Notes au radiodiffuseur
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Le tabac est la principale culture commerciale au Malawi, à la fois pour les petits et les gros exploitants agricoles. Les sortes de tabac cultivées couramment sont le tabac Burley, le tabac foncé (dark-fired) et le tabac jaune (flue-cured), et plus de la moitié des producteurs de tabac font pousser du Burley car il est facile à traiter. Il est séché à l’air, à la différence des deux autres sortes qui exigent beaucoup de bois de chauffage. Et avec la rareté des arbres, causée par la déforestation, le nombre d’agriculteurs faisant pousser d’autres sortes de tabac ira vraisemblablement en diminuant.
Il est malheureux de constater que certains agriculteurs font pousser cette culture et perçoivent un bon revenu, mais que leur vie ne s’améliore pas. Quelle en est la raison? Premièrement, une mauvaise gestion financière. Deuxièmement, certains agriculteurs font pousser cette culture avec leurs épouses, mais quand l’argent rentre après la vente des récoltes, ils oublient leurs épouses. Ils dépensent plutôt l’argent jusqu’au dernier sou dans des pubs et des petites auberges. Ensuite, ils se souviennent qu’ils ont un foyer. Ils mentent et disent avoir été attaqués pas des voleurs. Cette habitude favorise également la propagation du VIH/sida, puisque certains des agriculteurs passent du temps avec des travailleuses du sexe.
Ces agriculteurs ne tiennent pas non plus de registres agricoles. Le gouvernement du Malawi, par le biais du ministère de l’Agriculture et d’ONG comme la National Smallholder Farmers’ Association of Malawi (NASFAM), fait de son mieux pour enseigner aux agriculteurs l’importance de tenir des registres agricoles, d’avoir une bonne planification et une saine gestion financière. Ceux qui écoutent ces messages prospèrent. Dans ce texte, nous allons rencontrer un de ces agriculteurs. Il aime sa femme et ses enfants. Le texte aidera d’autres agriculteurs à réaliser l’importance non seulement de planifier et d’avoir une bonne gestion financière, mais aussi d’impliquer l’épouse dans la prise des décisions.
Dans votre auditoire, y-a-t-il des agriculteurs qui tiennent de bons registres agricoles? Y-a-t-il des organismes d’agriculteurs ou des agents de vulgarisation qui enseignent les connaissances de la gestion financière? Y-a-t-il des agriculteurs qui sont financièrement responsables et qui ne dépensent pas leur argent pour des choses qui leur nuisent, ainsi qu’à leur famille? Vous pourriez peut-être interviewer ces agriculteurs ou ces agents de vulgarisation et les aider à transmettre leurs connaissances aux personnes de votre collectivité qui en ont besoin.
Au début du texte, il y a une « annonce mystère ». Il s’agit d’un message enregistré tiré de l’entrevue qui est destiné à donner à l’auditoire un avant-goût de l’entrevue imminente et à l’inciter à écouter le reste.
Texte
Le temps des récoltes est terminé. La plupart d’entre vous, chers agriculteurs, êtes occupés à classer et à vendre vos récoltes. Avez-vous commencé à planifier pour la prochaine saison agricole? Comment gérez-vous les recettes de la vente de vos récoltes? Qui prend les décisions concernant l’utilisation de l’argent? Est-ce seulement l’homme ou bien l’homme et la femme qui participent à ces décisions? Cet après-midi, nous allons en apprendre davantage à ce sujet de la bouche de notre collègue, M. Harold Kaliramake, de la Chikwatula Association à Ntchisi.
Dans notre langage vernaculaire, il y a un dicton qui dit: «Un hibou respecte l’arbre dans lequel il dort.» L’avez-vous déjà entendu auparavant?
(Bruit d’une voiture qui démarre, ensuite bruit de moteur pendant deux secondes, puis fondu enchaîné. Deux secondes plus tard, bruit d’une voiture qui arrive, maintien pendant deux secondes, puis arrêt.)
Nous voici enfin arrivés à Ntchisi. Rendons-nous à la Chikwatula Association. (Courte pause pendant que l’animateur se dirige vers le champ) L’agriculteur qui est devant nous est M.Harold Kaliramake, portant des bottes de caoutchouc, une paire de pantalons noirs et une chemise blanche. Il est occupé à déraciner des tiges de tabac. Et environ 100 mètres plus loin, la dame portant une robe rouge et un vêtement enveloppant de camouflage est sa femme. Elle ramasse du bois de chauffage tout en chantant un chant traditionnel.
J’exhorte les agriculteurs à prendre l’agriculture au sérieux comme une entreprise. Dans notre langage vernaculaire, il y a un dicton qui dit: «Un hibou respecte l’arbre dans lequel il dort.» Dans ce cas, le tabac est notre arbre et nous devons le respecter. Nous devons faire tout ce que l’on attend de nous. Cela aboutira non seulement à une meilleure récolte, mais aussi à de meilleurs prix sur les marchés.
