Notes au radiodiffuseur
Enregistrez et révisez cette ressource sous forme de document Word.
L’élevage du grand bétail est une culture au Rwanda. La vache est presque au centre de la vie sociale des rwandais. Elle est donnée comme dote, elle représente l’héritage parental et elle constitue un don suprême. Dans l’histoire, le nombre de vaches que possède une personne était un signe de richesse. Il en est ainsi même aujourd’hui dans certaines régions du pays.
Cependant, comme le Rwanda est un petit pays, et l’espace devient de plus en plus cher, rendant plus difficile de pratiquer des méthodes traditionnelle d’élevage, qui requière habituellement beaucoup d’espace. Pour s’adresser au problème du manque de terre arable pour l’agriculture, la nouvelle politique du Gouvernement prône l’élevage intensif. Les experts de l’élevage disent que cette politique n’est pas seulement une réponse à la gestion de l’espace mais aussi au réchauffement climatique. Cette politique vient suite à une étude qui démontre que le grand bétail est un grand émetteur de méthane, un gaz à effet de serre.
Cependant, compte tenu l’importance de la vache traditionnelle au Rwanda, et les fausses idées que se font les agriculteurs à propos des vaches hybride, certains éleveurs pensent que la vache ne peut pas produire de méthane. « C’est impossible, la vache n’a rien de mal », disent-ils. Ce texte aidera les éleveurs à comprendre que la vache contribue au réchauffement de la terre et aux changements climatiques. Ce texte aidera aussi les éleveurs rwandais à comprendre que l’élevage intensif de la vache améliorée est une bonne façon de lutte contre les changements climatiques et de lutte contre le surpâturage.
Texte
Montée de l’indicatif musical pour commencer l’émission. L’indicatif musical est fondu après 15 secondes et enchaîné sous la voix de l’animateurChers auditeurs, chers éleveurs, c’est une surprise! Saviez vous que la vache joue un grand rôle dans les changements climatiques? Saviez-vous qu’il y a des mesures que vous pouvez prendre pour réduire l’impact d’élever des vaches sur les changements climatiques? Restez à l’écoute pour les réponses à ces questions dans cette émission. Cette émission est préparée et présentée par Jean Paul Ntezimana. Restez avec nous!
Montée musicale de 10 secondes puis fondue sous la voix de l’animateurLes causes de ces changements sont principalement dues à l’Homme. Des études ont montré que nos activités agricoles ont aussi un rôle a joué dans les changements climatiques.
Comme vous le savez, beaucoup de rwandais sont éleveurs de vaches. Tout le monde au Rwanda veut une vache. Le plus riche souhaite avoir beaucoup de vaches. Le plus pauvre des pauvres souhaite avoir au moins une vache. Donc, la vache montre aussi le statut économique d’une personne.
Nous nous sommes rendus dans différentes provinces du pays (est et sud) pour discuter du rôle de la vache dans les changements climatiques. Pour avoir des précisions scientifiques, nous avons parlé à M. Gasore Désiré, chercheur à l’Institut des Sciences Agronomiques du Rwanda (ISAR). Chers auditeurs, dans un instant,nous aurons des réponses à ce sujet.
Pause musicale de 10 secondes puis fondu enchaîné sous la voix de l’animateur
Parce que les vaches bougent beaucoup, le pasteur a toujours un bâton à la main. Je m’arrête pour lui parler.
Après une petite conversation, je lui pose la question à savoir s’il est au courant que le grand bétail est pollueur. Après un petit moment d’hésitation, le pasteur se tient debout, croise les jambes et s’appui sur son bâton.
De ces jours, le gouvernement nous a demandé de réduire le nombre de vaches que nous avons. Moi, j’avais plus de 50 vaches de race locale, mais aujourd’hui je n’ai que quelques têtes de race locale et huit de race améliorée. C’est pourquoi, aujourd’hui personne ne perd même une seule vache pendant la saison sèche. Cette réduction a eu une grande importance parce que c’est vrai que la vache peut être pollueuse.
Pause musicale de 10 secondes puis fondu enchaîné sous la voix de l’animateur
Mais, si c’est vrai, nous allons suivre toutes les mesures que notre gouvernement va nous demander. Tu vois, nous avons diminué le nombre de vaches que nous avons et ca va! Je crois que tout agriculteur doit être sensible à tout ce qui peut améliorer les conditions climatiques.
Pause musicale de 10 secondes puis fondu enchaîné sous la voix de l’animateur
L’animateur change le ton pour raconter l’histoire de Bizimana
Il y a trois ans, j’ai décidé de changer. Je voulais en fait vérifier la politique du gouvernement qui dit que la vache laitière de race améliorée est très bénéfique. Et c’est vrai, mais la vache de race améliorée consomme plus d’eau et d’herbe que la vache de race locale.
Une autre raison pour changer de race était la politique gouvernementale sur la gestion de l’espace, qui encourage les agriculteurs à utiliser, de façon intensive, les petits espaces pour produire de hauts rendements. Je n’ai pas de grande ferme. J’ai seulement planté les herbes pour mes vaches dans différents parcelles.
Cependant, c’est la première fois que j’entends quelqu’un attribuer le mal à la vache! J’ai souvent vu des fumés provenant des déchets de bouses d’étable, surtout le matin! Quand nous voyions ces fumés, nous ne savions pas que ces gaz sont polluants.
Il y a une autre façon par laquelle les vaches produisent des gaz à effet de serre. Dans le système de stabulation permanente, il y a de grandes concentrations de fumier de vache dans les champs. Ces tas permettent aussi la formation d’un autre gaz à effet de serre. Ce gaz s’appelle oxyde nitreux et il se dégage dans l’air.
Pause musicale de 10 secondes puis fondu enchaîné sous la voix de l’animateur
La stabulation permanente des vaches de race améliorée est importante parce qu’elle permet la réduction du cheptel domestique. L’agriculteur peut réduire le nombre des vaches et produire la même quantité de lait. Cela augmente le revenu de l’éleveur.
Avec l’élevage en stabulation permanente, la quantité de gaz à effet de serre émise diminue parce qu’il y a moins de vaches. Son désavantage est l’oxyde nitreux émis par la concentration de bouses dans le composte augmente.
Un petit jingle
Mais, il est vrai en général que les éleveurs qui veulent participer à la réduction des gaz à effet de serre, doivent adopter l’élevage intensif des vaches de race améliorée.
D’autres chercheurs suggèrent aussi qu’il est possible de réduire la quantité d’oxyde nitreux émis par les tas de bouses. Si vous recouvrez les tas, moins de nitrogène sera émis.
Petit jingle
Chers auditeurs, c’est ici que s’achève notre émission. Je vous remercie pour votre aimable attention. Merci aussi à tous nos interlocuteurs, incluant les agriculteurs et M. Désiré qui nous a expliqué le rôle de la vache dans l’émission de gaz à effet de serre. Vous étiez en compagnie de Jean Paul Ntezimana. À la prochaine!
Musique de fin
Acknowledgements
- Rédaction : Jean Paul Ntezimana, Radio Salus, Butare, Rwanda, un partenaire de radiodiffusion de Radios Rurales Internationales.
- Révision : Dilip Bhandari, vétérinaire, Heifer International et Terry Wollen, directeur de la promotion du bétail, Heifer International
Information sources
- Communication Nationale et Initiale, p. 94, 2005
- ILEIA, pas de date, Livestock and climate change, http://www.leisa.info/phorum-3.4.8a/read.php?f=1&i=1265&t=1265