Un jardin d’école redonne vie à un terrain

Cultures agricoles

Script

Voici comment des enfants ont cultivé sur des jardins de recyclage dans l’école d’un village de la province de Mpumalanga en Afrique du Sud. Leur projet montre comment on peut récupérer un terrain endommagé par l’érosion pour y planter des produits.

Les jardins ont été démarrés avec l’aide de Shirley Sifunda. Shirley est coordonnatrice de terrain travaillant pour Inforeach, un centre d’information et de développement communautaire. Elle apprend aux gens à rendre leur terrain plus fertile pour y cultiver des produits. Aujourd’hui, vous verrez comment ils ont créé un jardin florissant et couronné de succès.

Écoutez attentivement l’histoire qui suit et vous apprendrez de leur expérience pour éventuellement commencer un jardin dans votre école de village.

Shirley se mit debout devant la directrice de l’École de Cophetsheni dans le district de White River en Afrique du Sud. « J’ai une idée » dit-elle. « Cette école est entourée par de nombreux terrains, des terrains qui ne servent à rien ».

La directrice acquiesça.

« Si vous êtes d’accord, j’aimerais vous aider, vous et vos élèves, à rendre ce terrain plus productif » poursuivit Shirley. « Et je veux vous faire profiter les enseignants et les parents de précieuses leçons sur l’environnement ».

« Mais regardez comme notre sol est endommagé par l’érosion » dit la directrice.

« Nous allons cultiver un jardin qui fera revivre ce sol. Vous verrez comment on peut venir à bout de l’érosion » répondit Shirley, les yeux brillants.

La directrice ne croyait pas que l’idée de Shirley marcherait, mais elle était d’accord pour la laisser essayer.

Le jardin de recyclage

Shirley invita les parents à une séance de démonstration. Elle déclara qu’elle voulait montrer à tout le monde comment transformer un terrain pauvre, miné par l’érosion en une terre productive, et comment recycler des choses par la même occasion.

Comme la directrice, la plupart des parents, des élèves et des enseignants ne croyaient pas que le terrain pouvait être amélioré. Ils regardèrent Shirley creuser une tranchée. Elle creusa un trou de deux mètres de long et un mètre de large. « Ce sera un jardin de recyclage » dit-elle en sortant de la tranchée. « Nous remplirons cette tranchée d’ordures. Les ordures vont se décomposer pour devenir des matières organiques et le sol sera meilleur pour y planter des légumes ».

Shirley déclara au groupe : « Pour commencer, il faut arroser la tranchée ». Elle versa de l’eau dans la tranchée. Puis elle leur montra une brassée de vieux papiers dont personne ne voulait. « Le papier est fait avec le bois qui provient des arbres. Il se brise en petits morceaux, ajoutant des matières organiques au sol. Vous pouvez le recycler en le mettant dans votre jardin. Le papier se décompose plus vite lorsque vous le déchirez en petits morceaux » ajouta-t-elle. Elle déchira le papier et répandit les morceaux dans la tranchée.

Ensuite elle prit une boîte en fer blanc qui avait été aplatie. « Quelques boîtes de conserves ajouteront du fer au sol et aux plantes, mais n’en mettez pas plus de quatre ou cinq » Shirley jeta cinq boîtes de conserves aplaties dans la tranchée.

« Maintenant je vais ajouter des os. Avec le temps, les os se briseront pour donner du calcium, ce qui est bon pour les plantes. Ne mettez pas des os avec de la chair, ils vont attirer les bêtes qui risquent d’aller creuser dans votre jardin » leur dit Shirley. Puis elle jeta des ordures ménagères, des résidus de plantes comme les feuilles, les mauvaises herbes et de l’herbe dans la tranchée.

« Tout cela va nourrir le sol » ajouta-t-elle. « Vous pouvez ramasser ce genre de détritus chez vous ou chez les marchands du village, ou même dans les ordures de l’école ». Elle arrosa de nouveau la tranchée et y jeta la terre qu’elle avait enlevée auparavant. Puis elle recouvrit le sol avec un mélange de feuilles et d’herbe. « La dernière chose que vous aurez à faire avant de cultiver vos produits est de couvrir la planche avec un paillis. Le paillis est une couche de matières végétales qui couvre et protège le sol. Vous pouvez utiliser de la paille, des feuilles mortes, de l’herbe sèche, des morceaux de papier, du carton ou même des écorces de cacahouètes ».

