Notes au radiodiffuseur
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Dans le texte suivant, un animateur et deux invités – qui partagent des points de vue différents – discutent de l’importance d’instruire les enfants. Le texte met l’accent sur le fait qu’il est important que les garçons et les filles fréquentent l’école et terminent leurs études. Les enfants instruits, pendant qu’ils vivent à la maison, peuvent aider les parents à gérer leurs affaires. Les enfants qui poursuivent des études peuvent, plus tard, contribuer financièrement aux besoins de la famille.
Pour faire suite à cette émission, vous pouvez réunir un groupe d’invités pour discuter de l’éducation des filles et des garçons. Un groupe d’invités voilà une bonne façon de présenter différents points de vue sur ce sujet et d’autres questions. Vous pouvez inviter plusieurs membres de la communauté auxquels vos auditeurs s’identifient. Pour animer la discussion, faites participer des femmes et des hommes, de tous horizons – agricultrices, enseignantes, leaders communautaires, politiciens et travailleurs à domicile.
Vous pouvez utiliser, conjointement à ce texte, d’autres textes radio qui portent sur le maintien des filles à l’école : pochette 59, avril 2001, textes 1 et 2 – « Sara reste à l’école » et « À l’école, Sara apprend à se maintenir en bonne santé et à bien se nourrir« .
Texte
M. Monsod :
agriculteur et commerçant
ANIMATEUR
– Bienvenue à [titre de l’émission]. Jusqu’à présent, au cours de notre série portant sur les enfants, nous avons entendu parler de régimes alimentaires sains pour les bébés et les jeunes enfants. Nous avons aussi appris pourquoi les filles et les garçons devraient être traités équitablement quand il s’agit d’alimentation. Notre émission d’aujourd’hui traite d’un choix difficile que les parents ont à faire fréquemment. Doivent-ils envoyer leurs enfants – particulièrement les filles – à l’école, quand ils ont besoin d’eux à la maison? Mes invités, aujourd’hui : Mme Fatima, enseignante et M. Monsod, agriculteur et commerçant. Bienvenue à l’émission.
AANIMATEUR
– M. Monsod, j’aimerais commencer en vous posant une question personnelle : envoyez-vous vos enfants à l’école?
M. MONSOD
– Oui, bien sûr. Je veux que mes garçons s’instruisent. Je crois qu’en poursuivant leurs études, ils pourront trouver de bons emplois. Le fait d’aller à l’école m’aide et les aide aussi.
ANIMATEUR
– Mais comme vos enfants sont à l’école, ils ne peuvent pas vous aider à faire les travaux à la maison.
M. MONSOD
– D’une certaine manière, c’est vrai, mais mes garçons m’aident autrement. Par exemple, ils m’aident quand ils lisent les instructions sur les contenants de pesticides. Ils savent aussi calculer les quantités d’engrais. Parfois, en rentrant à la maison, ils partagent des idées au sujet de nouvelles méthodes d’agriculture.
ANIMATEUR
– Je remarque que vous parlez toujours de vos garçons. Et les filles?
M. MONSOD
– Pour elles, c’est différent… instruire les filles c’est une autre question. À mon avis, les femmes n’ont pas besoin d’être instruites pour prendre soin de la maison.
ANIMATEUR
– [
surpris] Ouah! C’est toute une déclaration. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi?
M. MONSOD
– Dans ma famille, mon père accomplissait les travaux de la ferme. Ma mère travaillait aussi dans les champs mais elle faisait surtout les travaux ménagers. Pour faire ce genre de travaux, vous n’avez pas besoin d’un certificat ou d’un diplôme.
ANIMATEUR
– Vous dites donc que parce que les femmes restent à la maison et ne font que les travaux ménagers ou le travail dans les champs, elles n’ont pas besoin de s’instruire. Mme Fatima, qu’en pensez-vous?
