Notes au radiodiffuseur
Enregistrez et révisez cette ressource sous forme de document Word.
On entend par fertilité du sol, « la capacité du sol à fournir des quantités et des proportions suffisantes d’éléments nutritifs essentiels et d’eau nécessaires pour une croissance optimale de certains végétaux tel que régi par les caractéristiques chimiques, physiques et biologiques du sol. »
L’agriculture est la principale source de nourriture et de revenus d’une grande partie de la population d’Afrique subsaharienne. La baisse de la fertilité du sol est un obstacle majeur à l’accroissement de la production de divers types de cultures. En outre, au regard de la réduction de la superficie des exploitations agricoles causée par la forte pression démographique, et face à l’abandon de la jachère, il est indispensable d’adopter des pratiques visant à préserver la fertilité des sols.
Le fumier de ferme et l’urine d’animaux sont de bonnes sources d’éléments nutritifs pour le sol, et ils sont particulièrement bons pour les exploitations plus petites.
Le texte radiophonique suivant propose de nombreuses astuces pour une utilisation plus efficace du fumier et de l’urine de bétail, y compris les meilleures techniques pour les recueillir et les conserver de sorte à préserver leurs éléments nutritifs.
Vous pourriez vous inspirer du présent texte radiophonique pour effectuer des recherches et rédiger un texte radiophonique sur l’utilisation du fumier et de l’urine d’animaux en guise d’engrais. Sinon, vous pourriez le produire dans votre station, en le faisant interpréter par des comédiens et des comédiennes de doublage à la place des intervenants. Si tel est le cas, assurez-vous d’informer votre auditoire au début de l’émission qu’il s’agit de voix de comédiens et non celles des personnes avec lesquelles les interviews originales ont été réalisées.
Si vous décidez d’utiliser le présent texte radiophonique comme document de référence ou de vous en inspirer pour produire votre propre émission, vous pourriez aborder les questions suivantes:
- Rencontre-t-on souvent dans votre zone d’écoute des agriculteurs qui utilisent le fumier de ferme en guise d’engrais? Ou l’urine d’animaux?
- Que pensent-ils de l’utilisation du fumier de ferme?
- Se servent-ils des pratiques mentionnées dans le présent texte radiophonique pour améliorer l’efficacité du fumier et de l’urine?
- Existe-t-il des barrières à l’adoption de ces pratiques? Il se peut que le fumier de ferme soit utilisé à d’autres fins, ou les agriculteurs pensent que l’utilisation du fumier de ferme est une pratique démodée.
En plus d’interviewer des agriculteurs, des agricultrices et d’autres experts, vous pourriez vous inspirer de ces questions pour une tribune téléphonique ou un segment avec envoi de messages textes dans votre programme agricole régulier. Pourquoi n’inviteriez-vous pas des agriculteurs, des agricultrices et d’autres spécialistes au studio pour une discussion de groupe?
Durée estimée du texte radiophonique, avec l’intro et l’extro : 6 à 10 minutes.
Texte
Nous savons tous que le fumier de ferme est un bon engrais. Il améliore la structure du sol en y ajoutant de la matière organique et des éléments nutritifs essentiels pour une bonne croissance des végétaux. Les éléments nutritifs qui composent la nourriture des plantes sont invisibles, mais celles-ci en ont besoin pour bien se développer. Elles les absorbent du sol, au moyen de leurs racines. Le fumier de ferme ou l’urine d’animaux contient beaucoup d’aliments précieux pour les plantes. Par conséquent, lorsque vous les mélangez à la terre, vos cultures poussent mieux.
Maintenant, si vous utilisez votre fumier de ferme pour aider vos cultures, peut-être qu’il y a certaines choses que vous pourriez faire avec le fumier et l’urine pour permettre à vos cultures de les utiliser efficacement pour mieux croître. Cela est dû au fait que vous pouvez perdent facilement certains éléments nutritifs destinés aux plantes si vous ne recueillez pas et n’entreposez pas correctement le fumier et l’urine de vos animaux, et si vous ne les appliquer pas correctement sur vos cultures.
Par exemple : l’azote est un élément nutritif important pour les plantes, qu’on trouve aussi bien dans le fumier que dans l’urine. Cependant, si on laisse simplement le fumier de ferme en petits tas sur le sol à la merci du soleil, du vent et de la pluie, la grande partie de l’azote qu’il contient s’évaporera, et les autres éléments nutritifs qui s’y trouvent seront gaspillés. Il est beaucoup plus préférable de ramasser le fumier pendant qu’il est toujours frais et riche en éléments nutritifs, et de constituer un tas bien compact en attendant de l’utiliser.
