Les dynamiques de pouvoir

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Introduction

Il est essentiel de comprendre les dynamiques de pouvoir pour mener des interviews efficaces sur tous les sujets, en particulier sur les questions sensibles. En comprenant bien les dynamiques de pouvoir, vous pouvez éviter de perpétuer les stéréotypes et savoir quand approfondir vos questions auprès de votre interviewée

La dynamique du pouvoir désigne la manière dont celui-ci est réparti et utilisé entre les individus et les groupes. La dynamique du pouvoir peut être à la fois positive et négative. Elle n’est pas fixe ou statique, ce qui signifie que les dynamiques de pouvoir négatives doivent être remises en question. Il est également important de rappeler que chacun détient une forme de pouvoir, mais que la situation et les relations avec les autres modifient la dynamique de ce pouvoir.

Pour plus d’information, voir document 4.

Pourquoi ce sujet est-il important pour les auditeurs.trices ?

• Pour mieux comprendre les relations entre les personnes dans les histoires partagées à l’antenne.
• Pour mieux comprendre le bon traitement des personnes vulnérables.
• Pour vous aider à mieux aborder les sujets sensibles, comme la violence basée sur le genre, et les politiques.

 

Renseignements clés

Caractéristiques de pouvoir

Le pouvoir c’est l’aptitude ou capacité à décider et à agir. L’exercice du pouvoir constitue un aspect important des relations humaines qui sont toutes affectées par cette donnée. Plus une personne a de pouvoir, plus elle aura de choix. Moins une personne a de pouvoir, moins elle aura de choix et plus elle sera vulnérable. Les personnes privées de pouvoir ont moins de choix et sont par conséquent vulnérables.

Le pouvoir peut provenir de plusieurs sources:

• financiers,
• physiques,
• éducatifs,
• culturels et sociaux,
• de la capacité à fixer des valeurs et des normes,
• de l’indépendance, etc.

Par exemple, un citadin plus riche peut avoir plus d’influence ou de pouvoir dans la sphère politique. Aussi, un citadin de la capitale peut avoir plus d’influence ou de pouvoir dans la sphère politique qu’un habitant d’une zone rurale. Mais cette même personne en milieu rural peut avoir du pouvoir et de l’influence dans sa communauté, que le citadin a d’influence dans la ville. Le contexte est important lorsqu’il s’agit de déterminer la source du pouvoir et qui en dispose dans une situation donnée.

Un autre exemple pourrait être celui d’un médecin qui possède un pouvoir médical en raison de son expertise et de sa formation. Ce médecin peut influencer les choix de santé de ses patients, qui peuvent se sentir vulnérables face à leurs problèmes de santé. En revanche, un patient bien informé et proactif peut exercer un certain pouvoir dans sa propre santé en posant des questions et en prenant des décisions éclairées. Le contexte est donc essentiel pour déterminer la source du pouvoir et qui en dispose dans une situation donnée.

Dans certains cas, le pouvoir est visible et évident, mais dans d’autres, il peut être caché et même invisible, ce qui ne signifie pas qu’il n’existe pas. Parmi les exemples de pouvoir visible, on peut citer les règles formelles, les procédures, les relations de travail définies, etc. Le pouvoir caché peut-être la manière dont ces règles et procédures sont manipulées. Le pouvoir invisible est lié à la manière dont les systèmes de croyance des personnes au pouvoir influencent les comportements et les décisions. Par exemple, une loi peut donner aux femmes le droit de posséder des terres (pouvoir visible), mais les anciens de sa communauté n’appliquent pas la loi parce qu’ils pensent que les hommes sont censés être les chefs de famille (pouvoir invisible).

La troisième couche du concept de pouvoir est ledomaine du pouvoir.

• public: lié à l’emploi des personnes ou à leur rôle dans leur communauté.
• privé: tout ce qui a trait à la famille, au mariage, aux amitiés, etc.
• intime: lié à l’estime de soi et à la confiance en soi.

