Notes au radiodiffuseur
L’apiculture est une pratique transformatrice qui offre bien plus que la production de miel. Les agriculteurs et agricultrices peuvent également récolter des sous-produits précieux, comme la propolis, le pollen, la gelée royale et la cire d’abeille, qui présentent tous des avantages commerciaux et sanitaires. Le miel est notamment connu pour ses propriétés thérapeutiques, la gelée royale est appréciée pour sa capacité à stimuler l’énergie, la cire d’abeille est utilisée dans diverses industries et le pollen est essentiel à la reproduction des plantes.
Dans le village côtier de Msimbati, en Tanzanie, l’apiculture est devenue une activité vitale pour la communauté comme pour l’environnement. Autrefois menacées par la déforestation pour la production de charbon de bois et de bois de chauffage, les forêts de mangroves locales sont désormais protégées grâce à l’introduction de l’apiculture. Cette initiative a non seulement modifié l’attitude de la communauté envers la conservation, mais elle a également fourni des moyens de subsistance durables, prouvant ainsi qu’il est possible de protéger la nature tout en créant des opportunités économiques.
Ce texte radiophonique explore la manière dont l’apiculture permet aux villageois et villageoises de Msimbati de protéger leurs forêts de mangroves tout en améliorant leurs moyens de subsistance. Il comprend des entretiens avec des personnes clés qui sont à l’origine de cette transformation. Mustafa Issa, un apiculteur local, est devenu un défenseur passionné de la conservation des mangroves grâce à la production durable de miel. Fatma Khamisi, mère de trois enfants, a remplacé la vente de charbon de bois, une pratique nuisible à l’environnement, par l’apiculture, ce qui lui permet de subvenir aux besoins de sa famille de manière plus durable. Redfred Ngowo, un agent de conservation, souligne les avantages environnementaux de l’apiculture et son rôle dans la préservation des écosystèmes vitaux des mangroves.
Pour adapter ce programme à votre station, vous pouvez utiliser des voix d’acteurs /d’actrices ou modifier le contenu pour refléter les contextes locaux. N’oubliez pas d’informer votre public si vous utilisez des voix d’acteurs, et de préciser que le programme est basé sur de vraies interviews, mais qu’il a été adapté pour un public plus large.
Si vous souhaitez créer des épisodes sur l’apiculture, envisagez d’interviewer des apiculteurs et apicultrices locaux et des experts en environnement.
Vous pourriez leur poser des questions telles que :
- Comment l’apiculture contribue-t-elle à la conservation de l’environnement ?
- Quels sont les avantages économiques de l’apiculture pour les individus et les communautés ?
- Quels sont les défis auxquels les apiculteurs et apicultrices sont confrontés et comment les surmonter ?
La durée de l’émission, introduction et conclusion comprises, est d’environ 25 minutes.
Texte
MISE AU POINT DE LA SIGNATURE, PUIS FONDU ENCHAÎNÉ.
ANIMATEUR.TRICE
: Bienvenue à l’émission d’aujourd’hui ! Je m’appelle _______ . Aujourd’hui, nous nous intéressons à Msimbati, un petit village côtier de la région de Mtwara, en Tanzanie, où une initiative intéressante transforme des vies et protège l’environnement. En élevant des abeilles dans les mangroves, les villageois trouvent en effet des moyens durables de prospérer tout en préservant leur écosystème vital.
MISE AU POINT DE LA SIGNATURE, PUIS FONDU ENCHAÎNÉ.
ANIMATEUR.TRICE :
Le village de Msimbati est situé au bord de l’océan Indien, dans le sud de la Tanzanie, et est entouré de mangroves, qui constituent une ressource vitale pour la communauté. Ces mangroves agissent comme des barrières naturelles contre l’érosion côtière et soutiennent la vie marine.
Pendant des années, les mangroves ont été abattues pour le bois de chauffage et le combustible de cuisine, ce qui a entraîné l’épuisement des pêcheries, l’aggravation des dégâts causés par les tempêtes et la baisse des revenus. Pour étudier l’impact et la voie du rétablissement, nous allons écouter directement les membres de la communauté.
