Notes au radiodiffuseur
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Le texte suivant porte sur l’importance de partager les innovations dans le domaine de l’agriculture pour que les agriculteurs puissent tirer avantage de ces renseignements. Le texte est fondé sur une technique culturale venant du Kenya qui est utilisée pour lutter contre la mineuse qui attaque le maïs et le sorgho. Voilà un exemple qui illustre la façon dont les agriculteurs novateurs peuvent créer des méthodes écologiques et accroître la production ainsi que la prospérité.
Quand vous présentez ce texte, vous pouvez demander aux auditeurs de téléphoner et de :
- raconter des histoires relatant des échanges, des jours de marchés ou des projets de groupes d’expérimentation auxquels ils ont participé;
- décrire des pratiques innovatrices pour lutter contre les organismes nuisibles dans la région.
Quand vos auditeurs vous font part de leurs réactions, tentez d’organiser des interviews en compagnie d’agriculteurs novateurs ou d’agriculteurs qui font des expériences, interviews que vous pouvez présenter au cours d’émissions à venir. Invitez les agriculteurs à se rendre au studio ou enregistrez l’interview sur le terrain (il est peut-être aussi possible de faire des interviews par téléphone). Vous pourriez même présenter une entrevue entre deux agriculteurs portant sur l’innovation dans la vie de tous les jours.
Texte
Moumouni:
agriculteur
INTRODUCTION. INDICATIF QUI CONTINUE DE JOUER PENDANT QUE PARLE L’ANIMATEUR (5 secondes). FERMETURE EN FONDU.
ANIMATEUR
– Bienvenue à notre émission d’aujourd’hui. Nous poursuivons notre série sur l’innovation et l’expérimentation couronnées de succès dans le domaine de l’agriculture. Au cours de notre émission (
d’hier/de la semaine dernière), nous avons entendu parler d’un agriculteur qui faisait des expériences à l’aide de différentes méthodes pour lutter contre les organismes nuisibles dans sa récolte de manioc. Nous avons aussi appris l’importance d’essayer chaque nouvelle méthode dans des parcelles d’essais. Aujourd’hui, nous allons parler de l’importance de partager des méthodes d’agriculture réussies. Un grand nombre de gens tirent avantage du fait que les agriculteurs partagent leurs innovations avec les autres. Mais où aller pour apprendre des autres agriculteurs? Comment partager vos idées? Beaucoup d’agriculteurs consacrent leur temps à enseigner à d’autres agriculteurs les méthodes qu’ils utilisent. Des échanges, des jours de marché et des groupes d’expérimentation, voilà d’autres exemples qui illustrent comment les agriculteurs peuvent partager leurs expériences et apprendre les uns des autres.
Avez-vous participé à un échange pour apprendre de nouvelles méthodes pour cultiver et pour lutter contre les organismes nuisibles? Êtes-vous déjà allé à un marché où les agriculteurs partagent leurs idées sur la conservation du sol et des eaux? Êtes-vous membre d’un groupe d’agriculteurs qui font des expériences qui portent sur de nouvelles récoltes, sur de nouvelles variétés ou sur différentes méthodes pour lutter contre les organismes nuisibles? Avez-vous rencontré des agriculteurs qui sont prêts à consacrer leur temps pour décrire et expliquer les méthodes qu’ils utilisent aux autres?
L’émission d’aujourd’hui traite d’un agriculteur qui croit qu’il est important de se joindre à un groupe d’agriculteurs pour apprendre comment ces derniers résolvent le même genre de problèmes auxquels il est confronté.
OUVERTURE EN FONDU : BRUITS: QUELQU’UN QUI S’EN VA D’UN PAS TRAÎNANT LE LONG D’UNE ROUTE POUSSIÉREUSE. FONDU PENDANT QUE PARLENT LES PERSONNAGES.
SAMBOU
– (
appelant) Moumouni, c’est toi?
MOUMOUNI
– (
au loin) Bonjour, Sambou.
BRUITS : PAS QUI APPROCHENT ET QUI S’ARRÊTENT.
SAMBOU
– Comment vas-tu? Je ne te vois pas souvent le long de cette route.
MOUMOUNI
– C’est vrai. Ta ferme n’est habituellement pas sur ma route. Mais je viens de participer à un échange entre agriculteurs de (
nom du village ou de la région) et le bus m’a déposé au carrefour.
SAMBOU
– Comment peux-tu avoir le temps d’aller faire des visites à la campagne? Je m’éreinte tous les jours juste en essayant d’éloigner les insectes nuisibles.
MOUMOUNI
– Je sais ce que tu veux dire. L’année dernière, les mineuses ont presque détruit toute ma récolte de maïs. En fait, c’est la raison pour laquelle j’ai décidé de faire cet échange.
MOUMOUNI
– Eh bien! Les agriculteurs de (
nom du village ou de la région) voulaient nous montrer une méthode qu’ils avaient créée pour lutter contre ces insectes nuisibles.
