Notes au radiodiffuseur
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Notes aux radiodiffuseur.euse.s
En 2012, des groupes armés soutenus par les djihadistes ont pris le contrôle de régions du nord du Mali et ont instauré la charia. À la demande de l’État malien, l’armée française a intervenue pour stopper l’avancée des djihadistes sur le sud du Mali. Depuis ce jour, l’insécurité s’est installée dans le nord du Mali, il y a des affrontements entre communautés et un grand nombre de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays.
En raison de cette violence, les conflits entre éleveur.euse.s et agriculteur.trice.s. se sont multipliés au cours des dernières années. Ces conflits sont souvent comme causé ou exacerbé par le changement climatique qui a entrainé d’importants dégâts sur l’environnent.
Déforestation, crues des cours d’eaux et sécheresse sont parmi les dommages engendrés par le changement climatique qui est aujourd’hui l’un des facteurs qui contribuent le plus aux conflits qui existent entre les éleveur.euse.s et les agriculteur.trice.s. Depuis plus de 20 ans, cela contribue à la déstabilisation du sahel en déclenchant des conflits qui ont affecté les relations entre les agriculteur.trice.s et les éleveur.euse.s.
Ces affrontements entre les éleveur.euse.s et les agriculteur.trice.s ont eu lieu à travers le Mali, surtout au centre, dans les régions de Mopti et de Gao. Plusieurs organisations non gouvernementales et le gouvernement malien ont organisé des activités de sensibilisation pour calmer la situation et trouver la solution aux problèmes.
Dans ce texte radiophonique, nous discutons avec cinq personnes : un agriculteur, un éleveur, le directeur régional de l’agriculture de la région de Gao et un membre de la société civile et un spécialiste de gestion de projet. Ils parlent du conflit continu entre les éleveurs.euse.s et les agriculteur.trice.s.
Si vous souhaitez créer des émissions sur les conflits ente les éleveur.euse.s et les agriculteur.trice.s, entretenez-vous avec des membres de chaque groupe. Vous pourriez leurs poser les questions suivantes :
- Comment les circonstances changeantes pour les agriculteur.trice.s et les éleveur.euse.s ont-elles contribué au conflit?
- Quelles sont les causes du conflit entre les éleveurs.euse.s et les agriculteur.trice.s?
- Quelles sont les conséquences du conflit sur les populations?
- Quelles sont les solutions envisageables de résolution de crise?
- Quelle sont les actions concrètes déjà prises pour réconcilier les éleveur.euse.s et les
agriculteur.trice.s?
- Est-ce que le changement climatique est une cause des conflits entre les éleveur.euse.s et les agriculteur.trice.s?
Durée estimée du texte radiophonique avec la musique, l’intro et l’extro : 20 minutes
Texte
ANIMATEUR.TRICE :
Bonjour, chers auditeurs et auditrices, bienvenue dans notreémission.
Aujourd’hui, nous allons parler d’un sujet complexe et important, il s’agit bien des conflits entre les éleveurs et les au Mali. Depuis un certain nombre d’années, le Mali est confronté à des conflits entre ces deux groupes. Et veuillez noter: dans cette émission, lorsque nous disons agriculteurs et éleveurs, nous faisons référence aux hommes et aux femmes qui exercent ces professions.
Les conflits occasionnés par les éleveurs et les agriculteurs, ont engendré plusieurs déplacements, morts et blessés. La crise de 2012 au nord du Mali a engendré l’insécurité et la multiplication des groupes armés. Pendant plus d’un an et demi, le nord du Mali a été occupé par des groupes armés et des djihadistes. Cette occupation a facilité le déclenchement d’affrontements entre éleveurs et agriculteurs. Pour calmer la situation et mettre fin aux affrontements, beaucoup de personnes et de regroupements se sont impliqués.
Pour bien comprendre ce sujet, nous nous entretenonspremièrement, avec Adourhamane Hamidou, qui nous donne un brefaperçu sur le conflit qui existe entre les éleveurs et les agriculteurs au Mali. M. Hamidouest agriculteur dans le cercle d’Ansongo dans la région de Gao, au Mali. Deuxièmement, nous nous entretenons avec Hameye Toure, éleveur, qui partage son expérience du conflit entre éleveurs et agriculteurs. Troisièmement, nous nous entretenons avec Mme. Elisé Goita, chef du Secteur de l’Agriculture de Bougouni et environnementaliste. Troisièmement, nous entends M. Nouhou Cheybou, président de la chambre d’agriculture de Gao qui parle de conflit entre les éleveurs et les agriculteurs. Enfin, nous nous entretenons avec M. Malamine Traore géographe spécialiste de gestion de projet.
ANIMATEUR.TRICE :
Quelle est les causes des affrontements entre les éleveurs et les agriculteurs au Mali?