Le pouvoir peut se manifester de manière évidente, comme lorsqu’une personne a autorité sur une autre (par exemple, un médecin sur un patient ou un superviseur sur un employé). Cependant, il peut également être moins manifeste, comme lorsqu’une personne possède plus d’expérience sexuelle qu’une autre. C’est pourquoi il est essentiel de comprendre la dynamique du pouvoir et d’analyser comment celui-ci peut être utilisé ou manipulé dans différentes situations. Cela nous aide à mieux appréhender et discuter des questions sensibles.

Pour plus d’informations, voir document 1.

Expressions du pouvoir

Pouvoir de capacité individuelle à agir: cela repose sur la conviction que chaque individu a le pouvoir de faire une différence.

Pouvoir avec : action collective, capacité à agir ensemble.

Pouvoir intérieur : sentiment de valeur, de dignité ou d’estime de soi, qu’il soit individuel ou collectif. Renforcer le pouvoir intérieur des individus développe leurs capacités.

 

Dynamique du pouvoir négative

Abus de pouvoir: usage par excès d’une position dominante, dans la hiérarchie professionnelle ou administrative, en outrepassant les prérogatives dévolues par la fonction que confère la position, au détriment d’un individu en posture inférieure

Persuasion : tactique subtile utilisée pour changer l’opinion d’une personne qui peut faire appel, de manière indirecte, à des menaces de conséquences négatives. Elle fait appel aux sentiments et sollicite les émotions.

Manipulation : consiste à ne pas donner à la personne toutes les informations pertinentes, et à lui présenter des options sans l’informer des coûts et des conséquences réels. Les informations diffusées sont partielles, lacunaires ou fausses; de façon à faire croire à la personne survivante que son choix est informé alors que ce n’est pas le cas.

Coercition/contrainte: consiste à forcer, ou essayer de forcer un individu à adopter des comportements contraires à sa volonté par la menace, l’insistance verbale, la manipulation, la tromperie, les pressions culturelles ou le pouvoir économique.

• La coercition peut survenir, peu importe les relations qu’entretiennent des personnes (par exemple des ami.e.s, des collègues, des employeurs, des propriétaires bailleurs, des flirts, des conjoint.e.s, des membres de la famille, des personnes étrangères). Des stratégies de coercition courantes consistent, entre autres:
• À faire des menaces.
• Utiliser des drogues ou de l’alcool dans le but de diminuer la réactivité des personnes.

La coercition reproductive est un ensemble de comportements qui interfèrent avec la liberté des choix relatifs à la santé procréative des personnes humaines.La coercition reproductive peut inclure:

• Le refus d’utiliser la contraception.
• Prétendre à tort avoir utilisé une méthode de contraception.
• Le fait de cacher, d’altérer ou de détruire les moyens de contraception.
• Une tentative délibérée de transmettre une infection sexuellement transmissible (IST) à un partenaire.
• Le fait de mettre la pression sur un. e partenaire ou de déshonorer la personne par rapport à sa décision d’avoir ou non des enfants
• Obliger une personne à se faire avorter, ou l’empêcher de le faire.

Dynamique du pouvoir positive

Autodétermination : un sentiment de liberté de faire ce qui est intéressant, important et vitalisant.

Consentement: accepter une chose de plein gré. Dans le contexte de la santé et des droits sexuels et reproductifs, le terme « consentement » fait le plus souvent référence à l’accord actif de participer à une activité intime ou sexuelle. Il s’agit de l’expression de l’accord de l’individu, principalement après mûre réflexion. Par ‘‘consentement éclairé’’ on entend que l’individu comprend les conséquences de sa décision qu’il accepte librement, sans contraintes. L’absence de consentement éclairé est un élément fondamental de la VBG. Il ne peut y avoir de consentement lorsqu’il y a usage de la force.

