Notes au radiodiffuseur
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De nos jours, les forêts subissent des pressions car les gens coupent les arbres pour avoir du bois de chauffage et pour d’autres usages. Au départ, au début du 20e siècle, le tiers de la masse continentale du Ghana était recouvert de hautes forêts, soit environ 8,2 millions d’hectares. Le pays a perdu environ la moitié de son couvert forestier. La situation est devenue inquiétante et plusieurs programmes ont été mis en ?uvre, dans le but de sauver la situation.
Dans le présent texte, des anciens du village Nana Kwaku, Nana Kofi et Nana Boahen, ainsi que M. Ackom, agent forestier, se rencontrent sur la place du village pour parler du passé, du présent et de l’avenir de l’environnement qu’ils ont observé au cours des sept dernières décennies.
Texte
Indicatif musical et fondu enchainé
Animateur :
Bonjour. Si vous avez remarqué dernièrement que vous ressentez de la chaleur et de l’inconfort dans l’environnement en pleine évolution, et si vous voulez savoir ce que les arbres peuvent faire pour nous, et aussi vous informer sur le réchauffement de la planète, alors restez à l’écoute car des anciens (Nananom) et un agent forestier vont parler des choses qu’ils savent sur l’environnement.
Bruits de gens qui passent et d’oiseaux qui chantent
Bruits de chaises et de tables que l’on tire et que l’on pousse
Nana Kwaku :
(soupirant) Ah! Amma, pourquoi donc de nos jours beaucoup de choses disparaissent elles dans notre environnement? Il n’y a plus de papillons, plus d’oiseaux magnifiques, plus d’arbres ombreux, plus d’air frais et plus de fortes pluies. Pourquoi?
(Pause) Il y a environ 25 ans, la saison agricole était marquée par un flot de papillons se déplaçant du sud est vers le nord ouest. Les hiboux hululaient la nuit. Les fruits des palmiers, les noix de cola et d’autres fruits tombaient sur le sol des forêts pour le bonheur des écureuils, des antilopes et des rats. On voyait des perroquets parcourir de longues distances en provenance d’endroits inconnus vers des destinations inconnues. Tôt le matin, on entendait les singes grimper d’arbre en arbre. Ces sons appelaient les agriculteurs au travail, puisqu’ils annonçaient l’arrivée du matin.
Inversement, la soirée était marquée par les chants des grillons. Il n’y avait pas de feux de brousse en raison des pluies qui tombaient continuellement toute l’année. Les fleurs libéraient un agréable parfum, donnant du travail aux abeilles qui butinaient de fleur en fleur à la recherche de nectar. Tout cela a maintenant disparu. J’ai entendu dire que c’est une punition des dieux et de nos ancêtres.
Nana Boahen :
Humm! Une punition des dieux et de nos ancêtres? Cela me semble étrange. Il y a eu assez de pluie cette année pour les agriculteurs à Suuanso, qui est seulement à neuf kilomètres de Yamfo. Alors, tu veux me dire que les pluies viennent de nos dieux et de nos ancêtres?
Nana Kofi :
Boahen, regarde les montagnes. Il y a 20 ans, elles étaient couvertes de forêts denses. Regarde aujourd’hui les rochers dénudés. C’est certainement une punition qui nous est servie.
Nana Boahen :
Je pense que la destruction du couvert forestier autour de la ville résulte de la sécheresse que nous subissons et non d’une punition des dieux ou de nos ancêtres. Plantons davantage d’arbres et les pluies reviendront.
