Notes au radiodiffuseur
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Les inondations et les sécheresses deviennent les sujets d’actualité. Ce sont des signes importants des changements climatiques. Les agriculteurs éprouvent des difficultés à choisir de bonnes variétés de cultures pour convenir à ces changements climatiques. Le présent texte donne une solution générale pour s’adapter aux changements climatiques. Le fumier fonctionne à la fois pour les cultures à maturité précoce et à maturité tardive. Il retient l’eau dans le sol en cas de sécheresse et enlève l’excédent d’eau lorsqu’il y a trop d’eau dans le sol puisqu’il le rend perméable. Ce texte peut donc être utilisé dans n’importe quel pays et pour n’importe quelle culture afin d’atténuer les effets des changements climatiques.
Texte
Indicatif musical
ANIMATEUR :
Bienvenue, chers auditeurs et auditrices, à Farmers Parade. Durant cette émission, nous documentons certaines des découvertes et des réalisations merveilleuses des petits exploitants agricoles en Afrique. Comme d’habitude, vous êtes aujourd’hui en compagnie de votre animateur Gladson Makowa.
Montée de l’indicatif musical et sortie en fondu enchaîné sous la voix de l’animateur
ANIMATEUR :
Savez-vous que les agriculteurs sont de bons chercheurs? Imaginez combien cela peut être utile pour vous de découvrir une chose par vous-même, dans votre ferme. Pourquoi ne commencez-vous pas à faire des recherches sur l’un des sujets que vous entendez à la radio?
Pause. Montée de l’indicatif musical et sortie en fondu enchaîné sous la voix de l’animateur
ANIMATEUR :
The Story Workshop, organisme médiatique non gouvernemental au Malawi, a travaillé dans six villages, appelés des « Jardins de recherches radiophoniques », dans le cadre de son projet financé par l’Union européenne de 2002 à 2006. Chaque village choisissait un sujet de recherche pour vérifier les paroles entendues à la radio au cours de l’émission intitulé Mwana Alirenji (auto-suffisance). Ces recherches ont été radiodiffusées une fois par mois. Aujourd’hui, nous allons entendre certaines des conclusions de l’un de ces Jardins de recherches radiophoniques. Restez à l’écoute pour tout savoir sur la magie du fumier!
Musique traditionnelle enregistrée dans les villages
ANIMATEUR :
L’arrêt des pluies, quand des cultures comme le maïs en ont encore besoin, n’est pas un scénario rare de nos jours. Le village de Msanjama, un des Jardins de recherches radiophoniques, a découvert une sorte de magie extraordinaire pour résoudre ce problème des périodes de sécheresse. Le village de Msanjama est situé du côté ouest du district de Mulanje dans l’Autorité traditionnelle Juma. Comme dans de nombreux villages au Malawi, beaucoup de villageois sont pauvres. Très peu d’agriculteurs peuvent se permettre d’acheter un sac d’engrais inorganique coûteux. Pour empirer les choses, Msanjama se trouve dans l’ombre pluviale du mont Mulanje. C’est la plus haute montagne au Malawi et la troisième en Afrique. Souvent, les pluies cessent tôt, juste quand le maïs développe ses épis mais n’est pas encore mûr. Comme si cela ne suffisait pas, les sols sont sablonneux et perdent rapidement leur humidité. Mais une lumière est apparue au bout du tunnel lorsque les villageois ont entendu parler à la radio d’une substance magique appelée fumier. Un collègue agriculteur livrait un témoignage sur ses rendements en utilisant seulement du fumier. Les villageois n’ont pas hésité à entamer leurs propres recherches en comparant le fumier à un engrais inorganique. Mais, au cours de la première année de recherche, le fumier n’a pas pu battre le rendement de l’engrais. Ce fut un fiasco. (Pause) Qu’est-ce qui n’avait pas marché? Pensez-vous que le fumier peut battre l’engrais inorganique dans son aide aux cultures?
Musique traditionnelle enregistrée dans les villages
Effets spéciaux : Atmosphère de village (bruits de chèvres et de poulets dans le lointain).
CHEF DU VILLAGE :
(En colère, pendant qu’un autre homme dit « oui » en arrière-plan.) Monsieur le président… il est clair que le fumier est un fardeau inutile pour nous, agriculteurs. Rendez-moi la parcelle que je vous ai louée pour effectuer vos recherches. Je veux l’utiliser à d’autres fins.
CHEF :
Attendez! Attendez! Attendez quoi? Les difficultés que nous avons rencontrées ne sont-elles pas suffisantes, Monsieur le président? Mme Jumbe, vous vouliez faire un commentaire. Que voulez-vous dire?
