Uriri Farmers Co-operative Society Limited

Agriculture

Notes au radiodiffuseur

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Une coopérative ou entreprise coopérative est un groupe structuré de personnes qui s’unissent de leur plein gré dans un intérêt commun. Ses activités sont basées sur les besoins des membres et parfois aussi sur ceux de la collectivité. Au Kenya, les membres d’une entreprise coopérative contribuent financièrement à la mise sur pied de l’organisme. Une fois que l’entreprise est enregistrée, elle peut recevoir des prêts ou des subventions. Une entreprise coopérative fonctionne avec des lignes directrices et des règles de base pour assurer une bonne gestion.

Au Kenya, le type d’entreprise coopérative est fondé sur le genre d’activités que mène l’organisme. Il y a plusieurs types d’entreprises coopératives, notamment les entreprises coopératives de production, les entreprises de commercialisation et les entreprises de consommation. Il y a aussi les coopératives de crédit qui fournissent un appui financier aux membres de la collectivité. Il y a en outre des entreprises coopératives agricoles au sein desquelles les petits exploitants agricoles se regroupent pour produire et vendre leurs produits conjointement. Cela comprend toute la chaîne de valeur, des intrants et de la main-d’œuvre jusqu’au produit final.

La Kenya’s Co-operative Act (Loi sur les coopératives du Kenya) stipule qu’une entreprise coopérative est ouverte à tous mais doit compter au moins dix adhérents. Ce sont les membres de la coopérative qui décident du chiffre maximum des adhésions. Les membres se joignent à l’organisme de leur plein gré. Toutefois, les intérêts des membres sont protégés par l’État dans le cadre d’une coopérative enregistrée. En d’autres termes, l’État protège les membres contre toute forme de mauvais traitement.

Le texte parle d’une coopérative agricole dont les membres produisent du soja. Cette coopérative à été créée en 2005 et elle est toujours en activité aujourd’hui.

Le présent texte repose sur des entrevues réelles. Vous pourriez vous en inspirer pour faire des recherches et rédiger un texte sur un sujet semblable dans votre région. Ou encore vous pourriez choisir de produire ce texte dans votre station en utilisant des voix d’acteurs pour représenter les gens qui parlent. Si tel est le cas, veuillez vous assurer de prévenir votre auditoire, au début de l’émission, que les voix sont celles d’acteurs et non pas des personnes initialement impliquées dans les entrevues.

Texte

Personnages:

Animateur
Intervieweur
Président Alfred Mdeizi
Coordonnateur Chris Onyango
Mama Jacinta Anyango, membre et bénéficiaire du projet
M.Ayub Mdachi, bénéficiaire du projet

Animateur :
Bonsoir chers auditeurs et auditrices et bienvenue à notre émission d’aujourd’hui sur les entreprises coopératives! Nous allons nous rendre dans la partie occidentale du Kenya, dans un endroit appelé Stella. Ce lieu est situé dans le district de Migori qui fait partie de la province de Nyanza. Ici, la Uriri Farmers Co-operative Society a franchi bien des obstacles avant de connaître la réussite. Chers auditeurs, si vous avez des questions à poser sur les coopératives agricoles, attendez-vous à obtenir des réponses aujourd’hui. Mais, avant de visiter la coopérative, place à une pause musicale. Ensuite, notre intervieweur, qui est sur place, vous présentera des gens qui évoqueront tout ce que la coopérative a accompli. Restez à l’écoute.

Pause musicale

Intervieweur :
Je vous souhaite de nouveau la bienvenue, mes chers auditeurs. Je voudrais tout d’abord accueillir le président de la Uriri Farmers Co-operative Society, M. Alfred Mdeizi. Monsieur Mdeizi, sentez-vous tout à fait le bienvenu et dites à nos auditeurs comment votre coopérative a été créée, qui l’a lancée et quelle est sa raison d’être?

