L’agriculture irriguée améliore le revenu des agriculteurs ruraux

Cultures agricolesGestion de l'eau

Notes au radiodiffuseur

Enregistrez et révisez cette ressource sous forme de document Word.

L’agriculture irriguée est en train de changer les moyens de subsistance des agriculteurs à Kwadon, communauté rurale de l’État de Gombe, dans le nord-est du Nigeria. Situé le long d’une route fédérale, le village de Kwadon est facilement accessible. Des collines et des cours d’eau entourent la collectivité, ce qui lui donne un bon climat propice à l’agriculture irriguée et à l’élevage du bétail. En raison de ce potentiel, les habitants de Kwadon se sont livrés, au fil des ans, à la culture du maïs, des oignons et des tomates pendant la saison des pluies, à l’aide de méthodes et d’outils traditionnels. Depuis des décennies, le marché aux légumes de Kwadon attire tous les lundis des gens issus des principales villes du Nigeria; ils viennent y acheter des légumes en grandes quantités pour les distribuer dans la partie sud du pays.

Avant le début de l’agriculture irriguée, les agriculteurs de Kwadon étaient surtout des agriculteurs de subsistance qui avaient à peine assez de nourriture ou de revenus pour satisfaire leurs propres besoins. L’emplacement de Kwadon et ses contributions à l’agriculture ont attiré une ONG, Sasakawa Global 2000 qui a renforcé la capacité des agriculteurs en matière d’agriculture irriguée. À la différence de l’agriculture saisonnière qui est tributaire des précipitations, l’agriculture irriguée utilise diverses sources d’eau comme des puits, des forages et les cours d’eau proches, à l’aide d’une pompe et de longs tuyaux ou des arrosoirs pour arroser le sol et les cultures. Pour soutenir encore davantage l’agriculture irriguée, le ministère de l’Agriculture de l’État de Gombe a formé les agriculteurs pour faire du fumier organique et l’utiliser et leur a fourni de l’engrais à des prix subventionnés. Avec une capacité et des compétences améliorées, les agriculteurs ont maintenant diversifié leurs activités agricoles et leurs sources de revenus, en faisant pousser des laitues, des choux, des oignons et du maïs, en plus de leurs cultures habituelles pendant la saison des pluies.

De nouveaux groupes d’agriculteurs sont nés et collaborent avec le Projet de développement agricole (PDA) de l’État. Par le biais de ces groupes, les agriculteurs ont accès à de meilleures variétés de semis et partagent des idées sur l’agriculture et l’irrigation. Certains d’entre eux ont creusé des forages et acheté des pompes à eau pour améliorer leur travail. Les petits exploitants agricoles assistent également à des ateliers et participent à des tribunes radiophoniques portant sur l’agriculture.

Le présent texte parle des avantages de l’agriculture irriguée à Kwadon et examine de quelle façon elle a amélioré la vie des gens, ainsi que son impact sur l’agriculture dans la région.

Ce texte est basé sur une interview réelle menée auprès d’un agriculteur, dans le nord du Nigéria. Pour la production de ce texte sur votre station, vous pouvez choisir d’utiliser la voix d’un acteur pour jouer le rôle de l’agriculteur et de l’animateur, et changer la formulation du texte pour l’adapter à votre situation locale. Dans ce cas, veuillez vous assurer d’informer votre auditoire dès le début de l’émission que les voix sont celles d’acteurs, pas celles des personnes interrogées à l’origine, et que le programme a été adapté à votre auditoire local mais se base sur une vraie interview.

Texte

OKONKWO :
Noma tushen arziki! (Note de la rédaction : Cela signifie en langage Hausa « L’agriculture : une source de création de richesse »)

Montée de la musique puis sortie en fondu enchaîné sous la voix de l’animateur

OKONKWO :
Bienvenue à Noman tushen arziki, émission qui vous transmet les dernières informations et les derniers développements en agriculture. Aujourd’hui, nous allons examiner de quelle façon l’agriculture irriguée améliore le revenu des agriculteurs ruraux dans un village du nord du Nigeria. Je m’appelle Adamu Musa Okonkwo.