• Avant d’avoir des relations sexuelles, les personnes concernées doivent savoir très exactement si elles consentent l’une et l’autre à avoir ces relations. Sans consentement, une relation sexuelle est une agression sexuelle ou un viol. Vous ne pouvez pas supposer qu’une personne est consentante sur la base de votre perception de la situation. Par exemple ce n’est pas parce qu’une personne a accepté d’entrer dans une chambre d’hôtel avec vous qu’elle est d’abord pour avoir des rapports sexuels avec vous.
• Il est important de noter que les déséquilibres de pouvoir dans les relations peuvent affecter la capacité d’une personne à donner son consentement. Une variété de facteurs peuvent influencer la dynamique de pouvoir entre les personnes, y compris l’âge, le privilège, le statut social, et le niveau de capacité.
• Le consentement doit être libre, éclairé et permanent. Un consentement libre signifie que l’accord est volontaire et exempt de toute coercition ou menace. Pour donner son consentement, une personne doit également être en pleine possession de ses moyens, ce qui exclut les mineurs, les personnes intoxiquées par des drogues ou l’alcool, ou les personnes endormies ou inconscientes. On ne peut avoir un consentement éclairé que lorsqu’une personne dispose de toutes les informations nécessaires pour prendre une décision concernant des relations sexuelles. Le consentement peut être obtenu au départ mais ce consentement peut être retiré à tout moment au cours de la relation sexuelle.

Pour plus d’information, voir les documents 6 et 7.

 

Comment identifier le pouvoir

Lorsque vous réfléchissez à la question de savoir qui détient le pouvoir dans un certain scénario, posez-vous la question :

• Qui est la figure ou le groupe d’autorité ?
• Qui est le plus éduqué ?
• Qui est le plus stable financièrement ?
• Qui peut donner son consentement ?
• Qui peut influencer ou changer la vie de l’autre personne ?
• Qui peut limiter ou donner accès à quelque chose ?
• Qui est avantagé par les normes et la structure de la société ?
• Qui est généralement présenté comme un groupe ou un membre de la communauté digne de confiance ?
• Qui peut récompenser certaines actions ou certains comportements ?
• Qui est en mesure de juger ou d’évaluer l’autre personne ou le groupe ?
• Qui contrôle les options offertes à l’autre personne ou au groupe ?
• Qui contrôle la sécurité physique de l’autre personne ou du groupe ?
• Qui peut contrôler le récit de l’interaction ? Qui sera cru lorsqu’il décrira ce qui s’est passé ?

En fonction de la réponse que vous donnez à ces questions, vous pouvez déterminer où se situe le pouvoir. Cela devrait influencer la manière dont vous abordez les sujets sensibles, les types de questions que vous posez lors des interviews dans vos émissions, les types de conseils ou les types de comportements qui sont encouragés lors des émissions sur les sujets sensibles, etc.

Rappelez-vous que vous avez dû pouvoir parce que vous avez un microphone, que vous contrôlez qui peut parler dans vos émissions, que vous avez une position de confiance avec vos auditeurs.trices et que vous pouvez limiter ou donner accès à différents types d’informations. Il est très important de comprendre que vous avez du pouvoir et de l’utiliser de manière responsable.

Pour plus d’informations, voir le guide pratique sur comment aborder les sujets sensibles.

Le genre et les dynamiques de pouvoir

Dans presque tous les cas, les hommes ont plus de pouvoir des femmes. Ils sont plus forts physiquement, ont souvent plus d’éducation et de revenu, ont plus d’accès aux ressources, plus d’expérience, et ont souvent des postes plus influents sur les lieux de travail. S’il dépose une plainte, l’homme sera le plus souvent cru par son employeur, sa famille et sa communauté.

Quelques données essentielles:

• Il n’y a que 15 pays dans lesquels les femmes occupent 50 % ou plus des postes de ministres à la tête de domaines politiques.
• L’Afrique subsaharienne compte 27 % de femmes parlementaires, suivie de l’Asie de l’Est et du Sud-Est avec 23 %, de l’Océanie avec 20 %, de l’Asie centrale et méridionale et de l’Afrique du Nord et de l’Asie occidentale avec 18 % de femmes parlementaires.
• Selon l’ONU, le ratio de mortalité maternelle dans les pays en développement est de de 239 pour 100 000 naissances. L’avortement non sécurisé constitue l’une des principales causes – mais évitables – de décès maternels et de morbidité. Environ 45 % de l’ensemble des avortements sont non sécurisés, dont 97 % ont lieu dans les pays en développement.
• Les femmes d’Afrique subsaharienne consacrent 4 heures et 25 minutes par jour aux soins non rémunérés, contre 1 heure et 23 minutes pour les hommes, ce qui signifie que les femmes consacrent 3,2 fois plus d’heures aux soins non rémunérés que les hommes.
• Selon l’ONU Femmes-Mali, environ 39,1 % des femmes subissent des violences physiques et/ou sexuelles venant d’un partenaire intime au cours de leurs vies de couple au Mali.
• Selon UNFPA en Côte d’Ivoire, une femme sur trois (33 %) parmi celles âgées de 20 à 49 a été mariée avant l’âge de 18 ans.