SAMBOU
– (
avec dédain) Ah! Je suppose que c’est un nouveau pesticide qui est encore plus cher que celui dont on se sert actuellement.
MOUMOUNI
– Ne tire pas de conclusions hâtives, Sambou. Je parle d’une méthode qui ne requiert pas l’utilisation de pesticides.
SAMBOU
– Pas de pesticides coûteux? Je t’accorde maintenant toute mon attention.
MOUMOUNI
– Depuis des années, les agriculteurs de (
nom du village ou de la région) font des expériences et tentent de trouver une méthode moins coûteuse d’éloigner les insectes nuisibles. Il y a deux ans, ils ont essayé de planter différentes cultures entre les plants de maïs et de sorgho. Ils ont planté de l’herbe du Soudan, du napier, de l’herbe de mélasse et deux autres types de légumineuses – des plantes qui ressemblent à des haricots. L’une des légumineuses avait des feuilles argent et l’autre avait des feuilles vertes. Et cela a fonctionné!
SAMBOU
– On serait porté à croire qu’un plus grand nombre de plantes attirent un plus grand nombre d’insectes nuisibles.
MOUMOUNI
– Oui et non. Chaque variété de plantes joue un rôle particulier. L’herbe du Soudan et le napier attirent les insectes nuisibles, comme tu le dis. Mais c’est bien parce que cela les éloigne du maïs et du sorgho. L’herbe de mélasse et les deux légumineuses éloignent vraiment la mineuse et l’empêche de pondre des oeufs dans le maïs et le sorgho.
SAMBOU
– Tu parles comme un expert à la radio qui utilise des mots savants et des idées fantaisistes.
MOUMOUNI
– (
en riant) Je te promets que ces idées sont simples. En fait, ils appellent cette stratégie, » push-pull « . Certaines plantes éloignent les insectes des récoltes et les autres les attirent. De cette façon, le maïs et le sorgho restent en bonne santé.
SAMBOU
– (
encore plus impressionné) Quel avantage inespéré! Je commence à croire que c’est une sorte de solution miracle.
MOUMOUNI
– Pas un miracle, Sambou. Mais très efficace! Les plantes qui poussent entre le maïs et le sorgho peuvent aussi nourrir le bétail.
SAMBOU
– Tu m’apprends beaucoup, Moumouni.
MOUMOUNI
– C’est la raison pour laquelle on partage ces idées – tout le monde peut en tirer parti. (
pause) Le mois prochain, je vais à un marché dans la région. Tu devrais peut-être m’accompagner.
SAMBOU
– Pourquoi est-ce que je passerais des heures loin de mes champs pour aller au marché?
MOUMOUNI
– Ce n’est pas un marché ordinaire, Sambou. C’est une rencontre d’agriculteurs qui se réunissent deux fois par année pour parler de méthodes d’agriculture et de variétés de récoltes. Ils exposent aussi au marché des outils et ils donnent des conseils sur le marketing des récoltes. Le thème, le mois prochain : lutter contre les parasites.
SAMBOU
– Je vais peut-être essayer d’y aller. Mais je dois être fou de te laisser m’emmener loin de mon sarclage.
MOUMOUNI
– Je vais te dire quelque chose qui te convaincra peut-être que cela en vaut la peine. (
pause) Les agriculteurs qui ont utilisé ces méthodes l’an dernier ont eu un meilleur rendement.
SAMBOU
– (
riant très fort) Tu n’as pas changé, Moumouni. Même enfant, tu étais très convaincant. Et tu étais toujours à la tête du groupe lorsqu’on essayait de nouvelles idées.
OUVERTURE EN FONDU DE L’INDICATIF QUI JOUE PENDANT 5 SECONDES. FERMETURE EN FONDU.
ANIMATEUR
– Vous venez d’écouter (nom de l’émission). (Nom de l’interprète) jouait le rôle de Sambou et ______________ jouait le rôle de Moumouni. Comme l’illustre le récit, les agriculteurs créateurs peuvent trouver des solutions bon marché et écologiques aux problèmes des insectes nuisibles. Les échanges et les jours de marché sont d’excellents moyens de communiquer de l’information pour que d’autres agriculteurs tirent avantage de ces renseignements.
Acknowledgements
Collaboration : Christine Davet, Toronto, Canada.
Révision : Ann Waters-Bayer et Chesha Wettasinha, ETC Ecoculture, Pays-Bas.
Information sources
Ouedraogo, A. et H. Sawadogo. » Three models of extension by farmer innovators in Burkina Faso « , ILEIA Newsletter, 16(2):21-22. Tiré à part dans Honey Bee, juillet/septembre 2000.
Reij, Chris et Ann Waters-Bayer, éditeurs. Farmer Innovation in Africa: A Source of Inspiration for Agricultural Development, London, Earthscan Publications Ltd., 2001.
Uphoff, Norman, éditeur. Agroecological Innovations: Increasing Food Production with Participatory Development, London, Earthscan Publications Ltd., 2002.