Texte
PERSONNAGES :
Fuseina : Cultivatrice de maïs de 27 ans à Adensukurom. Elle est très franche et décidée à aider son peuple à résoudre ses problèmes d’agriculture.
Nadia : Femme de 60 ans très respectée par les habitants d’Adensukurom.
Musah : Homme de 30 ans très égocentrique. Il apprend plus tard à travailler avec les autres.
Maanan : Grande productrice de maïs de 45 ans qui a réussi dans la ville voisine de Mayera. Elle conseille les experts d’Adensukurom lorsqu’ils sollicitent son conseil.
Narrateur : Conteur
Habitants : Takyi, Nii, Mabel
Zali : Fonctionnaire du ministère de l’Alimentation et de l’Agriculture
ÉPISODE 1
DÉCOR :
SOUS UN GRAND ARBRE DE NEEM AU CENTRE D’ADENSUKUROM.
PERSONNAGES :
NARRATEUR, MABEL, FUSEINA, NADIA, MUSAH, NII, TAKYI
EFFETS SONORES :
GAZOUILLIS D’OISEAUX, BRUISSEMENT DE FEUILLES SÈCHES
NARRATEUR :
Les habitants d’Adensukurom sont réunis pour discuter de leurs problèmes et trouver des solutions. Beaucoup d’agriculteurs de cette communauté sont venus de différents endroits à la recherche d’un bon climat. Ils se sont installés à Adensukurom en raison du temps pluvieux, mais ce changement d’environnement présente de nouveaux défis et ils ont du mal à s’adapter à leur nouveau milieu. Ils sont également conscients que le climat général a changé et que les pluies ne sont plus aussi prévisibles qu’avant. Ils ont perdu la majeure partie de leurs récoltes et la communauté est en proie à la faim et à la famine. En réponse, certains agriculteurs sont devenus très égoïstes et refusent de travailler ensemble.
Fuseina est une jeune agricultrice travailleuse qui est déterminée à apporter des changements au sein de sa communauté. Elle convoque tous les agriculteurs pour une réunion.
EFFETS SONORES :
GAZOUILLIS D’OISEAUX
MABEL :
(FONDU DE VOIX) Quant à moi, je ne vois pas pourquoi je devrais attendre et vendre mon maïs avec un d’entre vous. En tant que veuve, qui m’aide à prendre soin de mes enfants?
EFFETS SONORES :
MURMURES DANS L’ASSEMBLÉE
FUSEINA :
Bonjour à tous! Silence s’il vous plaît! Je comprends votre douleur, Mabel, mais nous sommes ici pour trouver des solutions à nos problèmes, pas pour montrer du doigt ou accuser qui que ce soit. Je sais que cette saison a été difficile et que nous avons tous eu du mal à subvenir aux besoins de nos familles. Mais quelle a été la cause de toutes ces pertes?
NADIA :
C’est la pluie. Il n’a pas cessé de pleuvoir et tout le maïs que nous avons récolté a été mouillé.
FUSEINA : Alors, comment pouvons-nous résoudre ce problème?
NII :
Quant à moi, je suis déçu par Musah. Nous avons tous décidé de vendre notre maïs à une organisation, mais il a emmené le sien à l’insu de tout le monde!
MUSAH
: Tais-toi! Qui vous garantit que cette organisation achètera mon maïs à un bon prix? Donc, si je pense que mon maïs ne respectera pas ses normes, ne puis-je le vendre à ceux qui l’achèteront? En plus, je ne suis pas le seul à avoir fait ça!
NII :
Mais c’est toi qui as commencé! Et vous savez très bien comment les gens sur le marché négligent nos efforts et achètent notre maïs à leurs propres prix. Si nous ne sommes pas ensemble, comment allons-nous résoudre ce problème? Si nous continuons tous à vendre notre maïs à des acheteurs qui ne respectent pas notre travail et nos efforts, comment allons-nous réaliser des bénéfices?
FUSEINA :
Nii, Musah, je n’ai pas convoqué cette réunion pour que vous commenciez à vous battre. Je ne tolérerai aucune perturbation de votre part. Nous devons réfléchir ensemble pour faire des progrès, pas nous battre et nous accuser les uns les autres!
