Promotion des méthodes de contraception auprès des jeunes filles dans les zones vulnérables

Égalité des genresQuestions socialesSanté

Notes au radiodiffuseur

L’orpaillage traditionnel est une activité courante dans plusieurs régions d’Afrique de l’Ouest, y compris au Mali. Il attire des milliers de travailleurs, notamment des jeunes, en quête de revenus. Cependant, cette activité s’accompagne de nombreux défis sociaux et sanitaires. Dans ces régions, les jeunes filles sont particulièrement vulnérables aux grossesses non désirées, aux infections sexuellement transmissibles (IST), aux conflits fonciers avec les sociétés minières, aux tensions entre communautés, ainsi qu’au développement de la prostitution et aux problèmes environnementaux.

Ce texte discute d’une initiative qui a un impact significatif sur la vie des jeunes filles vivant dans ces zones. Il s’agit de « La Maison de l’Éducation et de Sensibilisation, » située à la cité des 1008 logements de Yirimadjo, un quartier de la commune VI de Bamako. Cette organisation travaille à promouvoir l’éducation et la sensibilisation sur la santé reproductive, avec un accent particulier sur l’accès aux méthodes de contraception.

Dans les régions où l’orpaillage est une activité dominante, l’accès à l’information sur la santé reproductive est limité. Les tabous culturels et le manque d’éducation sexuelle augmentent les risques de grossesses précoces et d’IST parmi les jeunes filles. « La Maison de l’Éducation et de Sensibilisation » répond à ces défis par des ateliers, des sessions d’information et la distribution de matériels contraceptifs.

Ce texte vous aidera à produire une émission sur les méthodes de contraception pour les jeunes filles vivant dans les zones d’orpaillage. Il est essentiel d’expliquer pourquoi ces régions sont particulièrement touchées par les problèmes de santé reproductive : l’instabilité économique et sociale favorise la précarité et limite l’accès aux services de santé, la migration saisonnière des travailleurs crée des conditions propices à des relations non protégées, et le manque d’accès à l’éducation sexuelle et aux services de santé renforce la vulnérabilité des jeunes filles.

Si vous décidez de le présenter dans le cadre de votre émission régulière, vous pouvez choisir des acteurs et actrices locaux ou des animateurs et animatrices pour représenter les personnes interviewées. Dans ce cas, veuillez informer votre auditoire au début de l’émission, qu’il s’agit de voix d’acteurs et d’actrices ou d’animateurs et d’animatrices et non celles des véritables personnes interviewées.

Si vous souhaitez créer des émissions sur les méthodes de contraception des jeunes filles dans les zones d’orpaillage ou vulnérables, entretenez-vous avec un responsable d’ONG, un spécialiste et une bénéficiaire. Vous pourriez par exemple, poser les questions suivantes à vos interlocuteurs :

  • Quelles sont les méthodes de contraception les mieux adaptées aux jeunes filles et aux femmes dans ces contextes ?
  • Quels sont les obstacles qui limitent leur accès à ces méthodes ?
  • Quels sont les facteurs à considérer lors du choix d’une méthode de contraception?
  • Quelles sont les précautions à prendre pour s’assurer de l’efficacité des méthodes de contraception?
  • Quels conseils donneriez-vous aux jeunes filles pour garantir l’efficacité des méthodes contraceptives ?

Durée de l’émission, y compris l’intro et l’extro : 25 à 30 minutes.

Texte

Montée de l’indicatif musical, puis fondu enchaîné

ANIMATEUR.TRICE :
Bonjour, chers auditeurs et auditrices, bienvenue dans notre émission. Aujourd’hui, avec nos invités, nous parlerons des méthodes de contraception des jeunes filles dans les zones d’orpaillage à travers une organisation locale engagée dans la sensibilisation et l’accompagnement des jeunes filles en matière de santé reproductive, située dans un quartier de la commune VI de Bamako. Dans ces régions, où la précarité et l’instabilité rendent l’accès aux soins de santé difficile, les grossesses précoces et non planifiées sont fréquentes. C’est pourquoi des initiatives locales jouent un rôle essentiel en sensibilisant et en accompagnant les jeunes filles dans le choix de méthodes contraceptives adaptées à leur santé et leur situation.