ADOURHAMANE HAMIDOU :
Les conflits entre les éleveurs et les agriculteurs sont dus à beaucoup de choses y compris l’accès aux puits, aux mares et aux espaces de pâturages. Souvent les éleveurs se sentent restreints dans leurs activités en raison des espaces limités destinés aux pâturages et le fait que les champs des agriculteurs obstruent l’accès aux mares.
ANIMATEUR.TRICE :
Quelles sont les difficultés entre les éleveurs et les agriculteurs?
ADOURHAMANE HAMIDOU :
La première difficulté est liée à l’expansion des champs de culture à côté des pistes des mares et des puits empêchant les animaux de pouvoir vaguer librement. La deuxième difficulté est liée à certains éleveurs qui se plaignent de quelques champs qui se rapprochent de plus en plus de leurs zones de pâturages.
ANIMATEUR.TRICE :
Dans quelles zones du Mali sont les problèmes le plus fréquent entre les éleveurs et les agriculteurs?
ADOURHAMANE HAMIDOU :
Les problèmes entre les éleveurs et les agriculteurs existent un peu partout à travers le pays, par exemple dans le cercle d’Ansongo dans la région de Gao, dans la région de Mopti au centre et de Ségou au sud.
ANIMATEUR.TRICE :
La crise de 2012, a-t-il aggravé le conflit entre les éleveurs et les agriculteurs?
ADOURHAMANE HAMIDOU:
Cette crise de 2012 a aggravé le conflit dans beaucoup de régions. Dans la région de Mopti, les peulhs qui sont les éleveurs et les dogons qui sont les agriculteurs ne s’entendent plus comme avant la crise Des conflits ont éclaté entre eux, causant des pertes de vies humaines. Aujourd’hui, dans la région de Mopti, il y a une méfiance qui s’est installée entre les deux communautés. Dansbeaucoup derégions, la crise a multiplié les conflits entre les éleveurs et les agriculteurs.
ANIMATEUR.TRICE :
Est-ce que le pastoralisme est lui-même une source de conflit?
ADOURHAMANE HAMIDOU:
Non, le pastoralisme ne pas une source de conflit. Ilestune activité menée par des gens qui se déplacent d’endroit en endroit. Il est exercé depuis des années et certains vivent de ça.
ANIMATEUR.TRICE :
En tant qu’agriculteur ou agricultrice qu’es ce qui vous oppose des éleveurs?
ADOURHAMANE HAMIDOU:
Ce qui créer du conflit entre nous sont des incompréhensions liées à des espaces de pâturages. Nos frères et sœurs éleveurs pensent que nos champs occupent leurs espaces de pâturages. Nous les agriculteurs d’autres part voyons nos champs dévastés par des animaux. C’estjuste une question d’organisation qui peut être gérer sans problème.
ANIMATEUR.TRICE :
Est-ce que vous et vos frères et sœurs éleveurs ont une fois tenté de vous entendre?
ADOURHAMANE HAMIDOU:
Oui, beaucoup de rencontres d’échange entre nous ont été organisée par les Organisations nongouvernementales locales, nationales et internationales pour discuter des problèmes et trouver une solution définitive à cette crise qui n’a que trop duré. Mais toutes ces rencontres n’ont pas calmé la situation et les mésententes continuent.
ANIMATEUR.TRICE :
Merci, Adourhamane Hamidou. Nous allons nous entretenir maintenant avec M. Hameye Toure qui estéleveur.
Merci d’avoir accepté notre invitation.
Qu’est-ce qui vous oppose à vos frères et sœurs agriculteurs?
HAMEYE TOURE:
Ce qui créer du conflit entre nous sont les espaces qui sont occupés par les champs des frères et sœurs agriculteurs. Parfois, ils nous accusent de détruire leurs champs parce que nos animaux divaguent et rentrent dans leurs champs sans qu’on ne soit au courant. Ils nous font payer parfois de l’argent pour les dégâts que nos animaux font en notre absence. Toutle problème tourne autour des espaces des puits et des mares.
ANIMATEUR.TRICE :
Qu’es ce qu’il faut faire pour réconcilier le problème?
HAMEYE TOURE:
Il faut que l’État prenne ses responsabilités en mettant del’ordre dans la région.
ANIMATEUR.TRICE :
Voulez-vous dire que, malgré toutes ces médiations entre vous, les conflits persistent?
HAMEYE TOURE:
Si vous voyez que toutes ses rencontres n’ont rien changé, cela veut dire que certains ne sont pas sincères et cette zizanie les arrange beaucoup. Si la carotte ne marche pas, il faut utiliser le bâton et cela ne sera pas possible tant que l’État est inefficace. Il y’a un manque d’engagement de tout le monde. Sinon, quelque soit le problème, on pourrait le régler. Si nous changeons de stratégie nous pouvons réussir dans nos efforts pour une académie dans la zone.
