La rotation des cultures et la culture intercalaire réduisent les dégâts causés par le striga

Cultures agricoles

Notes au radiodiffuseur

La mauvaise herbe, striga (appartenant au genre Striga spp. ), pose de sérieux problèmes à des millions d’agriculteurs. Les femmes en particulier consacrent beaucoup de temps à arracher le striga des champs. Le striga se nourrit de riz, de maïs, de millet, de sorgho, de haricot à oeil noir et de canne à sucre. Le striga peut détruire jusqu’à 70 % des récoltes d’un champ. La solution pour lutter contre le striga aussi connu sous le nom d’herbe du sorcier : utiliser une variété de méthodes à la fois. La rotation des cultures, la culture intercalaire, la plantation de variétés de céréales qui résistent au striga, la fertilisation du sol et le désherbage manuel, voilà des méthodes importantes qui, combinées, aident à lutter contre le striga. Le texte suivant traite en particulier de la rotation des cultures et de la culture intercalaire.

Une partie du texte fait référence au « desmodium », une culture fourragère qui, plantée entre les rangs de maïs, a permis de remporter du succès et de réduire la croissance du striga. Si possible, avant la diffusion de l’émission, renseignez-vous pour savoir si cette culture pousse dans votre région et/ou comment les agriculteurs peuvent l’obtenir.

Les agriculteurs de votre auditoire ont peut-être réussi, grâce à des méthodes locales, à lutter contre le striga. Faites des interviews ou recueillez des renseignements supplémentaires sur les méthodes que l’on utilise dans la région. Vous pouvez diffuser l’information au cours de votre émission.

Texte

1er animateur
– Au cours de l’émission aujourd’hui, nous allons parler d’une mauvaise herbe qui tourmente un grand nombre d’agriculteurs dans la région… en fait presque partout en Afrique.

2e animateur
– Le nom de cette mauvaise herbe : striga. Des gens l’appellent herbe du sorcier.

1er animateur
– Peu importe le nom que vous donnez à cette mauvaise herbe, le striga cause des dégâts considérables au maïs, au millet, au sorgho, au riz de nappe et au napier partout en Afrique sub-saharienne.

2e animateur
– De plus, le striga cause la plupart des dégâts avant qu’il n’apparaisse au-dessus du sol. Pendant qu’il est encore sous terre, le striga s’attache aux racines des plantes qui poussent. Il consomme les nutriments et il absorbe l’eau des cultures. Les cultures se dessèchent et produisent beaucoup moins de grain.

1er animateur
– Au cours de notre discussion, nous parlerons de méthodes utiles pour lutter contre cette mauvaise herbe tenace.

2e animateur
– La première chose que nous devons signaler : si vous voulez empêcher le striga de gagner du terrain, vous devez utiliser une combinaison de méthodes différentes pour lutter contre cette mauvaise herbe.

1er animateur
– Vous voulez dire qu’il ne suffit pas d’utiliser une seule méthode.

2e animateur
– C’est ce que je veux dire. La solution : utiliser une variété de méthodes à la fois.

1er animateur
– Au cours d’une émission antérieure, nous avons parlé de l’importance d’arracher à la main et avec soin le striga et de se débarrasser de cette mauvaise herbe. Aujourd’hui, nous allons parler de deux autres méthodes pour lutter contre le striga – la rotation des cultures et la culture intercalaire.

2e animateur
– Oui. La rotation des cultures est une méthode efficace de lutte contre le striga. En d’autres mots, avant et après avoir planté du maïs ou du millet, cultivez d’autres récoltes qui ne sont pas à risque.

1er animateur
– Évitez de cultiver les mêmes récoltes de céréales année après année. Si, chaque année, vous cultivez les mêmes céréales, le striga continue de se nourrir de votre récolte et s’implante dans vos champs. Si, après la récolte de céréales, vous plantez d’autres cultures que le striga n’attaque pas, il lui sera plus difficile de survivre.

2e animateur
– Mais les agriculteurs se demandent peut-être quelles sortes de cultures ils peuvent planter avant et après une récolte de céréales.

1er animateur
– Plusieurs choix s’offrent à eux selon l’endroit où ils vivent, ce qu’ils aiment et ce qui est à leur disposition. Les agriculteurs peuvent cultiver des récoltes de céréales en faisant la rotation avec les graines d’arachides, les haricots à oeil noir, le coton, le soya, les graines de sésame, la crotalaire ou le lin.

