Renforcer la résilience : Intégrer les arbres dans les aires de pâturage à Kamuli et Buyende, en Ouganda

Arbres et agroforesterieEnvironnementSolutions fondées sur la nature

Notes au radiodiffuseur

Kamuli et Buyende sont des districts situés dans la région orientale de l’Ouganda. Ces zones dépendent principalement de l’agriculture et de l’élevage pour leur subsistance. Cependant, les  aires de pâturage de ces districts sont confrontées à des défis importants, notamment la dégradation des sols, la réduction de la biodiversité et les impacts du changement climatique, qui menacent la durabilité de l’agriculture locale et des pratiques pastorales.

Aujourd’hui, les membres des communautés de ces districts intègrent des arbres dans les aires de pâturage afin d’améliorer la production de bétail et de cultures. Cette approche agroforestière est conçue pour renforcer la résilience écologique, améliorer la santé des sols et fournir des ressources et des revenus supplémentaires aux communautés locales.

Dans ce texte, vous apprendrez comment l’Organisation nationale de recherche agricole, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture et les collectivités locales participent à des initiatives qui intègrent des arbres dans les aires de pâturage et améliorent l’agriculture, le pastoralisme et la gestion des aires de pâturage en Ouganda. Ces initiatives visent à augmenter la productivité du bétail, à s’adapter au changement climatique et à impliquer les communautés dans la gestion des ressources naturelles.

Pour reproduire ce texte sur votre station de radio, vous pouvez utiliser des voix d’acteurs ou d’actrices pour jouer les rôles des personnes interrogées et l’adapter à votre situation locale. Si vous utilisez cette approche, veillez-vous assurer d’informer votre auditoire au début de l’émission que les voix sont celles d’acteurs ou d’actrices, et non celles des personnes interrogées à l’origine.

Vous pouvez également utiliser ce texte comme matériel de base ou de recherche pour élaborer des programmes visant à rendre les pâturages plus durables dans votre propre région. Interroger les agriculteur.trice.s, les éleveurs de bétail et les experts en agriculture de pâturage.

Au cours de vos entretiens, vous pouvez poser les questions suivantes :

  • Quelles sont les meilleures pratiques pour entretenir et gérer les arbres dans les aires de pâturage ?
  • Quels sont les objectifs à long terme pour l’intégration des arbres dans ces zones ?
  • Pouvez-vous nous faire part d’exemples de réussite ou de résultats positifs d’actions entreprises pour renforcer la durabilité et la résilience des pâturages ?
  • Que fait-on pour que ces avantages perdurent à l’avenir ?

Durée de l’émission, y compris l’intro et l’extro : 22 à 25 minutes.

Texte

ANIMATEUR.TRICE :
Les aires de pâturage, qui comprennent les prairies, les savanes et les terres arbustives, couvrent de vastes zones de la terre.

Les aires de pâturage d’Afrique sont essentiels pour le bétail, mais le surpâturage et la déforestation dans certaines régions ont conduit à leur dégradation. En plantant des arbres dans les aires de pâturage, nous pouvons restaurer la santé des sols, améliorer la rétention de l’eau et fournir de l’ombre et du fourrage aux animaux. Cela permet non seulement de préserver l’environnement, mais aussi de stimuler la productivité agricole et le bien-être des communautés.

Les arbres améliorent la santé des sols, fournissent de l’ombre, améliorent la fertilité des sols, régulent le cycle de l’eau, augmentent la biodiversité, stockent le carbone et fournissent des avantages économiques en produisant une variété de produits. Ils agissent également comme des barrières naturelles contre l’érosion et les phénomènes météorologiques extrêmes, qui deviennent de plus en plus fréquents dans notre climat en changement.

Les districts de Kamuli et Buyende sont situés dans la sous-région de Busoga, à l’est de l’Ouganda. Ici, au milieu des aires de pâturage vallonnés et des sols fertiles, les populations dépendent fortement de l’agriculture et de l’élevage pour leur subsistance. Mais ces aires de pâturage sont confrontées aux défis croissants du changement climatique, de la dégradation des sols et de la déforestation, qui menacent le mode de vie des éleveurs.