ANIMATEUR.TRICE :
Quelle sera votre message à l’égard de cette situation?
HAMEYE TOURE:
Mon message est un message de réconciliation entre nous, parce que rien ne vaut pas la paix.
ANIMATEUR.TRICE :
Merci, M. Hameye Toure. Le troisième intervenant estElisé Goita.
ANIMATEUR.TRICE :
Es ce que le changement climatique peut être la causedes conflits entre les agriculteurs et les éleveurs?
ELISÉ GOITA:
Oui, le changement climatique fait partie des causes qui augmente les conflits. Par exemple le séchage des pâturages signifie que les éleveurs de bétail sont obligés de migrer vers les autres terres arables ce qui les met souvent en conflit avec les agriculteurs. Lorsque les quantités de bétails dépassent la capacité des pâturages et de l’eau disponible, la migration vers d’autres endroits est inévitable et cela entraine des conflits.
Les conflits entre agriculteurs et éleveurs sont aggravés ces dernières années par de nombreux facteurs, dont le changement climatique, l’accès difficile et insécurisé aux ressources pastorales, étant l’eau et les pâturages, la non-application de la charte pastorale, la mauvaise gestion des conflits entre éleveurs et agriculteurs et les pressions exercées par l’augmentation de la population. La charte pastorale est la loi qui régit le pastoralisme au Mali. Elle décrit comment le terroir doit être organisé, y compris les champs de cultures, piste pastorale, aire de repos des animaux, l’accès aux points d’eau.
Dans la région de Mopti au centre dans la région de Sikasso au sud ou le changement climatique a provoqué des conflits entre les éleveurs et les agriculteurs. Actuellement dans la région de Mopti, nous sommes confrontés à ce problème qui pousse des familles à se déplacer des villages entiers.
ANIMATEUR.TRICE :
Merci d’être là, aujourd’hui avec nous.
NOUHOU CHEYBOU:
C’est moi qui vous remercie.
ANIMATEUR.TRICE :
Comment est-ce que vous décriviez ce conflit entre les éleveurs et les agriculteurs?
NOUHOU CHEYBOU:
Le conflit est dû à plusieurs choses dont l’incompréhension entre les éleveurs et les agriculteurs. Mais la cause principale, c’est le manque des pistes et espaces pastoraux qui font que les deux groupes ne se comprennent.
ANIMATEUR.TRICE :
Qu’es ce que vous avez pu faire à la chambre de l’agriculture?
NOUHOU CHEYBOU:
On a fait beaucoup de choses pour calmer la situation. On a organisé des rencontres entre les éleveurs et les agriculteurs. En 2019, on a signé des protocoles d’accord dans la région entre les éleveurs et les agriculteurs. Mais cela n’était pas respecter par les agriculteurs et les éleveurs. Le protocole d’accord était composé de 12points que toutes les parties devaient respectées. Parmi ses points, il y’a l’attribution des espaces, le partage des terrains et le respect des engagements pris. Le premier engagement est de respecter l’accord, le second de ne pas dépasser les espaces réservés à chacune des parties et le règlement à l’amiable de tous les conflits entre les deux parties, une convention de non-agression, et un engagement au dialogue en cas de désaccord.
ANIMATEUR.TRICE :
Quelles sont les conséquences de ces conflits entre les éleveurs et les agriculteurs?
NOUHOU CHEYBOU :
Les conséquences sont énormes parce que parfois les conflits amènent l’insécurité alimentaire et la mort d‘homme comme ça été le cas dans d’autres régions du Mali.
ANIMATEUR.TRICE :
Après cela, nous allons poser des questions à M. Malamine Traore, il est géographe et spécialiste de gestion de projet.
ANIMATEUR.TRICE :
Quelles sont les causes des conflits entre les agriculteurs et les éleveurs?
MALAMINE TRAORE:
Certaines des causes de ces conflits est les dégâts causés par le passage des bétails dans les champs, et la dépossession des terres réservés aux éleveurs, qui crée une crispation. Quand on ajoute le vol des bétails, cela peut créer des crises.
ANIMATEUR.TRICE :
Pourquoi ses conflits semblent proliférer ces derniers temps?
MALAMINE TRAORE:
La cause de la multiplication de ces conflits ces derniers temps c’est dû à la crise de 2012 qui a entrainé une insécurité qui a imposé une méfiance. Cette insécurité que nous vivons au Mali à beaucoup impactée ou boostée ces conflits.
ANIMATEUR.TRICE :
Quelles sont les conséquences de ces conflits entre les éleveurs etles agriculteurs?
MALAMINE TRAORE :
Les conséquences sont, parmi les éleveurs etles agriculteurs, les gens qui quittent les communautés rurales, l’enrôlement des jeunes dans les groupes djihadistes et la pauvreté.