Pour en parler, nous allons nous entretenir avec trois experts. Madame Diodo Diallo, présidente de l’association, nous expliquera les stratégies qu’elle met en place pour sensibiliser les jeunes filles et les communautés locales. Awa Diarra, bénéficiaire de l’association, partagera son parcours et nous racontera comment elle a choisi d’adopter une méthode contraceptive. Enfin, Madame Florence Dacko, sage-femme, nous fera part des défis qu’elle rencontre sur le terrain et des approches qu’elle utilise pour accompagner les femmes et les jeunes filles sur les sites d’orpaillage.

SFX:
Indicatif sonore

ANIMATEUR.TRICE :
Bonjour et bienvenue Madame Diodo Diallo. Quelles sont les raisons qui ont poussé votre association à proposer des méthodes de contraception sur le site d’orpaillage traditionnel?

DIODO DIALLO :
Un jour, j’ai été en contact avec une jeune fille de dix- sept (17) ans nommée Kadi qui fréquentait un site d’orpaillage. Malheureusement, elle tombe enceinte d’un jeune homme du même site. Comme elle n’était pas mariée, elle ne voulait pas se présenter en famille avec un bébé au dos. La solution qu’elle a trouvée était de faire un avortement après environ trois mois de grossesse. Elle se rend dans un centre de santé et la première personne qu’elle trouve était un planton en blouse blanche ou un aide-soignant. La personne avait passé beaucoup de temps auprès des infirmiers et médecins au point où tout le monde l’appelait docteur. Elle lui explique son problème et le faux médecin procède à l’avortement. Elle rentre tout ensanglantée, et quelques heures plus tard, elle ne tenait plus sur ses jambes. Elle finit par expliquer à son amie la situation puis à son oncle qui l’amène à l’hôpital. Le constat était qu’on lui avait coupé l’utérus mettant en cause sa chance d’avoir un enfant et sa vie en danger. Voilà ce qui m’a poussé à travailler pour cette cause.

ANIMATEUR.TRICE
:
Oh wow… Quelle histoire bouleversante. C’est terrifiant d’imaginer ce que cette jeune fille a vécu. Non seulement elle a dû affronter une grossesse non désirée dans des circonstances difficiles, mais elle s’est aussi retrouvée entre les mains de quelqu’un qui n’avait aucune compétence pour l’aider. C’est tragique… Je comprends mieux pourquoi vous avez décidé de vous engager dans cette cause. Ce genre de situation montre à quel point l’accès à des services de santé reproductive sûrs et à l’information est crucial, surtout dans ces communautés

Alors, dites-moi, comment procédez-vous pour sensibiliser les communautés présentes sur le site d’orpaillage traditionnel à l’importance de la contraception ?

DIODO DIALLO:
Nous organisons des causeries débats sur les sites d’orpaillage avec le groupement des femmes qui travaille sur le site et les femmes de la communauté qui ne sont même pas travailleuses sur les sites. Lors des causeries, nous donnons la liberté totale aux femmes de s’exprimer en posant des questions sans tabous car ça se passe généralement entre nous femmes, donc sans complexes. Nous projetons des images expliquant les conséquences et les avantages des méthodes de contraceptions. Nous sommes toujours accompagnés d’un expert qui peut être une sage-femme expérimentée ou un gynécologue qui pourra nous édifier les différentes incompréhensions. Nous jouons souvent des pièces de théâtre sur les avantages des contraceptions.

ANIMATEUR.TRICE :
Quelles méthodes de contraception proposez-vous à vos membres?

DIODO DIALLO
:
Lors de nos rencontres avec nos membres, nous leur proposons des méthodes comme le retrait ou coït interrompu où l’homme retire son pénis juste avant l’éjaculation pour qu’elle se produise à l’extérieur du vagin. Ensuite, nous proposons l’abstinence périodique : il s’agit de détecter la phase fertile du cycle menstruel et de s’abstenir d’avoir des rapports sexuels ou d’utiliser des contraceptions locales pendant cette période. Et la méthode du rythme ou du calendrier est la méthode comportementale la plus conseillée. Cette méthode se base sur l’abstinence durant la période d’ovulation. Par ailleurs, dans des zones spécifiques comme les sites d’orpaillage, en plus des méthodes locales, nous proposons également les méthodes contraceptives de longue durée, telles que les implants ou les dispositifs intra-utérins (DIU). Ces méthodes sont particulièrement adaptées pour les femmes qui souhaitent une protection efficace sur plusieurs années.