Nous nous entretiendrons avec quatre invités spéciaux qui sont au cœur d’un projet visant à intégrer les arbres dans les aires de pâturage. Il s’agit de Simon Nduhura, éleveur de bétail et agriculteur dans le village de Nambaale, paroisse de Kagumba, sous-comté de Kagumba, district de Kamuli. Nous avons également une agricultrice, Jessica Namusuubo, originaire de Bukungu, dans le district de Buyende. Ils seront rejoints par Joshua Waigolo, du district de Buyende, qui est le responsable du programme de l’association des agriculteur.trice.s du district de Buyende. M. Waigolo est également directeur exécutif de l’Atlas of Farmers’ Organization and Union of Agribusiness, une organisation d’agriculteur.trice.s de Buyende. Enfin, nous avons Brian Owoyesigire, le scientifique principal de l’initiative. M. Owoyesigire est responsable du programme de recherche sur les ressources animales au sein de l’Organisation nationale de recherche agricole, basée à l’Institut zonal de recherche et de développement agricoles de Buginyanya, dans la région de Bugisu, à l’est de l’Ouganda. Bienvenue à nos invités.

Bienvenue, chers auditeur.trice.s, dans cette émission où nous explorons les moyens de créer un monde plus vert et plus durable. Je suis _____, l’animateur.trice. Le sujet de cette semaine est inspirant : renforcer la résilience en faisant pousser des arbres pour des aires de pâturage durables à Kamuli et Buyende.

ANIMATEUR.TRICE :
M. Nduhura, permettez-moi de commencer par vous. Je vous ai brièvement présenté, mais parlez à l’auditoire des activités dans lesquelles vous êtes engagé.

Simon Nduhura :
Je suis éleveur de bovins. J’ai aussi des chèvres, j’élève des poulets indigènes et je fais des cultures. Vous savez, j’étais autrefois un pasteur avec beaucoup de bétail, et je l’emmenais dans les champs ici et là pour trouver des pâturages et de l’eau. J’avais plus de trente bovins locaux dans le passé, mais aujourd’hui je n’ai plus que trois bovins croisés, deux bœufs, quelques chèvres et quelques poulets locaux.

ANIMATEUR.TRICE :
Qu’est-il arrivé au reste des animaux ?

Simon Nduhura :
Nous les avons vendus pour acheter plus de terres à cultiver. Il était devenu difficile de faire parcourir aux animaux une dizaine de kilomètres par jour pour aller chercher des pâturages et de l’eau. J’avais l’habitude de garder tous ces animaux, mais je ne pouvais pas en tirer grand-chose. Une vache donnait peu de lait par jour, à peine un litre. Aujourd’hui, chacune de mes deux croisements donne quinze litres de lait par jour. La troisième est sur le point de donner naissance à un veau elle aussi.

Vers 2010, la population a commencé à augmenter dans cette région et tout le monde avait besoin de terres pour l’agriculture. La canne à sucre n’est pas une activité traditionnelle ici, mais les gens ont commencé à acquérir des terres pour cultiver la canne à sucre, réduisant ainsi les zones de pâturage pour les animaux. Les arbres ont pratiquement disparu car de nombreuses personnes, en particulier des jeunes hommes, ont coupé les rares arbres pour vendre du charbon de bois, laissant la terre dénudée. Il était donc difficile pour nous, pasteurs, de trouver de l’herbe et de l’eau pour nos animaux.

De nombreux habitants d’autres régions ont commencé à s’installer dans cette région pour y pratiquer l’agriculture, car il y avait ici de vastes terres inexploitées et bon marché. Ceux qui possédaient de grandes étendues de terres les ont vendues aux colons, réduisant ainsi les aires de pâturage.