MUSAH :
Eh bien, je ne vais pas m’asseoir ici et écouter toutes ces bêtises! Savez-vous ce que les pluies ont fait sur le peu maïs que j’ai récolté?
FUSEINA :
Avez-vous pensé au fait que votre problème est peut-être dû que vous avez décidé de travailler seul? Si nous travaillons en équipe, nous pouvons apprendre des erreurs et des succès de chacun. Musah, ce n’est pas le moment de lécher vos blessures, mais vous devez plutôt les nettoyer et les frotter avec un peu d’humeur. C’est comme ça que les blessures guérissent. Si votre maïs s’est gâté, avez-vous réfléchi à ce que vous avez mal fait?
MUSAH :
(À VOIX HAUTE) Oh, alors tu m’as appelé ici pour m’apprendre à soigner mes blessures! Femme, que sais-tu de l’agriculture que je ne connais pas déjà? Mon Dieu, comment suis-je arrivé ici? Quelle impudence, je pars!
MABEL :
Je ne reste pas non plus!
FUSEINA :
Musah? Takyi, Mabel, revenez s’il vous plaît!
NII :
La séance est levée. Retournons dans nos fermes!
FUSEINA :
Mais nous n’avons pas fini!
NII :
Femme, personne n’a le temps pour ça. La prochaine fois que vous convoquerez une réunion de ce type, assurez-vous d’avoir une solution. Ne venez pas nous poser des questions.
NADIA :
Chuuut. Assieds-toi, Fuseina. Laisse-les partir. Je sais que tu es une femme impitoyable, mais tu dois apprendre à être patiente avec les gens. Les choses vont aller mieux, laisse-les partir.
FUSEINA :
Quand finira tout cet égoïsme? Pourquoi ne pouvons-nous pas trouver une solution à notre situation ensemble? Il y a tellement de choses en jeu en ce moment. Depuis que nous avons déménagé dans cette région, l’agriculture est devenue très difficile pour nous tous. Même s’il pleut plus dans ces localités que chez nous, les pluies sont devenues imprévisibles et gâchent toute notre récolte.
NADIA :
Exactement. C’est pourquoi nous devons trouver un moyen de résoudre ce problème. Peut-être que si nous le faisons, le reste suivra.
Demain, allons dans la ville voisine de Mayera pour voir la meilleure cultivatrice de maïs de l’année! Elle s’appelle Maanan. Avec son aide, nous pourrons peut-être trouver des solutions à ce problème de pertes après -récolte.
FUSEINA :
Hum, je n’aime pas ça. Mais d’accord, je vais essayer.
ÉPISODE 2
DÉCOR :
CONCESSION DE FUSEINA
PERSONNAGES:
MUSAH, FUSEINA, NADIA, MAANAN, ZALI
MUSAH :
Aha, où est-elle? Fuseina! Fuseina! Aha, toi! Pourquoi me pousses-tu- toujours à la colère?
FUSEINA :
Ah, j’ai fait quoi, Musah?
MUSAH :
Tu me demandes ce que tu as fait? Femme, je ferme les yeux. Avant que j’ouvre les yeux, tu vas sortir ton maïs récolté de l’entrepôt! Comment oses-tu! Tu as même pris l’espace réservé pour moi.
FUSEINA :
J’ai pris l’espace que tu as laissé là. Après tout, tu n’as pas besoin de cet espace avant la saison prochaine.
MUSAH :
Oh, alors toi aussi tu as la bouche… (FUSEINA ÉMET UN BRUIT EFFRAYANT PENDANT QU’IL GRATTE LE COUTELAS SUR LE SOL DE SORTE QUE CELA FAIT UN BRUIT PERÇANT.)
NADIA :
Qu’est-ce qui se passe ici? Musah… pourquoi menacez-vous Fuseina d’un coutelas?
MUSAH :
Dis-lui d’arrêter de m’énerver. Elle a pris ma place à l’entrepôt.
FUSEINA :
Je n’ai utilisé que l’espace restant…
NADIA :
Tais-toi, Musah. Arrêtez tout ce bruit et venez avec nous. Nous allons voir Maanan dans la ville voisine.
