et de chercher une solution de rechange. La production du manioc n’était plus rentable en raison des coûts de production élevés par rapport au prix de vente.
C’est alors que j’ai entendu parler d’un séchoir instantané à circulation d’air que des collègues producteurs de manioc jaune avaient demandée. Personne n’en voulait à cause des coûts d’exploitation élevés. Alors, j’ai demandé si je pouvais le garder.
La machine peut transformer seize mille kilos de manioc fraîchement récolté en quatre tonnes de farine de manioc deux fois par semaine. Chaque tonne donne mille sachets de farine de manioc d’un kilo chacun.
La production d’un kilo de farine de manioc de haute qualité me revenait à 1 516 shillings, et je vendais la farine à 1 800 shillings le kilo (prix de gros) et 2 000 shillings le kilo (prix de détail). J’avais ainsi une marge qui variait entre 200 et 484 shillings par sachet d’un kilo.
Contrairement à mes attentes, il y a eu une forte demande de la part des chaînes de supermarché. J’ai pu vendre ma farine au prix que je voulais. J’ai dû même acheter une quantité supplémentaire de manioc brut chez des producteurs à l’extérieur pour satisfaire la demande de farine de manioc.
J’ai acheté du manioc auprès de groupements et dans des marchés libres. J’ai offert un meilleur prix aux agricultrices et aux agriculteurs d’exploitations agricoles familiales, par rapport à celui que leur offraient les intermédiaires qui sélectionnaient les tubercules de manioc en fonction des tailles qu’ils recherchaient. Ils choisissaient juste les racines de taille moyenne et laissaient le reste.
Nous achetons directement dans les exploitations agricoles et épargnons ainsi les coûts défrayés par les agricultrices et les agriculteurs pour transporter leurs récoltes au marché. Nous nous rendons aussi dans les marchés libres où les agricultrices et les agriculteurs regroupent leur manioc pour le vendre en gros. Cela nous permet d’économiser le temps que nous allions prendre pour rendre visite à chaque agricultrice et agriculteur individuellement; nous économisons tous ainsi du temps et de l’argent.
Nous achetons également des racines de manioc qui ont dépassé la période de maturité, qui ont un ou deux ans et dont d’autres acheteurs et marchés n’en veulent pas. Ce sont juste les transformateurs qui les récupèrent. Nous payons entre 100 et 600 shillings tanzaniens par kilo de grosses racines qui autrement auraient été jetées. Comme cela, les agricultrices et les agriculteurs peuvent vendre leur manioc pendant toute l’année.
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En 2006, d’autres agriculteurs et moi avons rencontré des groupes par l’intermédiaire d’agents de vulgarisation du gouvernement. Ils nous ont conseillé de former des groupes afin qu’ils puissent nous aider plus facilement au lieu d’essayer de nous aider individuellement.
Nous avons commencé par un demi-hectare de manioc. Mais, ensuite, les autorités du district ont remarqué notre travail et nous ont donné douze hectares. Nous avons utilisé dix hectares pour planter du manioc destiné à la commercialisation et un demi-hectare comme champ expérimental.
Nous apprenons à produire nos propres cultivars que nous plantons dans notre champ et vendons à d’autres agricultrices et agriculteurs pour avoir un peu plus d’argent. Nous recevons plus d’attention et de formation de la part des agents de vulgarisation de la municipalité de Mtwara. Ils nous apprennent à cultiver du manioc de bonne qualité, résistant aux maladies, et qui a de meilleurs rendements.
Nous sommes reconnus par les organisations non gouvernementales et sommes en contact avec des marchés de l’extérieur. Nous recevons également une assistance de la part des professionnels qui nous aident à développer nos activités. L’adhésion aux groupes m’a sauvé la vie et m’a permis d’améliorer mes revenus.
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Bienvenue, Fabiola Mkorekha. S’il vous plaît, pouvez-vous nous dire comment vous avez bénéficié de la mise en marché collective?
J’en ai tiré des avantages combinés, à savoir les profits des ventes de notre manioc et les connaissances professionnelles sur la production du manioc. J’ai également appris à ajouter une plus-value au manioc en préparant des gâteaux et des petits pains. Avant, ma connaissance du manioc se limitait à la préparation de l’ugali (note du rédacteur : bouillie/pâte visqueuse).
L’argent que nous recevons en tant que groupe est réparti entre nous, et nous gardons une partie qui sera versée dans un compte d’épargne et de prêt. J’ai emprunté 120 000 shillings tanzaniens pour compléter mes activités agricoles en créant un commerce qui me permet d’acheter et de revendre des pagnes aux femmes.
J’ai utilisé les bénéfices pour inscrire mes enfants à l’école, et m’acheter une coiffeuse convertible, une garde-robe, un lit et un matelas! C’était seulement des rêves! Mais, maintenant, c’est devenu une réalité et je suis une femme très heureuse et satisfaite grâce à la mise en marché collective!
J’ai dépassé mes attentes. J’ai emprunté 120 000 shillings, puis 150 000 shillings! J’ai fini de rembourser mon prêt, j’ai remboursé mon capital et j’ai fait un bénéfice de 30 000 shillings.
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Après avoir parlé aux agricultrices et aux agriculteurs d’exploitations agricoles familiales de mise en marché collective, nous allons maintenant écouter un expert public du manioc. Il va nous parler de son expérience par rapport à la mise en marché collective.
Bienvenue à M. John Msemo, chercheur agricole en chef du ministère de l’Agriculture, la Sécurité alimentaire et des Coopératives, et spécialiste des opérations de transformation du manioc après la récolte.
De plus, si les agricultrices et les agriculteurs sont en groupe, il est plus facile pour le gouvernement de leur apporter une aide qui leur permettra d’avoir des matières végétales améliorées, d’ajouter une plus-value à leurs produits et d’avoir accès aux techniques de transformation. Cela permet d’économiser de l’énergie et des ressources, au lieu de les répartir entre des individus.
Le matériel pour le manioc est très cher, donc plusieurs sont incapables d’acheter les machines et ne savent pas où obtenir un capital pour les acheter. Vous devez avoir aussi un bâtiment pour entreposer le matériel, sécher et stocker votre manioc. Il est plus facile d’avoir accès à un bâtiment par le biais des autorités locales lorsque les agricultrices et les agriculteurs travaillent en groupe.
Si les agricultrices et les agriculteurs forment des groupes, les banques sont plus enclines à leur accorder des prêts. Cela peut relancer leur productivité, ajouter de la valeur à leur production et leur accorder un pouvoir d’achat pour imposer leurs prix de vente pour le manioc brut et transformé.
Nous avons également entendu Matanga Joseph, Salum Nakubabi et Fabiola Mkorekha, des agricultrices et des agriculteurs, ainsi que des transformateurs de manioc qui nous ont donné un aperçu de la chaîne de valeur du manioc et la mise en marché collective.
La mise en marché collective a l’avantage supplémentaire de permettre aux agricultrices et aux agriculteurs d’exploitations agricoles familiales de concurrencer plus efficacement de grands producteurs, transformateurs et intermédiaires du manioc qui exploitent parfois les agricultrices et les agriculteurs, minimisent leur pouvoir de négociation et limitent leur marché et leurs revenus.
Merci d’être restés à l’écoute de (titre de l’émission). En attendant de nous retrouver pour la prochaine émission, c’était moi, votre animateur (nom de l’animateur) Restez à l’écoute!
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