Notes au radiodiffuseur
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Dans la plupart des collectivités rurales du Ghana, les femmes sont considérées comme un élément de la propriété du mari, une employée de ferme et une domestique, plutôt que comme une partenaire égale qui devrait participer activement à toutes les décisions touchant la famille. La position de subordination de la femme est encore renforcée par la dot que son mari paie à ses parents.
Les femmes ne sont pas impliquées dans la prise des décisions, même pour des questions aussi importantes que la nécessité d’économiser de l’argent pour les soins prénataux et postnataux en clinique. Lorsque des complications surgissent avant, pendant ou après l’accouchement, la femme est souvent laissée à son triste sort. C’est une des raisons pour lesquelles les taux de mortalité infantile et maternelle sont si inutilement élevés dans cette région du monde.
Si l’on veut atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, surtout dans le domaine de la réduction de la mortalité infantile et de l’amélioration de la santé maternelle, alors il faudra militer fortement pour faire disparaître toutes ces entraves culturelles au bien-être des femmes.
Comme toujours, essayez d’adapter le texte à votre situation locale. Quelles sont les valeurs communautaires concernant la naissance d’un enfant et l’accouchement au sein de votre auditoire? Est-ce que les hommes et les femmes parlent de ces sujets et planifient ensemble? Y-a-t-il des points de vue différents sur ces questions au sein de votre collectivité? Que conseillent les professionnels de la santé locaux? Est-ce que les cliniques de santé et les accoucheuses traditionnelles travaillent ensemble? Vous voudrez peut-être avoir une émission en tribune téléphonique portant sur ces questions, ou même organiser une table ronde entre des auditeurs ayant des opinions différentes.
Voici la première partie d’un feuilleton en deux parties. Dans cette partie, on présente l’environnement et les principaux personnages. Dans la deuxième partie, l’action se développe et arrive à une conclusion. On recommande de diffuser ces deux textes de façon consécutive ou deux jours successifs. Vous voudrez peut-être commercialiser le feuilleton avec une courte publicité ou une “annonce surprise” qui offre une brève description de la pièce ou un court clip audio, dans le but de séduire les auditeurs.
Texte
PERSONNAGES:
MEERI
HADUONG (deux femmes amies mariées dans le même clan, le clan Buwa)
LIEU :
Une collectivité rurale
Scène 1 : Bavardages sur le chemin menant au point d’eau du village
Contexte de la Scène1 :
C’est la saison sèche et deux femmes d’une quelconque collectivité rurale se dirigent vers un point d’eau situé à trois kilomètres pour aller chercher de l’eau. Le clan auquel appartient la collectivité est exogame, ce qui signifie que les hommes du clan vont chercher leurs épouses dans d’autres clans. Habituellement, le futur marié, après avoir envoyé des noix de kola et des boissons à la famille de la future mariée, s’arrange pour l’enlever et s’enfuir avec elle jusqu’à sa demeure. Lorsqu’une future mariée est amenée dans la collectivité, une danse est organisée pour lui souhaiter la bienvenue et pour honorer le futur marié.
Dans la Scène 1, une future mariée enlevée vient tout juste d’arriver dans la collectivité et c’est de cet événement dont bavardent les deux femmes. Le clan est aussi polygame et les épouses sont généralement traitées comme des biens mobiliers ou comme des possessions.
Montée de l’indicatif musical. Maintien pendant 10 secondes et fondu enchaîné.
SFX:
Hululement d’une femme (deux fois successivement) et fondu enchaîné.
HADUONG :
(Inquiète) Qu’est-ce tu manigances, femme?
MEERI :
(En plaisantant) Pourquoi? As-tu peur?
HADUONG :
(D’un ton sévère) Tu sais fort bien que chaque hululement a un but précis dans cette collectivité et qu’il ne faut pas en abuser.
MEERI :
Oui, bien sûr, je sais que lorsqu’un chasseur tue du gros gibier avec un arc et des flèches, surtout s’il s’agit d’une bête féroce comme un lion ou un léopard, sa prouesse est saluée par un hululement.
HADUONG :
C’est exact! La tradition considère cela comme un exploit de la part d’un tireur adroit. Un acte de bravoure rare. Oui, quoi d’autre?
MEERI :
Les hululements annoncent l’arrivée d’un nouveau-né.
HADUONG :
C’est une autre occasion. Oui?
MEERI :
Et troisièmement, lorsqu’une danse rituelle atteint le paroxysme de la frénésie, les hululements vont de pair avec l’excitation.
