Notes au radiodiffuseur
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Les maladies diarrhéiques sont très fréquentes dans la plupart des pays en voie de développement et la déshydratation qui s’ensuit parfois est une des principales causes de décès d’enfants.
En République Démocratique du Congo (RDC), les maladies diarrhéiques sont l’une des causes les plus communes de visites dans les cliniques et les hôpitaux, surtout pour les enfants. Le taux de mortalité infantile en RDC est le neuvième au monde. Sur 1000 naissances vivantes, 129 enfants meurent. De nombreux décès, tant chez les enfants que chez les adultes, résultent de maladies telles que le paludisme, la diarrhée et les infections respiratoires. En RDC, 30 millions de Congolais (sur un total de 41 millions) vivant en zones rurales n’ont pas accès à l’eau potable ou à des systèmes d’assainissement adéquats. Un programme du gouvernement, nommé Village et école Assainis tente de trouver des solutions à cette situation préoccupante. Il vise à atteindre 15 000 villages et 2600 écoles d’ici 2012.
Le programme démarre suite à la réception d’une demande provenant d’un village. Les villageois choisissent leurs projets d’assainissement et mobilisent leurs propres ressources afin de mieux bénéficier du support du Ministère de la Santé Publique et d’une ONG appelée Humana People to People (HPP).
La sensibilisation des communautés quant à leur droit d’accès à de l’eau propre et aux systèmes d’assainissement, constitue la première phase du programme. Celle-ci est aussi l’un des éléments les plus importants du programme. Il est essentiel que les membres d’une communauté connaissent leurs droits et comprennent le lien entre l’eau, l’assainissement, l’hygiène et les maladies d’origine hydrique telles que la diarrhée.
Le programme utilise des techniques participatives pour aider les familles à prendre conscience des problèmes sanitaires et comportementaux qui menacent leur santé. Les familles dressent une liste de besoins sanitaires. Cette liste tient lieu, en quelque sorte, de « Plan d’Action Communautaire » qui sert de point de départ et de cadre pour toutes les activités ultérieures. Trois activités spécifiques doivent être incluses dans le Plan d’Action Communautaire de chaque village : protection des points d’eau, construction de latrines familiales et lavage des mains. L’hygiène constitue un défi de taille pour ces communautés.
Ce texte radiophonique illustre une approche collective au problème d’hygiène communautaire. Les habitants d’un village décident de travailler ensemble pour asseoir les règles d’hygiènes dans leur village et combattre les maladies diarrhéiques.
Ce texte est basé sur des interviews authentiques. Vous pourriez vous inspirer de ce texte pour faire des recherches sur un sujet similaire touchant votre région, et écrire votre propre texte. Alternativement, vous pouvez choisir de produire ce texte dans votre station, en utilisant des voix d’acteurs pour représenter les personnes qui parlent. Le cas échéant, veuillez vous assurer de dire à votre audience, au début de l’émission, que les voix sont celles d’acteurs et non celles des personnes impliquées dans les interviews originales.
Texte
SFX :
Générique pendant 5 secondes, puis fondu sous la voix de la présentatrice.
Présentatrice :
Bonjour à tous et bienvenue à l’émission. Aujourd’hui, Nsilulu Kanga est un modèle de village sain dans la ville et province de Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo. Il y a 2 ans cependant, ce petit village de près de 200 habitants faisait face à des maladies liées aux problèmes d’hygiène. Des dizaines de cas de diarrhées étaient enregistrés chaque mois. Durant les quelques premiers mois de 2008, plus de 30 cas de diarrhée ont été enregistrés dans la zone de Binza-Ozone où se situe ce village. Les principales causes étaient le manque d’eau potable, le manque de toilettes hygiéniques, la mauvaise gestion des déchets et un manque de connaissances pour bloquer la transmission des maladies d’origine hydrique.
SFX :
Générique. Fondu enchaîné sous des bruits de village pendant cinq secondes, puis fondu soutenu sous la voix de la présentatrice.
Présentatrice :
Dans l’émission d’aujourd’hui, nous allons rencontrer cinq habitants de Nsilulu Kanga. Ces femmes et ces hommes ont pris l’initiative d’arrêter le fléau de la diarrhée et des autres maladies d’origine hydrique et de faire respecter les règles d’hygiène à toute la communauté. Merci à vous d’être à l’écoute de ce programme.
