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Le paludisme pendant la grossesse et chez les enfants demeure un problème en Zambie et dans l’ensemble de l’Afrique. Il est responsable de nombreux décès, surtout de femmes enceintes et d’enfants de moins de cinq ans.
Selon le National Malaria Control Center en Zambie, le paludisme tue chaque année plus d’un million de gens sur la planète, dont la majorité vivent en Afrique, au sud du Sahara. Plus de 300 millions de cas de paludisme sont signalés dans les centres de santé à l’échelle mondiale. C’est cinq fois plus que la tuberculose, le sida, la rougeole et la lèpre réunis. Le paludisme est responsable d’un décès infantile sur quatre en Afrique. Il tue un enfant africain toutes les 30 secondes. Ceux qui survivent à un épisode sérieux de paludisme peuvent souffrir de graves incapacités physiques et mentales.
Malheureusement, les femmes ont quatre fois plus de chances de tomber malades et deux fois plus de chances de mourir du paludisme si elles sont enceintes. En Zambie, vingt pour cent des décès maternels sont dus au paludisme. Les femmes enceintes et les enfants atteints du paludisme occupent un fort pourcentage des lits d’hôpitaux.
Les experts de la santé recommandent plusieurs pratiques pour prévenir la transmission du paludisme. Une suggestion consiste à utiliser des moustiquaires traitées à l’insecticide dans les maisons. Une autre est de pulvériser les maisons et les environs. Les femmes enceintes vivant dans des zones d’endémie palustre doivent prendre des médicaments anti-paludéens chaque fois qu’elles sont enceintes, afin de se protéger elles-mêmes ainsi que le futur bébé.
Le présent texte est centré sur l’expérience de Mme Mirriam Chawila, une Zambienne qui est enceinte de sept mois. Il raconte ce qu’elle a vécu lorsque le paludisme l’a frappée de plein fouet.
Le présent texte est un mini-feuilleton qui repose sur des entrevues réelles avec une femme enceinte et des travailleurs de la santé. Vous pourriez vous en inspirer pour faire des recherches et rédiger un texte sur un sujet semblable dans votre région. Ou encore vous pourriez choisir de produire ce texte dans votre station en utilisant des voix d’acteurs pour représenter les gens qui parlent. Si tel est le cas, veuillez vous assurer de prévenir votre auditoire, au début de l’émission, que les voix sont celles d’acteurs et non pas des personnes initialement impliquées dans les entrevues.
Texte
Montée de bruits de la maison… des casseroles, de l’eau que l’on verse, le sol que l’on balaie.
Mme Chawila :
Nancy, pourrais-tu, s’il te plaît, venir m’aider à finir de laver les fenêtres? J’ai presque terminé. La seule qui reste à faire est celle de la cuisine.
Nancy :
Tantine, laissez-moi finir de nettoyer ces chaudrons et ces casseroles – je serai bientôt à vous.
Mme Chawila :
EEEEEEhhhhyeeeee! Nan, Nan, Nancy…!
Nancy :
(Criant et effrayée) Tantine! Tantine! Tantine, quel est le problème? Tantine… Tantine… Parlez-moi! Au secours! Au secours, venez m’aider… Ma tantine est tombée d’un tabouret et s’est évanouie!
Bruits de pas pressés arrivant au micro
Mme Bwalya :
(Effrayée) Oh mon Dieu! Madame Chawila… Madame Chawila, ma voisine, réveillez-vous! M’entendez-vous, Madame Chawila? Parlez-moi de grâce! (Courte pause et bruits de gens parlant et chuchotant en arrière-plan au sujet des causes possibles de la chute de Mme Chawila d’un tabouret. Les bruits continuent sous la voix de Mme Bwalya.) Assurez-vous qu’elle peut respirer facilement pour reprendre conscience rapidement. Nancy, dépêche-toi de trouver un taxi pour l’emmener à la clinique le plus tôt possible. Le taxi met du temps pour arriver jusqu’à nous dans cette partie du bidonville.