NADIA :
Elle a récemment remporté le prix de la meilleure agricultrice et nous allons la voir pour obtenir des conseils. Je vous suggère de venir avec nous et d’arrêter tout ce bruit. Canalisez toute cette énergie en quelque chose de positif. Et peut-être qu’au lieu de vous battre tout le temps avec Fuseina, vous devriez envisager de l’épouser!
FUSEINA :
Je ne l’épouserai pas non plus!
NADIA :
Très bien… calmez-vous, allons-y.
EFFETS SONORES:
COUP DE KLAXON D’UN BUS
NADIA :
Ha, le bus est là, allons-y… dépêchez-vous! (L’AIR AMUSÉ) Donc tout ce bruit était dû à un peu d’espace dans l’entrepôt?
FUSEINA :
Oui. (SUR UN TON VINDICATIF) Un espace qu’il n’utilisera même pas.
MUSAH :
Vous savez très bien que les agricultrices ne sont pas autorisées à utiliser l’entrepôt.
FUSEINA :
Oh, donc si nous ne pouvons pas utiliser l’entrepôt avec les hommes, pourquoi nous permet-on de vous aider à décortiquer et ranger votre maïs? Nous devons tous nous aider à progresser. La main va, la main vient! (Note de la rédaction : un dicton ghanéen qui signifie un prêté pour un rendu.)
MUSAH :
Peu importe! Alors, qu’allons-nous faire à la ferme de Maanan?
NADIA :
Nous allons lui demander conseil sur la manière de gérer les pertes après récolte.
MUSAH :
Ho, je sais ça. Je laisse généralement le maïs sur la plante même après sa maturation, de sorte que lorsque je le récolte, je l’emporte directement au marché. De cette façon, je ne perds pas grand-chose de la récolte.
FUSEINA :
Est-ce que vous les séchez?
MUSAH :
Ils vont sécher tout seuls.
FUSEINA :
C’est tellement faux. Le maïs doit être récolté en temps voulu, généralement trois mois environ après la plantation des semences. Il pourrait être contaminé par l’aflatoxine ou par la moisissure s’il reste sur la plante après sa maturation.
MUSAH :
Ce n’est pas vrai. Tu penses tout savoir, hein?
FUSEINA :
(FRUSTRÉE) Vous voyez, Nadia, c’est pourquoi il prend toujours l’initiative de vendre son maïs, même lorsque nous avons collectivement décidé de vendre nos produits ensemble! Il pense qu’il sait tout!
NADIA :
Chuuut descend, nous sommes arrivés.
Agoo… Agoo… s’il vous plaît, y a-t-il quelqu’un ici? (Note de la rédaction : Agoo est un mot équivalent de frapper).
MAANAN :
(RÉPONDANT DE LOIN) Ameern. J’arrive. Un instant. (Note de la rédaction: Ameern est une réponse standard à la salutation Agoo.)
MUSAH :
Wow, cette ferme est grande. Et vous dites qu’elle appartient à une femme?
FUSEINA :
Ha ha ha, pourquoi as-tu l’air surpris? Les femmes sont également capables de bien fonctionner avec leurs fermes.
MUSAH :
Je n’ai jamais dit le contraire.
FUSEINA :
Tes actions disent tout.
NADIA :
(VOIX AUTORITAIRE) Ne pouvons-nous pas déjà nous battre?
MAANAN :
(SURPRISE) Eh bien, je vois que vous vous connaissez déjà bien.
MAANAN :
Bonjour. Bienvenue. Quelle agréable surprise! Je m’attendais à voir Zali l’agent du ministère de l’Alimentation et de l’Agriculture et je ne savais pas que vous alliez venir. Asseyez-vous s’il vous plaît. Soyez les bienvenus.
NADIA :
Désolée, mon amie. Je savais que vous seriez ici aujourd’hui, alors j’ai amené mes amis Musah et Fuseina avec moi pour qu’ils viennent apprendre de vous. Comme vous le savez déjà, nous sommes des agriculteurs d’Adensukurom. Et nous luttons vraiment pour joindre les deux bouts. Nous gagnons très peu avec le maïs que nous récoltons, car nous en perdons environ 70 à 80 %. C’est pire cette année à cause des pluies prolongées. Nous avons besoin de conseils.