Ouverture en fondu sur des bruits de village pendant trois secondes, puis fermeture en fondu sous la voix de la présentatrice
Présentatrice :
(
Pause) Nous avons installé notre studio sous une paillote, à Nsilulu Kanga. Nous sommes dans une grande cour bien propre. Derrière nous se trouvent deux manguiers. La route principale est juste devant nous et en fond sonore, nous avons les bruits de la vie quotidienne dans ce village. Autour de moi, il y a Charlotte Nzulu, Amos Ngangu, Godelieve Masinga, Ida Tamba et Henriette Bilonda. Ces quatre femmes et cet homme vont nous parler de leur détermination à assainir leur village.
Pourriez-vous commencer par nous parler des problèmes que vous aviez avant d’assainir votre village, Maman Charlotte Nzulu?
Charlotte Nzulu :
Nous avons observé beaucoup de cas de maladies dans notre localité. La diarrhée faisait des ravages parmi les enfants. Certains enfants mourraient. Après ce constat amer, nous avons décidé de parler avec une ONG appelée
Humana People to People (HPP) et qui voulait œuvrer dans notre village. On a réalisé que ces maladies étaient causées par la mauvaise qualité de l’eau des rivières de notre localité. HPP a divisé les villageois en 20 groupes dirigés par deux coordonnateurs. Je fais partie du groupe de coordonnateurs qui ont contribué aux séances de formation. Les sessions ont aidé à sensibiliser les membres de notre communauté. La formation s’est tenue au centre-ville de Kinshasa. Après la formation, les villageois ont rapporté des produits pour purifier l’eau de boisson.
Présentatrice:
Est-ce que ça a réglé le problème de la communauté?
Charlotte Nzulu :
Le problème n’était pas tout à fait résolu. Il y avait toujours des cas de diarrhée. Après une nouvelle évaluation, nous avons conclu, de concert avec l’ONG que cela était dû aux toilettes sales. Les villageois n’avaient pas l’habitude de laver leurs mains après avoir été aux toilettes. Nous avons alors été formés à éduquer les gens au sujet du lavage des mains. Nous avons installé des lave-mains artisanaux fabriqués à l’aide de bambous, de bouteilles en plastique et de calebasses ou de cruches en terre. Les contenants que nous utilisons le plus souvent sont des bidons de trois ou cinq litres. Nous les perçons avec des gros clous qui servent aussi de bouchons. Cela permet aux gens de se laver les mains avec du savon à chaque fois qu’ils vont aux toilettes, ou à tout autre moment.
Présentatrice :
Je comprends que vous vous êtes aussi inscrits à un programme national appelé
Village Assaini. C’est un programme qui établit des standards en matière d’eau, d’hygiène et d’assainissement qu’un village doit atteindre avec ses propres ressources. Amos Ngangu, qu’est ce que cela vous a apporté? En quoi consiste ce programme?
Amos Ngangu :
Nous en avons bénéficié de plusieurs manières. Il fallait construire des latrines, ainsi que trois puits d’eau et des stations de lavage des mains pour toutes les familles. Nous avions déjà quelques ressources, y compris du sable et du gravier, des bouteilles en plastique et d’autres contenants. Le Ministère de la Santé et les partenaires donnateurs ont apporté le reste du matériel nécessaire, et ils ont formé un maçon à la fabrication de dalles SANPLAT. Ce sont des dalles qui bouchent les trous de nos toilettes, de sorte que les mouches ne s’attroupent pas autour. Elles sont faites de sable et de gravier, de ciment et de barres de fer. Nous avons appris à garder nos latrines couvertes en utilisant ces dalles, et à les nettoyer avec de l’eau et une brosse.
Présentatrice :
Que pouvez-vous me dire de plus au sujet des bénéfices apportés par le programme?
Amos Ngangu :
Ce programme organise des rencontres régulières dans le village pour assurer que les villageois respectent les règles d’hygiène qu’ils ont apprises grâce au programme. Maintenant, nous avons des puits qui sont protégés comme il se doit, par des structures en ciment qui les entourent. Cela évite que l’eau ne soit contaminée quand il pleut. Avec le nettoyage, nous avons réduit le nombre de mouches et de moustiques qui causentle paludisme et la diarrhée. Maintenant, on ne peut même pas sentir de mauvaises odeurs.
SFX :
Interlude musical de 3 secondes, puis fondu soutenu sous la voix de la présentatrice
Présentatrice :
Tous les ménages du village de Nsilulu Kanga ont maintenant des latrines propres et hygiéniques et des stations de lavage des mains. Trois puits sont en fonction. Et les partenaires du programme
Village Assaini ont donné aux villageois des produits pour purifier leur eau de boisson. (
Pause) Revenons à notre interview.