Exemples des dynamiques de pouvoir

Dans les exemples suivants, nous allons identifier les sources et dynamiques de pouvoir pour vous aider à mettre en pratique les concepts identifiés en haut. L’objectif n’est pas toujours à changer qui a le pouvoir, mais à mieux identifier qui a le pouvoir dans une situation ou relation, pourquoi, et est-ce que s’est utilisé dans une manière positive ou négative. Ce sont des scénarios et des explications très simplifiés, et lorsque vous rencontrez des situations similaires, il peut y avoir une variété d’autres facteurs à prendre en compte également.

Un enseignant (homme) est abordé par une élève de sa classe de terminale. La jeune femme porte une jupe courte, un haut moulant et lui sourit. Elle souhaite discuter de son devoir en privé. Lorsqu’ils se retrouvent seuls dans le bureau, l’élève fait des avances au professeur. Qui détient le pouvoir dans cette situation?

L’enseignant est un adulte, avec un emploi et des finances stables. Un enseignant a toujours plus de pouvoir dans une situation par rapport à ses élèves. Il a le pouvoir de contrôler la situation : il pourrait refuser de parler à l’élève en privé et s’assurer qu’un autre enseignant ou élève soit présent dans la pièce. Il pourrait repousser les avances de l’élève et ne pas avoir de relation sexuelle avec elle. Les adultes ont toujours plus de pouvoir que les jeunes et devraient utiliser ce pouvoir de manière appropriée. Il est également une figure d’autorité dans la vie de l’élève, en tant que professeur. Son témoignage sera probablement plus crédible que celui de l’élève. Ainsi, si l’élève devait préciser que, en réalité, l’enseignant lui avait demandé de rester et avait fait des avances sur elle, qu’elle ne pouvait pas s’en aller parce qu’elle est physiquement plus faible ou qu’elle craignait des répercussions sur ses notes, il est moins probable que l’élève soit crue que le professeur.

Dans une famille, l’homme travaille hors de la maison et est le seul à gagner un revenu. Il travaille au ville pendant la semaine, et retourne à la maison les fins de semaine, quand il travaille sur son champ. Il a bénéficié d’une formation sur les bonnes pratiques agricoles, et il essaye de cultiver de café pour plus des revenus. Il décide d’acheter plus de terre pour agrandir son entreprise agricole. Sa femme garde leurs cinq enfants et garde la maison. Elle prend également soin de sa belle-mère. Elle essaie de faire un petit travail rémunéré pour gagner un peu d’argent pour payer les frais de scolarité, mais il n’y en a souvent pas assez pour envoyer tous les enfants à l’école. Elle a souvent demande à son mari d’aider avec les frais scolaires, mais il décide de dépenser son argent sur la terre agricole et l’alcool. Quelles sont les dynamiques de pouvoir dans cette situation ?

L’homme a plus de pouvoir car il a accès de plus de ressources financier et éducatifs, et plus de control sur les ressources financières. Alors il peut prendre les décisions sans les contributions de sa femme, s’il voudrait. Mais il peut aussi décider de communiquer avec sa femme et prendre les décisions ensemble pour la bénéficie de la famille.

Une épidémie de maladie éclate dans une région du pays. Des rumeurs commencent à circuler, accusant un groupe minoritaire vivant dans la zone d’être responsable de l’épidémie – qu’ils sont sales, impurs, etc. Un homme politique du groupe ethnique dominant suggère que tous les membres du groupe ethnique minoritaire soient confinés chez eux et dans leur communauté afin de ne pas interagir avec les autres. Le groupe ethnique minoritaire proteste contre cette idée. Les agences de santé recommandent à tous de prendre des précautions pour limiter le contact avec les personnes affectées et d’adopter de bonnes pratiques d’hygiène. Quelles sont les dynamiques de pouvoir dans cette situation ?

Le politicien du groupe ethnique dominant détient du pouvoir en raison de son association avec la majorité du pays. Il est susceptible d’être cru par de nombreux membres de son propre groupe ethnique. En tant que politicien, il a également une influence sur les décisions et les politiques qui affectent de nombreuses personnes. Les membres du groupe ethnique minoritaire sont moins susceptibles d’être crues et détiennent beaucoup moins de pouvoir, ce qui les empêche de contrecarrer efficacement les rumeurs selon lesquelles ils seraient à l’origine de l’épidémie.

Les agences de santé et les ONG ont un certain pouvoir basé sur leur accès à l’information, la formation de leurs employés et l’accès à des fonds et d’autres ressources. Cependant, leur pouvoir au sein de la communauté repose en grande partie sur leur capacité à convaincre les gens, ce qui peut être lié à leur efficacité à fournir des informations et des services, leur fiabilité passée et leur financement. Ainsi, lorsque vous entendez des rumeurs et des informations contradictoires, il est important de réfléchir à qui peut être digne de confiance pour fournir des informations précises.

Hamidou et Sokoura sont deux jeunes amoureux. Après que leurs parents annoncent leurs fiançailles, les deux jeunes commencent à sortir ensemble pour mieux se connaître. Sokoura est impatiente de montrer qu’elle a gagné le gros lot en s’engageant avec celui dont toutes les filles du village rêvaient. Sokoura n’a pas d’expérience sexuelle et souhaite attendre jusqu’après le mariage. Mais Hamidou, qui a eu des partenaires sexuels précédents, veut satisfaire sa libido et avoir des relations sexuelles avant le mariage. Il menace d’annuler leurs fiançailles, de dire à ses parents qu’elle n’est pas vierge et essaie de forcer physiquement Sokoura à avoir des relations sexuelles. Ce scénario est basé sur ce feuilleton: https://scripts.farmradio.fm/fr/texte-radiophonique/tu-mappartiens-le-consentement-sexuel-pour-les-jeunes/ Quelles sont les dynamiques de pouvoir dans cette situation ?

Hamidou utilise la coercition pour forcer Sokoura à avoir des relations sexuelles, ce qui constitue une forme de violence basée sur le genre. L’expérience sexuelle peut avoir une grande influence sur les dynamiques de pouvoir entre les jeunes ou même chez les adultes. Dans une relation, l’expérience sexuelle peut donner plus de pouvoir à un partenaire. Combinée à la force physique des hommes, cela peut conduire au viol. Au sein d’un groupe, l’expérience sexuelle peut entraîner une stigmatisation négative de la personne (avec des termes péjoratifs comme « salope »), bien que ce soient plus souvent les femmes qui soient honteuses d’avoir des relations sexuelles que les hommes. Ces dynamiques de pouvoir peuvent être liées aux dynamiques religieuses et ethniques de la communauté, ainsi qu’aux normes et attentes de genre.

Dans un petit village, une réunion est convoquée pour discuter de la construction d’un nouveau puits. Le chef du village préside et décide qui peut parler. Seules quelques personnes sélectionnées, principalement des hommes et des anciens, sont invitées à s’exprimer, tandis que les femmes et les jeunes sont souvent ignorés. Quelles sont les dynamiques de pouvoir dans cette situation ?

Cette situation illustre des dynamiques de pouvoir problématiques, car elle montre comment les décisions et les discussions importantes sont dominées par un groupe restreint. Le chef, en tant que figure d’autorité, exerce un contrôle sur qui a la parole, ce qui marginalise les femmes et les jeunes. Cette exclusion limite la diversité des opinions et des expériences, entraînant des décisions qui peuvent ne pas refléter les besoins de l’ensemble de la communauté. La dynamique de pouvoir ici souligne l’importance de l’inclusivité dans la prise de décision, car chaque voix compte et peut contribuer à des solutions plus équitables et efficaces.