MAANAN :
Hum, les pluies nous ont tous affectés d’une manière ou d’une autre. Dieu merci, j’ai été rusée à ce sujet. Sinon, j’aurais pu tout perdre. Mon premier conseil serait de récolter votre maïs en temps voulu. Si vous récoltez tardivement et qu’il pleut, il peut y avoir formation de moisissure pouvant conduire à une contamination par l’aflatoxine.
FUSEINA :
Dites lui, dites-le à Musah!
NADIA :
Fuseina, ce n’est pas le moment de s’accuser, nous apprenons!
FUSEINA :
Oh, pardon. Veuillez continuer, madame.
MAANAN :
En raison des conditions météorologiques imprévisibles de ces jours, vous devez récolter le maïs avec l’enveloppe intacte. Cela le protégera si les pluies arrivent sans prévenir. Immédiatement après, faites de votre mieux pour séparer rapidement les enveloppes endommagées par la pluie du maïs. Nettoyez ensuite vos contenants de récolte avant d’y mettre le maïs pour éviter toute contamination par les résidus de maïs.
MUSAH :
Cela signifie que je dois très bien nettoyer ma brouette avant de transporter le nouveau maïs de ma ferme, c’est ça?
MAANAN :
Oui, c’est très important.
NADIA :
Bon, alors comment puis-je savoir si mon maïs a complètement mûri?
MAANAN :
Bonne question. Vous devez observer les signes.
FUSEINA :
Oui, je sais, quand le plant de maïs devient jaune et s’assèche.
MAANAN :
Bien. Ou quand les enveloppes du maïs en train de sécher sentent le papier ou tombent ou pendent sur la tige.
NADIA :
Oh, parfois, je vois une couche noire à la base du maïs, où les grains de maïs se connectent aux épis.
MAANAN :
Ce sont tous des signes qui vous disent de récolter votre maïs immédiatement.
FUSEINA :
Et s’il pleut toujours comme cette saison?
MAANAN :
Vous devez surveiller votre champ et faire de votre mieux pour récolter lors d’une journée ensoleillée. N’oubliez pas d’enlever et de séparer immédiatement les enveloppes endommagées du maïs afin d’éviter toute contamination. Vous pouvez également épandre l’Aflasafe sur votre champ pour réduire les niveaux d’aflatoxine.
FUSEINA :
Oui, j’ai entendu dire que l’Aflasafe était bon, mais je ne suis pas sûre puisqu’il est nouveau sur le marché.
MAANAN :
Si vous en avez les moyens et qu’il est disponible chez vous, l’Aflasafe est une bonne solution. Vous l’épandez dans votre champ et cela réduit énormément les niveaux d’aflatoxine.
NADIA :
D’accord. Quand appliquons-nous ce produit?
MAANAN :
Vous n’avez besoin d’appliquer l’Aflasafe qu’une seule fois pendant la saison agricole. Vous épandez à la main environ 10 kilogrammes par hectare, deux à trois semaines avant la floraison. Il est donc important de savoir quand votre maïs fleurira. Vous pouvez prendre conseil auprès de votre fournisseur de semences local ou du distributeur Aflasafe. Essayez de connaître les caractéristiques individuelles de la variété de semence que vous cultivez afin de décider plus facilement du moment de l’épandage.
FUSEINA :
Wow, merci pour cette information.
MAANAN :
Je vous en prie. Assurez-vous également que votre maïs récolté proprement est tenu à l’écart des animaux domestiques.
FUSEINA :
Ah, nous ne pouvons pas garder les animaux de compagnie loin de notre maïs toute la journée. Nous ne sommes pas toujours sur nos fermes.
MAANAN :
Je vous conseille alors de faire sécher votre maïs près de vous, où vous pourrez surveiller et chasser les animaux domestiques. Les animaux domestiques peuvent laisser tomber de la terre ou des matières fécales dans votre maïs et le contaminer.
FUSEINA :
Alors ce serait bien pour nous de le transporter de la ferme à la maison.
NADIA :
Oui, tu peux construire un hangar à la maison.
MAANAN :
De plus, lorsque vous le séchez, gardez votre maïs récolté au-dessus du sol.
MUSAH :
C’est pourquoi vous séchez votre maïs sur des bâches ici?