Bruit de pas de Mme Bwalya s’éloignant du micro. Pause de deux secondes. Bruits d’un véhicule s’approchant et s’arrêtant.
Mme Bwalya :
(D’une voix basse) Parfait, Nancy, soulevons ta tantine et mettons-la dans le taxi. Il faut la conduire à la clinique immédiatement! Elle semble être dans un état grave.
Bruits de Nancy et de Mme Bwalya faisant des efforts pour soulever Mme Chawila et la faire monter dans le taxi, puis bruit de fermeture de la porte du taxi. Pause, puis moteur d’un véhicule se mettant en marche. Sortie en fondu enchaîné puis retour. Bruit d’un véhicule s’arrêtant à une salle d’urgence et ouverture de portes. Pas d’infirmières et d’un docteur s’approchant rapidement pour transporter Mme Chawila sur un brancard.
Nancy :
(Expliquant avec crainte et inquiétude) Je ne sais pas, docteur. Elle lavait ses fenêtres dehors et je l’ai seulement entendu crier et tomber d’un tabouret par terre. Quand je suis sortie, je me suis rendu compte qu’elle s’était évanouie et ne pouvait pas me parler.
Docteur Kamanga :
Quel est votre nom et votre lien de parenté avec cette dame? Quel est son nom?
Nancy :
Je m’appelle Nancy et je suis sa nièce. Elle s’appelle Mme Mirriam Chawila.
Docteur Kamanga :
De combien de mois est-elle enceinte? Était-elle souffrante? Savez-vous si elle a eu des maux de tête, de la fièvre, des vertiges?
Nancy :
Je ne sais pas exactement mais je pense qu’elle est enceinte d’environ sept mois. En général, pendant sa grossesse, elle ne se sentait pas très bien. En fait, nous croyons que quelqu’un lui a jeté un mauvais sort car elle a eu soudainement des maux de tête terribles et aussi des vertiges.
Docteur Kamanga :
Très bien, merci Nancy. Vous pouvez sortir et attendre. Nous allons voir ce que nous pouvons faire pour lui venir en aide.
Disparition des bruits en fondu enchaîné, puis montée de bruits d’une salle d’urgence, de matériel médical déposé sur des tables, de gens parlant à voix basse, etc. Maintenir pendant la scène suivante.
Narrateur :
Nancy quitte la salle de traitement où le docteur et l’infirmière se penchent sur l’état de Mme Chawila. Le docteur lui donne quelques solutions intraveineuses et des médicaments à inhaler pour qu’elle puisse reprendre conscience, pendant que l’infirmière lui fait un test sur lame pour le paludisme et vérifie l’état du bébé dans l’utérus et se rend compte qu’il va sortir.
Docteur Kamanga :
Infirmière, cette femme a le paludisme +++ et souffre d’anémie grave. Elle est déjà en contractions (Note de la rédaction : En Zambie, les travailleurs de la santé utilisent le terme « paludisme +++ » pour décrire le paludisme avancé). Il faut l’aider à accoucher de ce bébé.
Infirmière :
Oui docteur, je suis d’accord. Le pouls du bébé dans l’utérus semble également faible. Regardez, je pense qu’elle reprend conscience maintenant. Madame Chawila, m’entendez-vous?
Docteur Kamanga :
(L’interrompant) Voyez, elle est consciente maintenant et ne pensez même pas à une césarienne, infirmière! Voyons voir (courte pause pendant qu’il l’examine) … Très bien, je pense qu’elle peut supporter les douleurs du travail tout en poussant le bébé. Ne prenons pas de décision hâtive pour l’opérer. Nous pourrions la perdre ou le bébé, et même les deux. Surtout si elle est anémique à cause du paludisme. Madame Chawila… Madame Chawila, m’entendez-vous?
