Le SIDA – Quatrième Partie : Un ami remarquable pour Ali

Santé

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Il était une fois un petit garçon nommé Ali qui vivait dans un petit village avec sa mère et son père. Il passait ses journées à aider son père aux champs. La nuit, après le souper, il s’asseyait avec sa famille devant leur porte d’entrée pour discuter.

Sa maison était petite mais confortable. A la porte d’à côté vivaient un homme et une femme. Ils souriaient tout le temps et disaient bonjour. L’homme parlait souvent au père d’Ali. Son père lui a dit que les voisins avaient eux aussi un enfant. Il était déjà grand et travaillait en ville.

Un jour, le petit garçon remarqua le présence d’une voiture devant la maison du voisin. Un jeune homme habillé en complet veston ouvrit la porte et sortit. Il ouvrit le coffre de la voiture et en sortit trois grosses valises et quelques autres sacs. Puis il entra dans la maison.

Au souper le petit garçon entendit son père dire que le fils du voisin était rentré chez lui. Il n’était pas bien et avait décidé de rentrer pour se reposer. Plus tard ce soir là, le petit garçon remarqua un homme assis à la porte d’à côté. Il se dit que ce devait être le fils du voisin. Il lisait quelque chose. Le petit garçon était curieux. Lui même ne savait pas bien lire ni écrire. Son père lui avait dit que son école à lui était le champ où il apprenait à semer et à cultiver des produits. Le jeune homme se tourna vers lui. Il fit signe de la main et sourit. Ali lui répondit.

Plusieurs jours passèrent. Un jour le petit garçon décida de se présenter. « Bonjour, » fit il, « mon nom est Ali. J’habite à côté. »

« Heureux de te rencontrer Ali. Mon nom est John. » John avait l’air fatigué. « Vous êtes sûrement le fils de M. Tukah. »

« Oui, c’est ça. Mon père dit que vous vivez en ville. »

« Je reviens pour une visite. Je ne me sens pas bien ces jours ci. »

« Qu’est ce qui ne va pas? » demanda Ali.

« Difficile à dire. Je me sens fatigué et faible. Parfois mon corps me fait mal. »

« Vous avez besoin d’un bon repos. »

« Oui, c’est vrai Ali. »

« Qu’est ce que vous lisez? »

« C’est l’histoire de deux frères. »

« Je ne sais pas lire, » avoua Ali. « Je ne vais pas à l’école. Je travaille dans les champs pour aider mon père. J’aimerais savoir lire un jour. »

« Veux tu que je te raconte un bout de l’histoire? »

« J’aimerais beaucoup, » répondit Ali.

« D’accord. Assieds toi. Ecoute. »

John se mit à lire pendant une heure avant qu’il n’entende sa mère l’appeler. « Bonne nuit John. » John sourit et fit signe de la main.

Plus tard, ce soir là, Ali entendit sa mère et son père en train de discuter. « Je ne vois pas où est le mal, le petit aime les histoires, » dit le père.

« Je sais mais j’ai peur, » répondit la mère. « Je ne veux pas qu’Ali aille de nouveau là bas. »

« Tu as vu cette pièce de théâtre que les gens de la clinique ont présentée l’an dernier. Tu ne peux pas être infecté en parlant à quelqu’un. »

« Je n’ai jamais vu quelqu’un qui a le SIDA. Je ne suis pas à l’aise avec ça. »

« Tu sais bien qu’Ali ne peut attraper le SIDA avec John. Il était instituteur en ville. C’est bon pour Ali, » dit le père.

« Le SIDA? » pensa Ali. Il se souvenait de la pièce de théâtre. Il était désolé pour John. Pourquoi sa mère agissait elle de la sorte?

Le jour suivant, il parla à son père. » Père, est ce que John a le SIDA? » « Oui Ali, il l’a. »

« Qu’est ce qui va lui arriver? » « Tu sais qu’il n’y a pas de remède pour le SIDA. Je suppose qu’un jour il deviendra très malade et mourra. »

« Père, pourquoi ne veux tu pas que j’aille le voir? »

« Alors tu as entendu notre conversation, Ali. Ta mère a peur. Les gens ont peur de ce qu’ils ne comprennent pas. »

« Bon, je sais qu’on n’attrape pas le SIDA en parlant à quelqu’un qui l’a. Père, est ce que je peux y aller pour écouter les histoires de John? »

« On va parler à ta mère. Je crois que ça va aller. Parfois les parents peuvent être stupides. »

Plusieurs mois passèrent et Ali allait voir John presque tous les jours.

John lui racontait la vie en ville et parlait de ses élèves. Ali parlait de sa famille, de ses amis et de la vie au village.

John avait commencé à apprendre à écrire à Ali. Même la mère d’Ali finit par connaître John et lui apportait des petits plats qu’elle mijotait.

Certains jours, John était tout simplement trop malade pour voir Ali.

Une nuit, Ali vint voir John. Ali posa la question: « John as tu le SIDA? » « Oui, » répondit John. « Je suis désolé pour toi. »

« Aucune raison de se sentir mal, je suis heureux. »

« Pourquoi, John? »

« J’ai la chance de te connaître. En plus je peux encore enseigner. Et tu me donnes la chance de le faire. Tu as beaucoup appris et tu m’en a appris beaucoup aussi. »

« C’est vrai? »

« Oui. Tu m’as appris que les gens s’occupent des autres et peuvent être aimables. Tu vois j’ai le SIDA et tu me parles encore. » John serra Ali contre lui et ils continuèrent avec les cours.

Comme le temps passait, John s’affaiblissait encore plus. Les cours s’arrêtèrent. Les parents de John décidèrent de le ramener en ville pour qu’il soit près de son médecin. Ali eut beaucoup de peine. Son ami allait lui manquer. Il alla lui dire au revoir.

John lui dit: « Ali, tu es un véritable ami. Tu me manqueras. » John serra Ali contre lui, rassembla ses bagages et entra dans la voiture. « Avant que j’oublie, Ali, ceci est pour toi. »

Il passa un livre par la portière et avant qu’Ali ait pu dire quoi que ce soit, la voiture démarra. Il y avait une note sur la couverture intérieure: « Ali, tu as rendu mon séjour ici vraiment très spécial. Je ne te remercierai jamais assez pour cela. J’espère que tu continueras à lire et à écrire. J’ai fait quelque chose de très important ces derniers mois, j’ai trouvé un grand ami. Je ne t’oublierai pas. »

C’est la dernière fois qu’Ali vit John. Juste avant de mourir, John envoya à Ali une lettre qu’il put enfin lire tout seul:

« Au meilleur élève que j’ai jamais eu. J’espère que tu vas bien. Continue à apprendre. Un jour toi aussi tu peux devenir enseignant et partager avec les autres la leçon la plus importante dans la vie: comment être bon avec les autres. »

L’année suivante, Ali alla à l’école.

Acknowledgements

Ce texte a été écrit par Isaac Rashid, Rédacteur, Hamilton, Canada. Il a été revu et corrigé par Iain McLellan, Consultant en communications, Montréal, Canada.

Information sources

« AIDS Parts 1 to 3 » dans Outreach, No. 52, 53, et 54. The Teaching and Learning Centre, 200 East Building, 239 Greene Street, New York University, NY 10003, USA.

Global Programme on AIDS, The HIV/AIDS pandemic: 1994 Overview, pages 1 15, WHO/GPA/TCO/SEF/94.4.

World Health Organization, 1211 Geneva 27, Switzerland. AIDS: Towards 2000, Panos AIDS Media Briefing No. 1, 1994, 18 pages. Panos Institute, 8 Alfred Place, London, WC1E 7EB, U.K.