MME FATIMA
– Je ne suis pas d’accord. D’abord, ce n’est plus vrai que les femmes font uniquement les travaux ménagers. Il suffit de regarder autour de soi! Les femmes font le même travail que les hommes avaient l’habitude de faire, en partie parce qu’un grand nombre d’hommes ont quitté le village pour chercher du travail dans les villes.
M. MONSOD
– Et pour accomplir ces tâches les femmes doivent être instruites?
ANIMATEUR
– Mme Fatima, pourriez-vous nous donner des exemples pour nous aider à comprendre ce que vous dites?
MME FATIMA
– En observant ce qui se passe aujourd’hui dans les communautés, vous verrez que les femmes et les filles travaillent encore dans les champs… cultivant les récoltes. Mais elles doivent aussi coordonner le transport ou la vente de ces récoltes. Si elles ne peuvent pas lire ou si elles n’ont pas de connaissances en arithmétique, elles se feront duper.
ANIMATEUR
– Et bien sûr toute la famille en souffre.
MME FATIMA
– Exactement. Une de mes voisines a une histoire à raconter à ce sujet. Elle a envoyé sa fille vendre du lait au marché. Le commerçant a pesé le lait et il a fait semblant de faire toutes sortes de calculs devant la jeune fille, mais il mentait. Il l’a dupée concernant la somme qu’il devait lui payer. Quand la jeune fille est rentrée à la maison, son père était furieux. Mais comment aurait-elle pu savoir ce qui s’était passé?
M. MONSOD
– Ce que vous venez de dire est juste et je ne dirai pas que vous avez tort. Mais tout de même, ce ne sont pas toutes les familles qui ont les moyens d’envoyer tous leurs enfants à l’école. Et les parents ont besoin d’aide à la maison pour faire les travaux.
MME FATIMA
– Oui, bien sûr. Mais il faut équilibrer d’une part, les frais à payer maintenant et d’autre part, les avantages dans l’avenir. Si vous permettez à votre fille d’aller à l’école, elle pourra prendre soin de vos affaires en votre absence.
ANIMATEUR
– Je suppose que vous pourriez aussi dire que les filles qui fréquentent l’école géreront sûrement mieux les ménages.
MME FATIMA
– Oui, mais de plus, elles seront indépendantes et elles ne compteront pas sur leurs parents. Plus vos enfants sont instruits – y compris les filles – plus ces enfants pourront envoyer de l’argent à la maison un jour!
M. MONSOD
– Euh!… J’ai bien hâte que ma fille, un jour, envoie de l’argent à la maison!
ANIMATEUR
– Je crois que nous avons soulevé une question importante au cours de la discussion. Nous avons constaté que la société évolue. Les changements se traduisent par le fait que les femmes et les hommes ainsi que les filles et les garçons ont de nouveaux rôles à jouer. Ce n’est pas toujours facile de changer mais c’est nécessaire et à long terme, tout le monde en tire parti. Je suis convaincu que ces changements influenceront les décisions que prendront les parents à savoir s’ils doivent envoyer ou non leur enfant à l’école.
Malheureusement, l’émission est terminée. Nous aimerions remercier nos invités d’être venus nous rencontrer aujourd’hui.
ANIMATEUR
– Nous aimerions connaître l’opinion de nos auditeurs sur le sujet suivant : devrait-on, oui ou non, envoyer nos filles et nos garçons à l’école? Veuillez communiquer avec la station de radio en composant ___________ . Vous pouvez aussi nous écrire à l’adresse suivante : ______________ . Soyez à l’écoute [la prochaine fois/demain/la semaine prochaine]. Nous vous présenterons une émission concernant les effets du VIH/sida sur les enfants de notre communauté. Votre animateur, ____________ . Merci d’avoir été à l’écoute aujourd’hui.
Acknowledgements
Collaboration : Jennifer Pittet, Thornbury, Ontario, Canada.
Révision : Anita Amorim, Organisation internationale du Travail – Programme international pour l’élimination du travail des enfants, Genève, Suisse.