L’idéal serait de former un tas sur une surface dure si vous le pouvez, pour éviter que les éléments nutritifs s’infiltrent ou ruissellent dans le sol et se perdent. Il est préférable de le faire sur un sol en ciment, ou sur un sol assez dur et étanche, à l’instar d’un sol argileux.
Vous pourriez encercler le tas avec une petite barrière en terre pour contenir les liquides qui autrement pourraient s’écouler du tas et être gaspillé. Cela évitera également que l’eau touche le tas et emporte une partie des bons éléments nutritifs dont vous avez besoin pour vos cultures. Si vous ne pouvez pas le faire, vous devez au moins essayer de planter quelques cultures ou arbres fruitiers près du point de ruissellement à l’écart du tas pour permettra à ces arbres d’utiliser les éléments nutritifs qui se retrouveront dans l’eau de ruissellement.
Vous devriez couvrir le tas de fumier, si possible, pour empêcher les rayons chauds du soleil de l’assécher, et maintenir loin les eaux des fortes précipitations qui pourraient enlever les éléments nutritifs destinés aux plantes.
Certaines personnes couvrent directement leur tas de fumier avec une bâche en plastique, ou des feuilles de bananier et de la terre. Sinon, vous pourriez construire un abri pour protéger le tas. Par exemple : un simple toit de chaume soutenu par des perches pourrait le protéger de la pluie et du soleil. Si vous n’avez pas les moyens de construire un abri, vous devez au moins constituer le tas de fumier sous un gros arbre pour qu’il ne s’assèche pas trop au contact du soleil.
Maintenant, qu’en est-il de l’urine des animaux? Comment pouvez-vous recueillir l’urine? Cela est facile si les animaux passent une grande partie de leur temps dans un tout petit espace, par exemple : une petite concession ou une étable où ils peuvent dormir. Répandez simplement de l’herbe sèche, de la paille ou d’autres tiges de plantes broyées, des feuilles sèches, ou même de la terre propre sèche sur le sol de cet endroit pour absorber l’urine des animaux. Vous pouvez également utiliser les tiges de maïs, l’herbe ou le fourrage que vos animaux n’ont pas mangés.
Peut-être que vous avez remarqué que j’ai dit « paille broyée. » Cela s’explique par le fait que la paille broyée absorbe plus l’urine que la paille non ciselée. La paille ciselée constitue une bonne litière pour vos animaux si vous en avez.
Alors, avant que la litière devienne trop humide et sale, enlevez-le et ajoutez-le au tas de fumier, et étalez plus d’herbe, de paille ou de feuilles sèches en guise de litière pour les animaux. Si vous le faites régulièrement, cela aidera vos bêtes à rester plus propres et également en meilleure santé.
Chaque fois que vous ajoutez plus de choses au tas de fumier, tassez le tout bien ensemble, car s’il y a trop d’air qui pénètre dans le tas, il y aura plus de perte d’azote.
En outre, faites en sorte que le tas reste humide, mais pas trop humide ni trop sec. Si c’est trop humide au point qu’on voit un liquide s’écouler, ajoutez plus de matière sèche comme de la paille broyée, des feuilles sèches ou de la terre sèche. Si, d’autre part, le tas commence à s’assécher, aspergez-le avec un peu d’eau pour l’humidifier.
Pour terminer, le temps viendra pour que vous épandiez votre fumier dans votre champ ou votre potager. N’oubliez pas que j’ai dit que si le fumier restait non couvert, au-dessus du sol, il pouvait perdre une grande partie de son azote. Cela entraîne un gaspillage d’éléments nutritifs précieux.
Vos plantes auront beaucoup plus d’azote si vous enfouissez le fumier directement dans le sol pendant que vous l’épandez, tout de suite après que vous avez procédé à l’épandage.
Par conséquent, il est vraiment préférable d’emmener votre fumier au champ juste avant de procéder au labour. Puis, dès que vous avez épandu le fumier, vous pouvez labourer et mélanger le fumier à la terre. De cette façon, tous les éléments nutritifs des plantes qui s’y trouvent pénètreront directement dans le sol, et aideront vos cultures à bien pousser.
Acknowledgements
Le présent texte radiophonique a été initialement distribué en 1985, comme élément # 12 de l’Ensemble 10. Il a été mis à jour et révisé à nouveau par John VanLeeuwen, professeur d’épidémiologie et de gestion de santé des ruminants, président de Vétérinaires sans Frontières – Canada, Département de gestion sanitaire, Atlantic Veterinary College, Université de l’Île-du-Prince-Édouard, Charlottetown, Î.-P.-É., Canada.
Information sources
Agriculture Canada Publication 868 (17 pages), Fumiers et compost.
http://publications.gc.ca/collections/collection_2013/aac-aafc/agrhist/A53-868-1980-fra.pdf
Projet réalisé avec l’appui financier du Gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada