Notes au radiodiffuseur
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Dans le monde entier, on mange plus de mangues fraîches que tout autre fruit. Les mangues transformées sont utilisées sous forme de lamelles séchées, de jus, de fruits en conserve ou de marinades (achar). Il y a donc une demande importante pour ce fruit. Les arbres sont rustiques et portent beaucoup de fruits, ce qui signifie qu’on peut les faire pousser sur de petites parcelles de terre, sauf en haute altitude. La cueillette et la transformation ne sont pas plus difficiles que pour les bananes et l’investissement est donc relativement faible pour obtenir un bon revenu. Par exemple, au Kenya, où la culture des mangues est une activité populaire chez les agriculteurs sur des terres marginales, une parcelle d’un acre et demi, soit environ 180 arbres, peut rapporter un revenu allant jusqu’à 360 000 Sh par an.
L’histoire qui suit est celle d’un homme qui prend connaissance des avantages potentiels de la culture des manguiers. Elle se déroule dans le cabinet d’un médecin indien, aménagé dans sa maison.
Texte
Docteur : Inspirez, expirez. Inspirez, expirez.
Patient : (Inspirant, expirant)
Docteur : Dites Aaah.
Patient : Aaah.
Docteur : Vos poumons sont clairs, M. Nkomo. Depuis le temps que vous venez me consulter, vous êtes toujours en aussi bonne forme. Mais vous semblez stressé. À mon avis, c’est peutêtre la raison pour laquelle vous êtes essoufflé.
Jakob : Eh bien, pour vous dire la vérité, docteur, quelque chose m’inquiète. Le syndicat des agriculteurs m’a donné la responsabilité d’investir 2 000 dollars (utilisez la devise locale) dans une nouvelle culture – et ils veulent un bon rendement sur leur investissement. Je leur ai suggéré des tas de cultures. Mais ils sont difficiles à satisfaire. Avez vous des idées?
Docteur : Je dis toujours qu’il ne faut pas parler l’estomac vide. Pourquoi ne venez-vous pas vous asseoir et savourer un peu d’agneau au cari que cuisine ma femme et que vous aimez tant.
FIN DE LA CONVERSATION EN FONDU SONORE.
MONTÉE EN FONDU DU CLIQUETIS DE COUTEAUX ET DE FOURCHETTES SUR DES ASSIETTES. ARRIVÉE PROGRESSIVE DE LA CONVERSATION.
Jakob : Je ne sais pas comment votre femme arrive à faire un cari aussi savoureux! Pourriezvous, s’il vous plaît, me passer un peu plus de ce délicieux achar de mangues?
Docteur : Achar de mangues! Voilà la réponse, M. Nkomo! Des mangues! Vous devez investir votre argent dans la culture des mangues!
Jakob : Des mangues? Les mangues vont-elles pousser dans notre climat sec?
Docteur : Les manguiers sont robustes. Vous en trouverez partout dans le monde dans les régions tropicales et subtropicales. À l’origine, ils viennent de mon pays, l’Inde, mais ils s’adaptent très bien. Ils poussent dans des conditions très chaudes, très humides, fraîches et même très sèches. Il existe de nombreuses variétés – environ 40 espèces poussent au Kenya (utilisez les chiffres appropriés pour votre pays/région).
Jakob : Mais je suis persuadé qu’il faut leur accorder beaucoup d’attention – comme l’irrigation et la fertilisation?
Docteur : (en riant) Non, M. Nkomo, vous n’avez pas à vous inquiéter inutilement. Ils ne sont pas différents des autres arbres fruitiers. S’il fait très sec, ils auront besoin d’un peu d’eau au moment de la pousse à partir de jeunes plants et lorsque le fruit commence à mûrir. Si le sol est très grossier, un peu d’engrais ne fera pas de mal. En outre, il vous faut un sol qui peut retenir l’humidité que l’arbre peut utiliser lorsqu’il fait sec. Mais les manguiers sont nettement plus résistants que la plupart des autres arbres fruitiers. Et pensez simplement au rendement sur votre investissement!
Jakob : Oui, c’est vrai. Les gens adorent manger des mangues. Certaines personnes en ajoutent dans les salades, ou les font sécher. Avez-vous remarqué combien les gens aiment manger des lamelles de mangues séchées? Et du jus! Le jus de mangues est si rafraîchissant quand il fait chaud.
Docteur : Voilà, vous y êtes! Maintenant vous savez pourquoi on mange plus de mangues fraîches que tout autre fruit dans le monde. En Inde, nous l’appelons « la pomme des tropiques ».
Jakob : Mais je ne peux toujours pas croire que je pourrais gagner ma vie en faisant pousser des mangues. Cela doit être très difficile de récolter le fruit au bon moment et de savoir comment le faire mûrir.
Docteur : Les jeunes plants commenceront à porter des fruits entre deux ans et demi et quatre ans. Vous les cueillez lorsqu’ils sont encore verts, à la main ou à l’aide de cisailles au bout d’un long manche. Ensuite, vous les amenez dans la cabane prévue pour les laver et les emballer. Mais l’agent de vulgarisation local vous donnera tous les renseignements nécessaires – cela ressemble beaucoup à la cueillette et à la transformation des bananes.
Jakob : Maintenant, je sais comment M. Letsema a pu se permettre d’acheter une voiture neuve. Je l’ai vu la semaine dernière cherchant à épater le monde en ville.
Docteur : Oh oui! C’est un de mes patients. Il paie toujours ses factures à temps. Et je sais qu’il possède un acre et demi de manguiers dans son verger. Quelqu’un m’a dit que l’an dernier il avait gagné 360 000 Sh (utilisez la devise locale) avec seulement cette petite parcelle de terre. Pas étonnant qu’il ait une voiture neuve.
Jakob : Merci docteur. Vous avez résolu deux problèmes d’un seul coup. Mon stress et mon problème financier! Et j’ai dégusté un bon repas au cari accompagné d’un délicieux achar de mangues. (en riant)
DISPARITION DU RIRE EN FONDU.
Acknowledgements
Rédaction : John Van Zyl, directeur exécutif, ABC Ulwazi, Maison de formation et de production radiophonique, Afrique du Sud.
Révision : Abdi Zeila, chercheur en aridoculture, Centre mondial de l’agroforesterie, ICRAF.
Information sources
Mangoes now a high earner in drylands, par Mwangi Mumero. Kenya Daily Nation, 19 mai 2005.