HADUONG :
(D’un ton amusé) Comme la danse nuptiale qui nous attend à tout moment – et nous devrons danser, que nous en ayons envie ou pas. En as-tu fini avec toutes les possibilités du sujet?
MEERI :
Non! Enfin, le hululement annonçant l’arrivée dans la collectivité d’une future mariée qui a été enlevée. C’est le cas qui nous intéresse aujourd’hui.
HADUONG :
Comme cela nous est arrivé, à toi et à moi, suite à notre enlèvement il y a des années. Je me souviens du jour où j’ai été traitée comme une reine, assise sur mon trône, les pieds dans une cuvette et poudrée de blanc comme un fantôme. Ils vous honorent pendant une journée avec une danse à titre de future maman, la mère d’un digne ancêtre cherchant discrètement l’occasion de se réincarner, pour assurer la continuité du clan. (Les deux se mettent à rire)
MEERI :
N’est-ce pas tragique de constater que, malgré notre rôle sacré de mères du clan, nous sommes traitées comme rien de mieux que des biens mobiliers et des employées de ferme?
HADUONG :
Maintenant, sérieusement Meeri, dans lequel de ces contextes as-tu poussé ce hululement qui pourrait faire accourir toute la collectivité?
MEERI :
Ne t’inquiète pas. Ils sont trop occupés aux préparatifs de la danse nuptiale pour avoir entendu mon hululement. Même s’ils m’avaient entendue, ils l’associeraient probablement au nouvel enlèvement qui fait la nouvelle du moment. En dehors de cela, j’aurais encore un moyen de m’en sortir. La bouche qui se met dans l’embarras doit trouver un moyen de s’en sortir.
HADUONG :
(En plaisantant).Oui, c’est intelligent, Meeri.
MEERI :
L’intelligence est cruciale pour l’autoconservation. C’est à cause de la nourriture chaude que Dieu nous a donné deux mâchoires. (Pause) Le printemps a produit assez d’eau pour remplir nos deux cruches. Rentrons vite à la maison.
SFX :
Bruit intermittent d’eau puisée d’une source pour remplir un contenant.
HADUONG :
(Enthousiaste) Dépêche-toi, Meeri. Écoute. Qu’est-ce que j’entends?
SFX :
Montée de la musique de danse sous les voix.
MEERI :
(Tout aussi enthousiaste) La danse a commencé; la danse nuptiale qui souhaite la bienvenue à chaque future mariée qui a été enlevée et arrive dans cette collectivité. 23. Hadoung : Après la fête de bienvenue, que va-t-il se passer? La jeune mariée devient une machine à sexe, la propriété personnelle du futur marié, un épouvantail, une employée de ferme; elle est destinée à nous rejoindre, dans le groupe des sans voix.
MEERI :
Laissons le temps décanter les choses. Elle pourrait avoir un meilleur destin que le nôtre. Mais, pour l’instant, nous devons nous dépêcher de rentrer pour la danse.
Musique
Montée de la musique de danse et maintien pendant 1’30” puis fondu enchaîné.
Scène 2 : La nécessité d’économiser pour les soins prénataux et postnataux.
Personnages
TONTIE (jeune homme nouveau marié)
AZUMA (jeune mariée épouse de Tontie)
HALOSU (mère de Tontie, belle-mère d’Azuma)
CONSEILLER (régional)
1ER VOISIN (homme)
2E VOISIN (homme)
LIEU :
Une collectivité rurale
Contexte de la Scène 2 et synopsis de l’action
Les gens du clan Buwa respectent les attributions spécifiques des deux sexes. Les rôles, tels piler dans un mortier, broyer sur une pierre, aller chercher de l’eau et ramasser du bois de chauffage, sont considérés comme des rôles féminins. Un homme que l’on voit assumer l’un de ces rôles fait l’objet de moqueries comme s’il était attaché aux cordons du tablier de son épouse. C’est à la lumière de cela que Halosu, apercevant son fils en train de piler du fufu, se sent révoltée. Elle donne l’alerte en attirant les voisins vers le lieu de la scène. Le conseiller de la région intervient pour calmer la situation et saisit l’occasion pour conseiller à Tontie et à son épouse Azuma d’économiser de l’argent en prévision des besoins des femmes durant la maternité. À la fin du feuilleton, Azuma vomit, ce qui est l’un des symptômes du début d’une grossesse.
SFX:
Pilage de fufu pendant 10 secondes et fondu enchaîné sous la voix de Halosu.
