Notes au radiodiffuseur
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Pendant une situation critique, les médias ne répondent malheureusement pas toujours aux besoins des réfugiés, hommes et femmes. Ils cherchent plutôt à fournir de l’information aux journalistes étrangers sur les activités des organisations humanitaires. Les réfugiés ont besoin de renseignements qui peuvent les aider à jouer un plus grand rôle pendant les activités de secours.
Avant de diffuser de l’information aux réfugiés de votre région, renseignez-vous. Qui sont-ils? Où sont-ils? Vivent-ils dans des camps officiels ou non, à long terme ou à court terme? À quels problèmes, y compris les épidémies régionales, doivent-ils faire face? À l’aide de ces connaissances, vous pouvez fournir des renseignements importants que d’autres médias n’offrent pas.
Les messages radiophoniques qui suivent aident à amorcer les discussions sur les problèmes de santé physique et mentale auxquels les réfugiés de votre région font face. Vous pouvez utiliser ces messages sous forme de jeu de rôle. Vous êtes un visiteur (ou peut-être un résident) marchant dans le camp. Au cours de votre promenade, vous entendez par hasard différentes conversations.
Les messages sont accompagnés d’effets sonores mais vous n’aurez besoin que d’un tambour, de deux verres et de musique entraînante pour les produire. Les renseignements contenus dans l’introduction de chaque scène visent à servir uniquement de guides. Selon que vous diffusiez les messages le même jour, pendant plusieurs jours ou plusieurs semaines, vous pouvez inclure d’autres renseignements – présentation du sujet, mise en scène, sommaire d’une partie de l’information.
Texte
1re partie : Trousses d’accouchement propre
Animateur
– Les gens qui vivent dans les camps de réfugiés ont des préoccupations particulières en matière de santé. Surpeuplement, installations sanitaires médiocres ainsi que pénurie de médicaments et de nourriture peuvent transformer de simples problèmes en problèmes plus graves. Les maladies telles que le choléra ainsi que le VIH/sida se développent. Autres préoccupations sérieuses : problèmes de santé mentale et de stabilité émotive tels qu’alcoolisme, dépression et violence. Un grand nombre de réfugiés éprouvent peur, colère et sentiment de culpabilité. Ils peuvent être angoissés en pensant aux membres de leur famille qui sont dans leurs villages d’origine et en contemplant leur avenir.
Au cours des (prochains jours/prochaines émissions), nous entendrons parler des préoccupations en matière de santé des gens qui vivent dans les camps de réfugiés. L’émission d’aujourd’hui porte sur les besoins des femmes qui accouchent dans les camps. Les conditions dans les camps rendent l’accouchement plus risqué qu’un accouchement à la maison. Les futures mamans et les accoucheuses doivent se préparer pour s’assurer que la mère et le bébé sont tous les deux en bonne santé. Martha participe aujourd’hui à l’émission. Martha est une sage-femme qui forme les accoucheuses. Bonjour, Martha.
Animateur
– Alors dites-nous, que doit-on faire avant l’arrivée du bébé?
Martha
– Pendant l’accouchement, la plupart des femmes veulent l’aide d’un membre de leur famille ou d’une amie, mais il est aussi important qu’au moins une accoucheuse soit présente. L’accouchement sera réussi si tout est propre et si le cordon du bébé est bien attaché. Mais s’il survient des problèmes et que personne n’est sur place pour les aider, la mère et le bébé peuvent avoir des ennuis. Ici dans le camp de réfugiés, il n’y a toujours assez de sages-femmes pour répondre aux situations d’urgence. C’est pourquoi il est important de prendre des dispositions pour qu’une accoucheuse soit présente.
Animateur
– Voilà une bonne idée. Y a-t-il autre chose que l’on peut faire pour se préparer à la naissance?
Martha
– Je dis à toutes mes mamans la même chose : » un endroit propre et des mains propres « . Plus les choses sont propres, mieux c’est pour la mère et le bébé. C’est pourquoi vous avez besoin d’une » trousse d’accouchement propre « . Si vous ne pouvez pas en obtenir une de la clinique, vous pouvez en préparer une vous-même.
Animateur
– Que contient une » trousse d’accouchement propre « ?
Martha
– Vous aurez besoin d’une alèse en plastique propre pour y étendre la mère pendant qu’elle est en train d’accoucher et un pain de savon pour se laver. Vous aurez aussi besoin d’une lame de rasoir neuve ou stérile pour couper le cordon ombilical ainsi qu’un long bout de ficelle pour attacher le cordon après la naissance.