MAANAN :
Oui. Comme vous pouvez le constater, j’ai installé plusieurs hangars sur des bâtons de bambou. Cela m’aide à sécher mon maïs au-dessus du sol et, en même temps, tous les animaux domestiques, les parasites et les animaux errants n’y ont pas accès. Lorsque je ne suis pas là, je le recouvre d’une grande feuille de plastique noire et la maintiens fermement avec une pierre sur les quatre côtés.
MUSAH :
Bien. Quelle idée brillante! Je pense que nous, les hommes, pouvons aider les femmes à construire quelque chose de similaire pour leur maïs. De cette façon, nous pouvons nous entraider en nous déplaçant d’un hangar à l’autre pour trier le maïs.
FUSEINA :
Oui. Si nous avions plus de ces hangars, nous pourrions tous sécher notre maïs sans aucun problème, et nous pourrions même finir à temps pour le vendre aux entreprises qui nous approchent.
MAANAN :
Très bien. C’est ainsi que les agriculteurs de Mayera survivent. Nous nous entraidons et en profitons ensemble. Et si vous pouvez stocker votre maïs assez longtemps, vous obtiendrez peut-être de meilleurs prix que si vous le vendiez immédiatement.
FUSEINA :
Exactement, car pendant la période des récoltes, de nombreux agriculteurs se rendent sur le marché pour vendre leur maïs, ce qui affecte les prix et permet aux acheteurs de faire baisser nos prix. Mais après la saison des récoltes, nous pouvons vendre le maïs stocké à un meilleur prix.
MUSAH :
Hum, ça a l’air encourageant.
NADIA :
Est-ce que c’est correct de trier le maïs pendant qu’on le sèche, ou faut-il le faire avant de le sécher?
ZALI :
(TOUSSANT) Bonjour…
MAANAN :
Ah, tu es là, Zali. Je vous ai attendu. Veuillez vous asseoir et participer à la conversation. Ce sont mes visiteurs d’Adensukurom et nous discutons de la manière de traiter le maïs après la récolte afin de mettre un terme aux pertes après la -récolte. Nadia vient de demander s’il est préférable de trier le maïs en cours du séchage ou avant le séchage.
ZALI :
Oh, bonne question. Il est important de trier le maïs juste avant le séchage afin de pouvoir séparer tous les épis infectés des bons épis.
FUSEINA :
Je sèche habituellement mon maïs au soleil. Et je sais maintenant que je dois le mettre en hauteur pour éviter les problèmes de parasites et de maladies.
ZALI :
Oui, vous pouvez sécher votre maïs au soleil, mais vous devez continuer à tourner les épis pour accélérer le processus de séchage. Le séchage de votre maïs empêche la prolifération de champignons et de bactéries, ainsi que l’infestation par les insectes et les acariens. Vous pouvez utiliser un humidimètre pour vérifier le niveau d’humidité du maïs et déterminer s’il est prêt pour l’entreposage.
MUSAH :
Hum, nous n’avons pas ce mesureur dans notre ville.
MAANAN :
Il y a une autre façon de s’y prendre.
FUSEINA, MUSAH, NADIA :
S’il vous plaît, dites-nous!
MAANAN :
Vous pouvez mélanger des grains avec une cuillère à thé de sel non iodé dans un pot sec et à couvercle hermétique. Agitez et roulez le pot pendant deux ou trois minutes. Si le sel ne forme pas de grumeaux et ne colle pas aux parois du pot, le niveau d’humidité est inférieur à 15 % et le maïs est prêt pour l’entreposage.
EFFETS SONORES :
TOUS APPLAUDISSENT.
FUSEINA :
Wow, j’ai hâte d’essayer tous ces nouveaux trucs. La saison prochaine va être amusante!
MUSAH :
Travail et bonheur.
NADIA :
Exactement. (ILS RIENT TOUS). Content de vous voir que vous entendez bien tous les deux. C’est un miracle de vous voir si longtemps ensemble sans que l’un ou l’autre s’énerve!
FUSEINA :
(RIANT) Oh, ce n’est pas vrai…
MUSAH :
Eh bien, je suis content d’être venu. Cette rencontre a été très instructive.
MAANAN :
Et je suis heureuse que nous puissions vous aider. Allez tout mettre en pratique. Et si vous rencontrez des difficultés, vous pouvez faire appel à nous.
NADIA :
Merci beaucoup. Nous allons partir maintenant.
