Notes au radiodiffuseur
Au Togo, l’arachide est classée parmi les trois premières légumineuses. Elle se cultive essentiellement dans les régions des Savanes, Kara, et Plateau où le climat et la terre conviennent aux cultures céréalières et légumineuses. Elle offre un atout alimentaire, économique aux agriculteurs(trices) et aux consommateurs(trices).
Au Togo, l’arachide, c’est le « café- cacao » du petit paysan du nord. Elle représente une source d’épargne rurale.
Pour produire une émission similaire sur les défis et les solutions pour les activités post-récolte de l’arachide, vous pourriez vous inspirer de ce texte. Si vous décidez de le présenter dans le cadre de votre émission agricole régulière, vous pouvez choisir de faire représenter les personnes interviewées par des acteurs vocaux ou des animateurs(trices). Dans ce cas, veuillez informer votre auditoire au début de l’émission, qu’il s’agit de voix des acteurs vocaux et des animateurs(trices) et non celles des véritables personnes interviewées.
Si vous souhaitez créer des émissions sur les défis et les solutions liés au séchage, au triage et au décorticage de l’arachide, entretenez-vous avec les agriculteurs(trices) qui produisent l’arachide, les semenciers, les spécialistes de la culture d’arachide et d’autres parties prenantes de la chaîne de valeur de l’arachide. Vous pourriez, par exemple, leurs poser les questions suivantes :
- L’arachide est-elle cultivée dans votre région?
- Quels sont les bonnes pratiques pour aider les agriculteurs(trices) à réussir la culture de l’arachide?
- Comment les agriculteurs(trices) peuvent-ils/elles avoir accès à de bonnes semences?
- Quels sont les défis et solutions dans votre région liés au séchage, au triage et au décorticage de l’arachide? Quelles méthodes ou bonnes pratiques efficaces et abordables que les agriculteurs(trices) utilisent-ils pour relever ces défis?
Durée estimée du texte radiophonique avec la musique, l’intro et l’extro : 20 minutes.
Texte
Aujourd’hui, nous parlons de la culture d’arachide, elle présente des nombreux défis y compris ceux qui sont liés au séchage, au triage et au décorticage. Notre aventure, au Togo, nous conduit dans les Savanes. Nous interviewons les agriculteurs(trices) et les ingénieurs agronomes dans les préfectures de l’Oti, Tandjouare, Dapaong, Mango et Kara, les principales villes de production de l’arachide du pays. Nous découvrons leurs expériences de la production d’arachides et comment ils réussissent à faire face aux défis liés à cette culture.
Au Togo, on cultive essentiellement le soja, le maïs et l’arachide. Cescultures sont consommées dans tout le pays. Laculture d’arachide est classée parmi les trois meilleures légumineuses, qui sont le niébé, l’arachide et lesoja.
Quelles sont les difficultés des agriculteurs(trices) et les bonnes pratiques que conseillent les experts pour réussir la culture d’arachide? Nous interviewons, dans cette émission, deux experts et trois producteurs (trices).
Premièrement, nous nous entretenons avec l’ingénieur agronome Nassampere Kinanso, il nous donne un brefaperçu de la culture d’arachide, au Togo. Deuxièmement, nous nous entretenons avec trois producteurs(trices) qui partagent avec nous leurs expériences production d’arachides en faisant face aux défis liés au séchage, triage et décorticage. Troisièmement, nous nous entretenons avec le Docteuren génétique des plantes BanlaEssohouna Modom, sélectionneur d’arachide.
Bienvenue, Ingénieur!
Ces dernières années, au Togo, le rendement de l’arachide est faible. Au cours des cinqdernièresannées, la production moyenne tourne autour de
45000tonnes et les superficies semées autour de 60000hectares. Les rendements en milieux paysans sontfaibles, soit autour de 720 kg/ha.
Au Togo, l’arachide est la première source de revenus pour lesménages agricoles.
À partir de 2016, le Programme Centre d’Innovation Verte de la GIZ, a travaillé avec les organisations de partenaires et de producteurs(trices), et les acteurs(trices) de la filière semencière pour relever cette filière d’arachide au Togo.
Nous avons choisi un système de séchage avec des étagères que nous surélevons avec des postes. Notre processus de séchage est similaire à celui du café et du cacao. Vous voyez comment on prépare des clefs (sorte de paillasson fabriqué avec les nervures de palmier) avec des piquets, des poteaux qu’on étale, et avec un peu de plastiques, nous séchons. Puis, le sol étant humide, ne peut plus renvoyer son humidité sur l’arachide. Avec le peu de chaleur que les rayons du soleil renvoient, notre arachide doit se sécher sur ces clefs. Quand c’est bien sec, on les stocke, jusqu’au mois d’octobre à novembre. On doit sécher encore les arachides pour diminuer le taux d’humidité.
