Les coupe-vents protègent les cultures et le sol

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Voici des informations d’un intérêt tout particulier pour les agriculteurs qui vivent dans des endroits où le sol est sec. Avez-vous remarqué que le vent emporte le sol de vos champs? Vos plantes sont-elles rachitiques? Ont-elles cessé de pousser?

Vous n’êtes pas seul. De nombreux agriculteurs se préoccupent de devoir se déplacer sans cesse pour trouver de meilleures terres pour l’agriculture. C’est parce que la terre sèche et infertile se répand comme une maladie à travers de nombreux pays.

Ce problème s’appelle la désertification. D’abord, le sol perd sa couverture végétale. Sans l’herbe et les arbres pour le maintenir en place, une grande partie de la terre arable est emportée par le vent ou charriée par l’eau de pluie. Il ne reste plus que la terre dure et sèche.

Mais il existe des solutions à ce problème. De nombreux pays ont déjà pris des mesures pour combattre la désertification, et avec votre aide on peut l’arrêter.

Ecoutez bien l’information qui suit sur une technique qui peut ralentir les effets du vent et protéger vos cultures ainsi que le sol.

Les vents violents peuvent endommager vos cultures et emporter une grande quantité du sol de votre champ. Avec le temps, le vent peut emporter tellement de terre qu’il ne restera plus que du sable et des roches. Mais une barrière d’arbres et d’arbustes peut aider à ralentir la vitesse du vent et protéger vos champs et vos cultures. Cette barrière s’appelle un coupe-vent.

La chose la plus importante que fait un coupe-vent est de protéger votre sol et vos cultures des effets des vents violents.

Mais vous remarquerez également les autres avantages d’une barrière coupe-vent. Votre sol conservera une plus grande quantité d’eau. Vous aurez moins de branches cassées et de feuilles arrachées. Et vous pourrez utiliser le bois des arbres comme combustible, ou pour faire des poteaux ou des meubles.

Un bon coupe-vent assure une couverture sur différents niveaux.

Comment faire un coupe-vent

La façon dont vous allez concevoir votre coupe-vent dépendra de la vitesse et de la direction du vent dans votre secteur.

Les coupe-vents sont plus efficaces lorsqu’ils sont plantés perpendiculairement à la direction du vent. Par exemple, si le vent souffle du Nord au Sud, vous planterez votre coupe-vent d’Est en Ouest. Mais d’habitude les vents soufflent dans différentes directions. Si c’est le cas, il faudra peut-être planter des coupe-vents plus denses pour faire face à la principale direction du vent, et des coupe-vents moins denses faisant face aux directions moins importantes. Il y a des gens qui érigent des haies en forme de « L » pour couvrir les deux directions.

Maintenant, il vous faudra décider quelles sortes d’arbres feront de bons coupe-vents.

Choisissez quelques espèces d’arbres et d’arbustes qui poussent naturellement dans votre secteur. Regardez bien autour de vous et voyez quelles sont les espèces qui poussent le mieux dans les secteurs ouverts ou exposés. Ces arbres et arbustes auront probablement des tiges ou des troncs solides capables de résister à la force du vent. Ils doivent également avoir des racines profondes qui poussent vers le bas et ne s’étendent pas sur les côtés. Si les racines s’étendent trop sur les côtés, elles feront de la concurrence aux autres arbres ou aux autres cultures. Certains arbres doivent avoir un feuillage épais.

Ce serait encore mieux si les arbres et les arbustes que vous choisissez pouvaient servir à d’autres usages. Par exemple, certaines espèces peuvent vous donner du bois de chauffe, des feuilles pour nourrir le bétail, mais aussi pour vous donner de la nourriture, ainsi que des médicaments.

Les coupe-vents peuvent être de différentes largeurs. Habituellement, les agriculteurs plantent de une à cinq rangées d’arbres et d’arbustes. En prévoyant le nombre de rangées, n’oubliez pas de prendre en considération les produits de grande valeur que vous pouvez obtenir des arbres.

