L’apiculture enrichit les agriculteur.trice.s tout en préservant l’environnement

Élevage d'animaux et apicultureEnvironnementSolutions fondées sur la nature

Notes au radiodiffuseur

L’apiculture consiste à élever les abeilles pour obtenir au moins un des produits tel que du miel, de la propolis, du pollen, de la gelée royale ou de la cire. Des produits tout autant utiles pour la population que pour la nature. Pour exemples, le miel et la gelée royale sont reconnues pour leur valeur énergétique et thérapeutique. La cire est utilisée dans la fabrication de la bougie, de la pommade et du savon. Le pollen est un excellent tonique mental qui stimule la mémoire. Il est également à la base de la reproduction des plantes.

Jadis pratiquée de façon fortuite au Burkina Faso, l’apiculture connait un fort engouement de nos jours. Sous l’influence des structures associatives, elle est devenue une activité pourvoyeuse de revenus financiers pour les apiculteurs et d’emploi dans les milieux ruraux. L’apiculture joue aussi un important rôle dans la préservation des écosystèmes locaux.

Le village de Yabasso, situé à une quarantaine de kilomètres de Bobo-Dioulasso, dans la région des Hauts Bassins, à l’ouest du Burkina Faso, est connu pour la qualité de son miel. En 2018, ce village a bénéficié d’un appui du Fonds d’Intervention pour l’Environnement (FIE) pour la formation en apiculture moderne. Depuis lors, réunie en coopérative dénommée « Scoops-AY », une trentaine d’apiculteurs/apicultrices et bénéficient pleinement de ses avantages.

Ce texte radiophonique permet de connaître la pratique de l’apiculture et ses avantages pour l’humanité et la nature. Il prend appui sur une interview réelle avec quatre invités : de Yan Floran Millogo, trésorier de la Société coopérative simplifiée des apiculteurs de Yabasso « Scoops-AY » ; Anselme Millogo, président de coopérative ; Mè Vincent Millogo, membre de la même coopérative. Sans oublier Nazé Abdoulaye Konaté, Inspecteur des Eaux et Forêts à la Direction Régionale de l’Environnement, des Hauts-Bassins.

Pour produire de ce texte sur votre station de radio, vous pouvez utiliser des voix d’acteurs ou l’adapter à votre situation locale., Si vous utilisez des acteurs de doublage, veuillez-vous assurer d’informer votre auditoire dès le début de l’émission que les voix sont celles d’acteurs, et non pas celles des personnes interrogées à l’origine. Il faudra également préciser que le programme a été adapté à votre auditoire local mais, qu’il est basé sur des interviews réelles.

Si vous souhaitez créer des émissions sur l’apiculture, entretenez-vous avec des membres d’associations d’apiculteurs et un expert sur le sujet.

Vous pourriez leur poser les questions suivantes :

  • Quelles sont les bonnes pratiques à développer en apiculture?
  • Quels sont les avantages économiques et environnementaux offerts par l’apiculture?
  • Quels sont les défis associés à l’apiculture et comment peuvent-ils être résolus?

Durée de l’émission, y compris l’intro et l’extro : 25 à 30 minutes.

Texte

Montée de l’indicatif musical, puis fondu enchaîné

ANIMATEUR.TRICE:
Bonjour chers auditrices et auditeurs. Bienvenus dans votre émission. Je m’appelle Solange Bicaba.

Aujourd’hui, nous allons parler de la pratique de l’apiculture et de ses avantages pour les habitants et l’environnement à Yabasso, un village situé dans la région des Hauts-Bassins à l’ouest du Burkina Faso. Dans ce village, environ trente personnes au sein d’une coopérative pratiquent l’apiculture moderne depuis 2018, suite à une formation dispensée par le Fonds d’Intervention pour l’Environnement (FIE).

Cela a entraîné une amélioration de leurs conditions de vie. Pour en savoir plus sur les avantages offerts par l’apiculture, nous avons interviewé Yan Floran Millogo, trésorier de la Société coopérative simplifiée des apiculteurs de Yabasso, ou Scoops-AY ; Anselme Millogo, président de la coopérative ; ainsi que Mè Vincent Millogo et Sogodala Pélagie, membres de la même coopérative. Nous avons également discuté avec Nazé Abdoulaye Konaté, inspecteur des Eaux et Forêts à la Direction Régionale de l’Environnement des Hauts-Bassins. Il évoquera les bonnes pratiques apicoles bénéfiques pour les personnes et la biodiversité.