HALOSU:
Ah! Quelle est cette odeur agréable qui emplit l’atmosphère? Un délicieux ragoût quelque part, qui chatouille mes narines. Cela doit venir du même endroit que le bruit de pilage. Mes oreilles et mon nez fonctionnent bien et m’ont conduite à cette source appétissante. Humm, j’en ai l’eau à la bouche! (En suivant l’odeur conduisant à la cuisine, Halosu butte sur son fils en train de piler du fufu pendant que sa belle-fille est assise sur un tabouret à pétrir le fufu dans un mortier. Les coutumes traditionnelles désapprouvent un homme en train de piler. Elle s’exclame) Hé! Qu’est-ce que je vois?
AZUMA:
(Heureuse) Belle-maman. Vous arrivez à pic, juste à temps pour avoir votre part. Du fufu c’est du fufu. Mais, dès que vous en mangez, il devient votre corps.
TONTIE:
(D’une voix hésitante, s’attendant à la colère de sa mère) Avec une excellente soupe en accompagnement.
HALOSU:
(En colère) Ne me parle pas!
SFX:
Fermeture en fondu du bruit du pilage
HALOSU:
(Parlant à voix haute) Parents et femmes, voisins de notre clan Buwa, venez voir l’acte abominable du siècle. Mon fils Tontie et sa jeune épouse Azuma ont changé de sexe, c’est maintenant lui la femme qui pile le fufu et elle l’homme qui commande dans la cuisine. Oh! Oh! Oh! Regardez cela et voyez par vous-mêmes!
AZUMA:
(Surprise et inquiète) Que manigance notre mère, mon mari?
TONTIE:
(Implorant dans un murmure) Mère, qu’avons-nous fait pour justifier un tel embarras? Je sais que notre clan considère le pilage, le broyage et le transport du bois de chauffage comme des rôles féminins et vous, ma mère biologique, vous m’avez repéré en train de faire ces choses inattendues. Mais, alors, pourquoi devez-vous me trahir?
SFX :
Une foule bruyante. Fondu enchaîné sous le dialogue suivant.
1ER VOISIN:
Que se passe-t-il dans cette cuisine? Je vois des gens qui se précipitent dans cette direction.
2E VOISIN:
J’ai également été attiré ici par la curiosité, même si je sais qu’il est risqué de suivre une foule. (En chuchotant) Mais vous pouvez voir les choses par vous-même. La mère de Tontie l’a surpris les culottes baissées, en train de piler du fufu pour sa jeune épouse. Elle est fâchée de voir que sa belle-fille assujettit son fils à un rôle qu’elle juge féminin.
1ER VOISIN:
(D’un ton sentimental) La vieille femme a entièrement raison. Notez bien ce vilain précédent. Bientôt, nos épouses commenceront à nous donner des ordres. Vous devrez non seulement piler du fufu et broyer du millet tout en fredonnant une chanson, mais vous devrez aussi aller dans la brousse chercher du bois de chauffage. (Les deux se mettent à rire)
2E VOISIN :
Balivernes! Dieu nous en préserve!
CONSEILLER:
Mes chers pères, mères, frères et sœurs, c’est faire preuve d’un bel esprit communautaire que de répondre spontanément aux alertes. Mais cet appel en particulier n’est pas un appel de détresse. C’est une petite affaire interne, qui exige un règlement strictement familial. Si vous n’y voyez pas d’inconvénients, je vous suggère de retourner à vos occupations et de me laisser faire le reste.
SFX
Montée de murmures bruyants dans la foule.
FOULE:
Bien dit, monsieur le conseiller régional. Brave homme! Brave homme!
SFX:
Disparition des murmures bruyants de la foule.
SFX
Le conseiller régional, Halosu, Tontie et Azuma restent seuls, avec Azuma et Tontie en sanglots. Diminution des sanglots sous la narration.
CONSEILLER:
Voyons. Halosu, bonne amie de ma mère, ces deux-là sont votre fils et votre belle-fille. À cause du fossé entre les générations, nous les jeunes et nos voisins plus âgés, nous nous méprenons parfois. Mais cela ne doit pas provoquer les larmes que je constate ici. Les larmes démontrent non seulement une préoccupation, mais elles nécessitent aussi un remède.
CONSEILLER:
Vous deux devriez savoir que le dialogue solutionne mieux les malentendus que les larmes. Sois l’homme que ta mère souhaite faire de toi, Tontie. Personne ne devrait avoir à te dire que les pleurs ne sont pas une caractéristique des hommes du clan Buwal. Ta femme a plutôt démontré un caractère plus dur. Elle aurait dû pousser des gémissements.
HALOSU:
Vous pouvez nettement déceler la femme en lui! Incroyable!
TONTIE:
(Recrudescence de sanglots, mêlés à une colère extrême) Elle nous a trahis et livrés aux sorcières! Aux sorcières! Pourquoi nous as-tu fait cela, ha-ha? Mère!