SFX :
VAGUES DOUCES, GAZOUILLIS D’OISEAUX
ANIMATEUR.TRICE :
Nous nous sommes entretenus avec Mustafa Issa, un habitant de Msimbati dont la vie a changé lorsqu’il a commencé à pratiquer l’apiculture. Dans cet entretien, M. Issa explique comment il a transformé les défis environnementaux en opportunités qui assurent aujourd’hui la sécurité financière de sa famille. Merci de vous être joint à nous, M. Issa. Pour commencer, pourriez-vous nous parler de votre communauté et de la dégradation de la mangrove que vous avez constatée ?
ISSA:
Certaines personnes coupaient les mangroves pour en faire du bois de chauffage, des matériaux de construction et des poteaux. Beaucoup le faisaient à des fins commerciales. En conséquence, les forêts de mangrove se sont appauvries, ce qui a entraîné une diminution des stocks de poissons et a rendu la vie des pêcheurs plus difficile.
ANIMATEUR.TRICE :
Dites-nous, à quoi ressemblait cette zone avant la dégradation – peut-être quand vous étiez enfant ?
ISSA :
Lorsque j’étais étudiant, mon père était pêcheur. La mer était parsemée de mangroves et elle était attrayante. Les poissons étaient nombreux et l’environnement était serein.
Mais la situation a changé en 2014. De nombreuses mangroves avaient été abbatues pour les besoins de la construction et du bois de chauffage. De plus, même la disponibilité du poisson posait problème, car de nombreux poissons avaient rejoint les profondeurs de la mer.
ANIMATEUR.TRICE :
M. Mustafa, vous avez mentionné plus tôt que de nombreuses mangroves avaient été coupées, notamment vers 2014. Qu’est-ce qui vous a incité à commencer à restaurer les mangroves le long du littoral de votre village?
ISSA :
Oui, c’est vrai. En 2014, les mangroves étaient en mauvais état. Mais après avoir suivi une formation sur la restauration et sur le rôle des mangroves dans le soutien de l’apiculture et de la reproduction des poissons, j’ai appris que les marées montantes amènent les poissons à se nourrir et à pondre dans les mangroves, ce qui rend la pêche plus facile pour nous. Inspirés par cette découverte, certains d’entre nous ont commencé à élever des abeilles dans les mangroves restantes. Lorsque nous avons constaté les avantages, nous avons étendu nos efforts et commencé à restaurer les mangroves à plus grande échelle.
ANIMATEUR.TRICE :
Chers auditeurs et auditrices, notre conversation se poursuit. M. Mustafa, pouvez-vous nous expliquer en quoi l’apiculture est liée à la conservation des mangroves?
ISSA :
Il existe un lien très fort entre les abeilles et les mangroves. Les mangroves produisent en effet, du pollen et du nectar, qui sont essentiels à la production de miel. Les abeilles contribuent à la pollinisation des fleurs de mangrove, favorisent l’extension des forêts de mangrove et augmentent la production de miel.
De plus, les mangroves empêchent l’érosion des sols et conservent l’eau, créant ainsi un environnement favorable aux abeilles et à d’autres espèces d’organismes, ce qui renforce la biodiversité dans ces zones. L’apiculture ajoute également de la valeur aux mangroves, incitant la communauté à les protéger plutôt qu’à les abattre.
Cette relation contribue également à la durabilité des revenus et à la sécurité alimentaire dans nos régions : les poissons se rapprochent des mangroves, ce qui facilite leur capture, tandis que les abeilles contribuent à la pollinisation de nos cultures, augmentant ainsi la productivité agricole. En raison de ces avantages, nous sommes très motivés dans notre village pour restaurer les mangroves, développer l’apiculture et améliorer nos moyens de subsistance.
ANIMATEUR.TRICE :
Lorsque vous pratiquiez la pêche, quel était votre revenu et comment se compare-t-il à celui que vous percevez maintenant que vous pratiquez l’apiculture ?
ISSA :
J’ai été pêcheur pendant près de 10 ans, dépendant entièrement de la mer. Certains jours, je faisais des prises, mais souvent je revenais bredouille.