Mme Chawila :
Eeeesh! Eeeesh! Oui, je vous entends. Mais qui êtes-vous? Où suis-je?
Docteur Kamanga :
Je suis le docteur Kamanga et vous êtes dans une clinique d’urgence. Vous vous êtes évanouie parce que vous avez le paludisme qui a provoqué une anémie grave, ce que certaines personnes appellent avoir le « sang faible ».
Nous n’avons plus le temps maintenant de répondre à d’autres questions. Vous êtes en contractions et le bébé va arriver. Il va falloir que vous suiviez attentivement mes instructions…Quand je dirai « poussez », vous allez pousser, n’est-ce pas?
Docteur Kamanga :
Très bien, maintenant! Poussez! Encore! Très bien a…tten … dez … attendez! Parfait, poussez encore un bon coup et nous en aurons terminé. Pou-ou-ou-ssez! Wow! (Pause) Ça y est, c’est une fille! Mais comme le bébé n’a pas crié ni émis aucun son, il faut aussi lui faire un test pour le paludisme. Infirmière! Faites ce test et ensuite placez immédiatement le bébé sous oxygène. Branchez également un compte-gouttes pour nourrir le bébé. Je vais m’y rendre sous peu.
Infirmière :
D’accord docteur, le bébé sera sur le lit numéro 37.
Les bruits de la clinique s’estompent. Deux secondes de silence, puis montée des bruits de la clinique. Bruits de pas du docteur s’approchant.
Docteur Kamanga :
Madame Chawila, vous devrez rester à la clinique pendant un certain temps car votre bébé a aussi le paludisme. Nous devons vous traiter toutes les deux jusqu’à temps d’avoir la certitude que vous allez bien. Ensuite, nous pourrons vous donner congé pour rentrer chez vous avec votre bébé.
Mme Chawila :
Très bien, mais puis-je voir mon bébé maintenant?
Docteur Kamanga :
Non! Vous devez vous reposer et laisser ces gouttes de sang et de sucre finir leur travail. Ensuite, vous pourrez commencer à bouger. Après cela, vous vous sentirez beaucoup mieux et plus forte. Les infirmières prendront soin de votre bébé, ne vous inquiétez pas.
Pause, puis bruits de gens marchant et parlant dans une clinique.
Narrateur :
Deux semaines se sont écoulées depuis l’arrivée de Mme Chawila à la clinique. Aujourd’hui, elle reçoit son congé avec son petit poupon. Les deux se portent bien. Nancy est là pour l’aider à porter ses sacs. Elle aperçoit sa tantine qui entre dans le cabinet du docteur, si bien qu’elle l’attend dehors. Le docteur dit à Mme Chawila qu’il doit la conseiller sur la façon de prévenir et de guérir le paludisme pendant la grossesse pour la sécurité de la mère et du futur bébé. Écoutons attentivement les paroles que le docteur adresse à Mme Chawila dans son cabinet.
Docteur Kamanga :
Madame Chawila, d’après votre carte prénatale, je peux constater que vous avez assisté trois fois à des cliniques prénatales pendant votre grossesse. Vous a-t-on jamais donné des médicaments pour prévenir le paludisme ou conseillé de dormir sous une moustiquaire traitée?
Mme Chawila :
Oui, docteur, on m’a donné des pilules mais je dois avouer que je ne les ai pas prises.
Mme Chawila :
Ma grand-mère m’a toujours dit que lorsqu’une femme est enceinte, elle ne devrait jamais prendre de médicaments anglais parce qu’ils pourraient provoquer une fausse couche ou nuire au bébé dans l’utérus. J’ai une voisine qui vient tout juste de donner naissance à un bébé anormal, ce qui m’a inquiété. Alors, j’ai donc jeté les pilules.
Docteur Kamanga :
Et au sujet d’une moustiquaire? Avez-vous utilisé une moustiquaire traitée?