Plus le coupe-vent est haut et plus de terrain il pourra protéger. Alors un coupe-vent doit être le plus haut possible, mais n’oubliez pas de prendre en considération quelle sorte d’arbre convient le mieux à vos conditions de culture.

Le champ où pousseront vos cultures sera protégé à des distances équivalentes à 30 fois la hauteur des plus grands arbres du coupe-vent. Autrement dit, si vous mesurez la hauteur des arbres les plus hauts et marchez sur une distance équivalente à 30 fois cette hauteur – en partant du coupe-vent – vous saurez la longueur de la zone qui sera protégée. Chaque rangée d’arbres du coupe-vent doit avoir une hauteur différente. Si les rangées sont de hauteur égale, elles ne réduiront pas suffisamment la vitesse du vent.

Au moment de planter, vous devrez également décider quel intervalle mettre entre les arbres. La distance qui sépare les arbres dépendra des espèces d’arbres que vous plantez. En fait, il s’agit d’obtenir une barrière de feuillages la plus serrée possible. Prévoyez bien cela pour que les branches des arbres se touchent lorsqu’elles auront poussé pendant quelques années. C’est peut-être mieux de planter les arbres de façon rapprochée, au début, puis d’en éliminer certains durant leur croissance pendant que le coupe-vent prend de l’épaisseur.

Si vous avez des champs très grands, vous aurez probablement besoin de plus d’un coupe-vent. Il vaut mieux planter une série de coupe-vents à travers votre champ, tout en faisant face à la direction du vent. En règle générale, espacez-les de 200 à 300 mètres, ou de 20 fois la hauteur des plus grands arbres. C’est l’effet conjugué de plusieurs coupe-vents sur une grande superficie qui protègera le mieux vos cultures et votre sol.

Afin d’obtenir une bonne couverture de feuillage partant du sol vers le sommet du coupe-vent, vous devrez essayer d’inclure trois sortes de végétation. D’abord vous devrez avoir des arbustes qui poussent à peu près jusqu’à hauteur d’homme (2 mètres).

Deuxièmement, vous devrez inclure de petits arbres à croissance rapide ou de grands arbustes qui poussent jusqu’à deux fois la hauteur d’un homme (4 ou 5 mètres). Enfin, c’est une bonne idée de planter de grands arbres. Prévoyez de mettre les plus grands arbres dans la rangée du milieu, et les arbres plus petits et les arbustes sur les haies extérieures.

Un bon coupe-vent ralentit le vent mais ne l’empêche pas de passer. Autrement dit, une haie doit laisser passer du vent à travers elle. Mais essayez de faire en sorte qu’il n’y ait pas de gros trous ou de grosses ouvertures dans le coupe-vent. Lorsque le vent s’engouffre à travers de grandes ouvertures, sa force peut vraiment augmenter. Si cela se produit, une grande partie du coupe-vent ne sera plus capable de protéger vos cultures et votre sol.

Le fait d’ériger un coupe-vent peut vous apporter de nombreux avantages avec le temps: de la nourriture, du combustible, et surtout une protection contre les vents violents pour votre champ.

Remarques

Trois espèces recommandées pour les coupe-vents provenant de la « Pochette d’Information sur les technologies d’Agroforesterie » publiée par l’Institut International de Reconstruction Rurale de Silang, Cavite aux Philippines.

Grands arbres (plus de 15 mètres)

  • Casuarina equisetifolia
  • Pterocarpus indicus
  • Tectona grandis
  • Gmelina arborea
  • Vitex parviflora
  • Artocarpus blancoi
  • Chrysophyllum cainito
  • Sandoricum ketjape
  • Tamarindus indica

Arbres de taille moyenne (5 à 15 mètres)

  • Pithecellobium dulce
  • Anacardium occidentale
  • Diospyros philippinenses
  • Lagestroemia speciosa
  • Leucaena leucocephala
  • Gliricidia sepium
  • Albizzia procera
  • Casuarina rumphiana
  • Syzygium cusini

Arbustes & Bambous (plus de 5 mètres)

  • Bambusa blumeana
  • Bambusa vulgaris
  • Bambusa spinosa
  • Bougainvillea spectabilis
  • Acacia farnesiana
  • Schizostachyum lumampao
  • Erythrina variegata
  • Cajanus cajan.