Et même lorsque j’attrapais du poisson, après avoir déduit les coûts du bateau, du carburant et du temps, mon revenu mensuel dépassait rarement 100 000 shillings (environ 38 dollars américains). Mais avec l’apiculture, je peux maintenant gagner la même somme sans passer de longues nuits en mer ni m’épuiser.
ANIMATEUR.TRICE :
Quand vous dites que vous gagnez de l’argent sans vous fatiguer, que voulez-vous dire ?
ISSA :
Auparavant, pour pêcher, il fallait payer la location du bateau et du carburant, et passer de longues heures en mer sans dormir. En outre, le mauvais temps rendait chaque sortie dangereuse et mettait notre vie en péril. Nous devions aller plus loin car le poisson s’était déplacé vers des eaux plus profondes, et notre matériel de pêche était obsolète. Si vous avez déjà entendu parler de pêcheurs qui perdent la vie en mer, vous comprendrez alors la réalité qui se cache derrière ces histoires.
ANIMATEUR.TRICE :
Actuellement, vous pratiquez l’apiculture dans les mangroves. Quels sont vos revenus et qui sont vos clients ?
ISSA:
Actuellement, je récolte entre quarante et cinquante litres de miel toutes les six semaines, que je vends principalement à des villageois. J’en apporte également au marché, où un litre se vend dix mille shillings (10 000 TSH, soit environ 3,80 dollars américains). Cela signifie que je gagne environ quatre à cinq cent mille shillings (400 000 à 500 000 TSH, soit 150 à 190 $ US) toutes les six semaines – et ce n’est que le début.
ANIMATEUR.TRICE :
Chers auditeurs et auditrices, nous sommes rejoints par un autre apiculteur, Idriss Hassan. M. Hassan, pourriez-vous nous expliquer comment démarrer un projet d’apiculture dans les mangroves et en quoi cela est bénéfique pour l’environnement ?
HASSAN :
Merci à l’animateur. Le premier facteur important de l’apiculture est de disposer d’une zone forestière appropriée pour installer les ruches. Plus il y a d’arbres, plus il y a de ruches, ce qui permet d’augmenter les revenus. Actuellement, les abeilles jouent également un rôle dans la protection de nos mangroves, car ceux qui coupaient les arbres sont désormais dissuadés par le risque de piqûres d’abeilles. Ce qui est formidable avec les abeilles, c’est qu’il n’est pas nécessaire de les acheter. Il suffit d’installer les ruches et les abeilles viendront d’elles-mêmes, car elles sont naturellement attirées par les mangroves, qu’elles adorent.
ANIMATEUR.TRICE :
Pouvez-vous nous dire quel est le coût de démarrage d’une ferme apicole ?
HASSAN :
Les abeilles ne coûtent rien, il suffit d’avoir les bonnes installations, et elles viendront naturellement car elles vivent dans les mangroves. Une ruche coûte entre 15000 et 25000 shillings (soit entre environ 5,70 à 9,50 dollars US), en fonction de sa taille et de sa qualité. L’investissement total dépend donc du nombre de ruches que vous choisissez d’installer.
ANIMATEUR.TRICE :
Comment avez-vous commencé à pratiquer l’apiculture et pourriez-vous expliquer à nos auditeurs et auditrices comment vous avez créé votre première ferme apicole ?
HASSAN :
En fait, le démarrage d’une exploitation apicole nécessite une planification minutieuse, un équipement adéquat et une bonne compréhension des pratiques apicoles.
Après avoir pris la décision de me lancer dans l’apiculture, j’ai fait appel à des experts qui m’ont guidé tout au long du processus. J’ai également pris le temps de lire et d’en apprendre davantage sur l’apiculture par moi-même.
J’ai ensuite trouvé un endroit approprié avec beaucoup de fleurs et un accès à l’eau.
ANIMATEUR.TRICE :
Écoutons maintenant Fatima Khamis, l’une des femmes qui contribuent activement à la conservation de l’environnement en plantant des mangroves. Mme Khamis, en tant qu’apicultrice, pourriez-vous nous dire comment l’apiculture a amélioré votre vie ?