Un radiodiffuseur décide de réaliser un épisode sur les conflits récents entre agriculteurs et éleveurs. Les éleveurs déplacent leur bétail d’une région à une autre à la recherche de nourriture et d’eau pour leurs animaux. Cependant, ces déplacements ont causé des dommages aux cultures des agriculteurs. Il invite deux agriculteurs touchés à partager leur expérience lors d’une interview de 10 minutes. Il invite également un éleveur, qui ne peut se connecter que par téléphone, mais la connexion est interrompue après quelques minutes. Un élu local, qui est également agriculteur, prend la parole pendant environ 20 minutes et conseille. Quelles sont les dynamiques de pouvoir?

Les agriculteurs ont dominé cet épisode, bénéficiant de plus de temps d’antenne pour partager leur expérience et proposer des solutions. Cela peut être dû au fait qu’il leur était plus facile de se rendre au studio ou que le radiodiffuseur a pu les rencontrer. L’éleveur a peut-être moins accès à la technologie et moins de temps, ce qui a conduit à ce qu’il dispose d’une plateforme limitée pour partager son point de vue et convaincre les autres. L’élu local exprime également de la sympathie pour les agriculteurs et peut utiliser son pouvoir et son influence pour provoquer un changement ou convaincre les autres de ce point de vue. Espérons que le radiodiffuseur abordera à nouveau la question dans un prochain épisode, en se connectant avec les éleveurs par une connexion plus stable et en leur accordant un temps d’antenne similaire pour partager leur expérience. Cela contribuera à rééquilibrer les dynamiques de pouvoir.

Dans une communauté rurale, une réunion est organisée pour discuter de l’importance de l’éducation numérique et de l’accès à Internet pour les jeunes. Le responsable du projet, qui travaille pour une ONG, est un homme avec une formation technique avancée. Il présente des données sur l’impact positif de l’accès à la technologie sur l’éducation et les opportunités d’emploi. Cependant, parmi les participants, il y a des jeunes qui viennent de milieux défavorisés et qui n’ont pas accès à des ordinateurs ou à Internet. Lors de la discussion, le responsable du projet invite principalement les jeunes ayant des smartphones ou un accès régulier à Internet à partager leurs expériences. Ceux qui n’ont pas ce privilège restent silencieux et n’ont pas l’occasion de donner leur avis sur les obstacles qu’ils rencontrent. Quelles sont les dynamiques de pouvoir?

Dans ce scénario, le responsable du projet exerce un certain pouvoir en raison de sa position, de son éducation et de son accès à la technologie. Les jeunes ayant accès à Internet et à des appareils technologiques peuvent influencer la conversation et proposer des solutions, tandis que ceux qui n’ont pas ce même accès se retrouvent marginalisés. Cette dynamique crée une disparité dans la représentation des voix au sein de la discussion, ce qui peut limiter la compréhension des défis auxquels tous les jeunes de la communauté sont confrontés. Pour rééquilibrer les dynamiques de pouvoir, il serait essentiel d’inclure tous les jeunes, indépendamment de leur accès à la technologie, et d’explorer comment surmonter les obstacles liés à l’éducation numérique.

 

Conclusion

Il est toujours important d’identifier les dynamiques de pouvoir dans une histoire et de questionner qui la partage et pourquoi. Est-ce la personne qui détient le plus de pouvoir dans le scénario qui raconte l’histoire ? Pouvons-nous faire confiance à ses propos ? Avons-nous entendu l’autre partie, et comment sa version ou son opinion se compare-t-elle ?

Comment soutenir les personnes avec moins de pouvoir :

• Connaitre ces personnes: identifier, faire en sorte qu’aucune personne ne soit oubliée en fonction du sexe, âge, ethnie, statut, groupes marginalisés, etc.
• Respect : valoriser leur présence, leurs opinions, etc.
• Identifier leurs besoins: consulter, s’informer, recueillir ou identifier les déséquilibres vécus (difficultés, discriminations, écarts, déséquilibre, etc)
• Inclusion: un effort, une volonté d’échanger sur leurs besoins, comprendre et les prendre en compte
• Partager son influence : donner la parole à ceux qui sont souvent réduits au silence
• Identifier les opportunités d’avancement : en matière financière, éducative, etc.