Le président Mdeizi :
Merci de votre accueil. Les membres de la Uriri Farmers Co-operative Society se sont tout d’abord réunis en 2003 de manière informelle. Le groupe était composé d’un noyau de dix personnes ayant la même vision des choses, ainsi que de vingt autres agriculteurs. Le tabac et la canne à sucre constituaient les principales cultures commerciales de la région. Mais tous les membres du groupe étaient préoccupés par l’effet du tabac sur l’environnement et sur la santé. De plus, la mauvaise gestion du secteur de la canne à sucre, dans la région, générait une autre source d’inquiétude. Les agriculteurs estimaient que les responsables de la gestion du secteur de la canne à sucre ne répondaient à leurs besoins qu’après une longue période d’attente ou uniquement après des protestations de leur part. Certains agriculteurs ont brûlé leurs plantations de canne à sucre du fait qu’ils n’étaient pas payés à temps par lesdits gestionnaires qui n’expliquaient pas la raison du retard des paiements. Certains agriculteurs ont abandonné la culture de la canne à sucre sans se demander quel autre type de culture pourrait être rentable. Les tabaculteurs criaient également au scandale du fait que la culture du tabac comportait des risques. En outre, la culture du tabac épuise le sol. Ne voyant pas de solutions immédiates, nous nous sommes tous réunis chez moi pour discuter de la manière de faire avancer les choses.

Intervieweur :
Lors de vos réunions, avez-vous songé à une activité pouvant générer des revenus?

Le président Mdeizi :
Nous avons mis de l’argent dans une cagnotte, mais ce n’était pas suffisant. Dans l’intervalle, j’ai consulté un ami dont la fille connaissait une organisation internationale appeléeTropical Soil Biology and Fertility Instituteou TSBF. Elle a pensé que le TSBF pourrait établir un partenariat avec notre groupe d’agriculteurs. Elle nous a donc aidés à tisser des liens avec le TSBF en 2005. Cet institut favorisait la culture du soja et était intéressé à faire des tests sur le terrain avec des agriculteurs. Les responsables du TSBF voulaient voir si le soja donnerait de bons résultats dans cette région et souhaitaient vérifier quelles variétés auraient le meilleur rendement.

À cette époque, nous n’avions pas de structures officielles, ni même de bureau. Nous nous réunissions chez moi. Le groupe a accepté de s’inscrire en tant que Uriri Farmers Co-operative Society Limited sous l’égide du ministère du Développement coopératif et de la Commercialisation. Nous avons ensuite trouvé un accord avec le TSBF et nous avons effectué, ensemble, des essais sur le terrain à des fins de recherche.

Intervieweur :
D’après ce que vous nous avez dit, vous êtes à la fois président et fondateur de la Uriri Farmers Co-operative Society Limited, c’est bien cela?

Le président Mdeizi :
Oui, effectivement. J’ai été l’élément moteur de la création de la coopérative car j’avais déjà été impliqué dans le mouvement des agriculteurs au Kenya.

Intervieweur :
A-t-il été facile de convaincre les agriculteurs de délaisser d’autres cultures au profit du soja?

Le président Mdeizi :
Cela n’a pas été très facile. Mais les agriculteurs ont réalisé que le soja offrait bien des avantages par rapport aux autres cultures. Le soja mûrit plus vite que la canne à sucre qui met deux ans. Et le tabac n’est pas sain tant pour le sol que pour la santé humaine. Le soja est adapté à l’usage domestique, tandis que la canne à sucre et le tabac ne peuvent pas être utilisés comme denrées alimentaires.

Intervieweur :
En quoi cette coopérative est-elle unique?

Le président Mdeizi :
Cette coopérative est unique du fait que sa création n’a nécessité aucune mise de fonds. La principale priorité était d’améliorer les moyens de subsistance des agriculteurs et de les aider à résoudre les problèmes auxquels ils étaient confrontés. L’objectif de la plupart des coopératives est de faire de l’argent, mais le bien de la collectivité se trouvait dans notre esprit et dans nos cœurs.