MME KHAMIS :
Les choses ont beaucoup changé. Aujourd’hui, mes trois enfants peuvent prendre du thé avant d’aller à l’école, alors qu’avant, les temps étaient durs et je ne pouvais même pas m’offrir le luxe d’acheter du sucre. L’apiculture a également permis d’augmenter le rendement de nos cultures, si bien que nous pouvons desormais prendre trois repas par jour au lieu de deux.
Le thé est disponible tous les jours, sauf si un enfant n’en veut pas, mais ce n’est jamais parce que nous manquons de sucre. Avant de commencer l’apiculture, je vendais du charbon de bois, mais c’était difficile car il y avait moins d’arbres à brûler. Pendant la saison des pluies, il était encore plus difficile d’en trouver et les prix ont augmenté.
ANIMATEUR.TRICE :
Quand vous dites que les prix ont augmenté, pouvez-vous nous dire de combien ? Par ailleurs, combien gagniez-vous par mois grâce à votre commerce de charbon de bois ?
MME KHAMIS :
J’achetais un sac de charbon de bois pour six mille shillings (6 000 TSH, environ 2,27 dollars américains) et je le vendais entre huit et dix mille shillings (8 000 à 10 000 TSH, environ 3,03 à 3,80 dollars américains). Cependant, ce revenu n’était pas suffisant pour subvenir à mes besoins, d’autant plus que le charbon de bois était souvent difficile à trouver en raison de la rareté des arbres.
ANIMATEUR.TRICE :
Combien gagnez-vous actuellement grâce à l’apiculture ?
MME KHAMIS :
Aujourd’hui, je suis sûre de gagner cinq mille shillings (5 000 TSH, environ 2,30 dollars américains) pour chaque demi-litre de miel que je récolte. Je conditionne le miel dans des récipients d’un demi-litre pour que les acheteurs qui n’ont pas les moyens d’acheter un litre entier puissent quand même en acheter.
Si ma famille manque de sucre, je peux utiliser un demi-litre de miel pour sucrer notre thé.
J’ai complètement abandonné le commerce du charbon de bois. J’ai également élargi mes activités, j’achète maintenant du poisson aux pêcheurs, je le fais frire et je le vends, ce qui constitue une nouvelle source de revenus par rapport à l’époque où je ne comptais que sur le charbon de bois.
ANIMATEUR.TRICE :
Merci Fatima Khamis. Passons maintenant à Muyawezi Hassan, un habitant du village de Msimbati qui s’est consacré à l’apiculture le long de la côte de l’océan Indien. Il commence par nous expliquer comment les ruches sont entretenues et comment le miel est récolté.
HASSAN :
L’entretien des ruches et la récolte du miel sont essentiels pour obtenir un produit de qualité.
Un entretien régulier est essentiel pour maintenir les abeilles en bonne santé et maximiser la production de miel. Je visite ma ferme régulièrement, mais j’inspecte généralement les ruches une fois par semaine. Ces inspections me permettent de suivre le développement du miel et de déterminer le meilleur moment pour le récolter. Elles me permettent également de repérer rapidement tout problème, afin de pouvoir le résoudre au plus vite.
Lors de ces inspections, je recherche des signes de maladie ou de parasites et je m’assure que les abeilles disposent de suffisamment de nourriture, comme du nectar et du pollen, dans la zone environnante.
Les ruches doivent être placées dans un endroit bien ventilé et sécurisé. Elles ne doivent pas être installées dans des endroits trop chauds ou trop froids. Nous les plaçons généralement dans un arbre où il y a beaucoup d’ombre.
Les inspections m’aident également à contrôler si la population d’abeilles augmente au-delà de la capacité de la ruche, ce qui me permet d’ajouter des ruches supplémentaires pour accueillir les abeilles nouvellement arrivées.
ANIMATEUR.TRICE :
Maintenant, dites-nous comment vous récoltez le miel et quelles sont les étapes de sa transformation.