ANIMATEUR.TRICE
:
Quels sont leurs avantages et leurs inconvénients?

DIODO DIALLO:
Ces méthodes présentent à la fois des avantages et des inconvénients, car elles nécessitent principalement l’implication des intéressées et une certaine discipline. Souvent, on peut se retrouver dans des situations où il faut résister, sachant que les conditions ne sont pas idéales. De plus, les méthodes modernes peuvent avoir des effets secondaires chez certaines personnes. C’est pourquoi nous commençons toujours par proposer des méthodes naturelles, car elles n’ont pas de conséquences sur la santé de l’individu. Les avantages des méthodes naturelles incluent leur aspect économique, car elles ne nécessitent pas d’achat de produits ou de dispositifs médicaux, et leur caractère paisible, évitant les déplacements fréquents chez un spécialiste pour des suivis ou des prescriptions. Cependant, elles sont moins efficaces si elles ne sont pas correctement appliquées, demandent une grande rigueur et une observation attentive du cycle menstruel, et ne protègent pas contre les infections sexuellement transmissibles. ​

ANIMATEUR.TRICE
:
Quelles sont les difficultés auxquels vous êtes fréquemment confrontés dans la promotion de ces méthodes de contraception sur le site d’or paillage?

DIODO DIALLO
:
La première difficulté, c’est qu’il n’est souvent pas facile d’avoir l’adhésion des hommes à notre cause. Ils pensent généralement que nous apprenons à ces femmes à s’adonner à la prostitution, chose qui est un obstacle à notre marche. Ensuite, la disponibilité des femmes n’est pas tout le temps facile. Pour finir, nous n’obtenons aucune aide d’aucune structure à part quelques personnes de bonne volonté qui nous viennent en aide.

ANIMATEUR.TRICE :
Quel impact espérez-vous obtenir en sensibilisant les bénéficiaires sur l’utilisation correcte des méthodes de contraception?

DIODO DIALLO :
​L’utilisation des méthodes de contraception a un impact significatif sur la vie des femmes. Elle leur confère une autonomie accrue, leur permettant d’espacer les naissances, de mieux s’occuper de leurs enfants et de s’épanouir personnellement. De plus, cela contribue à la prévention des maladies sexuellement transmissibles et des grossesses non désirées. Un autre avantage notable est la réduction des avortements clandestins, souvent pratiqués dans des conditions dangereuses. En offrant aux femmes la possibilité de planifier leurs grossesses, la contraception joue un rôle crucial dans l’amélioration de leur santé et de leur bien-être général

ANIMATEUR.TRICE :
Comment assurez-vous le suivi et l’accompagnement des bénéficiaires dans l’utilisation des méthodes de contraception?

DIODO DIALLO :
Chacune de nos participantes possède un dossier contenant sa situation médicale, son adresse et tous les renseignements concernant sa personne. En plus, nous avons un numéro de téléphone que les femmes peuvent appeler vingt-quatre (24) heures sur vingt-quatre (24) pour n’importe quel problème. Nous avons également un partenariat avec le centre de santé pour nous aider dans le suivi de ces femmes. C’est grâce à ce mécanisme que nous rédigeons un rapport détaillé sur chaque participante.

ANIMATEUR.TRICE :
Merci Madame Diodo Diallo.

SFX:
Indicatif sonore

 

ANIMATEUR.TRICE :
Retrouvons à présent notre deuxième invitée, Madame Awa Diarra, qui est une bénéficiaire de l’association. Nous parlons de la contraception et je voudrais quel moyen de contraception vous utilisez?

AWA DIARRA:
J’utilise une méthode injectable depuis quelques mois.