Intervieweur :
Comment fonctionnez-vous?

Le président Mdeizi :
Nous sommes présents dans sept zones. Dans chaque zone, il y a un représentant qui rejoint les membres de la collectivité élargie. Ces derniers représentent, à leur tour, les agriculteurs locaux membres. Tous sont des cultivateurs de soja.

Intervieweur :
Est-ce que le nombre des membres a augmenté?

Le président Mdeizi :
Oui. Nous avons commencé avec 30 et nous comptons actuellement plus de 750 membres inscrits, ainsi que plus de 1500 non inscrits. Notre coordonnateur Chris Onyango pourra vous en dire plus long à ce sujet.

Chris Onyango :
Nous avons, dans les sept zones, organisé des réunions de sensibilisation, des barazas du chef, ainsi que des journées champêtres pour présenter la coopérative aux membres non inscrits (Note de la rédaction : une baraza est une rencontre durant laquelle on discute de toutes sortes d’enjeux et de problèmes). Nous avons également mis sur pied des écoles d’agriculture où les agriculteurs n’appartenant pas aux groupes d’agriculteurs peuvent se renseigner sur la production du soja – de la préparation du sol jusqu’à la récolte.

Intervieweur :
Quels sont les défis que vous avez eu à relever?

Coordonnateur :
Convaincre les agriculteurs de commencer la culture du soja a constitué un des obstacles. Cela a été difficile et a pris du temps. La concurrence avec les compagnies de tabac et de sucre a été âpre. Ces dernières allaient jusqu’à rendre visite aux agriculteurs pour leur donner tous les intrants dont ils avaient besoin. Nous n’avions pas les ressources pour agir de la sorte. Donc, les agriculteurs qui recherchaient la facilité ont opté pour les sociétés productrices de sucre et de tabac.

Auparavant, il avait fallu aussi trouver les fonds pour rejoindre les agriculteurs qui n’étaient pas à distance de marche. Mais c’est plus facile maintenant. La coopérative dépend du produit de ses ventes pour payer son personnel. La vulgarisation constitue un défi. Nous devons rejoindre plus de deux mille agriculteurs et nous avons un seul et unique agent de vulgarisation pour coordonner toutes les activités. J’ai essayé de limiter, autant que possible, le nombre des visites de sensibilisation en rencontrant les agriculteurs en groupes. Cela permet d’alléger la charge de travail.

Intervieweur :
Il semble que vous coordonnez une grande partie du travail sur le terrain. Et je me doute que vous communiquez beaucoup avec les agriculteurs. Pourriez-vous mentionner quelques-uns des avantages que la collectivité a retirés de la culture du soja.

Coordonnateur :
Ils sont nombreux. Le soja est une culture commerciale pour les agriculteurs. De plus, le soja est adapté à un usage domestique et contribue donc à la sécurité alimentaire. En dehors de la vente du soja comme élément végétal à variété unique ou comme variétés mélangées destinées à la transformation et à la consommation des ménages, vous pouvez ajouter de la valeur au soja. Il peut être transformé en produits tels que le lait de soja, le yogourt au soja, les boissons au soja, les samosas au soja, les gâteaux, les beignets, les chapatis et en de nombreux autres produits.

La canne à sucre met deux ans à mûrir. Puis, les agriculteurs doivent attendre encore plus longtemps pour être payés par l’usine, après la récolte. En revanche, si vous semez continuellement du soja sur la même parcelle de terre, après deux ans vous recevrez plus de trois fois le revenu que vous auriez retiré de la vente de la canne à sucre. Le soja restaure également le sol. À l’opposé, le tabac et la canne à sucre sont de gros consommateurs d’azote et ont besoin d’engrais coûteux.

Intervieweur :
Vous avez parlé d’expériences réussies. Est-ce que ces réussites sont visibles? Si je me rendais dans la collectivité, est-ce que cela se verrait?