ANIMATEUR.TRICE :
Il s’agit en effet de défis importants ! J’aimerais vous entendre, M. Waigolo. On m’a dit que vous dirigiez un groupe d’agriculteur.trice.s de district à Buyende. Comment cela se passe-t-il à Buyende ?

Joshua Waigolo :
À Buyende, y compris à Kamuli, comme l’a dit le premier intervenant, nos aires de pâturage sont principalement des prairies utilisées pour faire paître le bétail. À Buyende, nous sommes des pasteurs traditionnels qui ne pratiquaient pas l’agriculture à grande échelle. Mais au fil des ans, nous avons été confrontés à des défis tels que la perte de la couverture végétale, l’érosion des sols, la baisse de la fertilité des sols et la pénurie d’eau. Ces problèmes ont affecté les aires de pâturage, rendant difficile la survie du bétail. Beaucoup de gens avaient des troupeaux de bovins, de chèvres et de moutons. Mais il y a peu de pâturages et d’eau pour les animaux à cause du surpâturage. Les gens ont défriché des terres pour l’agriculture et ont coupé des arbres pour en faire du charbon de bois. Ces activités ont détruit les terres. Aujourd’hui, nous sommes revenus à la raison et savons que nous devons régénérer nos terres en plantant des arbres pour continuer à survivre.

ANIMATEUR.TRICE :
Alors, M. Waigolo, avez-vous été en mesure de surmonter ces défis et de renforcer la résilience de votre communauté?

Joshua Waigolo :
Il existe un projet de renforcement de la résilience qui vise à améliorer les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire des populations en intégrant des arbres dans les aires de pâturage existantes. Ce projet vise à améliorer les aires de pâturage et la santé des sols, à fournir des ressources et des revenus supplémentaires aux communautés locales et à sensibiliser ces dernières à la manière de contrôler des activités telles que la déforestation et le brûlage des broussailles. Le projet conseille également aux éleveurs de réduire le nombre de bovins qu’ils élèvent et d’opter pour des vaches exotiques susceptibles d’augmenter la qualité et la quantité de viande et de lait.

Une formation a également été dispensée sur l’apprentissage par l’action portant sur le genreCet implique des hommes et des femmes dans l’analyse, la compréhension et le traitement des inégalités de genre au sein des communautés. Il souligne l’importance d’inclure les hommes et les femmes dans les processus de prise de décision et vise à donner aux individus les moyens d’établir une compréhension mutuelle et de promouvoir un développement équitable. Cela permet de s’assurer que les différents points de vue, besoins et connaissances de tous les membres de la communauté sont pris en compte dans le processus de prise de décision. Le projet tient compte des différents rôles joués par les hommes et les femmes dans la gestion des ménages et du fait que les défis liés au changement climatique affectent différemment les hommes et les femmes.

ANIMATEUR.TRICE :
Écoutons une femme qui est l’une des bénéficiaires de ce projet. Veuillez vous présenter.

JESSICA NAMUSUUBO :
Je m’appelle Jessica Namusuubo et je suis la présidente de l’école paysanne de Yesu Afaayo, située dans le village de Kapyokolo B, dans le sous-comté de Bukungu, district de Buyende. J’héberge la pépinière du projet et je distribue les plants d’arbres de la pépinière aux membres de mon groupe et à la communauté. Je suis agricultrice et je cultive du maïs et des haricots, tout en plantant des arbres et en élevant des poulets, des chèvres et des vaches.

ANIMATEUR.TRICE :
Merci. Qu’est-ce qui vous a motivés, vous et votre groupe, à commencer à planter des arbres dans les aires de pâturage?

JESSICA NAMUSUUBO :
En général, il s’agit d’une région où les conditions climatiques sont extrêmes. Lorsqu’il y a du soleil, il fait très chaud et nos plantes se flétrissent et ne produisent pas de nourriture. Il n’y a pas de pâturage pour les animaux et pas de son de maïs pour les poulets. Nous nous trouvons tout simplement dans une situation misérable. Aussi, lorsque le projet de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture est arrivé dans cette région, nous avons été motivés pour nous y joindre et y participer. Le projet consiste à faire pousser différentes sortes d’arbres afin d’augmenter la production agricole, d’avoir des arbres pour le bois de chauffage et de bénéficier d’un climat plus frais. En tant que femmes, nous avons été fortement encouragées à participer. Le groupe compte vingt femmes et dix hommes. Nous participons au projet depuis près de deux ans et nous espérons en tirer davantage de bénéfices.