Mme Chawila :
Je n’ai jamais eu l’habitude de dormir sous une moustiquaire parce que mon amie m’a dit que le produit chimique utilisé sur la moustiquaire cause des allergies.
Docteur Kamanga :
Je vois. Vous sentiez-vous souffrante durant cette grossesse? Votre nièce a mentionné que vous aviez des maux de tête terribles et des étourdissements.
Mme Chawila :
Oui, à six mois j’ai commencé à avoir ce mal de tête terrible, de la forte fièvre, et j’ai perdu l’appétit. Je me sentais ainsi seulement le soir si bien que je n’y prêtais pas attention. Je pensais que c’était seulement la grossesse. Mais, au fil du temps, il m’est apparu clairement que ce n’était pas seulement la grossesse. Et puis, un jour, alors que j’étais en train de nettoyer les fenêtres à l’extérieur de ma maison, je me suis soudain sentie étourdie. Tout ce dont je me souviens de cet instant, c’est que je suis tombée.
Docteur Kamanga :
Madame Chawila, tout d’abord je veux que vous sachiez que le paludisme est le principal fléau mortel en Zambie et dans l’ensemble de l’Afrique. Les personnes qui sont les plus enclines au paludisme sont les femmes enceintes, les enfants de moins de cinq ans et les personnes atteintes du VIH et du sida. En fait, le paludisme est plus dangereux que le VIH et le sida. Il peut tuer en quelques heures ou en quelques jours. Le sida peut prendre des mois ou des années avant de se manifester ou de tuer quelqu’un.
Mme Chawila :
C’est donc le paludisme qui m’a fait avoir un bébé prématuré? Ou bien y a-t-il eu d’autres problèmes sur lesquels j’ai besoin d’être renseignée?
Docteur Kamanga :
Non, il n’y a pas eu d’autres problèmes. C’est le paludisme qui a provoqué votre accouchement à sept mois au lieu de neuf. Vous voyez, lorsqu’un moustique femelle vous pique durant la grossesse, elle vous transmet un parasite du paludisme. C’est ce parasite qui cause le paludisme. Le parasite va immédiatement s’installer dans l’utérus où il se multiplie à une vitesse beaucoup plus grande que chez une personne qui n’est pas enceinte. L’utérus est un terrain fertile pour les parasites du paludisme. Le bébé devient donc infecté dans l’utérus. Le parasite continue à se multiplier pendant que le foetus vit ses premiers instants et a peu de force pour combattre l’infection. Une femme enceinte atteinte du paludisme court également un plus haut risque d’accouchement prématuré, ce qui signifie que vous pourriez accoucher à sept mois au lieu de neuf. Un bébé né à sept mois avec le paludisme peut être très faible et très petit. Beaucoup ne survivent pas parce qu’ils n’ont pas la force de lutter contre l’infection.
Mme Chawila :
(Interrompant le docteur) Un moustique femelle peut donc être dangereux à ce point. (Étonnée) Mon Dieu! Mais comment pouvons-nous dire si un moustique est une femelle ou un mâle?
Docteur Kamanga :
C’est la femelle du moustique qui apporte tout le danger. Mais comme nous ne pouvons pas dire à l’œil nu qui est une femelle et qui est un mâle, nous devons nous protéger contre tous les moustiques en utilisant les méthodes dont je vais vous parler d’ici peu. Comme je le disais, les premiers symptômes du paludisme commencent par une fièvre, un mal de tête et bien d’autres symptômes. À ce stade, les « soldats » dans votre corps – je veux parler des globules blancs qui combattent les infections – sont harcelés. Les parasites commencent à les attaquer et à les tuer, ce qui vous rend plus vulnérable, ainsi que le bébé. Si les femmes enceintes atteintes du paludisme ne sont pas traitées, la maladie peut provoquer des fausses couches, des naissances prématurées et de l’anémie. Ici, en Zambie, nous avons adopté deux stratégies pour prévenir le paludisme durant la grossesse et préserver la vie du futur bébé. La première est l’utilisation de moustiquaires traitées à l’insecticide. La seconde consiste, pour les femmes enceintes, à prendre des médicaments anti-paludiens durant la grossesse. Habituellement, ces médicaments sont donnés par les cliniques prénatales.
