Notes au radiodiffuseur
Au Mali, environ 70 % des populations vivent en milieu rural et dépendent de la culture de denrées, l’élevage de bétail et la pêche. L’élevage des poules fait partie de leur quotidien. Ces volailles se reproduisent vite, sont faciles à nourrir et ils rapportent des bénéfices. Les poules constituent une « banque ambulante » pour les villageois du Mali. L’argent de la vente des volailles leur permet de faire face aux dépenses occasionnelles de la famille.
Dans le cercle de Bougouni, l’aviculture est devenue l’activité principale des jeunes. Ces jeunes ont décidé de rester dans les villages parce que la vente des poules leur rapporte des revenus considérables qui leur permettent de subvenir aux principaux besoins de leurs familles.
C’est le cas de Soumaïla Diakité, un jeune de 28 ans qui, après avoir passé deux ans en ville a décidé de repartir au village pour élever des poules. Mais, comme la plupart des aviculteurs de la région, il a été confronté à la maladie de Newcastle. Cette maladie a un impact considérable sur les aviculteurs et les avicultrices, et ce, malgré les efforts consentis par le gouvernement et les ONG locales. La maladie de Newcastle est certes incurable, mais il existe un vaccin qui peut la prévenir. Le problème est en partie dû au fait que les paysans préfèrent s’occuper eux-mêmes de leurs poules plutôt que de demander de l’aide aux rares vétérinaires de la localité.
Dans ce texte, nous rendons visite à un jeune aviculteur dans un village du cercle de Bougouni, à 160 kilomètres de la capitale du Mali, Bamako. Le jour de notre visite, un technicien vétérinaire vaccine les poules de l’aviculteur contre la maladie de Newcastle qui a ravagé son troupeau l’année précédente.
Moussa Koné est le technicien-vétérinaire et aussi le responsable de l’élevage du cercle de Bougouni. Il vaccine et soigne par ailleurs les poules des villages voisins de Bougouni, et il donne des conseils aux aviculteurs et aux avicultrices sur la prévention des maladies de la volaille, en général, et celle du Newcastle en particulier, qu’il appelle « la maladie aviaire la plus dangereuse ». Dans ce texte radiophonique, il donne des conseils au jeune aviculteur qui avait demandé son aide pour sauver ses poules.
Vous pourriez décider de présenter le présent texte radiophonique dans le cadre de votre émission courante, en vous servant de comédiennes et de comédiens de doublage pour représenter les intervenantes et les intervenants. Si tel est le cas, assurez-vous d’informer votre auditoire au début de l’émission qu’il s’agit des voix desdits comédiens, et non celles des personnes avec lesquelles les entrevues originales ont été réalisées.
Vous pourriez vous servir de ce texte radiophonique comme document de recherche ou vous en inspirer pour réaliser votre propre émission sur les maladies des poules ou des thèmes similaires dans votre pays.
Entretenez-vous avec des aviculteurs, des avicultrices et des experts qui élèvent des poules ou qui connaissent très bien ces volailles. Vous pourriez leur poser les questions suivantes :
- Les ménages de votre région élèvent-ils des poules?
- Les aviculteurs et les avicultrices pratiquent-ils l’élevage en plein air ou confinent-ils leurs volatiles pendant une partie ou toute la durée de leur vie ?
- Quels sont les principales maladies de poules qui posent problème dans votre région? Quelles solutions les aviculteurs et d’autres experts ont-ils trouvées à ces problèmes?
Outre les entretiens directs que vous aurez eus avec les aviculteurs et d’autres acteurs clés du secteur local agricole, vous pourriez vous inspirer de ces questions pour réaliser une tribune téléphonique ou une émission où les auditrices et les auditeurs peuvent envoyer des messages-textes.
Durée estimée de cet élément : 15-20 minutes avec musique d’intro et de sortie
Texte
Je m’appelle MARIAM KONÉ et je suis journaliste à L’Annonceur, un journal entièrement dirigé par des femmes. Je vais vous conduire au village de Flaboula dans le cercle de Bougouni, à 160 kilomètres de Bamako. Dans cette émission, nous découvrons comment l’aviculteur SOUMAïLA DIAKITÉ a sauvé ses poules de la maladie de Newcastle, grâce aux conseils d’un technicien vétérinaire. Suite à une épidémie survenue dans sa ferme, le jeune aviculteur n’a pas baissé les bras, mais il a amené des nouvelles poules dans son poulailler. Cette fois-ci, il a décidé de faire appel à un technicien vétérinaire. Le technicien lui donne des conseils et vaccine ses poules. Écoutons l’histoire de l’aviculteur.
Le bruit de notre moto a réveillé les volailles qui se dispersèrent dans une cour bien sarclée. À l’extrémité de la cour se trouvent deux poulaillers recouverts de toits en paille ainsi que des tas de grains de maïs, de sorgho et de petits mil concassés, mélangés à du son de céréales. Au cours des minutes suivantes les poules et les pintades ont dispersé les céréales broyées à la recherche des grains.