Qu’est ce que la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la Désertification?

C’est un accord signé par les pays qui partagent la responsabilité de lutter contre les effets de la désertification. Son but est d’aider à régénérer le sol dans les régions arides et semi-arides. La Convention est issue des réclamations qui ont eu lieu lors du sommet de Rio de Janeiro au Brésil en 1992, où plusieurs pays en voie de développement ont demandé l’aide globale pour la lutte contre la désertification aussi vite que possible.

A Paris en octobre 1994, 87 pays ont signé la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la Désertification. Aujourd’hui plus de 115 pays l’ont signé. Cette dernière prendra effet lorsque les gouvernements de 50 pays l’auront ratifiée. Un plan d’urgence a été adopté pour encourager des efforts immédiats en Afrique qui est un des continents qui souffrent le plus des effets de la désertification.

Qu’est ce qui cause la désertification?

La désertification est causée par les changements du climat et par les activités humaines. La sécheresse rend, parfois, le sol encore plus sec et craquelé, et elle endommage la terre en accentuant les problèmes qui existent. Mais il y a quatre principales raisons pour la formation ou la création de zones désertiques: en travaillant trop la terre, en permettant aux animaux de manger toute la végétation qui recouvre et protège le sol de l’érosion, en coupant et en brûlant les arbres et en utilisant des méthodes impropres d’irrigation qui rendent les cultures salées.
Quelle genre d’actions la Convention va-t-elle mener?

Un des éléments-clés de la Convention est ce qu’on appelle « une approche à la base ». Cela veut dire que les populations des petites communautés et leurs leaders seront consultés avant qu’aucune décision ou action ne soient prises. Les populations de ces petites communautés seront impliqués dans les projets pour arrêter la désertification dans leur région.

La convention souligne le fait que les populations affectées par la désertification, organisations non-gouvernementales, experts, et gouvernements doivent travailler ensemble pour combattre ce phénomène efficacement et trouver des solutions à long terme. Des idées sur les techniques les plus appropriées pourront être soumises, présentées et discutées entre les agriculteurs et scientifiques. Elles pourront alors être proposées à différents niveaux du gouvernement et des organisations non-gouvernementales qui pourront probablement allouer ou trouver des fonds pour les mener à terme.


Acknowledgements

  • Ce texte a été adapté de matériaux compilés par Addis Chernet, Spécialiste en sciences agricoles, Toronto, Canada.
  • Il a été écrit par Jennifer Pittet, Editrice, Réseau de radio rurale des pays en développement.
  • Il a été revu et corrigé par Henry Kock, Horticulteur, The Arboretum, Université de Guelph, Guelph, Canada.

Information sources

  • « Shelterbelts » dans Agroforestry Technology Information Kit, 1989. International Institute of Rural Reconstruction, Silang, Cavite, Philippines.
  • Shade and windbreaks: cocoa trees’ best friends, 1990. Pamphlet de 11 pages. Grenada Cocoa Association, Grenada, West Indies.
  • Controlling crop pests and diseases, Rosalyn Rappaport, 1992. Publié par Macmillan Press Ltd. et appuyé par Technical Centre for Agriculture and Rural Cooperation (CTA), ACP-EEC Lomé Convention, Postbus 380, 6700 Aj Wageningen, The Netherlands.
  • Los sistemas agroforestales (Les systèmes agroforestiers), dans Machete Verde, par Daniel Gagnon, Coopérant du CUSO, Asesor UCA, Teustepe, Boaco, Nicaragua.
  • « Trees act as windbreaks » dans Agriculture in African rural communities, par Hugues Dupriez, Philippe De Leener, 1988, pages 71-77. Publié par CTA, P.O. Box 380,6700 AJ Wageningen, Netherlands, en association avec Terres et Vie, rue Laurent Delvaux 13, 1400 Nivelles, Belgium.
  • Environmentally sound small-scale forestry projects, par Peter Ffoliot et John Thames, 1983. VITA Publications, 1815 North Lynn Street, Suite 200, Arlington, VA 22209, USA.