Mme Chawila :
Docteur, toute cette information est beaucoup trop pour moi. Je ne me rappellerai pas de tous ces détails, même si je sais que c’est très important. Je veux que les femmes de ma collectivité en soient informées.
Docteur Kamanga :
Très bien, très bien! Mais écoutez bien ceci car c’est très important au cas où vous tomberiez de nouveau enceinte. Les cliniques prénatales sont absolument essentielles. Chaque fois que j’ai la chance de parler aux femmes à la clinique, je les encourage à continuer de venir à leur centre de santé le plus proche pendant leur grossesse. Ce n’est pas seulement pour voir la sage-femme. Il s’agit de la santé générale d’une mère et du bébé en formation. Lorsque vous n’allez pas aux cliniques prénatales, vous mettez votre vie et celle du bébé en très grand danger parce que vous pourriez ne pas déceler les symptômes du paludisme. Ou bien vous pourriez tout simplement ignorer les signes d’infection. Tout comme vous l’avez fait, Madame Chawila.
Mme Chawila :
Mais docteur, les médicaments anti-paludiens ne peuvent-ils pas provoquer la naissance de mon enfant avec une malformation?
Docteur Kamanga :
Je comprends. Vous vous inquiétez que le médicament contre le paludisme pourrait avoir des effets secondaires sur l’enfant qui n’est pas encore né. Les médicaments anti-paludiens, qui préviennent le paludisme durant la grossesse, sont les mêmes que ceux que nous donnons aux personnes qui ne sont pas enceintes. Nous prescrivons les médicaments pour prévenir le paludisme uniquement quand c’est sécuritaire pour la mère et le bébé – c’est-à-dire après 16 semaines de grossesse. C’est le moment où les organes du bébé sont déjà formés et où il n’y a pas de risque pour l’enfant. Les médicaments pour prévenir le paludisme sont administrés au maximum trois fois durant la grossesse.
Mme Chawila :
Je vois, docteur. Vous êtes donc en train de dire que les femmes ne devraient pas commencer à prendre le médicament contre le paludisme immédiatement après avoir appris qu’elles sont enceintes?
Docteur Kamanga :
Non. Comme je le disais, nous évitons de donner le médicament aux femmes enceintes quand les organes du bébé sont en cours de formation dans l’utérus ou durant les trois premiers mois de la grossesse. Durant cette période, nous avisons les femmes de dormir sous une moustiquaire traitée à l’insecticide et de nettoyer et pulvériser les alentours. Le produit chimique utilisé pour traiter la moustiquaire n’a pas d’effets secondaires sur la mère ou l’enfant qui n’est pas né. Les moustiquaires traitées ne coûtent que 3 000 kwachas zambiennes (Note de la rédaction : moins d’un dollar américain) et elles protègent à la fois une femme enceinte et son futur bébé contre le paludisme.
Mme Chawila :
(Souriant avec satisfaction et appréciation) Docteur, merci beaucoup pour cette information. Je n’étais pas au courant de tout cela. Cette information est trop précieuse pour que je sois la seule à la connaître. Bien des femmes de ma collectivité n’en savent rien. Je pense que je devrais organiser une rencontre avec mes collègues femmes et leur raconter ce qui m’est arrivé. Qu’en pensez-vous docteur?
Docteur Kamanga :
Oui! C’est une bonne idée, Madame Chawila . Je vous suggère tout spécialement d’inviter les femmes qui évitent les cliniques et les hôpitaux quand elles sont enceintes.
Bruit de quelqu’un qui frappe à la porte
Infirmière :
Docteur! Il y a une femme qui vient tout juste d’entrer dans la salle d’urgence et le travail semble avoir débuté. Venez vite!
