Nouvelles des marchés de MEGA FM

Bonjour (bonsoir). Je m’appelle Grace Amito et je suis la réalisatrice et l’animatrice des émissions agricoles sur MEGA FM à Gulu, dans le nord de l’Ouganda. Aujourd’hui, je vais vous parler de notre émission sur les prix des marchés qui connaît beaucoup de succès. Restez à l’écoute.

Courte pause musicale

Nous voici de retour. Les mardis et les jeudis de 14h15 à 14h45, MEGA FM présente le Mega Market News. Cette émission diffuse les prix des marchés agricoles d’un certain nombre de districts de l’Ouganda. Elle a pour but principal d’indiquer à un agriculteur où il peut vendre ses produits frais à un prix raisonnablement équitable. Nous donnons aux agriculteurs un prix à jour, par exemple le prix de vente des haricots sur quatre marchés à Kampala, ainsi que sur plus d’une douzaine de marchés dans les principales villes de l’Ouganda.

Nous recueillons les prix du marché de différentes façons. Parfois, j’envoie des messages textes par téléphone. Par exemple, si je veux le prix du riz sur le marché Kisenyi à Kampala, je tape riz Kisenyi et j’envoie, et le prix sort instantanément. Même si cette méthode est bonne et peu coûteuse, elle demande beaucoup de temps parce que je dois envoyer un message texte pour chaque produit agricole qui m’intéresse. J’avais l’habitude d’obtenir ces prix sur l’Internet auprès d’un organisme appelé FOODNET, mais il ne fournit plus ces informations.

Pour les prix agricoles dans notre région de Gulu, j’appelle divers vendeurs de produits frais. Ils nous communiquent à la fois les prix de gros et les prix de détail pour les denrées.

Restez à l’écoute. Je vous reviens après une courte pause pour vous parler des avantages de l’émission sur les prix des marchés.

Courte pause musicale

Me revoilà. Je vais maintenant vous parler de quelques-uns des avantages et des points forts d’une émission sur les prix des marchés. Un avantage réside dans le fait qu’elle aide les agriculteurs à prendre des décisions appropriées sur le lieu de vente de leurs produits frais. Les agriculteurs peuvent écouter les prix du marché pour la plupart des districts au pays. Avec ces informations, ils peuvent décider, par exemple, de vendre leurs produits frais à Gulu ou à Lira, le district voisin. Un certain nombre d’agriculteurs louent des camions et transportent leurs produits frais vers le marché de leur choix. L’émission aide également à réguler le prix de la plupart des produits agricoles frais. Par exemple, la plupart des acheteurs de produits frais écoutent les nouvelles du marché avant de décider où se procurer des produits moins chers. Les négociants viennent aussi chaque jour à la station pour connaître le prix d’un produit en particulier. Cette information les aide à décider combien en acheter, de qui et à quel prix.

Parfois, le prix donné à la radio n’est pas le même que le prix sur le marché. Un certain nombre d’agriculteurs sont venus à notre bureau lorsque cela est arrivé. Nous pouvons quelquefois expliquer les différences de prix. Mais, lorsque la différence est trop grande, nous nous rendons au marché et nous demandons pourquoi le prix de vente est si élevé ou si bas. Ici, nous faisons office de pont entre les agriculteurs et les vendeurs sur le marché.

Dans l’émission de nouvelles sur les marchés, nous encourageons toujours les petits agriculteurs à se regrouper. Les groupes d’agriculteurs obtiennent un meilleur profit, ce qui leur permet de prendre de l’expansion très vite. Par exemple, il existe un groupe d’agriculteurs appelé Lubanga Lakica qui a reçu des prêts du Northern Uganda Social Action Fund. Ce groupe s’est constitué à la suite de notre émission de nouvelles sur les marchés.

En plus de fournir des informations sur les marchés, Mega Market News comporte également un volet éducatif qui aide les agriculteurs à utiliser plus efficacement les informations sur les marchés. Ils peuvent améliorer leur pouvoir de négociation de bien des façons. L’émission de nouvelles sur les marchés fournit des renseignements sur les avantages de la mise en marché collective et sur la façon d’obtenir de meilleurs prix en travaillant avec des négociants pour fournir de plus grandes quantités de produits frais de meilleure qualité. Restez à l’écoute. Je vous reviens après une courte pause.