Place maintenant à nos différents invités.

Montée de l’indicatif musical, puis fondu enchaîné

ANIMATEUR.TRICE:
Vous pratiquez l’apiculture depuis six ans maintenant, Monsieur Millogo. Qu’est-ce que cela vous a apporté?

YAN FLORIAN MILLOGO:
L’apiculture est une activité moins contraignante. Il suffit d’installer la ruche et de faire le suivi. J’ai 15 ruches et je fais trois récoltes dans l’année. La première récolte se fait de fin février à début mars. La deuxième entre fin avril et mi-mai. Et la troisième qui intervient souvent en novembre est appelée la récolte nettoyage parce qu’elle permet de nettoyer la ruche. Les deux premières récoltes rapportent entre 200 et 300 mille fCfa ($320-390 US). Les revenus de la troisième récolte sont très faible par rapport aux deux premières car la qualité du miel n’est pas aussi meilleure. Les revenus de l’apiculture m’ont permis de faire les finitions de ma maison avec 18 tôles. Avec cet argent, j’achète aussi les intrants pour ma production agricole.

ANIMATEUR.TRICE:
Merci M. Franck Xavier Millogo. Pour sa part, Madame Pélagie Millogo possède cinq ruches. Soyez la bienvenue et dites-nous quel est l’apport de cette activité dans votre vie?

PELAGIE MILLOGO:
Étant apicultrice et membre de la coopérative Scoops-AY, je reçois ma part des revenus de la coopérative, qui s’élève à 50 ou 60 mille CFA ($80-100 US) pour chaque récolte. En ce qui concerne les produits transformés tels que la cire et les boissons au miel, je peux m’en sortir avec 30 000 CFA ($50 US) par semaine, mais cela peut varier car le marché n’est pas stable. Grâce à l’apiculture, nous pouvons nourrir, habiller et éduquer nos enfants. Nous, les femmes, sommes en mesure de célébrer des événements sociaux tels que les baptêmes et les mariages sans aucun problème.

Les hommes nous aident à mettre en place les ruches, à visiter les abeilles et à récolter le miel. Nous apportons de l’eau aux abeilles, extrayons la cire, filtrons le miel et le transformons en boissons et jus.

ANIMATEUR.TRICE:
Un autre pan des avantages de l’apiculture, c’est qu’elle procure de l’emploi aux jeunes et aux femmes. Pour en parler, nous recevons M. Vincent Millogo, qui n’est pas seulement apiculteur mais aussi responsable d’une pépinière.

ME VINCENT MILLOGO:
Oui, dans le cadre de nos efforts pour promouvoir l’apiculture, le projet du FIE nous a recommandé de planter des semis en pépinière pour la reforestation. Cette année, en 2023, nous avons planté 700 arbres à noix de cajou. Par le passé, après la récolte agricole, les agriculteurs n’avaient rien à faire pendant au moins six mois. Mais maintenant, nous sommes occupés à vendre les semis. J’ai 18 ruches qui rapportent près de 300 000 francs CFA par an. Cela me permet de prendre soin de ma famille en cas de maladie. J’ai pu envoyer mon fils à l’école, et cette année, il a réussi son baccalauréat. C’est un avantage pour toute la famille élargie, car en Afrique, un enfant n’est pas seulement le descendant de ses parents, mais appartient à toute la famille.

ANIMATEUR.TRICE:
Dans le village de Yabasso, plusieurs défis entravent le développement de l’apiculture. Anselme Millogo, en tant que président de la coopérative, quels sont ces obstacles?

ANSELME MILLOGO
:
Tout d’abord, le village de Yabasso produit au moins 1 600 litres de miel chaque année. Notre coopérative dispose d’un entrepôt, mais il n’est pas grand et est mal situé. Le chef du village nous a donné un terrain, mais nous n’avons pas l’argent pour y construire. Nous n’avons pas non plus le matériel adéquat. Le manque d’équipement signifie, par exemple, que les abeilles piquent beaucoup les femmes pendant le processus de filtration. Un autre problème concerne la manipulation du miel. Les gens achètent le miel et mettent trop de temps à payer les apiculteurs. Certains apiculteurs rencontrent des difficultés financières, mais ils sont obligés d’attendre..