ANIMATEUR.TRICE :
Y a-t-il des défis spécifiques liés au changement climatique auxquels vous, en tant que femme, êtes confrontée de manière différente que les hommes de votre communauté ?

JESSICA NAMUSUUBU :
En tant que femme, je suis touchée parce que le changement climatique peut entraîner des conditions météorologiques imprévisibles, ce qui se traduit par de mauvaises récoltes. Et comme les femmes sont souvent responsables de l’alimentation de la famille, je suis soumise à une pression accrue pour assurer la disponibilité et la sécurité alimentaires. Les femmes ramassent également du bois pour cuisiner. La déforestation et l’évolution des conditions météorologiques peuvent rendre cette tâche plus fastidieuse et plus exigeante. Les rôles ont changé et nous, les femmes, luttons pour subvenir aux besoins de la famille.

ANIMATEUR.TRICE :
M. Owoyesigire, vous êtes le chef du programme de recherche sur les ressources animales à l’Organisation nationale de recherche agricole. Pourriez-vous nous expliquer pourquoi l’intégration des arbres dans les aires de pâturage est si bénéfique ?

Brian Owoyesigire :
Absolument. L’intégration d’arbres dans les aires de pâturage, qui est une pratique agroforestière, offre de nombreux avantages. Les arbres contribuent à ancrer le sol, à prévenir son érosion et à favoriser la rétention de l’eau. Ils contribuent également à restaurer la biodiversité en offrant un habitat à diverses espèces. L’intégration des arbres dans les aires de pâturage crée un écosystème plus durable et plus résistant, ce qui est essentiel pour s’adapter au changement climatique et garantir une productivité agricole à long terme. Les arbres peuvent également offrir des sources de revenus supplémentaires, comme les fruits, les noix, les produits à base de plantes et le bois.

ANIMATEUR.TRICE :
Merci, M. Owoyesigire. Et maintenant, comment cela se déroule-t-il dans le cadre du projet ?

Brian Owoyesigire :
Les activités du projet sont mises en œuvre dans les zones de pâturage des districts d’Amuria, Kaberamaido et Katakwi dans la sous-région Teso, et dans les districts de Buyende et Kamuli dans la sous-région Busoga. Ces zones ont été fortement touchées par le changement climatique et ont connu de graves périodes de sécheresse ainsi qu’une pénurie des pâturages et de l’eau. De ce fait, les moyens de subsistance des éleveurs ont été gravement menacés. L’intégration délibérée d’arbres et d’arbustes dans les cultures et l’élevage contribue à améliorer la santé des sols, car les arbres renforcent la structure et la fertilité des sols grâce à leurs racines et à la décomposition de la litière de feuilles. Les arbres améliorent le cycle des nutriments, augmentent la matière organique et préviennent l’érosion du sol, ce qui permet d’obtenir des pâturages plus productifs et plus durables.

ANIMATEUR.TRICE :
Quels types d’arbres les agriculteur.trice.s plantent-ils/elles?

BRIAN OWOYESIGIRE :
Les agriculteur.trice.s choisissent eux-mêmes le type d’arbres qu’ils souhaitent avoir. Certains ont demandé des arbres fruitiers comme des jacquiers, des manguiers et des orangers. D’autres ont demandé des arbres comme le grevillea, l’eucalyptus et le teck africain. Il y avait des espèces locales et des espèces améliorées. Nous ne nous concentrons pas seulement sur la plantation d’espèces d’arbres, mais nous encourageons également la plantation de cultures et d’espèces de pâturages qui résistent aux conditions extrêmes du changement climatique telles que la sécheresse. Il s’agit notamment de la coriandre, du brachiaria ou de l’herbe du Congo, et de légumineuses telles que le desmodium et le lab lab. Les espèces de pâturage profitent au bétail domestique, car les pâturages sont rares dans ces zones.