Courte pause musicale

Me revoilà. Lorsque nous avons commencé à diffuser Mega Market News, l’émission a été reçue avec enthousiasme, surtout par les petits exploitants agricoles qui s’étaient fait rouler par les acheteurs de produits frais. Mais ces derniers n’étaient pas contents des prix du marché, parce qu’ils étaient beaucoup plus élevés que ceux qu’ils offraient aux agriculteurs dans les régions rurales. Par exemple, les acheteurs de produits frais offraient d’acheter un kilo de maïs à 120 shillings ougandais, même si le prix général du marché à Gulu était de 180 shillings et le prix au marché de Kisenyi à Kampala atteignait 210 shillings. Ceci a créé beaucoup de tension entre moi, à titre de réalisatrice de l’émission radiophonique, et les acheteurs de produits frais. Je me souviens d’un agriculteur qui avait apporté 10 sacs de maïs à un acheteur et qui insistait pour obtenir le prix du marché de 180 shillings. Après beaucoup de palabres et d’injures, l’agriculteur est venu me voir pour l’aider. Je l’ai mis en contact avec le coordonnateur de la production du district de Gulu, qui a par la suite trouvé un marché pour son maïs.

Pour résoudre ces genres de conflits, MEGA FM a organisé une formation pour certains acheteurs de produits frais et pour les agriculteurs. Les acheteurs de produits frais ont beaucoup critiqué la station de radio. Ils voulaient savoir où la station de radio obtenait les prix qu’elle diffusait à l’émission. Le coordonnateur de la production a été d’un grand secours en expliquant pourquoi il est si nécessaire d’avoir un prix standard pour les produits. Il a expliqué que, même si ce peut être un agriculteur qui se plaint aujourd’hui, la prochaine fois ce seront peut-être les acheteurs de produits frais qui se feront rouler. Il a incité toutes les parties à se rencontrer et à se regrouper pour avoir un plus grand pouvoir de négociation.

Je serai de retour dans un instant pour vous parler de quelques-uns des défis que je rencontre pour préparer le Mega Market News.

Courte pause musicale

Me revoilà pour la conclusion de notre émission. Le plus grand défi que j’ai à relever pour cette émission consiste à obtenir les prix locaux des marchés dans notre district et aux alentours. La plupart des négociants ne communiquent pas les prix exacts. Par exemple, un acheteur de produits frais m’a dit qu’il achète le riz non concassé à 900 shillings, ce qui est un très bon prix pour un agriculteur. Mais lorsque les agriculteurs se rendent à ses magasins, il leur donne un prix plus bas. Les agriculteurs n’ont donc plus confiance dans l’exactitude des prix communiqués par cette émission.

De même, lorsqu’ils n’arrivent pas à vendre leur récolte au prix que nous avons diffusé à la radio, beaucoup d’agriculteurs veulent que je les aide à trouver un marché. Ceci rend mon travail très difficile parce que la station MEGA FM est la seule qui diffuse les prix du marché dans notre région et elle compte environ deux millions d’auditeurs. Il y a beaucoup trop d’agriculteurs pour que je puisse les aider personnellement. Je me souviens d’un agriculteur n’ayant pas réussi à vendre ses haricots au prix qu’il voulait et qui a décidé de les décharger devant notre bureau, en me demandant de l’aider à entreposer les sacs et à lui trouver un marché.

En dehors des prix du marché, je recueille aussi des nouvelles des marchés du pays et parfois même de l’étranger. Je tire ces nouvelles des journaux, des bulletins de nouvelles locaux et en allant voir moi-même les agriculteurs.

Je voudrais conclure en disant qu’une émission sur les prix des marchés, même si elle présente ses défis, aide vraiment les agriculteurs et même les négociants au sein de votre auditoire. Les principaux avantages de l’émission résident dans le fait qu’elle aide les agriculteurs à mieux comprendre le milieu de la mise en marché et à éviter de se faire rouler. Merci et bonne journée (soirée).