ANIMATEUR.TRICE:
Y a-t-il d’autres difficultés, Madame Pélagie Millogo?

PELAGIE MILLOGO:
Les femmes ont des difficultés à accéder à l’eau pour les abeilles. Lorsque nous allons au puits, nous pouvons devoir y passer beaucoup de temps pour obtenir une petite quantité d’eau, et elle est souvent trouble, donc doit être filtrée avant d’être utilisée. Si nous pouvions obtenir des forages, cela serait un grand soulagement.

ANIMATEUR.TRICE:
Merci pour vos clarifications. Inspecteur Konaté, le Fonds d’Intervention pour l’Environnement a appuyé la Scoops-AYen renforcement de capacités et en équipement pour faire l’apiculture moderne. Pour vous qui êtes spécialisé dans la formation en apiculture, qu’est ce qui a motivé cette formation?

Nazé Abdoulaye
KONATE:
Le Fonds d’Intervention pour l’Environnement (FIE) a été institué dans le premier Code de l’Environnement en 1994 au Burkina Faso. Il a entre autres missions : la réduction des tendances actuelles de dégradation de l’environnement, la lutte contre les effets néfastes du changement climatique, le développement économique du pays à travers la création des richesses et des revenus dans les filières de l’environnement et des ressources naturelles. Sans oublier la réduction de la pauvreté. Toute activité ou action qui entre en droite ligne de ces missions peut bénéficier de l’accompagnement technique et financier. L’apiculture étant une activité qui contribue énormément à la protection de l’environnement et à la création de revenus et d’emplois, quoi de plus normal que cette société coopérative en soit bénéficiaire.

ANIMATEUR.TRICE:
Et quels avantages l’apiculture offre-t-elle?

Nazé Abdoulaye
KONATE:
L’élément essentiel de l’apiculture est l’abeille, un être vivant faisant partie de la biodiversité qu’il convient de préserver. Son rôle écologique principal est la pollinisation, un mécanisme essentiel à la reproduction de la grande majorité des plantes à fleurs sur la planète. La pollinisation implique le transfert de pollen du stamen, l’organe reproducteur mâle de la plante, au pistil, l’organe femelle de la fleur. La pollinisation représente environ 80 % de la reproduction des plantes et environ 65 à 70 % pour les cultures céréalières. L’abeille est donc un atout majeur pour l’agriculture, la croissance des arbres et des arbustes. Cette relation entre l’environnement et l’homme est très étroite, car sans arbres, il n’y a pas de vie. Et sans abeilles, la végétation diminuerait de 70 % chaque année.

Par le passé, l’apiculture était pratiquée par des personnes aux ressources financières limitées. Aujourd’hui, cependant, l’activité attire toutes les classes sociales. Elle est pratiquée par des hommes, des femmes, des jeunes et des personnes handicapées. Que ce soit sur le terrain, dans la transformation du miel ou dans la commercialisation, tout le monde gagne sa vie. C’est une activité qui offre non seulement des emplois, mais aussi des revenus. Par exemple, les femmes peuvent utiliser les sous-produits du miel pour fabriquer des jus, des boissons alcoolisées ou des onguents. Les artisans utilisent la cire pour créer des moules lorsqu’ils coulent du bronze. La gelée royale est utilisée pour fabriquer des produits pharmaceutiques.

ANIMATEUR.TRICE
:
Merci, inspecteur. Revenons maintenant à Yan Florian Millogo, membre de la coopérative Scoops-AY dont l’association a bénéficié d’une formation en apiculture moderne en 2018. Que avez-vous appris?

YAN FLORIAN MILLOGO:
Nous avons appris à connaitre l’abeille qui constitue en fait la matière première de notre activité. C’est un animal très important pour les humains et pour la nature. Nous devons lui porter une attention particulière et la protéger. Avant cela, nous avons appris qu’en tant apiculteur, nous devons avoir certaines qualités comme un tempérament calme et patient car les abeilles sont très sensibles.