Coordonnateur :
Je peux parler de cas de réussite au sein de la collectivité. Je réalise que les moyens de subsistance se sont nettement améliorés. Outre les actions de la coopérative, certains agriculteurs ajoutent de la valeur dans leur propre ménage.

La coopérative offre un programme scolaire qui distribue du lait de soja et du yogourt au soja. Le programme cible les enfants séropositifs. Leurs aidants naturels peuvent témoigner que les enfants sont plus forts depuis qu’ils mangent des aliments à base de soja qui stimulent le système immunitaire. Autre raison de cette réussite : la coopérative peut acheter des semences directement aux agriculteurs. Du même coup, les agriculteurs gagnent du temps et économisent de l’argent puisqu’ils n’ont pas à se rendre jusqu’à la coopérative.

Je vous suggère de vous adresser directement à tous ceux qui tirent parti de ces avantages. Après une courte pause, nous rendrons visite à Mama Jacinta Anyango et à M.Ayub Mdachi.

Pause musicale

Animateur :
Bienvenue de nouveau chers auditeurs et auditrices! L’intervieweur et le président de la coopérative se sont rendus en voiture à l’atelier de couture de Mama Jacinta, qui se trouve à environ trois kilomètres. Le président présente l’intervieweur à Mama Jacinta. Elle raconte sa version des faits.

Mama Jacinta Anyango :
Je m’appelle Jacinta Anyango et je suis bénéficiaire du programme de culture du soja. Je me suis impliquée dès la phase initiale du programme et j’ai de plus le privilège d’être la trésorière de l’entreprise coopérative. Depuis que j’ai commencé, j’ai été initiée – par le TSBF – à la production du soja, à la gestion et à la valeur ajoutée. J’étais très intéressée par l’ajout de valeur. À présent, j’apporte non seulement mon soutien à la coopérative mais je suis également invitée à faire des gâteaux à l’occasion de certains mariages.

Je dois être honnête et vous avouer que j’ai appris à faire des gâteaux grâce à la coopérative. Je ne savais pas comment faire un gâteau auparavant, même avec des produits autres que le soja. Je fais aussi, de temps à autre, des gâteaux sur commande. J’ai gagné beaucoup d’argent étant donné que je suis payée directement par les gens auxquels j’offre mes services. Mon engagement au sein de la coopérative m’a valu de me faire un nom et une bonne réputation. Et c’est si facile de me trouver. Il suffit de demander le gâteau de Mama. C’est d’autant plus facile de me trouver si vous êtes au centre commercial de Rapogi.

Intervieweur :
Mama Jacinta, pensez-vous que ce que vous faites actuellement est suffisant? Est-ce que cela répond à la demande de la collectivité?

Mama Jacinta Anyango :
Ce n’est pas suffisant. C’est pourquoi nous continuons à mener des campagnes de sensibilisation au moyen de rencontres ou de forums. Je voudrais que la plupart des gens, à défaut de tout le monde, comprennent que le soja permet de réduire les dépenses des ménages. Juste à partir du soja, vous pouvez préparer une boisson pour le petit déjeuner en l’accompagnant – et le tout au soja – de croquants, de gâteaux, demandazis, de samosas ou de chapatis (Note de la rédaction:lescroquantssont faits à partir de soja frit et lesmandazissont une sorte de pain frit).
Intervieweur :
Quel est le niveau de participation des femmes?

Mama Jacinta Anyango :
Il n’est pas mauvais mais les hommes sont toujours plus nombreux que les femmes dans les sept zones où nous travaillons.

Intervieweur :
Merci beaucoup, Mama Jacinta.

Animateur :
Le coordonnateur et l’intervieweur se dirigent ensuite à pied vers la maison de M.Ayub Mdachi qui vient de rentrer de la ferme. Le coordonnateur fait les présentations et la conversation se poursuit.