Martha
– Oui, absolument! Il est important d’avoir beaucoup d’eau propre. Si vous n’êtes pas certaine que l’eau est propre, la meilleure chose à faire c’est de faire bouillir plusieurs litres d’eau à l’avance et de conserver l’eau bouillie dans un récipient fermé. De plus, mettez de côté quelques morceaux de tissu propres. Comme je l’ai dit : » un endroit propre et des mains propres « , voilà ce qui facilite la tâche à la mère et au bébé.
Animateur
– Eh bien! Je suis certain que vous avez donné aux futures mamans matière à réfléchir. Merci, Martha , d’avoir participé à l’émission d’aujourd’hui.
Martha
– Merci. Ce fut un plaisir d’être ici. MUSIQUE POUR LA FIN DE L’ÉMISSION.
2e partie – Sécurité et stockage de l’eau
Narrateur
– Bienvenue à notre série portant sur les préoccupations en matière de santé des personnes qui vivent dans les camps de réfugiés. Comme nous en avons parlé au cours de notre émission (hier/la semaine dernière), le surpeuplement, les installations sanitaires médiocres ainsi que la pénurie de médicaments et de nourriture peuvent transformer de simples problèmes en problèmes plus graves. Les maladies se développent. Les problèmes de santé mentale et de stabilité émotive constituent de sérieuses inquiétudes.
Aujourd’hui nous allons parler de méthodes pour conserver l’eau propre pour permettre aux gens de se servir de l’eau pour boire et pour se laver. Voilà un défi à relever dans les camps de réfugiés. Un défi très important. Les maladies telles que le choléra et la diarrhée sont transmises d’une personne à une autre dans l’eau sale. Les bactéries qui causent les maladies sont infimes et vous ne pouvez pas savoir en l’examinant si l’eau est mauvaise. L’eau qui a parfois l’air propre peut être nocive pour la santé.
La meilleure façon de vous assurer que l’eau est potable, c’est de la faire bouillir. Après l’avoir fait bouillir pendant plusieurs minutes, refroidissez l’eau et conservez-la dans un pot en plastique scellé ou dans des récipients fermés. Ne laissez jamais l’eau potable dans un seau ou dans un récipient ouvert parce que des saletés pourraient y tomber.
Une fois que vous avez de l’eau potable, gardez-la dans des récipients ou des pots propres que vous fermerez hermétiquement. Et n’oubliez pas de toujours utiliser la même tasse chaque fois que vous écopez l’eau. Trop de mains dans l’eau, voilà un bon moyen de contaminer l’eau!
PAUSE MUSICALE.
3e partie – Un enfant malade
Animateur
– Au cours de nos deux dernières émissions, nous avons parlé de deux préoccupations en matière de santé des personnes qui vivent dans les camps de réfugiés – conditions sûres pour les mères qui accouchent dans les camps et l’importance de l’eau potable. L’histoire diffusée au cours de l’émission d’aujourd’hui témoigne de l’importance pour les enfants d’absorber assez de liquides. La déshydratation peut causer de graves problèmes de santé, particulièrement chez les nouveau-nés et les jeunes enfants.
PAUSE MUSICALE.
Narrateur
– Après avoir voyagé pendant des jours, Esther et ses deux enfants arrivent au camp de réfugiés tard un après-midi. L’aîné s’endort immédiatement dans un coin du refuge, mais le bébé n’arrête pas de pleurer. L’enfant pleure toute la nuit jusqu’au matin. Au cours de la matinée, la nouvelle voisine d’Esther, Mary, vient demander si elle peut aider.
Esther
– Oh, Mary! La petite n’arrête pas de pleurer. Je crois qu’elle est simplement fatiguée, mais je m’inquiète à son sujet. Mary – A-t-elle mangé? Elle ne boit peut-être pas assez et elle s’est déshydratée.
Esther
– Elle a peu mangé. J’ai peur de ne pas avoir assez de lait pour elle.
Mary
– Pour savoir si un bébé s’est déshydraté, pincez doucement la peau du bébé entre les doigts. Si la peau semble sèche et qu’elle retombe en place très lentement, c’est que le bébé s’est déshydraté. Regardez, comme cela. (pause) Oui, Esther, votre bébé s’est déshydraté. Nous devons surveiller les petits ici. Lorsque nous sommes arrivés mon petit garçon avait le même problème. A-t-elle la diarrhée?
