Notes au radiodiffuseur
Le VIH/sida n’est pas seulement un phénomène de santé. La maladie affaiblit ou entraîne la mort d’adultes à la fleur de l’âge au moment où ils donnent le meilleur rendement au travail. Le VIH/sida a donc un effet négatif important sur l’agriculture et sur la sécurité alimentaire dans les régions rurales. Les agriculteurs ont besoin de renseignements sur des façons pratiques d’aborder l’agriculture pour utiliser au maximum les ressources à leur disposition. Au cours d’émissions de radio, vous pouvez encourager les agriculteurs à planter des récoltes et à utiliser des méthodes de culture qui assureront la sécurité alimentaire aux moments difficiles.
Le récit suivant traite de deux soeurs qui utilisent différents systèmes d’exploitation agricole et qui obtiennent des résultats tout à fait différents. Le récit met l’accent sur l’importance, pour certains agriculteurs, de cultiver des récoltes de » survie » ou des récoltes » qui favorisent la sécurité « . Les récoltes de survie sont des récoltes qui fournissent de la nourriture aux heures difficiles. Une récolte de survie comporte généralement une ou plusieurs des caractéristiques suivantes.
Une récolte de survie :
fournit de la nourriture même quand on ne l’entretient pas régulièrement
peut être entreposée longtemps
comporte différents éléments qui peuvent être récoltés et/ou qui ont des usages variés
survit quand les autres récoltes sont mauvaises
demande relativement peu de travail.
Dans le récit suivant, un des personnages cultivent le café, culture de rente. Si nécessaire, veuillez substituer la culture du café par une culture de rente (coton, thé, etc.) de votre région.
Pour faire référence au VIH/sida, nous utilisons l’expression » maladie chronique « . Veuillez utiliser l’expression que vos auditeurs connaissent bien et celle qui leur convient.
Texte
OUVERTURE EN FONDU DE LA MUSIQUE ET FONDU SOUTENU PENDANT QUE PARLE LE NARRATEUR
Narrateur – Il est surprenant de constater la différence qui existe entre deux soeurs. Deux personnes qui ont grandi dans le même pays, dans le même village et au sein de la même famille. L’émission, aujourd’hui, montre comment les choix que fait un agriculteur peuvent favoriser la survie ou faire le désespoir.
FERMETURE EN FONDU
Narrateur – Les deux soeurs en vedette dans ce récit sont agricultrices. Mais vous constaterez que leur façon d’aborder l’agriculture – et les cultures qu’elles récoltent – différencient les deux soeurs.
L’une des soeurs, Suad, est prudente. Elle a toujours cultivé dans sa terre des récoltes » qui favorisent la sécurité « . Selon Suad, cultiver des récoltes qui favorisent la sécurité équivaut à avoir de l’argent en banque. Grâce à ces cultures, sa famille peut toujours manger même aux heures difficiles. Par exemple, des années auparavant, Suad a remplacé une grande partie de sa culture de café par du manioc, des ignames et des patates douces. Au début, Suad a dû se donner beaucoup de mal pour creuser les billons, mais quand les ignames et les patates douces eurent commencé à pousser, elle n’avait pas à leur consacrer trop de temps. Elle a aussi planté des arbres fruitiers et des légumes sauvages dans son jardin potager. Elle n’avait plus à acheter la relish dans les magasins. Elle utilisait les feuilles de légumes sauvages pour faire la relish qu’elle servait avec le manioc.
La soeur de Suad, Salma, exploitait aussi une terre fertile. Mais elle avait fait d’autres choix. Elle cultivait le café mais presque rien d’autre. Elle était convaincue qu’elle pouvait faire beaucoup d’argent grâce à sa récolte de café. Elle n’attachait aucune importance aux plantes racines ou aux arbres fruitiers.
PAUSE MUSICALE (5 secondes)
Narrateur – Les deux soeurs travaillaient dur et elles remportaient du succès. Mais elles vivaient à une époque difficile. Un grand nombre de personnes qui vivaient dans leur pays et dans leur village, mourraient d’une maladie chronique. Un jour, la maladie a frappé un membre de leur famille. Leur frère, Jimmy, mourut à la suite d’une longue maladie. Suad et Salma ont pris le deuil.
La période de deuil fut un moment difficile. Les deux soeurs dépensèrent pour payer les frais funéraires et pour acheter de la nourriture aux membres de leurs familles. Mais entre les deux soeurs, Salma, qui ne cultivait que du café, fut celle qui connut les plus grandes épreuves. Elle n’avait pas d’autres récoltes en réserve. Parce qu’elle avait payé les frais funéraires, elle n’avait plus d’argent pour acheter l’engrais dont elle avait besoin pour cultiver le café. Les récoltes se ressentaient du manque d’engrais. Encore pire, elle n’avait pas assez d’argent pour acheter la nourriture dont sa famille avait besoin. Elle ne réussissait à nourrir sa famille qu’une fois par jour.
Mais la vie de Suad, l’autre soeur, resta la même. Elle avait de la nourriture entreposée dans le sol – ignames et manioc. C’est pourquoi sa famille mangeait deux ou trois repas par jour. Elle utilisait les feuilles de légumes sauvages pour faire la relish qu’elle servait pour accompagner le manioc. Elle récoltait des plantes racines, des fruits et des légumes-feuilles, petit à petit, selon ses besoins.
MUSIQUE – FONDU SOUTENU PENDANT QUE PARLE LE NARRATEUR
Narrateur – Suad avait planté des cultures qui fournissaient de la nourriture à sa famille, même pendant une situation critique. Certaines cultures restaient entreposer dans le sol jusqu’à ce qu’elle ait besoin de les utiliser. Suad pouvait nourrir sa famille et servir des repas sains même pendant une situation critique.
Suad a planté des cultures qui :
fournissent de la nourriture, même lorsqu’elle n’a pas le temps de les entretenir
peuvent être entreposées longtemps dans le sol
ont des usages multiples
survivent quand d’autres récoltes sont mauvaises et
demandent relativement peu de travail.
-FIN-
Acknowledgements
- Collaboration : Jennifer Pittet, Thornbury, Ontario, Canada
- Révision : Gladys Mutangadura, agent, Affaires économiques, UNECA-bureau Afrique australe, Zambie
Information sources
- Mutangadura, Gladys. A review of household and community responses to the HIV/AIDS epidemic in the rural areas of sub-Saharan Africa, UNAIDS, juin 1999
- Sharland, R.W. » Introducing new crops in a conflict situation: Gender roles and innovation « , Leisa Magazine, volume 17, numéro 1, avril 2001
Autre source
- Gari, J. Agro-biodiversity, food security and HIV/AIDS mitigation in Sub-Saharan Africa, FAO, Rome, 2002