Courte pause musicale

OKONKWO :
Nous sommes en septembre dans le nord-est du Nigeria et le temps des récoltes a commencé. La majorité des agriculteurs sont occupés à récolter, tandis que d’autres s’affairent au classement et à la vente. Peut-être que ceux qui se livrent à l’agriculture irriguée, ainsi qu’à l’agriculture saisonnière ou pluviale, ont commencé à planifier. Certains ont peut-être déjà obtenu leurs semences du Projet de développement agricole (PDA) de l’État.

En raison de l’importance que cette émission attache à la prospérité économique des agriculteurs, nous allons nous entretenir avec un agriculteur de Kwadon, dans la région de l’administration locale de Yamaltu Deba dans l’État de Gombe, au nord du Nigeria, pour savoir de quelle façon l’agriculture irriguée améliore le revenu des agriculteurs ruraux.

J’ai parcouru sept kilomètres en moto de Gombe à Kwadon pour rencontrer Mallam Mammada dans sa ferme. Il pratique à la fois l’agriculture pluviale et l’agriculture irriguée. Il a récolté son maïs, ses choux et ses laitues et se prépare à planter les mêmes cultures pendant la saison sèche dans le cadre de son projet d’irrigation.

Mallam Mammada, pouvez-vous dire à nos auditeurs ce que vous faites à l’heure actuelle?

MAMMADA :
Oui, comme vous pouvez le voir, ma ferme est presque déserte. C’était une récolte-tampon. Jusqu’à présent, j’ai récolté mon maïs. Ce qui reste à récolter, c’est un peu de laitues et de choux. Ce que je fais actuellement, c’est de débroussailler la partie déserte de la ferme en préparation pour l’agriculture irriguée. J’envisage de semer à nouveau du maïs. J’ai déjà acheté mon engrais.

OKONKWO :
Où obtenez-vous vos semences de maïs? Vos tiges de maïs récoltées semblent grosses et solides.

MAMMADA :
J’ai obtenu les semences de maïs du Projet de développement agricole du ministère de l’Agriculture de l’État. Nous avons deux variétés populaires : l’une est rouge et l’autre est blanche. Chacune de ces deux variétés a une variante sucrée et une variante non sucrée. La variante sucrée convient mieux pour faire du tuwo (Note de la rédaction : le tuwo c’est de la semoule de maïs), parce qu’elle contient de l’amidon.

OKONKWO :
Depuis combien de temps pratiquez-vous l’agriculture irriguée et quelles étapes suivez-vous pour garantir une récolte-tampon?

MAMMADA :
Je pratique l’agriculture depuis des décennies, mais je n’ai débuté l’agriculture irriguée qu’il y a trois ans. La première étape consiste à débroussailler sur la ferme et à appliquer du fumier organique. Ensuite, il faut pomper l’eau au robinet du trou de forage, en utilisant un long tuyau, jusqu’à ce que le sol soit complètement détrempé. Irriguez tous les trois jours pour le maïs jusqu’à sa pleine maturité, mais les laitues, les choux et d’autres légumes peuvent exiger un arrosage plus fréquent. Ensuite, au bout d’une semaine, vous formez des billons d’environ 15 centimètres de hauteur, manuellement ou à l’aide d’un tracteur. Ensuite, vous achetez et plantez vos semences. Appliquez de l’engrais à base de déjections animales deux semaines après les semis, lorsque les plantules ont environ 20 centimètres de haut. À ce stade, vous devriez enlever les mauvaises herbes et butter la plante en croissance. Deux à trois semaines plus tard, vous pouvez utiliser une billonneuse tirée par des bœufs pour butter le maïs avec plus de terre. Une fois cette étape terminée, vous avez achevé le gros du travail. Tout ce qui vous reste à faire, c’est de surveiller la croissance du maïs en attendant la récolte.

OKONKWO :
Très bien. Pour résumer, il faut débroussailler et appliquer de l’engrais organique en premier lieu. Ensuite, il faut pomper l’eau tous les trois jours, tracer les billons et planter les semences. Deux semaines après la plantation, il faut encore ajouter de l’engrais organique, puis désherber et butter la plante avec de la terre.

MAMMADA :
C’est exact. La quantité d’eau à pomper dépend de la taille de la ferme. Mais, en moyenne, une ferme d’un hectare aura besoin de 15 000 litres d’eau tous les trois jours dans cette région.

OKONKWO :
Pouvez-vous communiquer à nos auditeurs l’avantage de cette nouvelle forme d’agriculture?

