Rendre les sols arides productifs grâce aux trous de culture

EnvironnementSanté des sols

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Comme agriculteur vous vivez peut-étre dans un endroit où la terre est sèche et craquelée. Il n’y a ni arbres ni plantes et aucune autre culture ne pousse. Les bêtes peuvent à peine y survivre. Tout a peut-être commencé par la sécheresse, ou bien la sécheresse a aggravé les choses, et cela vous préoccupe de devoir bouger sans cesse ppour trouver une meilleure terre pour l’agriculture.

Vous n’êtes pas seul. Ce genre de terre stérile se répand comme une maladie à travers de nombreux pays. Nous appelons ce problème la désertification. La terre perd sa couverture végétale, la terre arable s’en va emportée par le vent et il ne subsiste que le sol dur et craquelé. Mais le problème peut avoir une solution. De nombreux pays ont déjà pris des mesures pour combattre la désertification et, avec votre contribution, ses effets dévastateurs peuvent être enrayés. Pour offrir des suggestions et voir le genre d’action qui se fait dans votre région, consultez un représentant local du gouvernement ou un organisme communautaire proche de chez vous. Et écoutez l’idée suivante, une technique qui peut vous aider ainsi que vos voisins à régénérer le sol, faire pousser des cultures et faire de nouveau des profits.

Même si vous avez des sols secs, désertiques avec une croûte dure, vous pouvez améliorer votre sol et faire pousser à nouveau des cultures. Dans des régions de l’Afrique de l’Ouest, les agriculteurs ont rendu des sols durs et craquelés de nouveau productifs en plantant leurs graines dans de petits trous. Ils cultivent ainsi le mil et le sorgho.

Voici comment préparer ces trous de culture.

Cassez la croûte du sol. Creusez dans le sol un trou d’environ 15 à 20 cm de profondeur et 25 cm de diamètre. Faites ce genre de trous tous les 80 cm à peu près à travers votre champ. Mettez du fumier, du compost ou des résidus d’autres cultures dans chaque trou.

La plupart des agriculteurs creusent leurs trous et les remplissent durant la saison sèche. Cela donne au fumier ou aux résidus de cultures dans le trou le temps de se décomposer avant la saison des pluies. D’autres agriculteurs creusent leurs trous à la fin de la saison des pluies lorsque la croûte du sol est plus facile à casser.

Quand vient la pluie, c’est le moment de mettre les graines en terre. Mettez de 4 à 6 graines dans chaque trou. Vous verrez que les graines germent rapidement et que les plantes poussent mieux dans ces trous. C’est parce que l’eau s’infiltre facilement dans le trou et s’accumule là où les plantes en ont besoin. Mais aussi le compost ou le fumier dans le trou fertilise les plantes et attire les termites. Les termites sont importantes parce qu’elles améliorent le sol.

Elles ameublissent le sol en creusant des tunnels et elles font remonter du fond du trou des éléments nutritifs utiles aux plantes. Elles peuvent faire remonter ces éléments nutritifs à partir de niveaux inaccessibles aux racines des plantes.

Des agriculteurs ont prouvé que cette méthode peut vraiment rendre de nouveau productifs des sols pauvres. Parfois des agriculteurs obtiennent des rendements spectaculaires. Dans certains cas, des agriculteurs qui ne pouvaient pas faire pousser la moindre graine étaient capables de produire 400 kilos à l’hectare grâce à cette méthode pendant une année où il n’avait pas beaucoup plu. Certains agriculteurs ont récolté jusqu’à 1000 1500 kilos à l’hectare après une année de pluies abondantes.

Mais il y a autre chose qu’il faut savoir à propos de ces trous de culture. Vous pouvez aussi planter des arbres, à partir de graines ou de jeunes plants, dans les trous. Si vous mettez de jeunes plants dans les trous, vous verrez qu’il est facile de s’en occuper et de les arroser.


Remarque:

Ces trous de culture sont connus sous le nom de zay ou de trous tassa dans certaines langues locales d’Afrique de l’Ouest.

Qu’est ce que la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la Désertification?