HASSAN :
Il est vrai que le miel passe par plusieurs étapes de traitement après la récolte pour être prêt à la consommation. Lors de la récolte, nous retirons soigneusement les rayons de miel de la ruche et les plaçons dans un seau ou un récipient approprié. Ensuite, à l’aide d’un couteau chaud, nous retirons les opercules de cire qui recouvrent le miel, puis nous pressons les rayons pour en extraire le miel. Le miel ainsi obtenu est filtré à travers un tamis fin afin d’éliminer la cire, le pollen et d’autres impuretés. Enfin, le miel est filtré à travers une maille fine pour éliminer la cire, le pollen et d’autres débris.
ANIMATEUR.TRICE :
Intéressant ! M. Muyawezi, nos auditeurs et auditrices aimeraient vous entendre – quels avantages avez-vous tirés de l’apiculture ?
HASSAN :
Dans le passé, je vendais des tissus africains et je recevais une commission du propriétaire. Le capital était d’un million de shillings (1 000 000 TSH, 378 $ US). Je pouvais obtenir un million huit cent mille shillings (1 800 000 TSH, 682 $ US) après les ventes, mais le propriétaire prenait tout et ne me donnait qu’une commission de 20 000 shillings (20 000 TSH, 7,58 dollars américains).
Maintenant, j’ai mes propres ruches. J’élève des abeilles. Je peux récolter dix litres de miel par mois et le vendre pour cent mille shillings (100 000 TSH, soit 38 dollars américains).
Les choses vont mieux maintenant que je vends du miel, mais au-delà de cela, l’élevage des abeilles nous aide à prendre soin de notre environnement. Cela a permis de protéger les mangroves, ce qui a entraîné une augmentation du nombre de poissons.
INTERMÈDE MUSICAL
ANIMATEUR.TRICE :
Bienvenue, chers auditeurs et auditrices ! Nous explorons aujourd’hui la façon dont les habitants de Msimbati, un petit village côtier de Tanzanie, protègent leurs mangroves à l’aide de ruches, ce qui stimule à la fois les populations de poissons et les revenus tirés de la vente de miel.
Nous écoutons maintenant Boniphace Michael, de l’Alliance pour la conservation de l’océan Indien. Il explique comment, avec d’autres partenaires, ils sensibilisent les communautés du parc marin de la baie de Mnazi et de l’estuaire de la Ruvuma à une utilisation durable des ressources marines, y compris l’apiculture.
Il insiste sur le fait que tous les écosystèmes sont liés et que les dommages causés à l’un d’entre eux nuisent aux autres. C’est la raison pour laquelle l’éducation à la conservation est si importante.
Micheal, pouvez-vous nous expliquer comment vous travaillez avec les villageois pour protéger l’environnement côtier et marin?
MICHEAL :
En collaboration avec les villageois de Msimbati, nous avons planté 3 000 nouveaux arbres de mangrove et nous les avons aidés à développer des activités génératrices de revenus alternatives afin de réduire l’abattage.
Nous encourageons l’utilisation d’alternatives au bois de chauffage, comme les poêles à sciure, et nous avons introduit l’apiculture dans les mangroves. Le fait de savoir qu’ils peuvent gagner de l’argent grâce au miel les dissuade de couper des arbres pour le bois.
Notre objectif principal est d’assurer une utilisation durable des ressources marines, c’est-à-dire de protéger l’environnement tout en aidant les gens à gagner légitimement leur vie.
ANIMATEUR.TRICE :
La conservation de l’environnement comporte de nombreux aspects. Pourquoi avez-vous opté pour la plantation de palétuviers et plutôt que pour uneautre chose ?
MICHEAL :
Nous avons commencé à planter des mangroves le long de la côte de l’océan Indien à Msimbati car beaucoup d’entre elles avaient été coupées pour la construction et le bois de chauffage, ce qui menaçait la sécurité de l’océan. Pour y remédier, nous avons donné à la communauté les moyens de planter des mangroves et de les utiliser pour l’apiculture, une démarche que nous poursuivons encore aujourd’hui.
Les abeilles protègent les mangroves en dissuadant les coupeurs d’arbres. Lorsque le miel est prêt, les apiculteurs le récoltent et le vendent, ce qui leur permet de gagner de l’argent tout en préservant la santé et la durabilité des arbres.
