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En l’an 2000, les chercheurs estiment que près de 40 millions de gens seront infectés par le VIH, le virus qui mène au Sida. Il y a des chances que quelqu’un que vous connaissez, ou qui vous est proche, attrape cette maladie.
Même aujourd’hui, dans beaucoup d’endroits, les services sanitaires locaux ne peuvent pas venir à bout du grand nombre de malades qui ont besoin de soins. Il n’y a pas assez de personnel formé, de lits, de médicaments ou d’installations pour venir en aide à tous ceux et celles qui ont le Sida.
A la maison, les patients sont entourés de la famille et des amis. Les patients peuvent manger, prendre un bain ou dormir quand ils veulent. Ils peuvent vivre avec dignité et entourés d’amour.
Mais les soins à domicile comportent aussi des inconvénients. Parfois, la famille ne peut s’offrir les repas et les médicaments prescrits. Cela peut être frustrant et épuisant de s’occuper de quelqu’un qui est malade. Mais même avec peu d’argent, on peut donner de bons soins et le patient comme ses proches peuvent se préparer pour l’avenir.
Choisissez une chambre avec une bonne circulation d’air et de la lumière pour qu’un patient puisse y vivre. L’endroit doit être calme et propre. Assurez‑vous que le patient est confortable. Laissez‑le ou la participer à la vie de la famille. Il n’y a pas de danger à partager une chambre avec une personne qui a le Sida.
Le virus VIH se transmet par le sang, le sperme et les liquides vaginaux. Alors, quand vous soignez le patient et que vous entrez en contact avec ces liquides corporels, portez des gants en caoutchouc et lavez‑vous les mains souvent. S’il n’y a pas de gants de caoutchouc, prenez des gants faits avec une autre matière imperméable comme le plastique. Cela aidera à prévenir la propagation du virus et d’autres maladies. Si vous ne trouvez pas de gants, gardez les mains propres. Evitez de vous couper sur les mains car il y a un risque de s’infecter lorsque les fluides corporels du patient entrent en contact avec une blessure ouverte ou une plaie.
Lavez les habits sales ou souillés par du sang, les draps ou les serviettes dans de l’eau chaude savonneuse. Ajoutez de l’eau de javel au chlore si possible.
Essayez de donner un bain à la personne malade tous les jours. Lavez‑la avec un tissu ou une éponge trempés dans de l’eau tiède si elle est trop faible pour quitter le lit.
Ecoutez le patient et répondez à ses besoins. Parlez à votre agent de santé local si avez besoin de conseils. Assurez‑vous que le patient prend bien ses médicaments et visite l’hôpital ou le dispensaire local pour des vérifications.
La douleur vive dans la poitrine, les mains, les pieds ou sous la forme de migraines est très courante. Les plaies et les ulcères dans la bouche ou autour des organes génitaux et de l’anus peuvent aussi être très douloureux. Donnez des calmants tels que prescrits par l’agent de santé avant que la douleur ne devienne insupportable, et régulièrement si la douleur persiste.
Vous pouvez aussi mettre un morceau de tissu humide propre et frais sur l’endroit douloureux, versez de l’eau propre dessus, ou massez‑le doucement avec de l’huile ou de la vaseline. Demandez à la personne malade de respirer profondément et régulièrement. Cela peut aider à calmer la personne malade. Frictionnez les fesses, les coudes, les talons et le dos régulièrement pour faire circuler le sang, et pour prévenir les escarres.
La diarrhée peut être un gros problème pour une personne vivant avec le VIH. Parfois, cela dure plusieurs mois. Les selles peuvent être liquides, ou avoir l’odeur nauséabonde du pus. La personne peut se sentir déprimée, refusant parfois de manger ou de boire par peur d’aggraver la diarrhée. Encouragez‑la à manger des repas fréquents, petits et nourrissants.
Choisissez de la bonne nourriture. Donnez au patient ce qu’il ou elle peut digérer facilement. Le patient doit avoir un régime alimentaire équilibré, des aliments qui sont disponibles et accessibles localement. Préparez les repas pour s’adapter à la condition du patient. Par exemple, un patient qui a des plaies dans la bouche a besoin de beaucoup de soupes et de jus.
Donnez beaucoup de liquides pour prévenir la déshydratation. Donnez de l’eau, des jus de fruits sans sucre, des soupes, du jus de riz ou du thé pas trop fort. Si le patient vomit, donnez les liquides en petites quantités mais plus souvent. Les liquides contenant trop de sucre peuvent aggraver la diarrhée. Si la personne a soif ou a la langue sèche, donnez‑lui une solution à base de sel et de sucre. Pour un verre d’eau, ajoutez une cuillerée à thé de sucre et une pincée de sel. Changez les draps souvent. Protégez le matelas ou les couvertures avec un revêtement de plastique. Ouvrez les fenêtres pour assurer une bonne ventilation et se débarrasser des odeurs. Faites tremper le linge sale dans une solution faite d’une tasse d’eau de javel et neuf tasses d’eau vingt minutes avant le lavage.
De nombreux patients ayant le Sida sont désorientés. Il se peut qu’ils ne réalisent pas ce qui se passe autour d’eux. Ils peuvent avoir des oublis, ne pas être capables de penser clairement, ou se déplacent maladroitement. Ils peuvent réaliser qu’ils sont désorientés de temps en temps, et cela peut être très contrariant. Une personne qui n’a pas tous ses esprits a besoin d’une attention constante et d’être rassurée sans arrêt. Rappelez au patient qui il est et où il se trouve. Parlez doucement et calmement. Placez tous les objets dangereux hors de leur portée.
Les gens qui ont le Sida peuvent développer de graves abcès de la peau (une infection qui forme un sac de pus sous la peau) et des ulcères qui sont de grosses plaies ouvertes. Cette situation peut affecter le reste du corps, rendant le patient fébrile. Pour réduire la fièvre, enlevez les couvertures en trop. Nettoyez les ulcères régulièrement avec des solutions à base de sel ou d’antiseptiques et bandez les plaies. Pour faire la solution salée, ajoutez une cuillère à thé de sel à une tasse d’eau.
Si la personne malade doit rester au lit, faites bouger ses jambes et ses bras doucement plusieurs fois par jour, et retournez le corps après quelques heures pour éviter les escarres.
Soyez présent pour réconforter et soigner votre ami ou parent. Soyez honnête, patient et essayez d’être positif. Prenez soin de vous‑même, ce travail est souvent fatigant physiquement et mentalement. Parlez aux autres personnes de votre communauté. Demandez de l’aide si vous en avez besoin. Acceptez l’aide d’autrui si on vous l’offre.
Acknowledgements
Ce texte a été adapté par Isaac Rashid, Hamilton, Canada, de « Home Care for People Dying of AIDS » et par Livai Matarirano, Coordinateur du Réseau de Radio Rurale pour l’Afrique de l’Est et du Sud, Harare, Zimbabwe, 1995.
Information sources
« Caring for People who are Dying at Home », Dr. Elly Katabira, AIDS ACTION. Appropriate Health Resources and Technologies Action Group, AHRTAG, 29‑35 Farringdon Road, London EC1M 3JB, UK.
Where There is no Doctor, David Werner avec Carol Thuman et Jane Maxwell. Edition révisée en Anglais, Mai 1992, 446 pages. The Hesperian Foundation, Palo Alto, CA 94302, USA.