Lorsque nous allons leur rendre visite, nous devons nous assurer de ne pas être stressés. Cela peut stresser aussi les abeilles. Il ressort également qu’un apiculteur doit être un bon observateur pour pouvoir constater tout comportement inhabituel de ses abeilles. Pour ce qui est de l’abeille elle-même, les formateurs du FIE nous a enseigné son mode de vie, son organisation et sa reproduction. Nous avons appris comment installer une ruche dans des endroits recommandés, la nécessité de disposer d’un minimum d’équipements pour le travail et aussi se protéger contre les piqûres d’abeilles.

ANIMATEUR.TRICE:
Monsieur l’Inspecteur, en quoi est-ce nécessaire de connaitre l’abeille?

Nazé Abdoulaye
KONATE
:
L’une des définitions de l’apiculture fait référence à l’élevage des abeilles pour un profit maximal. Si vous souhaitez élever des abeilles, vous devez les connaître. Si vous ne les connaissez pas, il va de soi que vous pouvez les manipuler de manière que vous estimez insignifiante, mais qui peut être fatale. Par exemple, dans une colonie d’abeilles, il y a trois types d’abeilles : une seule reine, quelques mâles appelés drones, au nombre de mille cinq cents à deux mille, et les ouvrières. Si vous ne reconnaissez pas la reine lors de la récolte, vous pourriez la tuer. En conséquence, la ruche pourrait vous abandonner. Donc, bien sûr, vous devez connaître la reine avant de pouvoir exercer l’activité.

ANIMATEUR.TRICE:
C’est vrai que connaitre l’abeille est primordial dans l’apiculture. Toutefois, cela ne suffit pas. D’autres pratiques entrent en ligne de compte, n’est-ce pas M. Millogo?

YAN FLORIAN MILLOGO:
En plus d’apprendre sur les abeilles, nous avons également appris comment installer correctement la ruche. La ruche doit être située loin des endroits publics bruyants, des maisons et des routes, et de préférence sous un arbre ombragé comme le manguier, le karité ou l’anacardier. Ce sont des arbres fruitiers que les abeilles adorent car leurs fleurs produisent une abondance de nectar et de pollen. De plus, les abeilles apprécient les odeurs fortes et les couleurs vives des fleurs de ces arbres, qui sont abondantes dans le village de Yabasso.

Après cette étape, la suivante est la surveillance ou le contrôle. Cela implique de fournir de l’eau aux abeilles et de surveiller le développement de la colonie. Dans le récipient d’eau, nous plaçons soit un objet flottant soit des cailloux pour éviter que les abeilles ne se noient en essayant de boire. Une fois que le miel s’est formé, nous passons à la récolte. Encore une fois, il y a quelques recommandations. Portez toujours une combinaison, des bottes et des gants. Deux à trois personnes sont recommandées pour cette tâche. Une personne récolte, la deuxième tient le sceau, et la troisième utilise le fumoir, qui calme les abeilles. Sinon, avec seulement deux personnes, qui va tenir le seau pour recueillir le miel et qui va fumer les abeilles? Lorsque trop peu de personnes sont impliquées dans la récolte, de nombreuses abeilles meurent et le travail devient très difficile.

ANIMATEUR.TRICE:
Pouvez-vous confirmer ces bonnes pratiques, Inspecteur?

Nazé Abdoulaye
KONATE
:
Oui, ces apiculteurs ont été bien formés. En plus de ce que M. Millogo a mentionné, la ruche doit également être constamment visitée pour détecter d’éventuelles anomalies, par exemple, des maladies des abeilles, afin d’éviter qu’elles ne déciment la colonie. Ici, au Burkina Faso, les abeilles sont confrontées à deux maladies principales : des parasites connus sous le nom de « petits collecteurs » (Note de l’éditeur : le nom scientifique est Aethina tumida, et on l’appelle également petit coléoptère de la ruche) et la teigne des ruches. Le petit collecteur ne décime pas la colonie en soi, mais la teigne des ruches le fait. Des études sont en cours pour trouver des remèdes à ces maladies. Pour l’instant, les apiculteurs s’en sortent. De plus, les abeilles sont des créatures qui ont besoin d’attention. Les visites les stimulent.