MAANAN :
Ce fut un plaisir.
ÉPISODE 3
DÉCOR :
VILLE D’ADENSUKUROM
PERSONNAGES :
NARRATEUR, NII, TAKYI, MABEL, MUSAH, FUSEINA, NADIA.
EFFETS SONORES :
GAZOUILLIS D’OISEAUX, BRUISSEMENT DE FEUILLES SÈCHES.
NARRATEUR :
Fuseina, Nadia et Musah rentrent joyeusement à Adensukurom. Ils rassemblent les agriculteurs et partagent avec eux tout ce qu’ils ont appris. Ensemble, ils sont tous d’accord pour s’entraider pour devenir meilleurs. Les hommes aident les femmes à construire des hangars dans leur cour arrière ou près de chez eux pour servir de plateformes de séchage ainsi que de mini entrepôts pour conserver leur maïs avant de le commercialiser. Une partie de l’entrepôt est également réservée aux femmes qui souhaitent stocker leur maïs pendant trois mois maximum. Au cours de la nouvelle saison de récolte, les agriculteurs s’entraident et trient leur maïs séché avant de le mettre en sac. La paix et l’harmonie règnent dans la ville et les agriculteurs sont heureux parce qu’ils obtiennent de meilleurs prix pour leur maïs entreposé. Ils sont enthousiasmés par leurs progrès.
EFFETS SONORES :
MURMURES DES HABITANTS
NII :
Takyi, dépêche-toi. Nous devons aussi peser les autres sacs. Le camion sera bientôt là.
EFFETS SONORES :
UN SAC HEURTE LE SOL AVEC UN BRUIT ASSOURDISSANT.
NII :
S’il vous plaît, soyez prudent. Ce maïs est le résultat de notre sueur et de notre dur labeur.
TAKYI :
(FAIT SEMBLANT D’ÊTRE SURPRISE) Regardez. Est-ce que c’est Musah que j’aperçois?
NII :
Wow, il a finalement décidé de se joindre à nous pour qu’on pèse et vende le maïs ensemble?
MABEL :
Bien, n’est-ce pas la bonne chose à faire? Je sais maintenant que nous ferions mieux de vendre notre maïs ensemble. Aujourd’hui, j’ai gagné trois fois plus que ce que je gagne habituellement en vendant mon maïs au marché. Là-bas, les intermédiaires du marché se contentent de regarder le sac et de donner leur prix!
NII :
Exactement. Mais plus maintenant – les intermédiaires, les femmes du marché et les acheteurs doivent tous venir l’acheter, tout comme les entreprises et les usines de transformation du maïs qui achètent en vrac chez nous. Nous pesons chaque sac et vendons à un prix standard par kilogramme.
MABEL :
(APPLAUDIT) Alors, c’est une situation gagnant-gagnant pour nous tous. Mais cela n’a fonctionné que parce que nous étions solidaires. Je regrette d’avoir été si égoïste autrefois et j’ai appris ma leçon. Ensemble, la commercialisation est beaucoup plus facile que de vendre individuellement. Payer les frais de scolarité de mes enfants sera beaucoup plus facile ce trimestre.
TAKYI :
Je suis contente pour toi, Mabel. (PAUSE) Les merveilles ne devraient jamais finir. Il suffit de regarder qui arrive avec Musah!
NII :
Je pensais que c’était un crime de mentionner même le nom de Fusiena en sa présence.
TAKYI :
Sans leur aide, je n’aurais jamais su que je ne devais pas sécher mon maïs par terre. Cette pratique était ce qui détruisait tout mon maïs.
NII :
Ho… quant à moi, je n’ai jamais su que j’avais ensaché mon maïs au mauvais moment. Il n’était jamais assez sec. Mais comme je n’avais pas de mesureur pour vérifier le niveau d’assèchement, je les emballais quand même. Quand je m’en suis rendu compte, il y avait de la moisissure et la contamination. Musah m’a appris à contrôler le niveau d’assèchement avec de l’Ada nkyene (Note de la rédaction : un nom local pour le sel non iodé) et c’est ce qui m’a sauvé la vie.
MABEL :
Oui, Fuseina a insisté pour que j’espace mes cultures en pratiquant l’espacement recommandé.
NII :
Quel est l’espacement recommandé? Je veux savoir si j’ai fait le mien de la bonne façon.