M. Ayub Mdachi :
Je fais partie de la coopérative depuis maintenant trois ans. J’avais entendu parler de la Uriri Farmers Co-operative Society auparavant. Mais j’ai découvert le soja uniquement quand on en a fait la promotion lors d’un forum de sensibilisation. J’ai accepté volontiers de commencer la culture du soja vu que j’achetais déjà des produits à base de soja au supermarché. En effet, je ne bois pas de thé mais je bois des boissons au soja.

L’agriculture est mon seul gagne-pain. Mais, depuis que j’ai commencé la culture du soja, je peux aisément payer les frais de scolarité. Aujourd’hui, je sais que, au lieu d’acheter du pain tous les jours, il est plus économique de consommer du soja. Je peux utiliser une boîte de deux kilos de soja durant cinq jours pour 100 ou 120 shillings. Si je devais acheter du pain tous les jours, je consommerais dix miches en cinq jours à raison de 40 shillings l’unité, ce qui est cher. Cela me reviendrait en tout à environ 400 shillings. En outre, le soja a une plus grande valeur nutritive que le pain.

Intervieweur :
Votre témoignage est intéressant. Mais une autre question me vient à l’esprit. Avez-vous constaté une différence dans vos autres activités agricoles en utilisant du soja?

M. Ayub Mdachi :
En tant que producteur laitier, j’ai fait un essai qui a bien fonctionné. Je nourris mon bétail avec de l’okara de soja (Note de la rédaction : l’okarapeut aussi être appelégruaude soja. Ce sont les restes du lait de soja). J’ai appris à fabriquer des aliments pour les bovins laitiers en utilisant du soja, un peu de maïs et un peu de sel, ce qui est meilleur que les aliments pour bovins laitiers achetés aux agro-négociants.

Je me suis livré à une comparaison en nourrissant mes vaches laitières avec les deux produits différents. Quand j’utilise la moulée achetée dans des agro-boutiques, une vache me donne 10litres de lait par jour. Mais, quand j’utilise la moulée à base de soja, la même vache me donne 18litres par jour. Je suis un homme heureux parce que je peux subvenir aux besoins de ma famille avec une seule culture, le soja. Au début, j’ignorais que l’on pouvait utiliser le soja pour nourrir les bovins laitiers – et même la volaille. Mais, à présent, je peux témoigner de la valeur étonnante du soja. Sans compter tous les produits à base de soja que nous consommons à la maison.

Intervieweur :
Je sais, chers auditeurs, qu’après avoir entendu les merveilleux témoignages de Mama Jacinta et d’Ayub, vous pourriez être intéressés à faire comme eux.
Chris, j’aimerais vous poser d’autres questions. En entendant ces témoignages, on se dit que ces expériences sont très positives. Est-ce que, à titre de coordonnateur, vous avez – outre les connaissances – la capacité d’initier les membres à la valeur ajoutée et à la transformation des aliments?

Coordonnateur :
Oui, nous avons à la fois les connaissances et les capacités. J’ai beaucoup appris et certains des agriculteurs sont venus me consulter directement plutôt que de passer par le TSBF. La compagnie Sprint Kenya Limited fabrique de la moulée pour les bovins laitiers à base de soja et j’ai appris, à travers cette compagnie, à faire la même chose.

Intervieweur :
Pourriez-vous me nommer quelques-unes des stratégies mises en place pour que la coopérative soit durable?

Coordonnateur :
Pour aider à soutenir le projet, nous avons établi une stratégie de remboursement des semences. On donne aux agriculteurs des graines à semer. Ceux-ci doivent, après la récolte, retourner le double de la quantité de graines qu’on leur a donnée.

La coopérative cible actuellement le sud de Nyanza – qui occupe la moitié de la province – avant d’essayer d’aller plus loin et de cibler les marchés nationaux et internationaux. De plus, la coopérative a des interlocuteurs engagés comme le ministère de l’Agriculture, le TSBF et le ministère du Développement coopératif et de la Commercialisation. Ces organismes ont joué un rôle déterminant dans la réussite de la coopérative.