ANIMATEUR.TRICE:
Pourquoi avez-vous décidé d’utiliser la contraception et qu’est-ce qui vous a le plus plu dans l’utilisation de la méthode injectable?

AWA DIARRA:
Je veux espacer mes grossesses. J’ai déjà deux enfants et j’aimerais attendre un peu avant d’en avoir d’autres car nous sommes dans une zone où les choses ne sont pas faciles. Il est plus facile de s’occuper de deux enfants en leur assurant une bonne éducation et une meilleure prise en charge sanitaire. En ce qui concerne mon choix sur la méthode injectable, je trouve que c’est plus pratique. Je n’ai pas à penser à prendre un comprimé tous les jours. Et une injection dure trois mois, donc, je suis tranquille pendant cette période.

ANIMATEUR.TRICE:
Avez-vous des inquiétudes ou des effets secondaires depuis que vous l’utilisez?

AWA DIARRA:
Au début, j’avais un peu de mal à m’habituer à cause des saignements irréguliers. Mais ça s’est amélioré avec le temps. Comme je suis membre de l’association, lors de nos séances de causerie, nous exposons nos inquiétudes et les spécialistes de l’association nous aident généralement à trouver une solution.

ANIMATEUR.TRICE:
Savez-vous que votre méthode de contraception ne protège pas contre les infections sexuellement transmissibles ?

AWA DIARRA:
Oui, nous avons reçu les informations au sein de de l’organisation mais comme je suis en couple, je ne m’inquiète pas trop de ce côté. Mon partenaire est au courant de ce que nous faisons. Je lui fais le compte rendu de nos activités, des différentes méthodes et des moyens de se préserver contre les infections sexuellement transmissibles.

ANIMATEUR.TRICE:
Que diriez-vous à d’autres femmes de votre communauté qui hésitent à utiliser la contraception?

AWA DIARRA:
Je leur dirai que c’est important de planifier les naissances et de prendre soin de sa santé. Cela permet de mieux s’occuper de ses enfants et d’avoir une vie équilibrée.

ANIMATEUR.
TRICE: Merci beaucoup pour votre témoignage.

Avec la sage-femme Florence Dacko, nous aborderons un autre pan de notre émission. Dites-nous, quelles sont les méthodes de contraception les mieux adaptées aux femmes qui travaillent sur le site d’orpaillage traditionnel?

FLORENCE DACKO
:
En tant que spécialiste, il existe plusieurs types de contraception, mais tous ne conviennent pas dans toutes les situations. Les méthodes contraceptives les plus adaptées dépendent de l’état de santé général de la personne, de son âge, de la fréquence des rapports sexuels, du nombre de partenaires sexuels, du désir d’avoir des enfants ultérieurement et des antécédents familiaux par rapport à certaines maladies. L’accès de tous aux méthodes de contraception de leur choix contribue à promouvoir plusieurs droits humains comme le droit à la vie et à la liberté, la liberté d’opinion, d’expression et de choix et le droit au travail et à l’éducation, tout en présentant d’autres avantages importants en matière de santé et dans d’autres domaines. Sinon les différentes méthodes de contraception sont notamment les pilules contraceptives orales, les implants, les contraceptifs injectables, les patchs contraceptifs, les anneaux vaginaux, les dispositifs intra-utérins, les préservatifs, la stérilisation masculine ou féminine, les méthodes d’aménorrhée lactationnelle, les méthodes reposant sur le retrait ou coït interrompu et la connaissance des périodes de fertilité.Donc la personne choisira la méthode qui lui semble adaptée.

ANIMATEUR.TRICE :
Quel est l’impact de ces contraceptions?

FLORENCE DACKO
:
La contraception protège les femmes, en particulier les adolescentes, des risques que peuvent présenter les grossesses pour leur santé. S’agissant de l’espacement des naissances, le taux de mortalité chez les enfants nés moins de deux ans après leur aîné est supérieur de soixante pour cent (60%) à celui enregistré lorsque les naissances sont espacées de trois ans ou plus, et de dix pour cent (10%)supérieur chez les enfants nés après un intervalle de deux à trois ans. Lacontraception offre tout un éventail d’avantages potentiels dans d’autres domaines que la santé, qui vont de possibilités élargies d’éducation et d’autonomisation des femmes à une croissance démographique durable et au développement économique des pays.