ANIMATEUR.TRICE :
Quelles sont les solutions possibles?
MALAMINE TRAORE:
Il faut d’abord, sensibiliser et informer les communautés puisque la manière de prévenir les conflits entre les éleveurs et les agriculteurs et s’attaquer à leurs causes profondes. Celles sont la mobilité des gens c’est-à-dire les déplacements des populations d’un lieu à un autre et l’accès aux ressources. Parce que quand les gens se déplacent, ils pourraient occuper des terres dans les territoires qui ne les appartient pas.
Dans la mobilité on peut être amené à occuper des terres. Alors il faudrait mettre en place des structures qui vont gérer les ressources naturelles. Cela permettra d’impliquer tous les groupes sociaux pour prévenir les conflits entre les éleveurs et les agriculteurs.
ANIMATEUR.TRICE :
Le changement climatique est-il un facteur de conflit?
MALAMINE TRAORE:
Quand on parle de changement climatique, on parle des de questions telles que la déforestation, les feux de brousse et du surpâturage et oui, c’est une cause de conflit. Le fait de couper des arbres joue souvent sur la pluviométrie, ensuite, il y’a aussi l’ensablement où le lit de la rivière est rempli de sable. Cela réduit la quantité d’eau qui s’écoule dans la rivière au fil du temps. Tout ça contribue aux conflits entre les agriculteurs et les éleveurs.
Lechangement climatique provoque la décrue des fleuves des rivières et le déclin des zones de conservation, notamment des forêts. Cela provoque aussi la sécheresse des terres.
ANIMATEUR.TRICE :
Dans quelle zone ces conflits sont fréquents?
MALAMINE TRAORE:
Dans la zone de l’office du Niger de Ségou de Mopti et jusqu’à dans la zone de Tombouctou. Mais avec les changements climatiques, les querelles les plus récurrents se trouvent dans la région de Sikasso. Cela a occasionné des déplacements importants de populations.
ANIMATEUR.TRICE :
Es ce que la crise de 2012 a permis d’accentuer ces conflits?
MALAMINE TRAORE:
La crise a beaucoup accentué cette situation. Elle a permis à certains éleveurs de rejoindre les rangs des djihadistes.
Le pastoralisme est une nécessité et un moyen de substance et également de tension entre les agriculteurs et les éleveurs, Cesdéplacements occasionnent des conflits qu’on nepeut maitriser.
ANIMATEUR.TRICE :
Quel est le degré d’implication du gouvernement national pour la résolution des conflits?
MALAMINE TRAORE:
L’État malien est impliqué par la prise des lois et des mesures administratives et politiques. Il faut les lois établies qui régissent la gestion des ressources pour éviter des problèmes. Ces lois permettront de réguler les espaces pastorales et agricoles, orienteront les éleveurs et les agriculteurs dans leur cohabitation et permettront à chaque groupe de connaitre ses droits et devoirs vis-à-vis des autres.
ANIMATEUR.TRICE :
Chers auditeurs et auditrices, aujourd’hui on a parlé des conflits entre les éleveurs et les agriculteurs qui existent depuis quelques années. On a parlé des causes du conflit, des conséquences du conflits et des solutions qui pourraient mettre fin à cela. Grace à nos intervenants et intervenantes, on a compris que le conflit est centré sur les puits, les mares et les espaces mal reparties entre les éleveurs et les agriculteurs et aussi sur la croissance de la population. Une autre cause importante est le changement climatique qui, ainsi que la crise de 2012 dans le nord du Mali, est à l’origine de la récente augmentation des conflits. Nous espérons que vous avez été bien édifié sur ces conflits entre les éleveurs et les agriculteurs.
Merci beaucoup pour votre aimable attention. Aurevoiret à bientôt.
Acknowledgements
Remerciements :
Rédigé par : Aly Ibrahim Maiga, journaliste à Gao au Mali
Révisé par : Elisé GOITA, Chef, Secteur de l’Agriculture de Bougouni, Ingénieur en Protection des Végétaux, Mali.
Entretiens :
Adourhamane Hamidou agriculteur dans le cercle d’Ansongo dans la région de Gao. Interviewé le 13 novembre 2021.
Hameye Toure éleveur dans le cercle d’Ansongo. Interviewé le 14 novembre 2021
Nouhou Cheybou président de la chambre d’agriculture de Gao. Interviewé le 14 novembre 2021.
Malamine Traore géographe et spécialiste de gestion de projet. Interviewé le 18 janvier 2022.
Elisé Goita. Chef du Secteur de l’Agriculture de Bougouni, Ingénieur en Protection des Végétaux, Mali. Interviewée le 20 janvier 2022.
La présente ressource a été produite avec le soutien financier du gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada.