Notes au radiodiffuseur
Les foreurs des tiges sont d’importants parasites du maïs en Afrique orientale et en Afrique centrale. Les foreurs des tiges retardent la croissance des plants de maïs et ces derniers deviennent bruns. Les dommages réduisent grandement le rendement.
Les scientifiques du Centre international de physiologie et d’écologie des insectes (ICIPE) ont découvert deux plantes qui changent le comportement des foreurs des tiges – une plante répulsive qui repousse ( « push » ) les foreurs du maïs et une plante piège qui les éloigne ( « pull » ) du maïs. En collaboration avec le personnel du ministère de l’Agriculture du Kenya et de l’Institut de recherche agricole du Kenya (KARI), les scientifiques de l’ICIPE ont développé ce qu’ils appellent une stratégie « push-pull » (pousser-tirer) pour lutter contre les foreurs des tiges. Ils présentent cette stratégie aux agriculteurs.
La stratégie « push-pull » est décrite dans l’émission de radio suivante. Pour mettre en pratique cette stratégie, les agriculteurs doivent planter du napier et du desmodium dans les champs pour aider à accroître les rendements du maïs et à améliorer la fertilité du sol. Avant de diffuser l’émission, il serait utile de faire des recherches pour savoir si et où les agriculteurs de votre auditoire peuvent obtenir des semences pour ces plantes. Pour obtenir plus de renseignements sur la disponibilité du desmodium et du napier dans votre région, voir les organisations, les sociétés et les particuliers ci-dessous.
- Centre international de physiologie et d’écologie des insectes (ICIPE), PO Box 30772, Nairobi, Kenya. Adresses électroniques : icipe@icipe.org
- Institut de recherche agricole du Kenya (KARI), PO Box 450 Kitale ou PO Box 169, Kakamega, Kenya. Adresse électronique : Resource.center@kari.org
- Les sociétés locales de semences
- Les ministères de l’Agriculture ou du Développement et élevage
- Les agriculteurs de la région.
Texte
Mais le comportement des insectes nuisibles intéresse aussi les scientifiques. Grâce à des observations ingénieuses, des scientifiques au Kenya ont fait d’importantes découvertes. Les scientifiques ont développé un système « push-pull » pour lutter contre les foreurs des tiges du maïs. Ils ont trouvé une plante répulsive et une plante piège.
Restez à l’écoute pour en savoir plus sur cette découverte.
MUSIQUE (5 secondes).À partir de ces données, les scientifiques qui étudiaient le problème des foreurs des tiges ont fait une expérience. Il s’agissait d’une simple stratégie de récoltes : utiliser du napier et une légumineuse appelée desmodium.
Les scientifiques ont d’abord planté du napier ou herbe à éléphant ( Pennisetum purpureum ) au bord des champs de maïs. Ils voulaient constater si l’herbe attirait les foreurs des tiges pour ainsi les éloigner du maïs. Ils ont planté l’herbe et ils ont attendu les résultats.
Ils ont réussi! Les foreurs des tiges ont quitté le maïs pour s’installer dans le napier qui poussait au bord du champ. En d’autres mots, le napier, plus savoureux, attira les insectes nuisibles pour les éloigner du maïs. Ils ont pondu leurs oeufs dans le napier. Au moment de l’éclosion des oeufs, les larves creusèrent des tunnels dans le napier et non dans le maïs.
Les scientifiques ont donc découvert que le napier éloignait les foreurs des tiges du maïs en leur offrant un endroit plus propice pour pondre leurs oeufs. Mais ce n’est pas tout. Le napier produit aussi une matière gluante comme du chewing-gum qui prend au piège les foreurs des tiges et qui éventuellement les tue.
INTERMÈDE MUSICAL.Depuis que les scientifiques ont fait ces expériences, un grand nombre d’agriculteurs au Kenya ont essayé des méthodes « push-pull » pour tenter de lutter contre les insectes nuisibles dans leurs champs. Certains agriculteurs n’utilisent que la méthode « push » – ils alternent les rangs de desmodium et les rangs de maïs. D’autres agriculteurs utilisent la méthode « pull » – ils plantent au bord de leurs champs du napier. La plupart des agriculteurs utilisent cependant la méthode « push-pull », comme le recommandent les scientifiques. Un grand nombre d’agriculteurs ont remporté du succès et les rendements sont meilleurs. De plus, les agriculteurs ont maintenant une bonne source de fourrage. Les vaches sont en meilleure santé et elles produisent plus de lait qu’elles n’en produisaient auparavant.
Mais toutes les méthodes ne seront pas couronnées de succès. Par exemple, dans les régions où la pluie est abondante, il est préférable de prendre certaines mesures quand on plante du napier car le napier pousse abondamment dans le sol très humide. Les agriculteurs peuvent remplacer le napier par d’autres plantes fourragères, comme l’herbe du Soudan. Il est important de se renseigner pour savoir quelles plantes fourragères poussent bien dans la région où l’on vit.
Peu importe la méthode choisie pour lutter contre les insectes nuisibles dans les récoltes, il est important d’obtenir le plus de renseignements possible sur les parasites et sur la méthode choisie avant de commencer le traitement.
Acknowledgements
- Collaboration : Jennifer Pittet, recherchiste/rédactrice, Thornbury, Canada.
- Révision : Annalee Mengech, titulaire d’un doctorat, responsable du Service de l’information et des publications, Centre international de physiologie et d’écologie des insectes (ICIPE), Nairobi, Kenya.
Information sources
- Ecological knowledge empowers maize farmers, The Gatsby Charitable Foundation, Agricultural research projects – Occasional Paper 4.
- Pearce, Fred. An ordinary miracle.
- African Stemborer Information System – Management Approaches: Host Plants, Centre international de la physiologie et de l’écologie des insectes.
- Berkelaar, Dawn. « Protecting maize with weeds », ECHO Development Notes , numéro 77, octobre 2002.