MABEL :
Eh bien, elle a dit de planter en laissant 80 centimètres entre les rangées et 40 centimètres entre les plantes alignées, et de planter deux graines par crête. Et nous avons simplement calculé cela en utilisant mon bras. Ainsi, les 80 centimètres correspondent à peu près à mon bras tendu du nez à la paume de ma main puisque je ne suis pas si grand. Et la longueur de mon avant-bras fonctionne pour le 40 centimètres. Mais puisque vous êtes aussi grand que Musah, vous devrez peut-être le réduire un peu pour obtenir la mesure.
NII :
Bien, je vais essayer la saison prochaine.
MABEL :
Tu dois! J’avais l’habitude de rapprocher les plantes et cela réduisait mon rendement. Mais apprendre à bien espacer les plantes m’a aidé à entretenir mon champ, car il est facile de désherber le champ et d’appliquer des engrais. Mes rendements ont également augmenté de façon spectaculaire.
NII :
Fuseina et Musah, c’est quelque chose d’autre …
TAKYI :
Je les ai regardés travailler ensemble stupéfaite. Ils ont réussi à transformer nos vies.
NII :
Haha… il l’appelait la femme qui parle trop!
EFFETS SONORES :
MUSAH ET FUSEINA RIANT.
MUSAH :
J’ai entendu ça! (NII ET TAKYI SE RACLENT LA GORGE TANDIS QUE MUSAH BAISSE SON SAC DE MAÏS AVEC UN BRUIT SOURD).
MUSAH :
Ce sont trois sacs de la récolte de Fuseina. Elle insiste pour garder le reste à l’entrepôt pour le traitement et la vente.
NADIA :
Oh, Fuseina, recommencez-vous votre commerce de nourriture pour bébé?
FUSEINA :
Oui c’est exact. J’avais arrêté seulement à cause de la crise de la faim qui a frappé notre ville. Maintenant que nous avons franchi cet obstacle, je suis de retour aux affaires!
TAKYI :
C’est bon d’entendre ça. Et merci beaucoup de ne pas nous avoir abandonnés. Vous nous avez aidés à gérer notre récolte cette année. Il suffit de regarder les sacs que nous avons rassemblés ici. Ce sont quarante sacs et nous comptons encore. Ensemble, nous ferons fortune cette année.
MUSAH :
Je n’ai pas encore apporté le mien. J’ai récolté 10 sacs cette année!
TAKYI :
Wow. (APPLAUDISSEMENT). Vous devez épouser cette femme!
MUSAH :
J’y réfléchis sérieusement – une femme intelligente, travailleuse et déterminée comme Fuseina ne doit pas être considérée comme acquise.
NII :
Hah, est-ce que cela vient de la bouche de Musah?
TAKYI :
Eh bien, la vie ne limite pas seulement au mariage.
NADIA :
Je suis d’accord, mais regarde comment Fuseina rougit. Il y a six mois, ils se serraient la gorge.
TAKYI, NII :
Les merveilles ne finiront jamais! (TOUS RIENT CHALEUREUSEMENT. LE SON DU RIRE DISPARAÎT.)
Acknowledgements
Rédaction : Abena Dansoa Danso, consultante en rédaction de scénario et recherche chez Eagles Roar Creatives.
Révision : Akpalu Besa Michael, directeur municipal de l’alimentation et l’agriculture, Kadjebi, région de la Volta, Ghana
Information sources
Interviews réalisées avec :
Margarete Asibey, agricultrice, octobre 2018
James Biigba, agriculteur, octobre 2018
Akua Larbik, agriculteur, octobre 2018
Memuna Pokeb, agricultrice, octobre 2018
Adiza Mumuni, agricultrice, octobre 2018
Adwoa Bawah, agriculteur, octobre 2018
Justin Tingan, agriculteur, octobre 2018
Bundin Bossman, agriculteur et agent du ministère de l’Alimentation et de l’Agriculture, octobre 2018
Andrews Frimpong, revendeur, octobre 2018
Joseph Derry, revendeur et producteur principal, octobre 2018.
Willberforce Akoto, revendeur, octobre 2018.
Rosemond Ohene, coordinatrice des programmes chez RRI Ghana, décembre 2018.