En ce qui concerne le placement de la ruche à l’ombre, lorsque vous la mettez en plein soleil, sachant que le Burkina Faso connaît souvent des températures élevées, les rayons de miel vont fondre, le miel va s’écouler, ce qui entraîne la détérioration des œufs et des larves. Cela signifie que vous n’aurez aucune régénération, vous n’aurez pas de nouvelles abeilles. Les abeilles finiront par vous déserter. La température recommandée à l’intérieur de la ruche est de 33 à 36 °C. S’il fait trop chaud, vous n’aurez pas assez de miel car les abeilles disperseront leur énergie pour refroidir la ruche.

La ruche devrait également être placée loin des lieux publics tels que les églises, les écoles, etc. Les abeilles n’aiment pas le bruit. Si vous les dérangez, elles vous attaqueront. Auparavant, les ruches étaient placées dans un arbre. Mais maintenant, elles sont sous l’arbre sur un support entre 0,8 et 1,5 mètre au-dessus du sol. Au Burkina Faso, les vents forts et la pluie soufflent généralement d’est en ouest. Par conséquent, les ruches doivent être positionnées de manière à ce que le trou d’entrée soit orienté vers le nord ou le sud, pas vers l’est ou l’ouest. Vous devrez également installer des dispositifs de protection contre certains prédateurs. Certains utilisent de l’huile de moteur, d’autres de l’eau pour empêcher les fourmis de passer de la base du support à la ruche. Les ruches les plus populaires à Yabasso sont les ruches kenyanes. Elles sont fabriquées à partir de planches par nos menuisiers. Elles ont une odeur qui change en cas d’humidité. Les abeilles sont des animaux très propres et sains. Elles n’aiment pas les mauvaises odeurs. C’est pourquoi vous ne verrez pas une abeille se poser sur une zone pourrie, et pourquoi vous ne devriez pas placer les ruches dans des zones sujettes aux inondations.

ANIMATEUR.TRICE:
La dernière étape de la production est la récolte.

Nazé Abdoulaye
KONATE
:
Absolument! Au Burkina Faso, il existe deux principales périodes de production de miel, connues sous le nom de périodes de floraison du miel. De février à juin, c’est la période majeure de floraison du miel, lorsque de nombreux arbres sont en fleurs. Vers la fin de la saison des pluies ou de croissance, nous avons toujours ce que nous appelons la petite période de floraison du miel. Cela dure de mi-août à décembre, lorsque la culture des céréales vient d’être achevée et que le nectar que les abeilles ont pu extraire des fleurs peut être utilisé pour faire du miel. Il expliquera que la récolte, comme son nom l’indique, prépare en fait le grand miel de mars. Elle nettoie la ruche de tous les débris. Ils la récoltent car on peut trouver du miel ou ne rien trouver. Ce miel est généralement plus liquide et n’est pas pris en compte par la coopérative. L’apiculteur en fait ce qu’il veut. Nettoyage : il s’agit de la dernière récolte, lorsque certaines cellules restent dans la ruche, contenant peut-être du pollen ou du couvain d’abeilles. Au fil du temps, certaines cellules durcissent et deviennent noires. Elles doivent alors être nettoyées pour que les abeilles puissent les renouveler. Le nettoyage, comme son nom l’indique, prépare en réalité le grand miel de mars. Il débarrasse la ruche de tout débris. Ils récoltent, mais vous pouvez trouver du miel ou vous ne pouvez rien trouver. Le miel est généralement plus liquide et n’est pas pris en compte par la coopérative. L’apiculteur en fait ce qu’il veut. Toutes ces pratiques sont spécifiques aux ruches kényanes ou fabriquées localement utilisées à Yabasso.

Si ces pratiques sont correctement appliquées, la qualité et la quantité du miel sont garanties, d’autant plus que le miel n’est pas récolté au-dessus d’un feu actif, mais avec l’aide d’un fumoir. Et je n’ai aucun doute à ce sujet quand il s’agit du miel de Yabasso. J’ai pu le goûter lors d’une réunion. Le goût et l’apparence de ce miel sont remarquables. Et quand c’est comme ça, vous profitez vraiment de tous les avantages de votre activité.