Le décorticage se fait manuellement. Les producteurs(trices) qui fond la transformation utilisent soit les décortiqueuses artisanales ou industrielles.
Le décorticage manuel, elle est fastidieuse et nécessite des moyens financiers. Moi, par exemple, pour décortiquer un sac de 50 kilogrammes, j’emploie une femme qui le fais pendant trois à quatre jours. Lamaind’oeuvre me revient à 2 500 F CFA.
Puis, on procède au battage avec le vélo. On renverse le vélo et actionner comme si on pédalait. On met l’arachide à travers les rayons et ça saute les gousses sans difficulté, sans blesser. On a vulgarisé toutes ces bonnes pratiques.
À votre avis, au Togo, quelles sont les habitudes des agriculteurs(trices), par rapport aux activités postrécolte de l’arachide?
Cependant, ceux qui produisent l’arachide pour semences ou destiné à l’exportation, ils sont des professionnels, ils prennent soins de faire le triage.
Le séchage de l’arachide, se fait en étalant les arachides sur des bâches sur des surfaces bienaérées, cimentées, et ensoleillé. Lorsque les producteurs(trices) sèchent l’arachide et la pluie survient, ils couvrent l’arachide avec les bâches pour éviter que l’eau touche les gousses d’arachide.
Dans certaines localités, les gens étalent leurs arachides sur le sol et les arachides entrent en contact avec les champignons et autres parasites qui sont dans le sol. Et c’est l’une des sources d’infections comme les aflatoxines.
L’autre chose que je veux ajouter est d’atteindre une teneur en eau d’environ et de préférence inférieure à 10% ou 8% pour un stockage plus long. À cette teneur qu’on peut espérer conserver l’arachide qu’on a séché longtemps. Mais, lorsqu’on n’atteint pas cette teneur, il y a risque de pourriture durant le stockage.
Malheureusement, comme vous le savez, peu de producteurs(trices) disposent des humidimètres pour vérifier le taux d’humidité. Il y a aussi d’autres méthodes, par exemple, lorsqu’on remue l’arachide, il y a un son caractéristique, et c’est clair qu’on est proche de cette teneur en eau de 10 à 13%. Beaucoup de producteurs(tices) savent aussi le faire.
En résumé, les mauvaises pratiques de séchage, de triage et de décorticage peuvent entraîner des pertes post-récolte par pourritures ou des problèmes de qualité des produits issus de la transformation par exemple de l’huile.
Pour passer en revue de ce que nous avons appris de nos intervenants, on devrait rappeler que pour atteindre une qualité recherchée de l’arachide, il est impératif de prendre les mesures nécessaires. D’abord, : pour le séchage, utiliser des bâches ou des terrasses ou, à défaut, des plates-formes artisanales, sorte de tapis de desserte qu’utilisent certains agriculteurs(trices). Ensuite, pour le décorticage, il est bon de le faire manuellement si vous souhaitez produire des graines. Le décorticage manuel permet de conserver les graines sans les casser. Si vous exportez ou transformez les arachides à des fins industrielles, il est préférable de faire le décorticage mécanique. Selon les agriculteurs(trices) et les ingénieurs agronomes que nous avons interviewés dans ce programme, il existe des machines artisanales conçues à cet effet.
Puis, en prenant soin de la récolte et de la postrécolte et des techniques de stockage conseillées par les techniciens, vous avez une récolte d’arachide réussie.
Mesdames, messieurs, l’arachide, c’est le «café-cacao» du petit paysan du nord au Togo et il reste une légumineuse préférée dans l’agriculture togolais. Cette culture représente une grande économie pour les familles rurales et dans ce programme, nous avons passé en revue les nombreux défis auxquels sont confrontés les producteurs(trices) et suggéré des solutions d’évaluer les nombreux défis auxquels font face les producteurs(trices).
Je suis certain que ces informations vous seront d’une grande utilité et vous aideront dans vos exploitations. Bonne saison agricole à tous et à très vite pour une nouvelle émission agricole!
Acknowledgements
Rédigé par : Aristide Somié-Abalo Kawele, journaliste multimédia et blogueur, Sotouboua, Togo
Révisé par : Banla Essohouna Modom, sélectionneur d’arachide, ITRA CRASS
Entretiens et interviews :
Banla Essohouna Modom, Sélectionneur arachide, ITRA CRASS, Région de la Kara, 26 avril 2021
Nassampere Kinanso, ingénieur agronome, ProCIV, Région des Savanes, 24 avril 2021
Karsongue Compara, agriculteur, Nano-Tandjouare, Région des Savanes 24 avril 2021
Bondjogue Yendoumben, agriculteur, Tanchigou Barrage–Tone, Région des Savanes, 24 avril 2021
Donza Saya, agriculteur, Akpossou–Oti, Région des Savanes, 24 avril 2021