2e animateur
– Le striga ne se nourrit pas de ces récoltes et il ne les attaque pas parce qu’il ne peut pas s’attacher à leurs racines. Le striga ne pousse donc pas dans ces récoltes et il ne produit aucune nouvelle graine. L’année suivante il y a moins de graines dans le sol… et par conséquent, moins de graines qui poussent.

1er animateur
– Des agriculteurs qui écoutent l’émission se disent peut-être : « C’est une bonne idée, mais je ne peux pas cultiver une récolte différente chaque année – je dois cultiver des céréales chaque année ». Ça se comprend. La récolte de céréales est une importante culture vivrière.

2e animateur
– Ces agriculteurs seront heureux d’apprendre qu’on a fait beaucoup de recherche sur les méthodes de culture intercalaire liées aux céréales et à d’autres récoltes. Selon ce système, ils peuvent cultiver deux récoltes dans le même champ. Par exemple, ils peuvent cultiver un rang de maïs, un rang de soya, un rang de maïs et ainsi de suite. Cette méthode permet de réduire les dégâts causés par le striga.

1er animateur
– Pouvez-vous nous donner des exemples de systèmes avec lesquels les agriculteurs ont déjà fait des expériences?

2e animateur
– Oui. Dans certains pays d’Afrique de l’Ouest, le striga est un parasite du millet à chandelle. Des expériences ont démontré que les dégâts étaient moins grands quand on cultivait des rangs de haricots à oeil noir entre les rangs de millet à chandelle. Les agriculteurs ont aussi réussi à cultiver du soya et des patates douces entre des rangs de céréales.

1er animateur
– Y a-t-il autre chose à ajouter?

2e animateur
– Oui. Au cours d’autres expériences, les agriculteurs ont planté une culture fourragère appelée « desmodium » entre les rangs de maïs. Pour une raison ou pour une autre, le striga ne pousse pas bien près du desmodium. Alors, dans les champs où les agriculteurs ont planté du desmodium entre les rangs de maïs, le striga n’a pas poussé et le rendement du maïs s’est accru si on compare ce rendement avec le rendement des champs où on n’avait pas cultivé de desmodium.

1er animateur
– Très intéressant. Il semble qu’il y a un grand nombre de récoltes qui peuvent être cultivées en même temps que les récoltes de céréales pour aider à protéger ces dernières des dégâts causés par le striga.

2e animateur
– Quelques exemples : haricots à oeil noir, soya et graines d’arachides. Il s’agit de faire des expériences, de constater ce que d’autres agriculteurs font et de parler à des agents de vulgarisation.

OUVERTURE EN FONDU – MUSIQUE.

1er animateur
– N’oubliez pas que votre programme de lutte contre le striga ne remportera du succès que si vous utilisez plus d’une méthode pour lutter contre le striga. La meilleure défense contre cette mauvaise herbe : utiliser plusieurs méthodes à la fois! Il ne suffit pas seulement de pratiquer la culture intercalaire ou de faire la rotation des cultures. Vous devez aussi fertiliser la terre pour garder les cultures en bonne santé. Il faut aussi arracher à la main les mauvaises herbes.

2e animateur
– Oui. J’aimerais rappeler aux auditeurs que tant que le striga pousse dans leurs champs, ils doivent l’arracher même s’ils pratiquent la culture intercalaire et qu’ils font la rotation des cultures ou qu’ils utilisent d’autres méthodes pour lutter contre le striga. Si les agriculteurs n’arrachent pas le striga, il continuera de produire de plus en plus de graines et les agriculteurs auront des problèmes plus sérieux.

1er animateur
– Merci d’avoir été à l’écoute de l’émission aujourd’hui.

FERMETURE EN FONDU DE LA MUSIQUE.

Acknowledgements

  • Collaboration : Jennifer Pittet, recherchiste/rédactrice, Thornbury, Canada.
  • Révision : Aad van Ast, Faculté de phytotechnie, Groupe d’écologie des récoltes et des semences, Wageningen University, Haarweg 333, 6709 RZ Wageningen, Pays-Bas.

Information sources