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La purification des veuves est une pratique au cours de laquelle une veuve doit avoir des relations sexuelles avec un frère ou un autre parent de son mari, ou avec un purificateur du village. Cet acte se déroule avant qu’elle soit acceptée en mariage par le frère ou l’autre parent de son défunt mari et, dans la tradition kenyane, cela est destiné à fournir une protection à la veuve, à ses enfants et à tout le village.
Cette tradition existe non seulement au Kenya mais dans des pays comme la Zambie, le Malawi, l’Ouganda, la Tanzanie, l’Afrique du Sud, le Mozambique, le Ghana, le Sénégal, l’Angola, la Côte d’Ivoire, le Congo et le Nigeria. Il est important de faire remarquer que la signification et le but de la purification des veuves peuvent différer dans des cultures différentes, des pays différents et des régions différentes. Si la purification des veuves a une signification et un but différent pour votre auditoire, veuillez adapter le texte en conséquence.
Même si les adeptes traditionnels de cette pratique avaient de bonnes intentions, dans le présent texte nous entendrons parler de quelques-unes de ses conséquences négatives.
Il est important de noter que les femmes ont commencé à rejeter cette tradition et que les politiciens et d’autres leaders commencent à s’y opposer.
Texte
Thème musical. Montée et fondu enchainé sous la voix de l’animateur.La purification des veuves remonte à des siècles et elle est enracinée dans la croyance qu’une femme est hantée par les esprits après le décès de son mari. On pense également qu’elle est impie et « perturbée » si elle n’est pas mariée et s’abstient d’avoir des relations sexuelles pendant un certain temps. Une autre croyance traditionnelle affirme que toute la collectivité sera hantée si une veuve n’a pas été purifiée. Dans bien des cas, une veuve doit subir ce rituel afin de pouvoir être acceptée en héritage par un frère ou un autre parent de son mari.
Dans l’ouest du Kenya, la tradition de la purification des veuves et de l’héritage est pratiquée par un certain nombre de collectivités qui, et ce n’est pas un hasard, ont également le taux le plus élevé d’infection par le VIH au pays. Par exemple, en 2000 le taux de prévalence du VIH dans la province de Nyanza, où la purification et l’héritage des veuves sont plus couramment pratiqués, atteignait 22 pour cent, comparativement à un taux national d’infection par le VIH de 13 pour cent. Malgré les risques, la tradition de la purification des veuves et de la femme donnée en héritage se poursuit parce que la plupart des veuves estiment ne pas avoir d’autre solution. Si elles refusent, elles risquent le rejet par leurs familles et leurs collectivités.
(Courte pause) Je pense fortement que la purification des veuves est une coutume qui refuse aux femmes leurs droits humains fondamentaux et augmente leur risque d’infection par le VIH. La veuve ne risque pas seulement une infection par le VIH. Elle risque également de perdre tous ses biens si l’homme qui la reçoit en héritage ne l’aime pas vraiment, mais veut seulement hériter de la propriété de sa famille. Ce n’est pas seulement la purification des veuves qui favorise la propagation du VIH, mais d’autres coutumes comme la polygamie, l’échange d’une épouse contre une terre ou du bétail et le don d’une dot. Ces coutumes exposent les femmes au risque d’infection parce que les parties concernées ne passent pas de tests de dépistage du VIH. Les femmes sont également à risque car les relations sexuelles ne se déroulent pas par consentement mutuel. Pause musicale. Montée de la musique puis fondu enchainé.Acknowledgements
Rédaction : Rachel Awuor, Ugunja Community Resource Centre, Ugunja, Kenya.
Révision : Christine Lwanga, présidente de Daughters of Africa, Inc., et consultante pour le projet de l’Agence canadienne de développement international intitulé « VIH/sida, femmes et développement » en Ouganda, au Malawi et au Ghana; Flossie Gomile, ancienne doyenne des études et des recherches supérieures au Malawi Polytechnique, actuellement Haut-commissaire adjointe auprès du Royaume-Uni au Malawi. Merci à Elaine McNeil, consultante en éducation, genre et VIH/sida et gestionnaire du projet « VIH/sida, femmes et développement » avec Daughters of Africa.
Information sources
- ONUSIDA, FNUAP et UNIFEM, non daté. Women and HIV/AIDS: Confronting the Crisis.
- IRIN news, 2005. Broken bodies — broken dreams: violence against women exposed. Chapitre 12, Abuse of Older Women.
- Anonyme. Kenyan women reject ‘sex cleanser’. Sister Namibia, 1er novembre 2003.
- Irish Times magazine, 20 janvier 2007. Women’s aid.
- The Guardian, 12 août 2006. Committed to change: the greatest need.
- IRIN News, 28 mars 2003. Traditional culture spreading HIV/AIDS.
- Sharon LaFraniere, 11 mai 2005. AIDS Now Compels Africa to Challenge Widows’ ‘Cleansing’. New York Times.
- Marc Lacey, 5 mars 2003. Rights Group Calls for End to Inheriting African Wives.
Les normes universelles qui offrent un cadre pour les droits humains des femmes dans la collectivité internationale englobent :
- la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF);
- la Déclaration des Nations Unies sur l’élimination de la violence faite aux femmes;
- la Plate-forme d’action de Beijing; et
- le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatifs aux droits des femmes en Afrique.
La plupart des pays d’Afrique ont ratifié ces conventions et ces protocoles et il faut intensifier les efforts de revendication afin que les gouvernements soient tenus responsables de leurs obligations et de leurs promesses. Les gouvernements sont poussés lentement par les leaders du nouveau mouvement pour les droits des femmes de la région, qui estiment que le manque de contrôle sur leur vie sexuelle est une cause principale du fait que 60 pour cent des personnes infectées par le VIH en Afrique sub-saharienne sont des femmes.