Lorsque les planches du jardin furent prêtes, Shirley aida les parents et les enfants à planter des épinards, des betteraves, des choux et des haricots dans des sillons le long de la tranchée. « Essayez d’arroser tous les jours pendant les dix premiers jours » leur recommanda Shirley. « Après, vous devrez arroser environ trois fois par semaine ». Elle encouragea tout le monde à creuser d’autres tranchées et à planter davantage de légumes.

« Écoutez : nous n’avons même pas de clôture pour empêcher les vaches et les poules qui ont faim d’aller dans le jardin. Les bêtes vont manger tous les légumes » dit un enseignant.

Shirley lui sourit, ouvrit son sac et en retira des bâtons et des sacs à oranges comme ceux qu’on utilise pour porter les légumes et les fruits. Elle demanda aux élèves et aux enseignants de se mettre autour de la tranchée. Puis planta les bâtons dans le sol autour des bords et étendit les sacs pour les accrocher aux sommets des bâtons.

« Pendant que vos légumes poussent, mettez ces filets au-dessus de votre tranchée-jardin comme je viens de le faire. Cela aidera à cacher les plantes pour que les bêtes ne les voient pas. Mêmes si elles les découvrent, elles auront du mal à enlever ces filets. On les appelle des faiseurs d’ombre et ils protégeront vos produits des grosses pluies ».

Pour motiver les gens, Shirley lança un concours pour voir qui serait capable de cultiver les meilleurs légumes. Au moment de la récolte, ils auraient une petite fête au cours de laquelle ils pourraient danser, chanter et avoir d’autres attractions.

« Je reviendrai dans quelques mois » dit-elle. « Bonne chance avec vos plantes ».

Le jardin grandit

Quand Shirley revint, elle vit que les parents et les enfants avaient planté sur 45 jardins-tranchées de la laitue et d’autres produits. Elle félicita tout le monde pour le nombre de jardins-tranchées qui étaient cultivés. Mais le sol était encore miné par l’érosion entre les tranchées. Shirley leur montra qu’ils pouvaient prévenir l’érosion du sol en plantant du vétiver sur le devant des tranchées.

« Le vétiver a des racines solides qui maintiennent le sol jusqu’à une profondeur de trois mètres » leur dit-elle. « Il forme aussi une haie épaisse qui protégera votre jardin de légumes des vents violents » ajouta-t-elle.

Shirley prévint les enfants de ne pas prendre des plantes sur le jardin des autres. Elle dit que même si les plantes ne poussaient pas bien, cela ne les aiderait en rien d’en prendre chez les autres. Les jeunes plants dont les racines sont dérangées ont souvent du mal à survivre.

Élèves, parents et enseignants firent une fête pour marquer la récolte. Tout le monde chanta, dansa et mangea de la bonne nourriture provenant du jardin. Ils étaient fiers du travail et des soins qu’ils avaient apporté à la terre.

Bientôt la nouvelle se propagea. Les directeurs et les enseignants d’autres écoles vinrent pour visiter les jardins de l’école de Cophetsheni qui étaient une réussite. Ils ramenèrent chez eux, à leur communauté, l’idée de cultiver sur des jardins de recyclage sur des sols minés par l’érosion.

Vous aussi pouvez aider au démarrage d’un jardin de recyclage dans votre communauté. Vous serez étonné de voir comment une idée aussi simple peut produire de telles récompenses.

– FIN –

Acknowledgements

Ce texte a été écrit par Belinda Bruce, Assistante éditrice, Réseau de radios rurales des pays en développement, Toronto, Canada. Il a été basé sur une entrevue avec Shirley Sifunda, Coordonnatrice de terrain à Inforeach, Afrique du Sud. Inforeach est géré par Ecolink, une organisation qui fait la promotion du développement durable et de l’éducation environnementale.