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Ces derniers temps, les forêts subissent des pressions accrues car les gens coupent les arbres pour avoir du bois de chauffage et à d’autres fins. Au cours des 30 dernières années, par exemple, l’Ouganda a perdu la moitié de son couvert forestier. Les habitants locaux sont encouragés à adopter des technologies économiseuses d’énergie qui exercent moins de pression sur les ressources naturelles. Un des exemples est l’utilisation de pelures de banane, communément appelé banachakol (charbon de bois de banane), pour fabriquer des briquettes de charbon de bois. L’émission qui suit met en vedette une entrevue réalisée avec une femme d’un groupe de travailleuses communautaires appelé Bakyala Tweyune («Femmes autonomes»), qui décrit les avantages du banachakol et le processus de fabrication des briquettes.
Texte
INDICATIF MUSICAL
EFFETS SONORES (HACHE COUPANT DU BOIS)
Animateur :
Si vous faites pousser des bananes dans n’importe quelle région du monde, notre émission va vous intéresser car nous allons parler de l’utilisation des pelures de banane pour fabriquer des briquettes de charbon de bois. Il s’agit d’une technologie qui fera épargner beaucoup d’arbres.
Cette technologie a démarré à Lungujja, près de Kampala, où une femme du nom de Namusoke Immaculate, fondatrice du groupe de femmes Bakyala Tweyune, a trouvé une nouvelle méthode pour fabriquer un combustible de rechange en transformant des pelures de banane en briquettes de charbon de bois. Notre invitée d’aujourd’hui s’appelle Rita Ashaba, travailleuse communautaire du groupe Bakyala Tweyune. Rita, merci de venir partager avec nous cette nouvelle technologie.
Invitée :
C’est un plaisir. Bonsoir, chers auditeurs.
Animateur :
Comment avez-vous adopté cette technologie des briquettes fabriquées avec des pelures de banane?
Invitée :
Je connais la technologie des briquettes fabriquées à partir de pelures de banane depuis cinq ans, ce qui fait que j’ai toujours utilisé et promu le produit. Je fais pousser des bananes et, en plus de me servir des pelures pour nourrir mes chèvres et pour faire du fumier, je les utilise maintenant pour fabriquer des briquettes de charbon de bois.
Animateur :
Les pelures de banane ont donc de nombreux usages différents. Pouvez-vous décrire, pour nos auditeurs, comment on fabrique des briquettes de charbon de bois à partir de pelures de banane? De quoi a-t-on besoin?
Invitée :
Il faut une demi cuvette pleine de pelures de banane fraîches, un quart de cuvette de poussière de charbon de bois et un quart de cuvette de sable fin.
Animateur :
Très bien, des pelures de banane, de la poussière de charbon de bois et du sable. Une fois que j’ai réuni toutes ces choses, qu’est ce que je dois faire?
Invitée :
Tout d’abord, vous devez hacher les pelures fraîches de banane en petits morceaux. Une fois que les pelures de banane sont hachées, mélangez ensuite les trois ingrédients ensemble – les pelures de banane, la poussière de charbon de bois et le sable.
Invitée :
Non, il faut davantage de pelures de banane, environ la moitié du mélange. La poussière de charbon de bois et le sable doivent représenter chacun un quart du mélange.
Animateur :
Très bien, alors nous mélangeons ces trois ingrédients ensemble.
Invitée :
C’est exact. La sève contenue dans les pelures de banane servira à lier le sable et la poussière de charbon de bois, et ensuite vous confectionnez des briquettes d’une taille convenable. Vous les mettez au soleil et vous les laissez sécher. Ensuite, elles sont prêtes à être utilisées tel quel.
Animateur :
Cela semble simple et intéressant. Je parie qu’il ne faut pas beaucoup de temps pour les faire sécher?
Invitée :
Le séchage ne dure pas longtemps, selon le temps évidemment.
Animateur :
Chers auditeurs, nous allons faire une pause musicale avant d’entendre parler des avantages de l’utilisation du banachakol.
PAUSE MUSICALE
Animateur :
Nous voici de retour avec notre invitée qui nous a parlé de la fabrication des briquettes de charbon de bois à partir de pelures de banane. Rita, quel est l’avantage d’utiliser des briquettes de charbon de bois à base de pelures de banane comparativement aux autres formes de combustible?
Invitée :
Si vous habitez dans une région où poussent les bananiers, il sera facile pour vous d’obtenir les pelures de banane. C’est l’un des avantages. Les autres ingrédients dont vous avez besoin sont simplement du sable et de la poussière de charbon de bois. Vous pouvez trouver toutes ces choses près de chez vous, si bien que les femmes n’ont pas à marcher loin pour trouver du combustible.
Animateur :
Et je comprends que le processus de fabrication des briquettes est également facile.
Invitée :
Oui, dans la plupart des cas je demande à mes enfants de m’aider et, comme c’est très facile, c’est comme un jeu pour eux. Autre chose. Vous n’avez PAS besoin d’un foyer spécial pour brûler ce charbon de bois et il brûle longtemps. Cela signifie donc qu’il n’en faut pas beaucoup pour faire la cuisine. En outre, il produit beaucoup moins de fumée, si bien que l’endroit où vous cuisinez est plus propre et plus sécuritaire.
Animateur :
D’après votre expérience de travail auprès de femmes en milieu rural, en quoi la technique d’utilisation du banachakol a-t-elle changé la vie de certaines utilisatrices?
Invitée :
Grâce au banachakol, les femmes disposent maintenant de plus de temps avec leurs enfants à la maison, ce qui signifie qu’elles ont plus de temps pour s’occuper d’eux, et notamment que les repas sont prêts à l’heure. Quant aux nombreux groupes de femmes avec lesquels je collabore, ils ont amorcé des projets d’autonomie comme le zéro pâturage, la culture des champignons et la confection de vêtements.
Animateur :
Avez-vous impliqué les hommes dans cette nouvelle technologie?
Invitée :
Au début, certaines femmes craignaient de se joindre aux groupes parce que leurs maris n’approuvaient pas l’initiative. Après avoir réalisé les avantages de la technologie, des hommes sont venus pour aider les femmes, surtout à commercialiser le banachakol. Il est certain que tout ce qui touche les femmes concerne les hommes.
Animateur :
Jusqu’à présent, comment se porte la demande de banachakol?
Invitée :
La demande augmente et nous espérons acheter du matériel pour broyer les pelures afin de faciliter encore davantage le travail. Nous espérons également construire une grande zone de séchage et nous voulons évidemment commencer à embaucher des gens pour trier les pelures de banane des déchets dans les régions où on les jette.
Animateur :
Rita, merci d’être avec nous aujourd’hui. Chers auditeurs, nous voici à la fin de notre émission sur la conservation de notre environnement. Je remercie sincèrement notre invitée Rita qui nous a longuement parlé du banachakol, une nouvelle source de combustible pour faire la cuisine. En attendant la prochaine émission, je vous dis au revoir et passez une bonne soirée.
INDICATIF MUSICAL POUR CLORE L’ÉMISSION.
Acknowledgements
- Rédaction : Emily Arayo, agente de communications en développement et de liaison avec les médias, Institut international d’agriculture tropicale IITA(Ouganda)/FOODNET.
- Révision : Roger Samson, directeur exécutif, Resource Efficient Agricultural Production (R.E.A.P.), Ste Anne de Bellevue (Québec), Canada.
Information sources
- Progressive report on rural women’s activities, par Bakyala Tweyune, 2004 (inédit).