Notes au radiodiffuseur
Les agriculteurs subissent des pertes énormes, après les récoltes de céréales en général, et après les récoltes de maïs en particulier. Entre le moment où il est planté et celui où les épis émergent de leur gaine, le maïs est la cible de nombreuses maladies fongiques, d’insectes nuisibles, d’oiseaux et de rongeurs…Si l’agriculteur parvient à échapper à toutes ces difficultés, la récolte est très bonne et présage de meilleurs jours pour toute la famille.
Cependant, l’agriculteur perd souvent la totalité de sa récolte, en raison des dégâts causés par les charançons pendant le stockage. Les charançons sont des insectes qui ont des pièces buccales de type perceur. Une fois qu’ils ont fait un trou dans un grain, ils y logent leurs œufs. À l’éclosion des œufs, les larves se nourrissent du contenu du grain. Les insectes adultes sortis du grain pondent leurs œufs dans un autre grain et le cycle reprend.
Au bout de ce processus, il ne reste au paysan qu’un sac de maïs vidé de sa valeur nutritive et qui ne peut être planté.
Ce texte radiophonique discute une option de gestion des charançons pour le maïs mis en réserve.
Ce texte est basé sur d’authentiques interviews. Il pourrait vous servir d’inspiration pour conduire une recherche ou pour écrire un autre texte sur un sujet similaire touchant votre région. Alternativement, vous pourriez choisir de produire ce texte dans votre station, en ayant recours aux voix d’acteurs pour représenter les personnages. Le cas échéant, veuillez vous assurer d’informer l’auditoire, au début de l’émission, que les voix sont celles d’acteurs, et non celles des personnes impliquées dans l’interview originale.
Texte
Animateur
M. Bio Doko, agriculteur
Site: Gbégourou, un des villages commercial de Parakou, une grande ville du Bénin
Indicatif musical pour annoncer l’émission, puis fondu enchaînéLes agriculteurs stockent le maïs non seulement pour les besoins alimentaires de leur famille mais aussi pour en avoir à vendre plus tard dans l’année, quand les prix augmentent, ce qui leur permet de gagner un peu d’argent. Mais de nombreux agriculteurs n’obtiennent pas les résultats escomptés parce qu’ils n’utilisent pas de bonnes méthodes de stockage. De bonnes méthodes de stockage permettraient aux agriculteurs d’éviter les lourdes pertes subies chaque année et de gagner un temps précieux.
Mesdames et Messieurs, nous étions à Gbégourou près de Parakou (Bénin), un village reconnu pour sa culture vivrière.
Il faisait beau ce matin-là et les habitants étaient affairés. Certains retournaient aux champs, alors que d’autres se préparaient pour la vente de sacs de maïs. Nous avions pris rendez-vous avec Monsieur Bio Doko afin de visiter sa ferme. Il a toujours été un modèle pour les autres agriculteurs parce qu’il vend un maïs nutritif et de bonne qualité. Après notre visite, il a bien voulu venir à notre station, répondre à nos questions, et partager ses connaissances en matière de stockage du maïs. Soyez le bienvenu!
Mais très vite, le grenier est envahi par des charançons qui détruisent les épis. Cela met le paysan dans une situation délicate durant la période de soudure. Cela oblige les agriculteurs à trier les grains, à séparer les grains abîmés des bons grains.
À la fin de ce processus, une quantité non négligeable du maïs est inutilisable, et beaucoup de temps a été perdu à trier le maïs pour séparer le bon du mauvais.
D’abord, récolter au bon moment. Une récolte tardive augmente les risques d’attaque de ravageurs dans le champ. Les agriculteurs devraient comprendre que les problèmes les plus sérieux se posent toujours quand on essaye de stocker des grains déjà infestés. Ensuite, il faut choisir les meilleurs épis dans le lot, avant de les stocker. Troisièmement, il faut faire sécher le maïs pour réduire l’humidité. Enfin, il faut stocker le maïs dans un grenier qui est traité avec un insecticide sécuritaire et efficace.
Après un à quatre mois de stockage, on retire les feuilles externes et les grains. Ensuite, les grains sont encore une fois traités avec un insecticide sécuritaire et efficace pour le stockage et entreposé dans des sacs. C’est une façon de prévenir les attaques de charançons.
L’autre manière ne requiert aucun produit chimique. Dès que les épis sont bien secs, il faut les égrener et piler les rafles dans un mortier. Ensuite, il faut mélanger la rafle écrasée aux minces pellicules blanchâtres qui restent sur la rafle quand les grains en sont retirés. Ce mélange est versé dans des sacs de jute avec les grains de maïs et stocké dans un grenier propre.
Cette méthode peut sauver les stocks de maïs d’une saison à une autre.
Montée de l’intermède musical du thème puis fondu lent en arrière-fond de la narration (5 secondes).Mais lorsque le mélange est bien comprimé dans des sacs de jute, le charançon adulte qui sort d’un grain de maïs ne peut pas trouver un autre grain immédiatement. La fine pellicule et la poudre de rafle sont des obstacles à ses mouvements. Le charançon adulte se débat longtemps, puis tourne et se retourne, mais finalement il se fatigue et meurt. Ainsi, les chances que tous les charançons adultes qui sortent des grains rencontrent un autre grain sain s’amenuisent et le maïs est préservé.
J’ai aussi fidélisé ma clientèle du fait de la qualité du maïs que je vends pour la consommation et pour les semences. Enfin, je perçois mes paiements dans leur intégralité et sur les lieux de la vente. D’autres doivent accorder des crédits parce que leurs clients émettent des doutes quant à la qualité du produit. Alors, je suis content.
Montée de l’intermède musical du thème puis fondu lent en arrière-fond de la narration (5 secondes).Acknowledgements
Rédaction : Issakou Yagui Assouma, Deeman Radio, Parakou, Bénin
Révision : Peter Golob, consultant post récolte
Merci à Nestor Aho et Ganssou Kossou, professeurs et chercheurs à l’Université d’Abomey Calavi, Faculté des Sciences Agronomiques- Bénin
Des remerciements très particuliers sont adressés aux organisations suivantes : Commonwealth of Learning (COL), l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le gouvernement du Canada par le biais de l’Agence canadienne de développement international (ACDI), La Fondation canadienne Donner, l’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC), Inter Press Service (IPS) Afrique et le Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA), pour leur appui du concours de rédaction de textes radiophoniques sure les innovations des petits exploitants agricoles.
Information sources
- Nestor Aho and Ganssou Kossou, “Storage and conservation of tropical food grains”, 1993, Les Flamboyants Edition, 125 pages.
- Mr. Bio Doko, farmer, interviewed on October 25, 2009.