MAMMADA :
Il y a une initiative intitulée Programme nationale pour la sécurité alimentaire. Dans le cadre de cette initiative, nous avons assisté à un atelier durant lequel on nous a enseigné de nouvelles techniques agricoles, dont l’espacement des semences de maïs tous les 20 centimètres, l’application des engrais, l’usage des produits chimiques et l’utilisation de déjections animales comme engrais après avoir débroussaillé les terres de la ferme. Une autre formation a été organisée par Sassakawa Global 2000, durant laquelle nous avons appris comment utiliser de petites parcelles de terres pour obtenir un rendement maximal. De fait, l’agriculture irriguée a augmenté nos rendements, amélioré notre revenu et fourni davantage de nourriture à la collectivité et à l’ensemble de la nation. Nous sommes donc reconnaissants envers ces organismes.

OKONKWO :
Pratiquez-vous une agriculture de subsistance ou une agriculture commerciale lucrative?

MAMMADA :
Vous savez que les temps changent. Dans le passé, je cultivais principalement pour la subsistance, situation qui m’a maintenu pendant longtemps dans une misère noire. Maintenant que j’ai de nouvelles compétences, de nouvelles informations et des possibilités de vendre mes récoltes à un bon prix, je fais pousser d’autres cultures. En dehors du maïs, je cultive également des laitues, des choux, des carottes, des pastèques et des épinards, et ces légumes sont dorénavant une source de revenu. Je n’ai pas besoin de vendre mon maïs tôt parce que mon revenu s’est amélioré. Je peux donc attendre que le prix soit bon. Avec l’introduction de variétés différentes de semences, je sème le maïs trois fois par an. J’obtiens 40 sacs de maïs par hectare, comparativement à 10 sacs auparavant. Après notre formation portant sur la culture des légumes, j’ai commencé à faire pousser des laitues et des choux. J’ai récolté sept paniers de laitues sur ces trois billons. Nous utilisons deux variétés venant d’Inde et de France. La variété française, qui a été semée sur sept billons, m’a donné 15 paniers. Je vends chaque panier de laitues 700 nairas (Note de la rédaction : environ 6 $US ou 4,5 euros). Depuis que j’ai adopté l’agriculture irriguée, ma vie a viré de la pauvreté à la prospérité. Mon niveau de vie économique s’est amélioré considérablement. Cela m’a aidé à défrayer les nécessités du ménage, à payer les frais de scolarité de mes enfants, à faire quelques économies et à payer pour d’autres dépenses.

OKONKWO :
Quel conseil donneriez-vous aux agriculteurs pour maximiser leurs rendements et leur revenu?

MAMMADA :
Je conseillerais aux agriculteurs de se préparer tôt et de commencer à planter immédiatement après l’arrivée des pluies. Ceux qui pratiquent l’agriculture irriguée devraient également se préparer à l’avance. Achetez tout ce dont vous avez besoin, y compris les semences et les engrais, et réparez aussi vos pompes en utilisant les économies tirées de la vente des récoltes de la saison des pluies. Les agriculteurs devraient signaler immédiatement aux agents de vulgarisation tout problème qu’ils remarquent sur leurs fermes. De cette manière, les vulgarisateurs auront plus de temps pour identifier les maladies des cultures et trouver des solutions pour les résoudre. Si les agriculteurs planifient bien et économisent leurs gains, ils amélioreront leur niveau de vie, fourniront de la nourriture à la nation et instruiront leurs enfants, qui subviendront plus tard à leurs besoins.

Montée de la musique puis sortie en fondu enchaîné sous la voix de l’animateur

OKONKWO :
Voilà, chers auditeurs et auditrices, j’espère que vous avez apprécié cet intéressant voyage d’aventure dans la ferme de Mammada. Soyez à l’écoute la semaine prochaine pour une autre édition de notre émission. Au micro, c’est Adamu Musa Okonkwo qui vous dit « Merci d’avoir été à l’écoute ».

Acknowledgements

Rédaction : Adamu Musa Okonkwo, Gombe State Media Corporation, Gombe, Nigeria, un partenaire radio de Radios Rurales Internationales.

Révision : Umar Baba Kumo, Gombe State Media Corporation, et Alan Etherington, consultant indépendant en matière d’eau, de salubrité et de promotion de l’hygiène; ex-employé de WaterAid.