Notes au radiodiffuseur
Remarque : Ce texte, ainsi que la 2ième Partie qui suit, fait partie d’une série où l’on insiste sur l’importance pour les agriculteurs de faire pousser et de conserver les variétés de cultures traditionnelles. Le premier texte se trouvait dans la Pochette 28.
Contenu : Ramassez et conservez vos propres semences de céréales et de légumes, au lieu de dépendre uniquement de semences achetées dans le commerce. Vous économiserez de l’argent, tout en préservant les variétés traditionnelles de cultures que les marchands de semences ne vendent pas. La première étape consiste à sélectionner les bonnes semences pendant que vos cultures sont dans les champs.
Texte
En prenant des semences de vos propres cultures, vous économisez de l’argent. Et, par la même occasion, vous sauvegardez les variétés de cultures traditionnelles qui poussent dans votre région.
Les agriculteurs ont toujours récupéré des semences provenant de leurs cultures pour les planter la saison suivante. Mais de nombreux agriculteurs achètent maintenant des semences chez les marchands de la ville, ou directement des compagnies spécialisées. Le problème c’est que ,souvent, les compagnies qui commercialisent les semences ne vendent pas les variétés traditionnelles de cultures qui sont bien adaptées à votre climat local, aux insectes et aux maladies. Ces variétés traditionnelles peuvent pousser uniquement dans votre région. Alors, même si vous achetez de nouvelles semences pour essayer, c’est aussi une bonne idée de récupérer et de planter des semences provenant de cultures traditionnelles. Et pour les agriculteurs, le meilleur moyen pour s’assurer que les variétés traditionnelles vont survivre, c’est de recueillir les graines et de les mettre de côté eux-mêmes.
Les semences coûtent cher. Et si vous mettez de côté vos propres semences, vous dépenserez peu, ou pas du tout. Si vous dépendez des semences vendues dans le commerce, vous pouvez courir le risque de ne pas pouvoir planter s’il y a une pénurie de semences et que la compagnie n’a pas les semences dont vous avez besoin.
En plus, si vous avez vos propres semences, vous les aurez sous la main, prêtes à être plantées au meilleur moment, par exemple tout de suite après une bonne pluie, et ce ne sera pas nécessaire d’aller en ville, d’abord.
Vous pouvez mettre de côté les variétés traditionnelles de semences d’une année à l’autre. Mais beaucoup de semences commerciales sont hybrides. Et vous ne pouvez pas récupérer
les semences d’espèces hybrides pour les utiliser la saison suivante parce qu’elles ne vont pas pousser aussi bien que les plantes originales.
Décidez quelles graines vous allez mettre de côté alors qu’elles sont encore dans les champs. Ainsi, vous pourrez voir non seulement les graines mais aussi la plante d’où elles proviennent. Vous voulez des graines saines, alors ne prenez pas les graines qui ont une forme anormale, très petites, ou abimées.
Vous voulez aussi la diversité et les qualités particulières. Plus vous aurez de la diversité dans votre champ, c’est à dire plus les plantes ont des qualités différentes, plus votre culture est à l’abri. La diversité rend les cultures moins vulnérables aux maladies, aux insectes nuisibles, et aux conditions climatiques inhabituelles. Vous risquez beaucoup plus d’avoir une mauvaise récolte si toutes les plantes d’une même culture se ressemblent trop. Les semences que vous trouvez dans le commerce n’offrent pas autant de diversité que celles que vous ramasserez vous-même.
Elles produisent des plantes qui se ressemblent beaucoup trop.
Résultat : elles seront plus exposées aux maladies, aux insectes nuisibles, ou au mauvaises conditions climatiques. Voilà une bonne raison supplémentaire de mettre de côté vos propres semences au lieu de les acheter.
Pour être sûr que vous obtiendrez à la fois la diversité et les qualités particulières dans les graines que vous ramassez, vous devrez les sélectionner de trois manières différentes :
Premièrement, recherchez les graines de plantes qui possèdent des caractéristiques particulières que vous appréciez. Par exemple, vous pouvez récupérer les graines des plantes qui sont restées petites, parce qu’elles auront besoin de moins d’eau pour pousser. Ou encore, vous pouvez choisir des plantes pourvues de plusieurs têtes à graines, ou des plantes dont les tiges ou les bouts à graines sont gros. Vous pouvez aussi rechercher des plantes qui ont moins souffert que les autres des ravages des insectes. Les semences provenant de telles plantes ont plus de chances de produire des plantes qui garderont ces qualités particulières.
Deuxièmement, choisissez les graines des plantes qui sont différentes les unes des autres. Prenez les graines sur des plantes de couleurs et de tailles différentes, ou avec des feuilles de formes différentes.
Enfin, choisissez des graines à différents endroits du champ, sur des plantes différentes. Prenez les graines qui vous tombent sous la main, au hasard.
En prenant des graines sur des plantes ayant les qualités particulières que vous appréciez, vous améliorez vos cultures d’une année à l’autre. Et le fait de choisir des graines qui sont légerement différentes des autres, dans le champ, apporte la diversité dont la culture a besoin pour réussir.
Les différences entre les plantes ne sont pas toujours apparentes quand vous les regardez. Par exemple, vous ne saurez peut-être pas en regardant une plante qu’elle résiste à la sécheresse.
Vous ne vous en apercevrez qu’après une année sèche, parce que la plante aura survécu, et non pas les autres. La diversité qui aide les plantes à résister aux insectes nuisibles et aux maladies, ou à s’adapter aux changements climatiques, est contenue dans la graine elle-même. C’est pourquoi il faut ramasser des graines au hasard. Ainsi vous êtes sûr d’obtenir un bon mélange de différentes qualités, y compris celles que vous ne pouvez pas voir.
Selectionner et ramasser les bonnes graines de vos cultures est la première étape quand vous voulez sauver des semences, mais ce n’est que la moitié du travail. Une fois que vous avez les graines, il faudra les entreposer comme il faut pour qu’elles survivent jusqu’à la prochaine saison.
Acknowledgements
Ce topo a été écrit par Harvey Harman qui est participant au réseau. Harvey a travaillé dans le développement communautaire en Afrique du Sud pendant plusieures années. Il travaille actuellement en Caroline du Nord, aux Etats Unis.