CONSEILLER:
Je ne m’attendais pas du tout à cela de ta part, Tontie. Calme ton humeur et laisse la journée faire son œuvre pour nous. Les sorcières sont des employées nocturnes. Si vous réglez vos différends au cours de la journée, elles n’auront aucune raison de frapper durant la nuit.
SFX:
Disparition des sanglots.
TONTIE:
Monsieur le conseiller régional, n’êtes-vous pas celui qui m’a laissé entendre, le soir où toute la collectivité a dansé pour souhaiter la bienvenue à ma future épouse, que le mariage ne repose pas sur une relation à 50 / 50? Vous en souvenez-vous?
TONTIE:
Et que chaque époux doit être disposé à céder 97 % de ses droits à l’autre?
CONSEILLER:
Si les époux ne sont pas disposés à faire preuve de souplesse l’un envers l’autre, le mariage ne tiendra pas.
TONTIE:
Vous avez dit que, dans toute relation aussi intime que le mariage, il doit y avoir un partage des responsabilités.
TONTIE:
(Marmonne, tout en respirant) J’aurais aimé que ma mère soit avec nous ce jour-là pour entendre votre sage conseil.
CONSEILLER:
Arrêtons là, mon cher ami, et écoutons aussi notre jeune mariée. Oui, Azuma, il est fini le temps où les femmes n’avaient pas la parole. L’attitude dominatrice de nos hommes doit changer et amener les femmes aussi à participer aux processus de prise des décisions.
AZUMA:
Vos conseils ont tout dit. Guidés par eux, nous avons partagé la responsabilité du pilage du fufu, chacun selon nos capacités, pour l’ensemble de la famille. Mon mari a l’énergie pour piler et moi j’ai la technique pour façonner le résultat dans le mortier. Lequel des deux rôles est le plus dangereux? (Changement subit d’humeur vers la colère) Que serait-il arrivé si le pilon m’avait écrasé les doigts? Je n’aurais plus qu’une seule main valide pour le restant de mes jours. Comment pourrais-je vivre dans une collectivité comme …
CONSEILLER:
(L’interrompant) C’est assez! Nous devrions également écouter notre mère.
HALOSU:
Vous voyez, les jeunes dorment sous le ciel étoilé pendant la nouvelle lune à l’inverse de mes conseils. (Criant) Ils ne connaissent pas les dangers impliqués! Vous n’aurez jamais d’enfant tant que vous continuerez à dormir à la belle étoile! Prenez garde!
CONSEILLER:
Ne mettez pas d’huile sur le feu, Mère. Les cris ne feront qu’attiser encore davantage les passions. Tout ce qu’il nous faut, c’est la raison de cela, que je ne connais pas non plus. 65. Halosu:Toutes les mauvaises choses aiment l’obscurité. Si je mens, dites-le moi.
CONSEILLER:
Je ne pense pas que vous mentez.
HALOSU:
Bien. C’est la raison pour laquelle la maladie empire durant la nuit. Si une femme continue à dormir à la belle étoile la nuit pendant une nouvelle lune, il y a un oiseau du mal qui traverse en silence le ciel au plus profond de la nuit. Si l’oiseau du mal vole au-dessus d’une femme enceinte, la grossesse disparaît!
LES TROIS AUTRES :
(Exclamation unanime des trois auditeurs) Oooooooh!
HALOSU:
C’est encore pire si la femme est couchée sur le dos en montrant son ventre au ciel.
LES TROIS AUTRES :
(Une autre exclamation retentissante des trois auditeurs) Oooooooh!
LES TROIS AUTRES:
Non. Pourquoi devrions-nous le faire?
CONSEILLER:
Mère, pour être franc, je ne sais pas si l’oiseau qui est supposé voler la nuit pendant la nouvelle lune empêchera les femmes d’être enceintes. Ce que je sais c’est que, dans notre climat chaud, à cette période de l’année, il peut être plus confortable de dormir à l’extérieur. Mais dormir dehors peut accroître le risque de malaria, alors il est toujours recommandé aux femmes enceintes de dormir dans des lits recouverts de moustiquaires traitées aux insecticides.
HALOSU:
Très bien, c’est à vous de choisir. Quand viendra l’heure de la maladie…
CONSEILLER:
Amie de ma mère, partez, je vous en supplie, et laissez-moi régler ceci. (Halosu part)
AZUMA:
Vous m’en direz tant, monsieur le conseiller régional. Votre collectivité est très tatillonne au sujet des rôles des deux sexes, mais je ne vois pas de rôles féminins que les hommes ne peuvent pas jouer, à l’exception du rôle biologique des femmes de porter un enfant dans leur utérus, qui est un don de Dieu.