Le nombre de femmes souhaitant recourir à la planification familiale a nettement augmenté ces vingt (20) dernières années, atteignant un milliard cent millions (1 100 000 000) en 2021. Parallèlement, l’utilisation de méthodes contraceptives modernes a progressé, avec des millions de femmes supplémentaires y ayant recours.

Malgré ces avancées, des défis persistent. Entre 2000 et 2020, le taux de prévalence de la contraception n’a augmenté que légèrement, passant de quarante-sept virgule sept pour cent (47,7 %) à quarante-neuf pour cent (49 %). Cela signifie que des millions de femmes dans le monde n’ont toujours pas accès aux services dont elles ont besoin pour éviter une grossesse non désirée.

Au Mali, en 2019, plus d’un quart des femmes souhaitant éviter une grossesse ne pouvaient pas accéder à une méthode contraceptive moderne. Pour répondre à ce besoin, le gouvernement malien a collaboré avec l’USAID et d’autres partenaires afin d’améliorer l’accès aux services de planification familiale et de renforcer la santé des mères et des enfants.

ANIMATEUR.TRICE:
Ce que vous venez de partager met en lumière un paradoxe : alors que l’accès à la planification familiale progresse à l’échelle mondiale, des millions de femmes, notamment au Mali, font encore face à de nombreux obstacles. Quels sont les principaux freins à l’utilisation des contraceptifs ?

FLORENCE DACKO
:
En 2022, soixante-dix-sept virgule cinq pour cent (77,5 %) des femmes âgées de quinze à quarante-neuf ans (15 à 49) utilisaient des méthodes modernes de planification familiale dans le monde. Cela représente une hausse de dix pour cent (10 %) par rapport à 1990, où le taux était de soixante-sept pour cent (67 %). Lalenteur de cette augmentation s’explique, entre autres,par le choix limité de méthodes; l’accès limité aux services, en particulier pour les jeunes, les personnes démunies et les personnes non mariées. Il y a les effets secondaires ou la crainte d’effets secondaires; lesbarrières culturelles ou religieuses; la médiocrité des services disponibles; les à-priori des utilisateurs et des prestataires contre certaines méthodeset les obstacles liés au genre qui entravent l’accès aux services. Grâce aux efforts faits pour lever ces obstacles dans certaines régions, l’utilisation de méthodes contraceptives modernes a augmenté. Au Mali, en 2019, environ vingt-cinq virgule deux pour cent (25,2 %) des Maliennes n’avaient pas accès aux services de planification familiale. Malgré leur désir d’éviter une grossesse, elles ne pouvaient pas avoir recours à une méthode de contraception moderne.

Pour répondre aux besoins de santé des mères et des enfants, le gouvernement malien a collaboré avec l’USAID et d’autres partenaires. Ensemble, ils investissent dans les services de planification familiale et de santé reproductive dans l’espoir d’atteindre un taux de prévalence des contraceptifs de seize virgule sept pour cent (16,7 %) parmi les femmes âgées d’entre quinze et quarante-neuf ans (15 à 49 ans), indépendamment de leur situation maritale.

ANIMATEUR.TRICE
:
Quels sont les avantages et les inconvénients de ces contraceptifs?

FLORENCE DACKO
:
Quand on prend la contraception telle que la pilule, on peut la considérer comme un moyen contraceptif très sûr. L’efficacité est de quatre-vingt-dix-neuf pour cent (99 %). Par contre, en cas d’oubli, de vomissements dans les trois heures suivant la prise de la pilule, ou d’interaction avec certains médicaments tels que les antibiotiques, son efficacité peut chuter à quatre-vingt-treize pour cent (93 %). Comme avantages, on peut direque c’est un des moyens contraceptifs les plus fiables qui permet la réduction de l’importance et de la durée des saignements. Elle aide aussi à la diminution de la douleur pendant les règles et améliore les symptômes de l’acné pour certaines pilules.