ANIMATEUR.TRICE:
Au-delà de ces avantages M. Konaté, quelles sont les difficultés?

Nazé Abdoulaye
KONATE
:
L’apiculture au Burkina Faso rencontre des difficultés qui peuvent être regroupées en trois catégories : l’équipement, le marketing et l’organisation.

L’équipement moderne d’apiculture est très cher. L’utilisation du fer en apiculture est fortement déconseillée, bien que le fer soit le métal le plus largement disponible dans notre pays. L’acier inoxydable est le matériau le plus recommandé, bien que les outils fabriqués dans ce matériau soient très coûteux. Par exemple, les extracteurs manuels coûtent environ 200 000 francs CFA (330 $ US), tandis que les presses en acier inoxydable coûtent entre 100 000 et 150 000 francs CFA (165 $ – 250 $ US). Il n’est pas facile pour les apiculteurs de se les permettre.

En ce qui concerne les ventes, il n’y a pas de prix standard pour le miel au Burkina Faso. Chaque apiculteur fixe le prix de son miel en fonction de l’équipement qu’il utilise. Par conséquent, les prix varient.

Enfin, bien que des associations d’apiculteurs aient été mises en place, elles ne fonctionnent pas bien. En ce qui concerne les abeilles elles-mêmes, le véritable problème réside dans les pratiques agricoles, notamment la surcollecte des plantes, qui diminue les sources de nectar et de pollen, et l’utilisation incontrôlée de pesticides. Le miel provient des fleurs. Sans arbres, il n’y a pas de fleurs et donc pas de miel. Les pesticides et les feux de brousse déciment les abeilles.

ANIMATEUR.TRICE:
Que préconisez-vous pour minimiser les obstacles à cette activité?

Nazé Abdoulaye
KONATE
:
Il faut faire fonctionner les organisations existantes, favoriser des rencontres de remise à niveau et de partage d’expériences. Il faut que l’Etat intègre le matériel apicole dans la mercuriale des prix ousubventionner les équipements. Ce qui va permettre de résoudre le problème des prix disparates, et par ricochet, booster la transformation du miel au Burkina Faso. Car c’est dans la transformation que les apiculteurs peuvent obtenir le maximum de bénéfices.

ANIMATEUR.TRICE:
Merci Inspecteur Konaté. Nous sommes au terme de cette émission. Il en ressort que l’apiculture est en plein essor dans le village de Yabasso au Burkina Faso. Grâce au Fonds d’Intervention pour l’Environnement, la coopérative Scoops-AY, forte de 30 membres, a à son actif 300 ruches Kényanes. Elles produisent au minimum 1 600 litres de miel l’année. La vente de ce miel et la transformation de ses dérivés permettent aux apiculteurs de tirer leur épingle du jeu. Ils ont également de quoi s’occuper pendant la saison sèche. Conscients de ces atouts de l’apiculture sur leurs conditions de vie et sur la biodiversité, les apiculteurs tentent autant que possible de mettre en pratique laformation reçue.

J’espère que les informations fournies dans ce programme vous seront très utiles. Merci de votre attention. Et à bientôt pour un nouveau programme.

Acknowledgements

Rédigé par : Solange Bicaba, journaliste reporter à la Radiodiffusion télévision du Burkina Faso hauts bassins

Révisé par : Nazé Abdoulaye Konaté, Inspecteur des Eaux et Forêts au Département provincial de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement de Bobo Dioulasso.

Entretiens et interviews :

Yan Florian Millogo, trésorier de la société coopérative simplifiée des apiculteurs de Yabasso « Scoops-AY. » Interview réalisée le 31 août 2023.

Anselme Millogo, président de ladite coopérative. Interview réalisée le 31 août 2023.

Mè Vincent Millogo, membre de la coopérative. Interview réalisée le 31 août 2023.

Sogodala Pélagie, membre de la coopérative. Interview réalisée le 31 août 2023.

Nazé Abdoulaye Konaté, Inspecteur des eaux et forêts à la direction provinciale de l’environnement, de l’eau et de l’assainissement de Bobo Dioulasso. Interview réalisée le 12 septembre 2023.