Esther
– Pas trop. Mais ses selles sont liquides.
Mary
– Avoir la diarrhée à la maison, cela n’a rien de nouveau, mais croyez-moi, si vous ne vous occupez pas de ce problème ici dans le camp, vos enfants pourront s’affaiblir en un rien de temps. Ou ils pourront être atteints d’une maladie plus grave qui fait rage dans le camp telle que le choléra.
Esther
– Je ne savais pas que c’était si grave.
Mary
– Votre bébé a probablement besoin de la boisson composée de sucre et de sel – vous en avez peut-être entendu parler, elle s’appelle sels de réhydratation à administrer par voie buccale. La travailleuse de la santé régionale connaîtra ces sels. Et vous devriez continuer à allaiter.
Esther
– Savez-vous où je peux trouver un médecin pour m’assurer que la petite se porte bien?
Mary
– Bien sûr! Je vais appeler ma fille pour qu’elle s’occupe de votre garçon et je vous accompagnerai.
Esther
– Vous êtes très gentille, Mary.
Mary
– Nous devons tous aider quand nous le pouvons.
4e partie : Santé mentale des hommes
Animateur
– Au cours de nos dernières émissions, nous avons parlé des besoins en matière de santé des femmes et des enfants qui vivent dans les camps de réfugiés – conditions sûres pour les mères qui accouchent dans les camps, importance de l’eau potable et lutte contre la déshydratation des jeunes enfants.
Mais les hommes font aussi face à de nouvelles épreuves. N’ayant pas à se rendre à leur travail et n’ayant pas de travail à accomplir, il est très difficile pour les hommes de s’adapter à la vie dans un camp de réfugiés. Ils ont parfois l’impression qu’ils n’ont plus de rôles à jouer au sein de la famille ce qui peut entraîner l’anxiété.
Aujourd’hui nous allons écouter la conversation entre deux amis, Salim et Nazim. Il y a un an, Salim, accompagné de son épouse et de ses deux filles, est arrivé au camp. Son ami, Nazim, vit dans le camp depuis encore plus longtemps. Salim et Nazim se rencontrent chaque après-midi pour boire et parler.
PAUSE MUSICALE.
Nazim
– Ah! La première bière de la journée est tellement bonne! Santé!
EFFETS SONORES : tintement de verres.
Salim
– Je lèverai mon verre, mais il n’y a rien à célébrer.
Nazim
– Qu’est-ce qui ne va pas, mon ami?
Salim
– Ce matin, mon épouse m’a chassé de la maison à l’aide d’un balai.
Nazim
– (riant) Oh non! Qu’as-tu fait?
Salim
– Elle dit que je suis paresseux.
Nazim
– Toi? Jamais! Que veut-elle que tu fasses?
Salim
– Je ne sais pas. Elle dit: » Regarde tout ce que je fais. Tu dois te tenir occupé « .
Nazim
– Mais… que peux-tu faire ici dans le camp?
Salim
– Précisément! Il n’y a pas d’emplois ici, pas de travail à faire. Nous sommes ici depuis un an. Que puis-je faire?
Nazim
– Ton épouse ne se rend-elle pas compte que c’est difficile pour toi?
Salim
– Elle dit que je ne suis pas vaillant (au serveur) Une autre bière, s’il vous plaît et une pour mon ami également.
Salim
– Elle s’occupe des enfants et de la maison. Mais, quelles responsabilités ai-je?
Nazim
– Cela peut être déprimant, crois-moi.
Salim
– Oui. Il y a des jours où la seule chose qui me rend heureux c’est de venir ici, de parler avec toi et de boire quelques bières. Qui a-t-il de mal à cela? Cela m’aide à oublier tous les troubles dont j’ai été témoin.
Nazim
– Trinquons, mon ami. (tintement de verres)
Salim
– (doucement) Je ne lui dis pas mais je fais des cauchemars et je rêve de ce qui est arrivé à notre maison. Je suis inquiet en ce qui concerne l’avenir de ma famille. Je ne sais pas ce que je peux faire pour nous.
Nazim
– Je fais aussi des cauchemars. Prendre une bière ou deux, c’est parfois la seule chose qui peut me les faire oublier. Alors que vas-tu faire au sujet de ton épouse?
Salim
– Que puis-je faire? C’est maintenant notre façon de vivre.
Nazim
– Tu pourrais peut-être lui parler de tes soucis. Peut-être qu’elle comprendra.