Les cultures telles que le maïs, les pois et les légumes luttent contre la faim et permettent aux agriculteur.trice.s de se nourrir et d’obtenir suffisamment d’éléments nutritifs. De plus, les arbres fruitiers contiennent des nutriments tels que des vitamines, du fer et du calcium, qui sont importants pour la santé humaine. De plus, les agriculteur.trice.s peuvent vendre les fruits et obtenir un revenu pour améliorer leurs conditions de vie.

ANIMATEUR.TRICE :
Revenons à vous, Madame Namusuubo. Quels sont les arbres et les plantes que vous préférez et pourquoi ?

JESSICA NAMUSUUBO :
Le jacquier, la mangue, l’avocat et l’orange – parce que les fruits nous servent de nourriture. Ils contiennent des valeurs alimentaires. Grâce aux fruits, nous pouvons survivre et nous sentir mieux. Les fruits sont également commercialisés. Nous avons des marchés dans les quartiers d’Omolator, de Kaberamaido, de Nakasongola et dans les centres urbains éloignés. Les grevilliers poussent rapidement. Au bout de trois ans, vous pourrez commencer à couper quelques branches pour le bois de chauffage. Les femmes deviennent de plus en plus autonomes. C’est le genre de projet dont les femmes ont besoin pour améliorer leurs moyens de subsistance.

ANIMATEUR.TRICE :
M. Owoyesigire, les agriculteur.trice.s sont-ils/elles entièrement libres de choisir les espèces d’arbres qu’ils/elles souhaitent planter ou leur donnez-vous des conseils techniques ?

BRIAN OWOYESIGIRE :
Les agriculteur.trice.s ont de l’expérience dans leur région et savent quelles espèces leur conviennent le mieux. Nous leur apportons des connaissances techniques sur la meilleure façon de gérer toutes les activités mises en œuvre. Par exemple, nous les formons à la préparation de leurs jardins, à la variété de semences à planter, à l’espacement des cultures, au désherbage, aux pratiques de récolte et à bien d’autres pratiques. Nous les formons également à la création de pépinières et à la gestion des arbres. Grâce à nos conseils techniques, ils plantent ce qui leur est le plus utile.

Nous les guidons vers les espèces de pâturages les plus résistantes au changement climatique et les plus tolérantes à la sécheresse, qui peuvent fournir des nutriments de qualité tels que les hydrates de carbone. Il s’agit de Chloris gayana, de brachiaria, de panicum et de napier. Nous favorisons également la sécurité alimentaire en fournissant des variétés améliorées de cultures telles que les arachides, les haricots et le maïs, qui ont un rendement élevé et poussent plus rapidement. En outre, nous fournissons du matériel de plantation de manioc et de patates douces.

ANIMATEUR.TRICE :
M. Nduhura, pourriez-vous décrire comment la plantation d’arbres a amélioré vos pratiques agricoles et l’élevage de votre bétail ?

Simon Nduhura :
Quand il fait trop chaud, les pâturages et l’eau se raréfient et nous commençons à perdre des animaux. Nous sommes donc allés en groupe au siège du district de Kamuli pour signaler la situation. Nous avons été informés que l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture avait lancé des activités dans le district. Nous avons formé un groupe d’agriculteur.trice.s appelé Nambaale-Bugaga Farmers Field School, qui compte aujourd’hui trente membres. J’ai été choisie comme responsable de la pépinière communautaire pour ce groupe et pour la communauté. L’agence des Nations unies nous a donné des plants d’arbres pour démarrer une pépinière. Nous avons reçu des eucalyptus, des Grevillea robusta, des goyaves, des mangues, du cacao et des avocats. Nous avons également reçu des outils tels que des houes, des brouettes et des arrosoirs à utiliser dans la pépinière. Deux ans après le début de ces activités, nous constatons des changements positifs. Nous voyons de la végétation verte sur des terres qui étaient devenues presque nues. Nous nous sommes également lancés dans l’élevage de poulets locaux, ce qui, nous l’espérons, nous apportera des revenus supplémentaires. Nous avons beaucoup appris.