CONSEILLER:
Je suis d’accord avec toi, Azuma. J’admets que tous les autres rôles, en dehors de porter un enfant, sont déterminés par la culture. Fais attention, Tontie. Ne laisse pas les gens intervenir trop dans vos affaires de couple. J’ai peur du résultat.
AZUMA:
Monsieur le conseiller régional, vous avez fait une bonne chose en conseillant à mon mari de faire ce que la plupart des hommes ne font pas dans cette collectivité, à savoir de partager les responsabilités avec son épouse. Cependant, il reste une attitude implantée que vous devez lui conseiller de changer pour le mieux.
CONSEILLER:
Je promets de faire tout mon possible pour rendre votre mariage fécond. Quelle attitude doit-il changer?
AZUMA:
Il refuse de s’asseoir avec moi pour parler de notre bien-être mutuel. Il prend seul les décisions qui nous touchent tous les deux. Je ressens le besoin pour nous d’économiser de l’argent pour que je puisse aller régulièrement à la clinique prénatale. Le besoin arrive plus vite que…
TONTIE:
(Irrité, l’interrompant) : Elle s’attend à ce que je m’assois toujours à côté d’elle comme une servante. Elle parle trop d’argent. Que diront les gens s’ils me voient tout le temps dans sa cuisine?
CONSEILLER:
Elle a soulevé des points important. Il n’est pas facile de vivre une grossesse pendant neuf mois. La grossesse provoque des besoins spécifiques en matière de santé. Tout comme l’accouchement. Vous devez avoir de l’argent en réserve pour toute éventualité. Même si les services de santé maternelle sont maintenant gratuits au Ghana, vous devriez mettre de l’argent de côté au cas où certains médicaments ou certaines fournitures ne seraient pas disponibles dans l’établissement sanitaire. En outre, il pourrait y avoir des complications et elle pourrait avoir besoin d’un transport d’urgence vers un autre hôpital.
TONTIE:
Mais vous savez que nous sommes pauvres dans cette collectivité. Nous n’avons pas d’argent pour cela. (D’une voix ferme, en prenant une décision) Ma mère est une accoucheuse traditionnelle et elle s’occupera de toute situation urgente.
CONSEILLER:
Ce n’est peut-être pas sage. Il pourrait y avoir des complications. Et puis, Tontie, même si nous sommes pauvres, nous avons les moyens d’économiser un petit peu de temps à autre pour répondre aux besoins de la grossesse et de l’accouchement. Vous devrez prendre des dispositions à l’avance pour le transport et vous devrez également acheter des fournitures pour l’accouchement. La grossesse et l’accouchement sont des affaires de famille. Votre femme devrait donc être un acteur important dans les décisions concernant ses soins personnels.
AZUMA:
Une façon d’y arriver serait d’économiser le salaire que je reçois pour mon travail occasionnel. Nous avons des volailles et des chèvres et des moutons. Si nous élevons plus d’animaux, nous pourrons en vendre quelques-uns pour gonfler nos économies. Notre coton peut également nous rapporter un peu d’argent pendant la saison de vente. Je peux aussi fabriquer un peu de beurre de karité pour le vendre. Avec une petite mise de fonds initiale, il y a beaucoup d’activités lucratives dans lesquelles nous pourrions nous lancer.
CONSEILLER:
L’Assemblée du district et plusieurs organisations non gouvernementales amorcent quelques programmes de réduction de la pauvreté. Je me renseignerai pour savoir lequel d’entre eux pourrait être utile pour notre collectivité.
TONTIE:
(D’une voix dure) J’ai pris ma décision. Le bébé sera mis au monde par ma mère.
SFX:
Vomissements d’Azuma, puis fondu enchaîné sous la voix.
CONSEILLER:
Oh désolé, madame. Tontie, soutiens-la, au cas où elle tomberait.
AZUMA:
(Parlant difficilement) O-u-ou-oui.
CONSEILLER:
Tu sais ce que cela signifie. Il n’y a pas de temps à perdre plus longtemps. Il est temps d’amorcer les préparatifs. Commencez à épargner immédiatement. Pensez à toutes les initiatives lucratives utiles dont elle vient tout juste de parler. Bonne chance! Je m’en vais.
SFX:
Tontie soupire profondément.
Acknowledgements
Rédaction : Tennyson Wubonto, Ghana Community Radio Network
Révision : Ellen Brazier, directrice des programmes pour l’Afrique anglophone, Family Care International