PRESIDENT :
(L’interrompant) Allons, accordez-moi le bénéfice du doute. Essayons encore une fois le fumier. Nous avons besoin de solutions qui peuvent nous aider à nous ajuster au climat changeant qui dessèche nos cultures et endommage nos sols! (Protestations) M. Jumbe, pourquoi appuyez-vous l’idée du chef du village d’arrêter les recherches? N’êtes-vous pas celui qui a avancé cette idée?
M. JUMBE :
Oui, c’est moi. J’ai été aveuglé par le baratin de cet agriculteur à la radio.
MME JUMBE :
(Calmement et d’un ton sarcastique) Ouais, le fumier est très décevant. Au début, nous avions une récolte très saine mais, par la suite, elle a perdu de l’énergie. Et rappelez-vous les résultats de l’engrais inorganique. Après la deuxième application, tout a bien fonctionné jusqu’à la récolte.
CHEF :
Mme Jumbe, vous avez raison. Au début, le fumier a effectivement été illusoire, comme s’il allait donner de bons résultats. Mais malheureusement, il a abandonné en chemin.
PRESIDENT :
Écoutez-moi d’abord. Nous avons appliqué de l’engrais deux fois, n’est-ce pas? Tous : Oui.
PRESIDENT :
Pourquoi ne pourrions-nous pas appliquer aussi le fumier deux fois pour être sur un pied d’égalité?
Silence total du groupe
M. JUMBE :
Que venez-vous de dire, Monsieur le président?
PRESIDENT :
(Calme et empathique. Les gens s’intéressent maintenant à ce qu’il dit.) Rappelez-vous que nous avons appliqué de l’engrais deux fois pour que le maïs donne de bons résultats. Ne pourrions-nous pas essayer d’appliquer le fumier deux fois également?
MME JUMBE :
Je pense que monsieur le président a une bonne idée. Il y a eu effectivement une bonne récolte avec le fumier avant qu’il ne commence à perdre de l’énergie. Pourquoi ne pourrions-nous pas essayer d’appliquer le fumier deux fois, de la même façon que nous avons appliqué l’engrais?
GENS :
(Beaucoup sont d’accord) Oui, essayons-le deux fois.
CHEF :
Eh bien, si c’est l’opinion de tout le monde d’essayer une nouvelle fois, alors je laisserai encore le jardin à votre groupe pour cette saison.
TOUS :
(Quelques rires, quelques applaudissements et quelques commentaires) C’est notre courageux président… Assurez-vous de ne pas connaître un nouvel échec cette fois-ci!
Musique traditionnelle enregistrée dans les villages
ANIMATEUR :
Les villageois ont accepté d’appliquer le fumier deux fois durant la prochaine saison de croissance. Ils ont fabriqué suffisamment de fumier composté pour deux applications, comme dans le cas de l’engrais. Ils ont divisé leur terre en deux parcelles – un côté avec l’engrais et un côté avec le fumier. Ils ont appliqué le fumier et l’engrais pour la deuxième fois le même jour. Les gens pouvaient à peine dire quel côté avait reçu le fumier et quel côté avait reçu l’engrais.
Et puis l’impensable est arrivé. Lorsque le maïs avait tout juste produit des panicules et développait ses épis, les pluies ont cessé. Le côté de l’engrais a commencé à montrer des signes de carence en humidité. Le maïs a flétri avant de mourir. Qu’est-il arrivé au côté du fumier? Restez à l’écoute.
Musique traditionnelle enregistrée dans les villages
Effets spéciaux : Bruit de maïs égrené que l’on vanne et verse dans un seau.
PRESIDENT :
(À voix haute) Approchez-vous tous. Comparons le fumier et l’engrais inorganique à la fin d’une compétition équitable.
Effets spéciaux : Bruit de maïs égrené sous des bruits de personnes admirant une sorte de maïs comparativement à l’autre. Certains blâment les pluies.
PRESIDENT :
Comptons ces seaux de maïs égrené provenant de la partie sur laquelle nous avons appliqué de l’engrais. Mme Jumbe, pouvez-vous nous diriger?
TOUS :
(Effets spéciaux de maïs versé dans des seaux) Un… deux… trois… quatre… cinq.
MME JUMBE :
Maintenant comptons ceux de la partie sur laquelle nous avons appliqué le fumier. Un…
TOUS :
(Effets spéciaux de maïs versé dans des seaux) … deux… trois… quatre… cinq… six… sept… huit. (Tous rient et scandent) Le fumier! Le fumier! (Et ils chantent) « You have shaken buffalo beans; it is going to irritate you. » (Note de la rédaction : Il s’agit d’une chanson malawienne au sujet d’une variété de haricots veloutés qui irritent la peau des gens. C’est une chanson très connue au Malawi. Veuillez la remplacer par n’importe quelle chanson traditionnelle qui est chantée lorsque votre équipe de football a gagné le match alors qu’elle n’était pas favorite.)
