Notes au radiodiffuseur
Comme nous l’avons entendu dans la partie I de cette série (Pochette 75, texte 5 – L’apprentissage des indices locaux de la sécheresse), il existe diverses méthodes traditionnelles et locales qui annoncent une sécheresse imminente et peuvent servir d’indices d’alerte météorologique précoce. Que faisons-nous en tant que communicateurs? Nous devons alerter les agriculteurs au sujet de ces indicateurs et partager entre nous les renseignements pertinents sur la façon de réagir en temps voulu pour garantir la sécurité alimentaire. Dans cette seconde partie de notre pièce radiophonique sur les indices des changements climatiques intitulée Préparatifs pour la sécheresse, nous allons aborder quelques pratiques utilisées par les agriculteurs lorsqu’ils sont confrontés à une sécheresse. Joignez-vous à nous pour écouter les défis auxquels sont confrontés les jeunes mariés Ango et Amariya. L’opposé se produit avec le vent. Il augmente lentement de volume jusqu’à éliminer le bruit de l’eau à la fin de l’émission.
Texte
SOUFFLEMENT D’UN VENT FORT, COGNEMENT RAPIDE À LA PORTE
Ango :
Baba, c’est moi Ango.
LA PORTE S’OUVRE ET SE REFERME RAPIDEMENT
Baba :
Entre, Ango, il fait froid dehors. Mais au fait, que fais-tu dans ma maison? Tu viens tout juste de te marier!
Ango :
Baba, la sagesse vient avec l’âge; ce sont vous, nos aînés, qui nous ont appris que la sagesse ne s’achète pas au marché. Je suis venu te demander conseil.
Baba :
Bien dit, mon fils. Avant que tu continues, permets-moi de te demander comment va ta femme?
Ango :
Baba, Amariya va bien. Elle t’embrasse très fort.
Baba :
Oh! J’oublie mes bonnes manières. Que puis-je t’offrir?
Ango :
Baba, pas maintenant. N’est-ce pas toi qui dit que lorsqu’on voit une grenouille en pleine lumière, elle pourchasse quelque chose ou bien elle est pourchassée?
Baba :
Hum! Alors, que pourchasses-tu Ango?
Ango :
Baba, je viens tout juste de me marier…
Baba :
As-tu oublié Ango que j’étais présent?
Ango :
(Embarrassé) Eh bien, maintenant j’ai une femme mais j’ai aussi de nouveaux problèmes. Déjà, nous manquons presque de nourriture à la maison – presque tout le maïs que j’avais gardé pour planter pendant les pluies a été mangé.
Baba :
Comment avez-vous fait cela?
Ango :
Ma femme et moi ne savons pas très bien comment gérer. Nous avons eu beaucoup de visiteurs depuis notre mariage et ils ont mangé toutes nos céréales. Nous ne pouvons pas risquer de manger aussi nos semences.
Baba :
C’est bien, mon fils, c’est bien.
Ango :
Mais, Baba, je suis inquiet. Les quelques tiges de manioc que j’ai essayé de planter ne donnent pas grand chose. Il fait trop sec.
Baba :
Je ne devrais pas te dire cela, Ango. Mais nous allons assurément avoir une sécheresse cette année.
Baba :
La longue saison de l’harmattan et la disparition des oiseaux me disent ce qui va se passer. Les pluies arriveront tard cette année et, lorsqu’elles arriveront, elles seront de courte durée.
Baba :
Nous devons nous préparer à planter des cultures à maturation rapide…
Ango :
(l’interrompant) Des cultures à maturation rapide?
Baba :
Oui, certaines des variétés de maïs ont une maturation rapide. Nous devrions également planter du sorgho de Guinée et aussi des fèves pour couvrir le sol et conserver l’humidité. Nous devrions choisir des plantes qui n’exigent pas beaucoup d’eau.
Ango :
Ainsi, je ne devrais pas planter de nouvelles boutures de manioc?
Baba :
Non, pas maintenant. Les pluies seront trop courtes pour leur survie. Même pour les autres plantes, nous devons épandre de la bouse de vache et du compost sur le jardin pour conserver l’humidité. Il va falloir travailler fort car il n’y aura pas de temps à perdre lorsque les pluies commenceront.
Ango :
Baba, j’ai beaucoup de choses à apprendre de toi.
Baba :
Je suis toujours à ta disposition. Ma maison est la tienne.
Ango :
Maintenant, je dois partir. Merci beaucoup, Baba.
LA PORTE S’OUVRE, LE VENT SOUFFLE DE L’EXTÉRIEUR
Ango :
Baba, je n’y manquerai pas.
LA PORTE SE REFERME
Baba :
Oh la la! Quel vent (il se frotte les mains pour les réchauffer) Mero! Mero!! Où es-tu?
Mero :
Baba, Asabe — j’arrive — je suis dans la cuisine.
LA PORTE EXTÉRIEURE S’OUVRE
Baba :
Savais-tu qu’Ango était ici?
Mero :
Comment va-t-il? A-t-il engraissé?
Baba :
Pour un jeune marié depuis deux semaines, je pense qu’il a raisonnablement engraissé.
Baba :
Je t’ai appelée pour quelque chose de plus important.
Baba :
Nous devons aider les jeunes mariés.
Mero :
Baba, mais de quelle façon?
Baba :
Nous devons visiter chaque ménage du village et recueillir une cuvette de semences de maïs à maturation rapide pour les jeunes mariés.
Mero :
Alors la sécheresse est arrivée.
Baba :
Oui, Mero, elle est arrivée.
L’animateur :
Grâce aux indices de la sécheresse, Baba et Mero ont pu apporter leur aide et dresser des plans pour aider des personnes dans le besoin, comme Ango et Amariya. Avez-vous un système d’aide semblable dans votre village? Une chose est vraie, à savoir que les catastrophes, naturelles ou artificielles, devraient nous rapprocher. Nous aimerions avoir de vos nouvelles.
MONTÉE DU THÈME MUSICAL ET MAINTIEN PENDANT 3 SECONDES AVANT DE DISPARAÎTRE
Acknowledgements
- Rédaction : African Radio Drama Association (ARDA), Plot 211, Muri Okunola Street, Victoria Island, Lagos, Nigeria.
- Révision : Professeure Helen Hambly Odame, Études de vulgarisation rurale, Université de Guelph, Canada.
- L’une des stratégies pour lutter contre la sécheresse mentionnée dans le présent texte implique la plantation de variétés améliorées et traditionnelles de maïs à maturation précoce et/ou résistant à la sécheresse. Pour obtenir de plus amples renseignements sur les variétés de maïs, veuillez consulter : MaizeLink ou
Dr Manish N. Raizada
Département d’agriculture végétale
Université de Guelph, Canada
raizada@uoguelph.ca
- On mentionne également le sorgho de Guinée dans le texte. C’est une variété de sorgho (Sorghum guineese) davantage adaptée aux régions plus humides.