Notes au radiodiffuseur
Les agriculteurs ont certainement pratiqué l’agroforesterie depuis des générations. Par exemple, ils utilisent peut-être déjà les arbres comme coupe-vent ou pour délimiter leurs terrains. Il se peut aussi qu’ils cultivent un jardin domestique composé d’arbres et de cultures qui poussent à des niveaux différents ou pour garder une forêt. Quand vous discutez de l’agroforesterie avec vos auditeurs, gardez bien en tête que cette pratique n’est probablement pas nouvelle pour eux.
Texte
TRANSITION MUSICALE
L’agroforesterie est un terme nouveau pour désigner une méthode que vous avez probablement pratiquée pendant des années.
Cette méthode consiste à associer les cultures agricoles aux arbres. Discutons de cette méthode.
ARRÊTEZ LA MUSIQUE
Traditionnellement, nous laissions une partie de la terre reposer pendant plusieurs années. Cette pratique se nomme la jachère.
Cette terre était occupée par de l’herbe, des buissons et des arbres pendant plusieurs années et pouvait se transformer en forêt au bout de 20 ans.
Nos ancêtres savaient que les feuilles des arbres, les brindilles et les branches restaureraient la fertilité de cette terre.
Quelques années plus tard, ils défrichaient la terre et recommençaient à la cultiver. Aujourd’hui, cette pratique est souvent impossible : vous avez besoin de cette terre immédiatement pour la cultiver et nourrir vos familles.
Mais les agriculteurs ont besoin de bois aussi bien que de nourriture.
Ils ont besoin de bois de chauffage, de bois de construction et de bois pour délimiter leurs fermes.
L’agroforesterie est un système permettant de faire pousser ensemble des cultures et des arbres. Si vous voulez utiliser ce système, vous devez cultiver des arbres et des plantes qui s’associeront bien.
Les récoltes ont besoin d’humidité, d’air et de lumière.
Vous avez donc besoin d’arbres qui ne font pas trop d’ombre aux cultures et qui ne puisent pas trop d’eau dans le sol.
Les arbres tels que leseucalyptus, également connus sous le nom de gommiers, produisent du bois de chauffage et de construction de qualité; cependant, la plupart des arbres de cette espèce puisent beaucoup trop d’eau dans le sol.
Ils ne sont donc pas compatibles avec l’agroforesterie et doivent être cultivés à l’écart des cultures agricoles.
Vous avez besoin d’arbres avec des racines qui peuvent puiser l’humidité très profondément dans le sol.
PAUSE MUSICALE
Les arbres compatibles avec les cultures sont souvent des arbres légumineux.
Vous pouvez reconnaître les arbres légumineux aux cosses qu’ils produisent.
La plupart de ces arbres ont des racines profondes.
Ils captent aussi l’azote dans l’air et le retiennent dans leurs racines situées à la surface.
La présence d’azote est essentielle pour les cultures.
La plupart des arbres légumineux ont de petites feuilles qui ne font pas trop d’ombre aux cultures.
Ces feuilles sont souvent une bonne nourriture pour le bétail.
Ils produisent aussi du bois de chauffage et de construction de qualité, une utilisation économique pour les agriculteurs.
Beaucoup d’arbres légumineux sont aussi utilisés pour la production du miel.
Les arbres légumineux peuvent être associés aux cultures de la ferme pour les raisons suivantes:
- Ils apportent de l’azote au sol.
- Leurs feuilles donnent du fourrage.
- Ils produisent du bois de chauffage de qualité.
- Ils produisent du bois de construction.
PAUSE MUSICALE
Pour savoir quels sont les arbres que vous devez planter, vous devez établir le rapport entre le sol et le climat.
Vous n’utiliserez pas les mêmes arbres dans une région au climat plus frais.
Dans les régions sèches où chaque goutte de pluie est nécessaire aux cultures, vous pouvez créer un environnement plus humide en cultivant des arbres autour des champs, le long des terrasses et en particulier sur les flancs escarpés des collines.
Je vous encourage vivement à bien associer arbres, cultures et nécessités. Apprenez où les planter, déterminez la quantité de bois de chauffage qu’ils produiront et augmenter ainsi votre revenu.
Apprenez comment les arbres peuvent améliorer votre vie.
Acknowledgements
Rédaction : John Njoroge, Directeur, Kenya Institute of Organic Farming, Nairobi, Kenya. Publié initialement en avril 2000 par le RRRPD, Pochette 55, texte 1.