PRESIDENT :
(Essayant de les ramener au silence) Silence! Silence!
MME JUMBE :
M. Jumbe, mon mari, regardez comme les grains de maïs du côté du fumier sont beaux et dodus.
TOUS :
Des rires et des bruits de nouveau.
M. JUMBE :
(Criant au maximum de sa voix). Vous êtes chanceux que les pluies se soient arrêtées avant l’arrivée à maturité du maïs. Il n’y aurait pas eu de différence entre les deux parcelles au niveau de la récolte.
TOUS :
(Des rires et des cris) Ha, vous!
PRESIDENT :
(Criant lui aussi). Les pluies ne se sont pas arrêtées seulement du côté de l’engrais. Elles se sont arrêtées aussi du côté du fumier. N’est-ce pas?
TOUS LES GENS :
Oui! (Scandent de nouveau) Le fumier! Le fumier!
PRESIDENT :
Cela signifie que, même si vous avez qualifié le fumier de fardeau, il améliore la qualité du sol.
PRESIDENT :
Attendez, est-ce que le chef du village a quelque chose à dire?
Effets spéciaux : Pendant que le chef arrive, les gens applaudissent en son honneur.
CHEF :
(Ils scandent « oui » en bruit de fond, en accord avec ce qu’il dit) Je n’ai pas grand chose à dire… Tout le monde a constaté que, en plus d’améliorer le rendement, le fumier retient également l’humidité. Vous rappelez-vous de quelle façon nous avons appliqué le fumier? La première application, nous l’avons tout juste effectuée entre les billons avant de billonner? Un seau d’un gallon rempli de fumier répandu le long de la jachère entre les billons. Ensuite, la deuxième application avec deux poignées pleines à la base des plantes et recouvertes de sol après le second désherbage. Allez le faire dans vos jardins. Chassez la faim de mon village!
ANIMATEUR :
Le fumier ajoute de la fertilité au sol et conserve l’humidité. Si vous avez des périodes de sécheresse, le fumier garde les plantes fortes. Combattez les effets secondaires des changements climatiques en utilisant le fumier. Rappelez-vous que le maïs n’a pas flétri du côté qui avait le fumier comme l’autre côté. N’oubliez pas que vous devez composter le fumier animal en le mélangeant avec des résidus d’herbes. Le fumier composté bien décomposé ne brûle pas les récoltes mais libère tous les nutriments nécessaires à nos cultures et conserve l’humidité dans le sol. Essayez-le. Les agriculteurs doivent faire preuve d’intelligence et de détermination. Souvenez-vous que nos amis n’ont pas réussi à atteindre leur objectif au cours de la première année. Ils n’ont pas abandonné mais ont pensé à modifier la méthode. Ils ont décidé d’appliquer le fumier deux fois. N’abandonnez pas!
La leçon à retenir c’est que certaines sortes de fumier contiennent plus de nutriments que d’autres. Le fumier composté fabriqué à partir d’un mélange de plantes fixatrices d’azote, de légumineuses comme les gourganes, de feuilles de haricots, de feuilles d’arachides, de feuilles et d’excréments d’animaux est plus riche en nutriments. Le fumier de poulets, de porcs et de lapins contient plus d’azote que le fumier de bovins et de chèvres. N’entreposez pas le fumier à découvert et exposé à la pluie et au soleil ou trop longtemps – par exemple plus de deux mois – avant de l’utiliser, parce que le fumier perd certains nutriments avec le temps. Pour obtenir plus de renseignements, demandez à n’importe quel travailleur agricole ou à votre collègue agriculteur qui utilise le fumier de vous renseigner sur son utilisation.
Indicatif musical
ANIMATEUR :
Nous voici arrivés à la fin de notre émission d’aujourd’hui, Farmers Parade. En attendant mardi prochain à 18 heures 30 sur votre station radiophonique préférée MBC, c’est Gladson Makowa qui vous dit… l’endurance finit par payer! Essayez le fumier! Surmontez les changements climatiques.
Montée de l’indicatif musical et sortie en fondu enchaîné
Acknowledgements
Rédaction : Gladson Makowa, The Story Workshop, Blantyre, Malawi.
Révision : John FitzSimons, professeur agrégé, École de design environnemental et de développement rural, Université de Guelph, Canada.