Pause musicale ou publicitaireM. Kaliramake, comment un agriculteur devrait-il dépenser l’argent tiré de la vente de sa récolte? Devrait-il simplement se détendre et en profiter?
Un simple rappel – vous écoutez l’émission Farming as Business, à l’antenne de la Malawi Broadcasting Corporation Radio 1.
J’ai aussi un invité à l’émission d’aujourd’hui. Il a des informations importantes pour vous, qui vont compléter ce que vous avez entendu de M. Kaliramake. Restez à l’écoute.
Je sais que la plupart d’entre vous vendent actuellement diverses cultures, notamment du tabac. Comment avez-vous l’intention de dépenser vos recettes? Vous êtes-vous rappelé de budgéter pour la prochaine saison agricole? Autrement, où pensez-vous obtenir vos intrants agricoles? Mon conseil, cet après-midi, c’est de commencer à vous préparer dès maintenant en vue de la prochaine saison.
À présent, je vais parler des engrais. Ils sont très importants quand vient le temps de faire le budget pour une autre saison. Il y a des cultures qui ne réussissent pas bien sans engrais. Je vous conjure donc de faire de bons budgets maintenant, lorsque vous vendez vos récoltes. Posez-vous ces questions : Quel genre de culture vais-je faire pousser l’an prochain? Si c’est du tabac, combien d’acres ou d’hectares devrais-je cultiver? De quelle quantité d’engrais aurai-je besoin?
Après avoir vendu votre récolte, c’est le moment de prendre une partie de votre revenu et d’acheter de l’engrais à l’avance. Si vous achetez vos intrants maintenant, vous vivrez l’esprit en paix. Vous n’avez pas besoin de vous démener pour acheter maintenant, à la différence de l’époque où les pluies arrivent. Durant les pluies, beaucoup de gens se démènent pour trouver des engrais au magasin et certains types d’engrais sont rares à cette époque-là. Vous devriez également savoir que le prix des engrais fluctue. Vous pouvez acheter les engrais à un prix moins élevé avant les pluies et à un prix plus élevé au début des pluies. Cela signifie que vous pouvez acheter plus de sacs d’engrais maintenant que pendant la saison des pluies lorsque les prix augmentent.
Si vous gardez de l’argent chez vous ou à la banque, dans l’espoir d’acheter plus tard, vous pourrez faire face à des problèmes nécessitant de l’argent. Vous utiliserez assurément cet argent pour régler ces problèmes et vos activités agricoles en souffriront.
Je vous incite donc à acheter vos intrants agricoles aussitôt après avoir vendu vos récoltes. Il y a des agriculteurs qui pensent s’acheter quelque chose de gros après avoir vendu leur récolte – un produit de luxe. Ils ne planifient pas convenablement pour la prochaine saison agricole. Ils peuvent acheter un véhicule d’occasion sans consulter convenablement un bon mécanicien. Oui, il est important pour un agriculteur de posséder un véhicule car cela peut aider un petit exploitant agricole. Mais si la voiture tombe en panne après quelques mois, l’agriculteur ne pourra pas se permettre de payer les réparations. Il aura réalisé une grosse perte. Alors, je vous invite fortement à réfléchir avant d’acheter des produits de luxe. Demandez-vous en quoi cet article vous sera utile et pendant combien de temps.
Permettez-moi de poursuivre en remerciant le gouvernement d’avoir lancé le Programme de subventions pour les engrais. Ce programme est très bénéfique pour les petits exploitants agricoles. Vous pouvez acheter des engrais à bas prix. Mais n’oubliez pas que vous pouvez acheter seulement deux sacs d’engrais dans le cadre de ce programme. Et la plupart d’entre vous utilisent plus de deux sacs d’engrais par saison. Alors, achetez de l’engrais supplémentaire dès maintenant. Lorsque le programme fonctionnera, vous pourrez compléter les engrais que vous avez déjà achetés. Travaillons ensemble avec le gouvernement et faisons notre part en achetant une partie de nos besoins. Plus tard, nous pourrons alors apprécier ce que le gouvernement nous a donné.
Je vous souhaite bonne chance durant cette saison de vente des récoltes.
Pause musicale ou publicitaire
Je vous conseille de faire très attention lorsque vous vendez vos récoltes. Préparez de bons budgets pour la prochaine saison, n’oubliez pas de payer vos ouvriers et souvenez-vous des frais de scolarité de vos enfants, des vêtements et des autres articles importants qui sont nécessaires à la maison. Enfin, ne vendez pas votre vie avec vos récoltes!
C’est sur cette note que se termine cet après-midi notre émission Farming as Business.
Au micro Andrew Mahiyu qui vous dit au revoir!
Acknowledgements
Rédaction : Andrew Mahiyu, National Smallholder Farmers’ Association of Malawi (NASFAM)
Révision : Rex Chapota, coordonnateur national de la recherche, Initiative de recherche sur les radios rurales en Afrique (IRRRA), Radios Rurales Internationales (RRI), Lilongwe, Malawi.