La cour du jeune aviculteur est entourée d’un champ de maïs. Un homme grand de taille, habillé d’un pantalon gris et d’un T-shirt rouge troué, sort du champ. C’est SOUMAïLA DIAKITÉ. Il est marié, père de trois enfants, malgré son jeune âge. Il se dirige vers nous en souriant et dépose par terre les épis de maïs qu’il vient juste de cueillir. Il salue mon accompagnateur avant de me serrer la main avec courtoisie.
La plupart des aviculteurs refusent de vacciner leurs poules parce qu’ils croient que c’est le vaccin qui les tue. Mais, le vaccin ne tue pas; c’est le mauvais système de conservation et le non-respect de la dose qui constituent un grave danger pour la vie des volailles.
Je conseille à Soumaïla et aux aviculteurs de ne pas se fier aux dires des gens qui sont profanes. Les services vétérinaires sont à la disposition de tous les paysans. Il leur suffit de s’organiser pour trouver une journée qui leur convient et nous viendrons vacciner leurs volailles. Cela nous fera plaisir.
Dans certaines circonstances, les souches extrêmement virulentes peuvent tuer plusieurs volailles même si ces derniers présentent seulement quelques signes apparents de la maladie.
Dans le cas de la forme légèrement virulente, les poules peuvent également mourir sans présenter aucun autre symptôme en dehors des plumes ébouriffées, des ailes pendantes, ainsi que manque d’énergie et d’appétit.
Les volailles atteintes de la forme extrêmement virulente peuvent avoir des tremblements ou des convulsions. Ils peuvent également avoir des problèmes de coordination au niveau des ailes et des pattes, marcher en cercle, avoir des spasmes et souffrir de paralysie. Il arrive qu’ils aient une diarrhée verdâtre, que la ponte des œufs s’arrête ou diminue, et les œufs peuvent avoir une couleur, une forme ou une coque inhabituelle.
Le taux de mortalité peut atteindre 100 %. Cette forme de la maladie de Newcastle peut être confondue à la grippe aviaire. La grippe aviaire est très contagieuse. Elle se propage rapidement et elle peut contaminer les êtres humains si ces derniers manipulent des volatiles malades ou du matériel souillé. La grippe aviaire peut tuer l’être humain. C’est pourquoi il faut signaler aux autorités compétentes tous les foyers où il y a un taux de mortalité élevé d’oiseaux domestiques ou sauvages.
Les aviculteurs doivent s’assurer de vacciner les volailles tout de suite après l’éclosion et leur inoculer une dose de rappel une semaine plus tard, ou quinze jours après au plus tard. Cela peut les aider à être immunisés pendant cinq ou six mois contre la maladie de Newcastle. Le rappel permet de corriger les échecs enregistrés lors des premières vaccinations.
En outre, les éleveurs doivent mettre en place des procédures efficaces pour éviter que l’exploitation ne soit touchée par la maladie. Lorsque le virus fait son apparition parmi un troupeau qui n’est pas en bonne santé, les aviculteurs peuvent être sûrs que toutes leurs volailles seront infectées au bout de deux ou six jours.
Après avoir vacciné les poules le premier jour, nous donnons des vitamines aux aviculteurs. Ils doivent les mélanger avec l’eau de boisson des poussins. Les aviculteurs doivent donner des vitamines et des antibiotiques aux poussins pendant toute la période de vaccination entre les journées de vaccination.
Donc, les poussins doivent recevoir une dose de rappel une fois par semaine pendant trois semaines suivant le premier vaccin si vous voulez qu’ils soient complètement immunisés contre la maladie de Newcastle. Les éleveurs ne doivent pas attendre la période froide pour préparer les volatiles. La maladie de Newcastle est partout, et il peut survenir à tout moment si les poules ne sont pas vaccinées.
Il est toujours important de faire appel à un vétérinaire pour vacciner vos poules et de respecter tous les conseils du vétérinaire. Cela est capital pour sauver vos volailles de la maladie de Newcastle!
Merci de votre aimable attention. J’espère que vous avez eu un excellent moment d’écoute sur la Voix des paysans. À la semaine prochaine !
Acknowledgements
Rédaction : Mariam Koné, journaliste au journal L’Annonceur
Révision : Moussa Koné, (SLPIA), Bougouni, Mali
Information sources
Sources d’information
Site Web du ministère malien du développement rural : www.developpementrural.gouv.ml
Interviews réalisées avec :
Soumaïla Diakité : aviculteur au village de Flaboula
Moussa Koné : technicien vétérinaire
Date des interviews : Le 11 septembre 2015
Projet réalisé avec l’appui financier du Gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada