Notes au radiodiffuseur
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Dans de nombreuses régions du Kenya, les agriculteurs organisent de petits groupes de travail bénévoles dans lesquels les membres s’entraident pour accomplir des tâches agricoles difficiles comme labourer, planter et récolter. Ces groupes communautaires de partage des tâches peuvent également s’organiser pour effectuer d’autres travaux communautaires, comme construire des maisons et préparer des repas pour un mariage ou des funérailles. Les groupes communautaires de partage des tâches servent aussi de stratégie d’adaptation pour les familles et les collectivités qui manquent de main d’œuvre à cause de l’impact du VIH et du sida ou d’autres maladies comme la malaria et la tuberculose.
Certains organismes de développement essaient de s’appuyer sur ces organismes locaux pour effectuer leur travail de vulgarisation agricole. Dans ce cas, le recours aux groupes de travail coopératif permet à d’autres d’apprendre de nouvelles idées de ceux qui ont déjà acquis les connaissances. Dans ce texte, nous avons un exemple de ce que font certaines collectivités de l’ouest du Kenya.
Il y a des groupes agricoles coopératifs ou des groupes de travail bénévoles dans de nombreux pays africains – en fait, partout dans le monde.
Y-a-t-il des groupes de partage du travail dans votre zone d’écoute? Dans l’affirmative, vous voudrez peut-être interviewer des membres de ces groupes et leur demander comment fonctionne le groupe, quels genres de tâches sont accomplies et en quoi les groupes profitent aux agriculteurs.
Texte
Musique pour introduire l’émission (montée, puis fondu enchaîné et sortie).Comme agent de vulgarisation agricole, je travaille aussi avec les petits exploitants agricoles dans un autre genre de groupe coopératif, un groupe qui a un objectif commercial ou économique. Bon nombre des agriculteurs avec lesquels je travaille sont des agriculteurs de subsistance. Ces agriculteurs n’ont pas les ressources nécessaires pour financer leurs entreprises agricoles, incluant les semences, le matériel agricole et les services de soutien agricoles. Nous encourageons ces agriculteurs à se regrouper selon leurs entreprises agricoles, par exemple comme producteurs avicoles ou maraîchers. Ces groupes sont appelés des groupes d’intérêt commun. Dans ces petits groupes, les agriculteurs reçoivent du soutien comme des visites de vulgarisation, des prêts et des formations pour contribuer à l’accroissement de leur production.
Lorsque nous travaillons avec ces genres de groupes d’agriculteurs coopératifs, la première tâche d’un agent de vulgarisation consiste à identifier les agriculteurs et leurs besoins et à les organiser en unités de production spécialisées pour les formations, les visites de vulgarisation et les suivis. C’est un processus long. Cela pourrait prendre deux ou trois saisons agricoles à un groupe d’agriculteurs pour se rassembler efficacement parce que, même si je peux leur donner un coup de main, ils doivent s’organiser eux-mêmes. Ce sont eux qui prennent les décisions. Les agriculteurs ont tous un vote égal dans la conduite de leurs affaires. Ils doivent tous apporter une sorte de capital financier pour faire démarrer la coopérative. Ils n’attendent pas que des étrangers leurs donnent de l’argent – ils apportent leurs propres économies.
Le nombre de membres dans les groupes agricoles varie et dépend des personnes qui ont ressenti le besoin de démarrer le groupe. Il varie d’un endroit à l’autre, mais un nombre idéal pour un groupe de production efficace se situe entre 15 et 20 personnes.
Ces genres de groupes ont des règles qui guident leur travail. Elles couvrent souvent la membriété, la participation aux activités coopératives, le leadership et la gouvernance, ainsi que le partage des ressources. Les règles sont rédigées par les membres de la coopérative, pas par des fonctionnaires. Les agriculteurs s’entendent sur les sanctions en cas de bris des règles. La caractéristique unique des groupes coopératifs réside dans le fait que les sanctions sont fixées et appliquées par le groupe. Elles varient de la suppression des avantages à la disqualification en passant par la suspension.
Voici la façon dont fonctionnent actuellement les groupes coopératifs agricoles. Il existe des différences entre le fonctionnement actuel et celui d’il y a quelques années, la façon traditionnelle. À l’époque moderne, les coopératives sont très inspirées par l’économie, par le besoin d’un revenu d’appoint et par les coûts réduits des intrants disponibles pour un groupe coopératif d’agriculteurs. Dans le mouvement coopératif traditionnel, dans les harambees, le facteur moteur était très social, la nécessité d’avoir assez de la nourriture, le besoin d’avoir une collectivité homogène. Les coopératives traditionnelles étaient principalement constituées autour de la lignée familiale, fait qui n’est pas forcément important de nos jours. Je crois que notre agriculteur, M. Wilson Oduor, sera d’accord avec moi. Les coopératives modernes ont encore un engagement solide envers la collectivité et visent à faire du bon travail dans la collectivité, mais elles savent que cela n’est faisable que si elles réalisent un bénéfice qu’elles partagent toutes, en réservant peut-être un petit montant pour des travaux communautaires. C’est donc une entreprise, appartenant aux membres de la collectivité ayant chacun un vote égal. Ces genres de coopératives essaient d’avoir des membres et des voteurs des deux sexes pour assurer l’égalité hommes-femmes.
Acknowledgements
Rédaction : Rachel Awuor, Ugunja Community Ressource Centre, Ugunja, Kenya
Révision : Rodd Myers, gestionnaire de programme supérieur, développement international; expert en développement agricole, Canadian Cooperative Association
Information sources
- Institut international pour la reconstruction rurale, 1998. Sustainable Agriculture Extension Manual for Eastern et Southern Africa
- Des remerciements très particuliers sont adressés au Fonds de justice sociale du Syndicat des travailleurs et travailleuses canadiens de l’automobile (TCA) pour l’appui accordé à cette pochette de textes portant sur le travail dans le secteur de l’agriculture.