ANIMATEUR.TRICE :
Excellent travail Boniphace Michael, merci. Nous allons maintenant nous tourner vers votre collègue.
Redfred Ngowo, vous êtes l’agent de conservation responsable du parc marin de la baie de Mnazi et de l’estuaire de la Ruvuma. Comment faites-vous participer la communauté à la protection des mangroves dans le parc marin ?
NGOWO :
Nous restaurons les fermes salines abandonnées en plantant des mangroves pour créer des zones de conservation. Ces mangroves favorisent à la fois la protection de l’environnement et l’apiculture, faisant des abeilles les gardiennes naturelles de l’écosystème. En impliquant la communauté, nous encourageons chacun à protéger l’environnement. Les apiculteurs bénéficient ainsi d’une récolte de miel durable, ce qui leur permet d’augmenter leurs revenus au fil du temps.
Les gens qui comprennent cela sont moins enclins à couper les mangroves, car ils savent que l’apiculture leur apporte des bénéfices continus.
ANIMATEUR.TRICE :
Actuellement, vous avez un projet d’apiculture. Quelles autres méthodes utilisez-vous pour protéger et préserver l’environnement ?
NGOWO :
Lorsque l’on travaille dans des zones où les gens dépendent de l’océan pour leur subsistance, il est important de les impliquer pleinement et de leur expliquer à la fois les avantages et les risques de leurs actions. Ils comprennent déjà les dommages causés par la coupe des mangroves. Nous prévoyons de lancer prochainement un programme de plantation de mangroves dans le cadre d’un système de crédit carbone. Nous identifierons les zones propices à la plantation et mettrons en place des systèmes de gestion solides. En fin de compte, la communauté locale en sera le principal bénéficiaire.
ANIMATEUR.TRICE :
M. Boniphace et M. Ngowo, je vous remercie beaucoup d’avoir pris le temps de vous joindre à nous et à nos auditeurs et auditrices. L’un d’entre vous peut-il faire passer un message à nos auditeurs et auditrices, en particulier à ceux qui vivent dans les zones côtières ?
MICHEAL :
Je vous remercie. J’apprécie sincèrement que vous reconnaissiez notre travail de sensibilisation à la conservation et à la restauration des mangroves par le biais de l’apiculture. Cette approche transforme la vie des communautés côtières. J’encourage les autres à suivre l’exemple des villageois de Msimbati, qui restaurent les mangroves et pratiquent l’apiculture pour améliorer leurs moyens de subsistance, protéger la biodiversité et construire un avenir durable. Travaillons ensemble pour préserver notre environnement pour les générations actuelles et futures.
ANIMATEUR.TRICE :
La transformation à Msimbati est indéniable – un exemple puissant de la façon dont l’action locale peut faire la différence. En protégeant les mangroves, les villageois assurent leur avenir et incitent d’autres communautés côtières à adopter des solutions durables.
Merci d’avoir suivi l’émission d’aujourd’hui. Au revoir et bientôt pour une nouvelle édition.
SIGNATURE ET FONDU ENCHAÎNÉ
Acknowledgements
Rédigé par : Haika Kimaro
Révisé par : Valence Michael Kiangi, expert en agroforesterie et en conservation de la biodiversité
Alliance tanzanienne pour la biodiversité (TABIO).
Information sources
Sources d’information :
Entretiens :
- Mustafa Issa, villageois et pêcheur. Entretien réalisé le 4 octobre 2024
- Fatma Khamisi, Apicultrice. Entretien réalisé le 17 décembre 2024
- Idriss Hassan, Apiculteur ; entretien réalisé le 17 décembre 2024
- Muyawezi Hassan, Apiculteur. Entretien réalisé le 9 février 2025
- Boniphace Michael de l’organisation non gouvernementale Indian Ocean Conservation Alliance (IOCA). Entretien réalisé le 9 février 2025
- Redfred Ngowo, Responsable de la conservation au parc marin de Ruvuma. Entretien réalisé le 17 décembre 2024