Docteur Kamanga :
Oh! J’avais presque oublié que je suis en service. J’arrive, infirmière! Madame Chawila, si vous avez d’autres questions sur le paludisme ou sur la façon de prendre soin de vous, veuillez vous adresser à cette infirmière. Elle pourra tout vous expliquer aussi bien que moi.
Mme Chawila :
Oui docteur. Je le ferai. Docteur, attendez! Pourriez-vous également venir afin de pouvoir m’aider si je ne peux pas répondre aux questions des femmes lors de la rencontre?
Docteur Kamanga :
Évidemment, Madame Chawila . Je me ferai un plaisir de vous aider, tout comme mes collègues ici. Nous prenons le paludisme très au sérieux, surtout quand il s’agit des femmes enceintes. Revenez me confirmer la date et l’heure de cette rencontre dans votre collectivité et l’un de nous sera prêt à vous seconder.
Narrateur :
Le docteur quitte en hâte la salle de consultation. Mme Chawila appelle Nancy pour venir chercher ses sacs afin de pouvoir rentrer à la maison. Avant de quitter la pièce, elle demande une faveur à sa nièce Nancy.
Mme Chawila :
Nancy, Nancy! Je vais porter le bébé. Rentrons à la maison. M’aiderais-tu à rédiger une lettre à la présidente du groupe des femmes? Je veux organiser une rencontre avec les femmes et les informer des dangers du…
Nancy :
(L’interrompant) Des dangers de quoi? Tantine! … Vous êtes censée rentrer à la maison simplement pour vous occuper de ce nouveau-né et vous reposer. Vous savez ce que vous avez vécu pendant cette maladie. Vous ne savez peut-être même pas qui est votre ennemi. Hé, cette sorte d’attaque de paludisme, eesh?
Mme Chawila :
Que sous-entends-tu, Nancy? Cette sorcellerie m’aurait rendu malade? Non, non, non! Ma nièce, j’ai appris que c’était le paludisme. Je dois dire aux femmes combien le paludisme est dangereux et comment elles peuvent le prévenir en utilisant des moustiquaires traitées et des médicaments anti-paludiens. Et, bien évidemment, comment se soigner en cas d’attaque.
Nancy :
Tantine, on dirait que vous sortez d’une école et non d’une clinique. Comment allez-vous vous y prendre pour organiser une rencontre et parler devant un tas de gens?
Mme Chawila :
(Calme) C’est pour cela que je te demande de m’aider à rédiger une lettre à la présidente de notre collectivité invitant toutes les femmes à y assister sans faute. Le docteur Kamanga a déjà dit qu’il viendrait pour m’aider à répondre aux questions si j’en suis incapable. Mais je pense que raconter ce que j’ai vécu avec mon bébé à cause du paludisme suffira amplement pour prévenir cette maladie mortelle dans notre collectivité. (Pause) Allez, partons. Le temps joue en notre faveur.
Acknowledgements
- Rédaction : Rédactrice confirmée Alice Lungu Banda.
- Révision : Ellen Brazier, conseillère technique principale, Engagement communautaire, EngenderHealth.
- Traduction : Jean-Luc Malherbe, Société Ardenn, Ottawa, Canada.
Information sources
- National Malaria Control Center (Zambie) : http ://www.nmcc.org.zm/
- Entrevues avec :Docteure Elizabeth Chizema. National Malaria Control Center. Sous-directrice à la Direction de la santé et de la recherche sur le paludisme, 3 juillet 2009.
- Docteur Ameck Kamanga, gynécologue et gestionnaire de programmes à Marie Stopes
- International Zambia, 25 mai 2009 et 10 mars 2010.
- L’honorable Kapembwa Simbao, ministre de la Santé de la République de Zambie.
- Mme Mirriam Chawila, 9 mars 2010.