Ouverture en fondu sur des bruits de village pendant trois secondes puis fermeture en fondu
Présentatrice :
Maman Godelieve Masinga, vous êtes conseillère au sein du comité du village Nsilulu Kanga. Maintenant que votre village a été déclaré propre, y a-t-il une raison quelconque de craindre un retour de maladies diarrhéiques?
Godelieve Masinga :
Vu que nous allons tous aux toilettes tous les jours, c’est toujours un risque. Mais nous sommes sur nos gardes. Je passe mes journées à surveiller les habitudes, surtout celles des plus jeunes enfants, quand ils se rendent aux toilettes. Je veille à ce qu’ils se lavent toujours les mains avec du savon aux stations de lavage des mains. C’est encourageant parce que nous n’avons plus de cas de maladies diarrhéiques.
Présentatrice :
Comment vous-êtes vous organisés pour maintenir l’hygiène améliorée que vous avez instaurée, Maman Ida Tamba?
Ida Tamba :
Je suis la secrétaire du comité au village. Après le travail abattu avec l’ONG et le programme
Village Assaini, la zone de santé de Binza-Ozone nous a conseillé de former un comité de village. Nous avons élu 10 membres qui sont chargés de sensibiliser la population sur le plan d’action que nous avons élaboré avant d’adhérer au programme. Ce plan d’action comprend l’utilisation correcte des latrines et des stations de lavage des mains, la lutte contre les maladies diarrhéiques et l’utilisation de trous creusés dans les cours des maisons pour les ordures. Chaque deuxième semaine du mois, nous faisons du porte-à-porte pour sensibiliser la population sur un sujet donné. Il peut s’agir, par exemple, des méthodes de nettoyage et d’entretien des latrines. Après cette sensibilisation, nous vérifions quatre fois par semaine si tout le monde a réellement des latrines hygiéniques et utilise les stations de lavage de mains comme il faut.
Présentatrice :
Alors, il semble que tout aille bien, au village Nsilulu Kanga. Mais vous devez encore avoir certaines difficultés, AmosNgangu?
Amos Ngangu :
Nous déplorons un manque de matériels d’assainissement: des bêches pour creuser les trous à ordures; et des machettes, des brouettes et des sacs pour contrôler l’érosion du sol qui est une menace pour notre village. Mais nous nous organisons au sein du comité pour trouver des solutions efficaces.
Présentatrice :
Pour terminer, je crois que l’assainissement de ce village est plus une affaire de femmes que d’hommes. Les femmes sont majoritaires dans ce studio.
Maman Charlotte Bilonda :
Ce n’est pas seulement l’affaire des femmes. Notre comité est un modèle de parité: il y a cinq hommes et cinq femmes. Seulement, il y avait plus de femmes disponibles pour participer à cette émission. Nous travaillons main dans la main, hommes et femmes. J’avoue même que ce sont les hommes qui nous poussent à l’action.
Maman Ida Tamba :
Je crois que nos efforts ont été récompensés surtout parce que les femmes sont déterminées et savent détecter les problèmes. Si les femmes s’impliquent dans quelque chose, il faut que ça marche.
Amos Ngangu :
Je pense que c’est le fait que nous soyons tous unis, femmes et hommes. Cela fait de nous un village exemplaire dans le cadre du programme
Village Assaini. Je tiens surtout à remercier la zone de santé de Binza-Ozone pour nous avoir assistés dans nos efforts. Nous souhaitons que Nsilulu Kanga serve d’exemple à beaucoup. Merci.
Présentatrice :
Merci à vous d’avoir accepté de nous faire part de votre expérience par rapport au programme
Village Assaini.
Ouverture en fondu soutenu sur le générique pendant quatre secondes, puis fondu sous la voix de la présentatrice
Présentatrice :
(
Pause) Auditeurs, si vous avez des questions sur ce sujet ou d’autres problèmes d’assainissement, contactez l’institution de soins de santé la plus proche ou le bureau de l’Unicef. Ou vous pouvez appeler notre rédaction au 089813 7000.
Soyez des nôtres la semaine prochaine pour un nouveau numéro, à la même heure. Je suis Alice Bafiala Mutombo et je vous souhaite une excellente journée.
Ouverture en fondu sur le générique de fin, 4 secondes en clair, puis fermeture en fondu
Acknowledgements
Rédaction: Alice Bafiala Mutombo, Kinshasa
Révision: Alan Etherington, consultant indépendant, expert en promotion relative à l’eau, l’assainissement et l’hygiène, ex-agent de WaterAid