Comme inconvénients, on peut dire qu’elle ne protège pas contre les infections sexuellement transmissibles. Son prix peut être assez onéreux et trouver la « bonne » pilule peut prendre un certain temps. En cas d’oubli, le décalage autorisé entre deux comprimés est de douze (12) heures.

 

ANIMATEUR.TRICE:
Quels conseils pouvez-vous donner en termes d’utilisation correcte et régulière des méthodes de contraception sur le site d’orpaillage traditionnel?

FLORENCE DACKO
:
L’utilisation correcte et régulière des méthodes de contraception est essentielle pour assurer leur efficacité. Comme conseils, il est toujours recommandé de consulter un professionnel de la santé pour des conseils personnalisés. En ce qui concerne le site d’orpaillage, le danger n’est pas seulement les grossesses non désirées, il y a aussi les risque de maladies sexuellement transmissibles telles les infections sexuellement transmissibles, ou IST. Ce que je préconise dans ce genre de situation est l’utilisation des préservatifs. C’est l’un des seuls moyens de contraception qui protège non seulement de la grossesse mais également de la transmission de la plupart des IST comme le SIDA. Le préservatif masculin, correctement utilisé, protège à quatre-vingt-dix-huit pour cent (98%) d’une grossesse.

ANIMATEUR.TRICE:
Merci pour toutes vos explications. Merci également à tous nos invités, à nos auditeurs et auditrices pour cette discussion enrichissante sur la promotion des méthodes de contraception pour les jeunes filles et les femmes, notamment dans les zones d’orpaillage. Nous avons eu l’honneur d’entendre la présidente de l’association, Madame Diodo Diallo qui a partagé des perspectives précieuses sur les défis et les solutions dans cette communauté. La sage-femme Florence Dacko a également souligné l’importance de l’éducation et de l’accès aux soins pour garantir la santé reproductive des jeunes filles. Et enfin, le témoignage poignant de Awa Diarra, une bénéficiaire nous rappelle à quel point ces initiatives peuvent transformer des vies.

Il est essentiel que nous continuions à sensibiliser et à mobiliser les ressources nécessaires pour offrir aux jeunes filles et aux femmes, les outils et le soutien dont elles ont besoin pour prendre des décisions éclairées concernant leur corps et leur avenir. Ensemble, nous pouvons contribuer à un changement positif et durable. Restez connectés pour nos prochaines émissions où nous aborderons d’autres sujets cruciaux pour le développement de nos communautés. Merci encore de votre fidélité et à bientôt!

Acknowledgements

Rédigé par : Cheick Bounama Coulibaly, journaliste-enseignant fondation Maarif, fraternité production Bamako Mali et Radio TEOLIS.

Révisé par : Revisé par: Fatoumata Coulibaly, Sage-Femme au Centre de Santé Communautaire d’Hamdalaye de Koutiala.

Information sources

Madame Diodo Diallo, présidente de l’association LADAMOUSO, 20 septembre 2024.

Madame Florence Dacko, sage-femme spécialiste conseillère LADAMOUSO, 23 septembre 2022.

Awa Diarra, bénéficiaire et membre de l’association LADAMOUSO, 29 mars 2024.

Ressources visitées :

  1. Organisation mondiale de la Santé (OMS), « Planification familiale et contraception » : https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/family-planning-contraception
  2. USAID, « Impact Brief: Mali » : https://www.usaid.gov/document/impact-brief-mali-
  3. Focus 2030, « Accès à la contraception dans le monde : état des lieux et défis actuels » : https://focus2030.org/Acces-a-la-contraception-dans-le-monde-etat-des-lieux-et-defis-actuels

 

La présente nouvelle a été produite grâce à l’initiative « HÉRÈ — Bien-être des femmes au Mali » qui vise à améliorer le bien-être des femmes et des filles en matière de santé sexuelle et reproductive et à renforcer la prévention et la réponse aux violences basées sur le genre dans les régions de Sikasso, Ségou, Mopti et le district de Bamako au Mali. Le projet est mis en œuvre par le Consortium HÉRÈ – MSI Mali, en partenariat avec Radios Rurales Internationales (RRI) et Women in Law and Development in Africa (WiLDAF) grâce au financement d’Affaires mondiales Canada.