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(Pause) Aujourd’hui, j’aimerais que nous envisagions comment le fait de s’informer sur les relations sexuelles et tout ce qui s’y rapporte peut aider nos jeunes à être exempts du VIH. Dans ma recherche, j’ai été très chanceux de rencontrer une femme qui vit avec le VIH et qui a donné bénévolement de son temps pour former des gens pour devenir « des ambassadeurs d’espoir » auprès d’autres personnes vivant avec le VIH dans les villages. Je voudrais vous dire que chacune et chacun de nous peut être un ambassadeur d’espoir. Il vous suffit de vous rendre au centre de consultation et de dépistage volontaire le plus proche et de vous faire tester pour le VIH afin de connaître votre état. Vous ne pouvez pas être un ambassadeur d’espoir sans connaître votre situation vis-à-vis du VIH.
Une chose à laquelle croit cette femme, c’est qu’on devrait tout dire à nos jeunes sur les relations sexuelles. J’aimerais qu’elle se présente et nous livre un court témoignage sur la façon dont elle a appris qu’elle était infectée par le VIH, à quel âge, et comment était sa vie à cette époque-là. Bienvenue.
En 1994, j’ai rencontré un jeune homme et nous avons eu un très gros mariage religieux haut en couleurs. Par la suite, nous avons découvert que j’avais un problème pour avoir des enfants. En 1997, mon médecin m’a conseillé d’aller faire un test sanguin parce que je me sentais faible. C’est là que j’ai appris que je vivais avec le VIH. J’avais environ 24 ans. Mais je soupçonne d’avoir pu être infectée vers l’âge de 20 ou 21 ans. Après cela, notre relation s’est dégradée. Par la suite, nous avons décidé d’aller nous faire tester tous les deux pour le VIH. J’étais positive mais mon mari était négatif. À partir de là, les choses ont empiré jusqu’à notre séparation un peu plus tard.
Les jeunes sont les plus menacés par le VIH et le sida. J’ai maintenant 32 ans, mais j’ai été infectée quand j’étais jeune. Les statistiques dont nous disposons révèlent que la plupart des personnes atteintes de ce virus l’attrapent à un très jeune âge.
Pour préparer psychologiquement nos jeunes, nous devons donc les informer sur le sexe. Nous devons combiner nos enseignements religieux avec les enseignements de la sexualité. La sexualité a tout à voir avec les sentiments, l’attitude et les valeurs qui font partie des relations sexuelles. Si nous ne réussissons pas à leur enseigner tout cela et s’ils s’informent par eux-mêmes sur le sexe, ils pourraient l’apprendre de la mauvaise façon. Il vaut mieux pour nous les préparer, afin que cela ne soit pas nouveau pour eux quand ils y feront face.
En fait, bien des choses ont été dites dans le but de tromper les jeunes. Nous devons informer nos jeunes sur la sexualité afin qu’ils puissent connaître leur corps et les changements qu’ils vivront en grandissant. Si nous attendons qu’ils apprennent tout par eux-mêmes, ils l’apprendront auprès d’enseignants « fourbes ». Si nous informons les jeunes sur la sexualité, nous aurons en temps voulu des jeunes responsables dans notre société et dans notre pays.
Il est choquant d’apprendre par les médias l’histoire de ces jeunes filles qui décrochent de l’école à cause d’une grossesse. L’incident le plus choquant a été signalé cette année, le 10 juin, lorsque 18 élèves de l’école primaire Chepkurkur à Mount Elgon, dans le comté de Bungoma, ont été trouvées enceintes et avaient quitté l’école.
Au cours du même mois, à l’école primaire Cheplanget à Buret, dans le comté de Kericho, cinq filles âgées de 11 à 16 ans ont quitté l’école pour des raisons semblables.
Cela n’est peut-être pas considéré comme un gros problème car elles peuvent désormais être autorisées à retourner à l’école après l’accouchement, mais qu’en est-il du VIH et des autres infections sexuellement transmissibles? Et il y a d’autres complications reliées à la naissance, surtout pour les jeunes filles.
Je blâme également la Commission des services aux enseignants pour son inaction notoire en vue de réduire chez les adolescentes les grossesses provoquées par les enseignants et le personnel des écoles.
Au lieu d’infliger des punitions sévères, elle se contente de transférer les enseignants et le personnel impliqués. Il est très troublant de constater que les hommes responsables de mettre enceintes des filles trop jeunes sont restés impunis. C’est un signal pour les parents qui ont été accusés de négliger la responsabilité de transmettre les bonnes valeurs morales à leurs enfants.
Je conseille généralement aux jeunes de se renseigner à l’église sur les relations sexuelles, même sur l’usage des condoms. Il est très décourageant de constater que l’église possède une trousse pour les personnes vivant avec le VIH, mais discrédite l’usage des condoms.
Même si nous n’enseignons pas directement la sexualité aux jeunes dans notre église, nous avons des ateliers pour informer les jeunes sur le VIH et le sida. C’est dans ces ateliers qu’on leur apprend tout, y compris la pratique de relations sexuelles plus sécuritaires et l’usage des condoms lorsqu’ils sont incapables de se sortir du sexe.
À notre époque, ce sont nos tantes, nos oncles et nos grands-parents qui avaient l’habitude de transmettre cette information aux jeunes, mais ce sont maintenant les coupables. Il faut faire quelque chose pour sauver nos jeunes!