C’est un accord signé par les pays qui partagent la responsabilité de lutter contre les effets de la désertification.Son but est d’aider à régénérer le sol dans les régions arides et semi arides. La Convention est issue des réclamations qui ont eu lieu lors du sommet de Rio de Janeiro au Brésil en 1992, où plusieurs pays en voie de développement ont demandé l’aide globale pour la lutte contre la désertification aussi vite que possible.

A Paris en octobre 1994, 87 pays ont signé la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la Désertification. Aujourd’hui plus de 115 pays l’ont signé. Cette dernière prendra effet lorsque les gouvernements de 50 pays l’auront ratifiée. Un plan d’urgence a été adopté pour encourager des efforts immédiats en Afrique qui est un des continents qui souffrent le plus des effets de la désertification.

Qu’est ce qui cause la désertification?

La désertification est causée par les changements du climat et par les activités humaines. La sécheresse rend, parfois, le sol encore plus sec et craquelé, et elle endommage la terre en accentuant les problèmes qui existent. Mais il y a quatre principales raisons pour la formation ou la création de zones désertiques: en travaillant trop la terre, en permettant aux animaux de manger toute la végétation qui recouvre et protège le sol de l’érosion, en coupant et en brûlant les arbres et en utilisant des méthodes impropres d’irrigation qui rendent les cultures salées.

Quelle genre d’actions la Convention va t elle mener?

Un des éléments clés de la Convention est ce qu’on appelle « une approche à la base ». Cela veut dire que les populations des petites communautés et leurs leaders seront consultés avant qu’aucune décision ou action ne soient prises. Les populations de ces petites communautés seront impliqués dans les projets pour arrêter la désertification dans leur région.

La convention souligne le fait que les populations affectées par la désertification, organisations non gouvernementales, experts, et gouvernements doivent travailler ensemble pour combattre ce phénomène efficacement et trouver des solutions à long terme. Des idées sur les techniques les plus appropriées pourront être soumises, présentées et discutées entre les agriculteurs et scientifiques. Elles pourront alors être proposées à différents niveaux du gouvernement et des organisations non gouvernementales qui pourront probablement allouer ou trouver des fonds pour les mener à terme.

Pour obtenir plus d’informations sur « La convention sur la lutte contre la désertification » s’adresser au:

Directeur, Bureau de la Convention sur la désertification, Direction générale de l’Afrique et du Moyen Orient, Agence canadienne de développement international (ACDI), 200, Promenade du Portage, Hull, Québec, K1A 0G4

Acknowledgements

Ce texte a été préparé par Jennifer Pittet, Rédactrice en chef, Réseau de Radio Rurale des Pays en Développement. Il a été revu et corrigé par Camilla Toulmin, Directrice, International Institute for Environment and Development, London, U.K. et par Chris Reij, Free University of Amsterdam, qui travaille sur les trous de culture au Niger et au Burkina Faso.

Ce texte a été publié grâce à l’aide financière obtenue de l’Agence canadienne de développement internationale (ACDI), Ottawa, Canada.

Information sources

« Adapting traditional methods of planting to introduced food crops » dans Garden to Kitchen, No. 17, avril 1994, publié par the Community Education Training Centre, South Pacific Commission, Private Mail Bag, Suva, Fiji.

« Soil and water conservation brings results » dans Haramata (Bulletin of the drylands: people, policies, programmes), No. 25, Septembre 1994, publié par the International Institute for Environment and Development (IIED), 3 Endsleigh Street, London WC1H 0DD, U.K.

Echo Development Notes, Numéro 44, avril 1994, 17430 Durrance Road, North Fort Myers, Florida, 33917 2200, U.S.A.

« Soil and water conservation in Burkina Faso the role of community organization » dans Appropriate Technology, Vol. 21, No. 3, décembre 1994, publié par IT Publications Ltd., 103 105 Southampton Row, London WC1B 4HH, U.K.

« Soil and water conservation in The Niger » dans IFAD Update, No. 13, novembre 1994, publié par the Economic Policy and Research Strategy Department of the International Fund for Agricultural Development (IFAD) of the United Nations, Via del Serafico, 107 00142 Rome, Italy.

« Improved traditional pitting systems in Burkina Faso and Niger » dans Soil and Water Conservation in Sub Saharan Africa, 1992,un rapport préparé par IFAD, Rome, par le Centre for Development Corporation Services, Free University, Amsterdam, Pays Bas.