ANIMATEUR.TRICE :
M. Waigolo, quels changements avez-vous constatés depuis que vous avez commencé à intégrer des arbres dans vos aires de pâturage ?

Joshua Waigolo :
Les pâturages de Buyende est un corridor pour le bétail qui doit faire face à des défis qui ont un impact sur les moyens de subsistance des communautés. Par exemple, les périodes de sécheresse prolongées et les précipitations irrégulières entraînent une pénurie d’eau et une réduction de la disponibilité du fourrage, ce qui nuit à la santé et à la productivité du bétail. La pression excessive exercée par le pâturage entraîne le tassement des sols, l’érosion et la dégradation des aires de pâturage, ce qui réduit la capacité des terres à soutenir les activités agricoles et l’élevage.

Mais les changements dans les endroits où nous avons planté des arbres et des herbes de pâturage sont remarquables. Nous avons constaté une amélioration de la structure et de la fertilité des sols dans les aires de pâturage. Les arbres fournissent de l’ombre à notre bétail, réduisant ainsi la chaleur et améliorant leur santé générale. Les arbres ont également contribué à retenir l’eau dans le sol, le rendant plus résistant pendant les périodes de sécheresse. Enfin, nous préservons l’environnement en plantant des arbres, ce qui peut nous garantir un avenir durable.

ANIMATEUR.TRICE :
M. Owoyesigire, pourriez-vous nous faire part de vos dernières réflexions sur l’avenir des aires de pâturage ?

Brian Owoyesigire :
L’avenir est prometteur. Grâce à une éducation et un soutien continus, davantage d’agriculteur.trice.s adopteront ces pratiques durables, ce qui permettra d’assainir les aires de pâturage et de renforcer la résilience des systèmes agricoles. Il est important que les gouvernements locaux et les organisations continuent à soutenir ces initiatives pour garantir un succès à long terme.

ANIMATEUR.TRICE :
Merci M. Oweyesigire. Et merci à M. Simon Nduhura, à Mme Jessica Namusuubo et à M. Joshua Waigolo d’avoir partagé vos expériences. Il est inspirant d’entendre comment l’intégration des arbres dans les aires de pâturage peut avoir un impact positif. Et pour nos cher.e.s auditeur.trice.s, réfléchissez à ce que ce programme peut vous inspirer.

Dans le programme d’aujourd’hui, nous avons appris à intégrer les arbres dans les écosystèmes des aires de pâturage. À Kamuli et Buyende, il s’agit d’une stratégie prometteuse pour renforcer la résilience écologique, améliorer les moyens de subsistance et soutenir le développement durable.

En attendant la prochaine émission, je suis ______. Au revoir !

Acknowledgements

Rédigé par : Sarah Mawerere, Productrice, Uganda Broadcasting Corporation

Révisé par : James Mununa, Autorité nationale des forêts, Ouganda

Interviews :

Simon Nduhura, éleveur de bétail et agriculteur, village de Nambaale, paroisse de Kagumba, sous-comté de Kagumba, district de Kamuli, interviewé en mai 2024.

Joshua Waigolo, gestionnaire de programme, Buyende District Farmers’ Association, et directeur exécutif, Atlas of Farmers’ Organization and Union of Agribusiness, Buyende district, interviewé en avril 2024 et mai 2024.

Brian Owoyesigire, scientifique principal et chef de programme de la recherche sur les ressources animales à l’Organisation nationale de recherche agricole, basé à l’Institut zonal de recherche et de développement agricole de Buginyanya à Bugisu, dans l’est de l’Ouganda, interviewé en avril et mai 2014.