Intervieweur :
Est-ce que, avec tous vos produits, vous arrivez à répondre à la demande de vos acheteurs?

Coordonnateur :
Actuellement, nous produisons 60 litres de yogourt au soja par jour. Mais du fait d’une plus forte demande, nous cherchons à acheter une machine d’une plus grande capacité. Ensuite, nous pourrons servir nos clients plus efficacement.

Intervieweur :
Avez-vous dressé des plans pour permettre une expansion du projet?

Coordonnateur :
Nous utilisons maintenant un moulinposhonormal (Note de la rédaction : Un moulin posho transforme en farine les grains de maïs et autres) mais nous espérons faire l’acquisition d’un moulin conçu spécialement pour la transformation du soja. Nous avons déjà identifié un marché plus vaste, de sorte que nous ne nous inquiétons pas quant à la commercialisation des semences et des graines.

Intervieweur :
Manifestement, le projet est une réussite sur le plan économique. Nous avons pu constater, à travers les témoignages, de quelle manière il permet d’augmenter les revenus et de réduire les dépenses. Est-ce que le projet a les faveurs de la collectivité et reçoit-il un soutien politique?

Coordonnateur :
Oui, bien sûr. Je dis cela parce qu’il y a différentes tribus dans cette région, en fait quatre qui sont activement impliquées dans le projet. De plus, les hommes et les femmes peuvent pratiquer la culture du soja. Les femmes sont principalement préparées à la notion de valeur ajoutée car elles comprennent mieux les problèmes nutritionnels. Les jeunes peuvent participer à tous les aspects du projet et notamment à la production, à la gestion et à l’ajout de valeur. Pour ce qui est de la volonté politique, je n’ai jamais entendu ou vécu personnellement des malentendus avec des politiciens. Par conséquent, je dirais que ces derniers soutiennent le projet. De fait, certains membres de leurs familles sont des bénéficiaires du projet.

Intervieweur :
Un dernier mot, Chris?

Coordonnateur :
Continuons à parler de ce projet de coopérative qui attire les gens de différentes origines, des gens de tous les horizons. Cette coopérative au sein de laquelle les gens peuvent réaliser que de nouvelles cultures, dans leurs collectivités, peuvent être pratiquées à la fois pour leur alimentation et comme cultures commerciales. Et ces mêmes personnes peuvent aussi apprendre des pratiques agricoles qui contribuent au bien de tous. Autrement, que Dieu vous bénisse et revenez nous voir!

Pause musicale

Intervieweur :
Je remercie infiniment Chris, le président de la coopérative, ainsi que tous ceux et celles que nous avons entendus aujourd’hui.

Chers auditeurs et auditrices, nous voici à la fin de notre émission sur les coopératives. Nous avons parlé aujourd’hui de la Uriri Farmers Co-operative Society qui se trouve dans la partie ouest du Kenya. Comme vous l’avez entendu, la principale activité de la coopérative a trait à la production, à la gestion, à la valeur ajoutée et à la commercialisation du soja. Tous les membres de cette coopérative ont travaillé main dans la main avec le Tropical Soil Biology and Fertility Institute. Au revoir et à la prochaine!

Acknowledgements

Rédaction : Rachel Awuor, Ugunja Community Resource Centre, Ugunja, Kenya, un partenaire radiodiffuseur deRadios Rurales Internationales
Révision : John Juliandirecteur, communications et politiques internationales, Association des coopératives du Canada.
Traduction : Jean-Luc Malherbe, Société Ardenn, Ottawa, Canada.

Information sources

Entrevues avec :
Alfred Mdeizi Sagwa – président, Uriri Farmers Co-operative Society Limited, 13 avril 2011
Chris Onyango – coordonnateur, Uriri Farmers Co-operative Society Limited, 14 avril 2011
Jacinta Anyango – trésorière/bénéficiaire, Uriri Farmers Co-operative Society Limited, 13 avril 2011
Ayub Mdachi – bénéficiaire, 14 avril 2011