Salim
– Peut-être. Je peux essayer. En autant qu’elle me promet de garder son balai dans un coin.
PAUSE MUSICALE.
Animateur
– Salim n’est pas seul. Tristesse et colère, ennui et sentiment de culpabilité, voilà des sentiments que les hommes éprouvent fréquemment dans les camps de réfugiés. Tout le monde les ressent à un moment ou un autre. Essayez de comprendre pourquoi vous éprouvez ces sentiments et parlez-en à quelqu’un. Vous ne pouvez pas noyer vos soucis dans l’alcool.
5e partie – Lutte contre le VIH/sida
Remarque : Lorsque vous traduisez les slogans qui accompagnent le tambour d’Auntie Nokie, tentez de les faire rimer.
Animateur
– Récemment, nos émissions ont mis l’accent sur les besoins en matière de santé des gens qui vivent dans les camps de réfugiés. Nous avons appris l’importance d’utiliser de l’eau propre et de s’assurer que les enfants ne se sont pas déshydratés. Nous avons aussi parlé de certains problèmes auxquels les hommes qui vivent dans les camps font face. Aujourd’hui nous allons parler du VIH/sida. Vivre à l’étroit en compagnie d’étrangers et en compagnie d’un grand nombre de personnes qui n’ont pas d’époux ou d’épouses ou de parents entraîne fréquemment des comportements qui accroissent le risque de contracter le VIH/sida. Et le VIH/sida est un problème de santé très grave… (interrompu par le bruit du tambour)
Auntie Nokie
– (au son du battement du tambour) Utilisez un moyen de protection pour combattre l’infection! Utilisez un moyen de protection pour combattre l’infection!
Animateur
– Je suis désolé mais vous ne pouvez pas entrer ici de cette manière! Qui êtes-vous?
Auntie Nokie
– Je m’appelle Auntie Nokie! Et la lutte contre le sida, c’est ma vie!
Animateur
– (perplexe) Qu’avez-vous autour du cou?
Auntie Nokie
– Un collier de préservatifs! Cela vous plaît?
Animateur
– (pensif) Je n’aurai jamais cru que les préservatifs pouvaient faire un beau collier, mais c’est pas mal.
Auntie Nokie
– Allez, prenez-en un. (au son du battement du tambour) » Soyez sage! Évitez une surprise, voilà le message! »
Animateur
– Euh! Merci. Alors que faites-vous ici, Auntie Nokie.
Auntie Nokie
– J’aimerais chanter une chanson aux jeunes hommes qui ne veulent pas se servir de préservatifs parce qu’ils croient qu’ils ne contracteront jamais le sida… (au son du battement du tambour) » Vous vouliez être macho pour la nuit. Et maintenant vous devez lutter contre une maladie! Que pensiez-vous? Où aviez-vous la tête? Le reste de votre vie, douleurs et soucis! »
Animateur
– (sérieux) Oui, comme j’allais le dire quand vous êtes entrée… on ne peut pas guérir le sida.
Auntie Nokie
– Et vous ne savez pas qui est atteint! Vous pourriez l’être vous-même! Beaucoup de personnes atteintes du VIH ont l’air en bonne santé pendant un grand nombre d’années. Et sans préservatifs, ils communiquent le virus à d’autres. (au son du battement du tambour) » Alors soyez un homme! Couvrez vos formes! »
Animateur
– Et Auntie Nokie, vous devriez aussi leur dire que s’ils utilisent des préservatifs, ils protégeront toute la communauté contre la propagation du sida.
Auntie Nokie
– Vous l’avez dit! Voilà d’autres préservatifs! Chantons ensemble!
Animateur
– D’accord. (s’éclaircissant la voix)
Animateur et Auntie Nokie
– (au son du battement du tambour) Utilisez un moyen de protection pour prévenir l’infection! Utilisez un moyen de protection pour prévenir l’infection!… (répétez et fermez en fondu)
-FIN-
Acknowledgements
Collaboration : Quade Hermann, Toronto, Canada.
Révision : Dawn Chatty, chargée de cours, Forced Migration, Refugee Studies Centre, University of Oxford, Royaume-Uni.
Information sources
Reproductive Health in Refugee Situations: an inter-agency field manual. Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), 1999.
» Children’s Health in Emergencies: a practical approach « . Child Health Dialogue, octobre-décembre 1999.
» Mental Health Dimension « . UN Chronicle, volume 39, numéro 1, mai 2002. Refugee Health: an approach to emergency situations. Médecins Sans Frontières, 1997.