M. Ackom :
J’appuie les paroles de Nana Boahen. C’est la destruction du couvert forestier qui a engendré la sécheresse, non pas une malédiction de nos ancêtres et des dieux. Si nous décidons de planter davantage d’arbres, je peux vous aider avec les plants d’arbres, parce que j’ai 10 000 plants d’acacia, 5 000 plants d’acajou et 5 000 plants d’orangers et de manguiers. J’ai également d’autres espèces d’arbres dans ma pépinière. Je pense que les précipitations que nous avons connues il y a quelque temps tombaient à cause du couvert forestier et peut être pas des dieux et de nos ancêtres. Les feux de brousse, l’abattage systématique des arbres et les autres activités humaines qui dégradent l’environnement dans les villes ont abouti à la sécheresse que nous connaissons actuellement. Si nous plantons davantage d’arbres à compter d’aujourd’hui, nous devrions avoir plus de pluies d’ici cinq ans et la hausse des températures cessera.
Nana Kofi :
Que disiez vous? Les températures augmentent elles? Quelle température est en hausse?
M. Ackom :
Je ne parle pas des températures personnelles; je parle de la température de toute la planète. Elle a augmenté de deux degrés au cours des cinquante dernières années.
Nana Boahen :
Qu’est ce que cela signifie, M. Ackom?
M. Ackom :
Cela signifie qu’il y a 50 ans la température annuelle moyenne était de 25 degrés à Yamfo en juin, alors qu’aujourd’hui elle atteint 27 degrés.
Nana Boahen :
Quel rapport cela a-t-il avec notre situation actuelle?
M. Ackom :
Un grand rapport! Vous êtes vous demandé pourquoi nous avons des saisons sèches plus longues et des feux de forêt plus catastrophiques qu’il y a 20 ans? Avez vous remarqué dernièrement que, lorsqu’il pleut, les précipitations sont fortes et accompagnées de vents violents qui détruisent les biens? Avez vous noté que les inondations sont très répandues à maints endroits? Je suppose que ce n’était pas ainsi il y a 20 ans. Ces changements résultent de la hausse des températures dans le monde.
Nana Boahen :
Qu’est ce qui provoque cette hausse de la température planétaire?
M. Ackom :
Cette augmentation de la température mondiale ou ce réchauffement de la planète est dû aux activités humaines. Par exemple, lorsque nous défrichons la brousse et faisons des feux sur nos fermes, vous voyez de la fumée s’élever dans les airs. Cette fumée contient un gaz appelé dioxyde de carbone. Lorsqu’il monte dans le ciel, il y reste pour longtemps. Si de nombreux agriculteurs font la même chose, le gaz se retrouve en grandes quantités pour former une épaisse couverture ou un plafond dans le ciel. Lorsque le soleil brille et réchauffe la surface de la terre, une partie de la chaleur devrait être réfléchie vers le ciel. Mais cette couverture de dioxyde de carbone empêche la chaleur de retourner dans l’espace, si bien que la température de la terre augmente.
Nana Kofi :
Pouvons nous faire baisser la température?
M. Ackom :
Pas complètement. Mais nous pouvons contribuer à stopper son augmentation. Une façon de le faire consiste à planter davantage d’arbres.
Nana Kofi :
Humm! Ainsi, les arbres peuvent contribuer à faire baisser la température de la planète qui est en hausse. Comment cela se peut il?
M. Ackom :
Premièrement, parce que les arbres absorbent du dioxyde de carbone pour préparer leur nourriture. Ils rejettent de l’oxygène, un gaz que nous respirons. Deuxièmement, les arbres pompent l’eau du sol pour nourrir leurs racines, leur tronc et leurs feuilles. Lorsqu’ils ont trop d’eau, ils en libèrent une partie dans l’atmosphère sous forme de vapeur. La vapeur contient des particules d’eau fraiche qui rafraichissent l’air autour de l’arbre. Troisièmement, cette vapeur provenant des arbres peut former des nuages qui retombent en pluie. Quatrièmement, les couverts forestiers peuvent intercepter entre 20 et 25 % des pluies qui tombent sur eux au lieu de les voir s’évaporer directement dans l’atmosphère. L’eau coule également sur le tronc des arbres et tombe sur le sol sans endommager la couche de terre arable à cause des tapis de feuilles que l’on retrouve sur le sol des forêts. Les arbres donnent également de l’ombre et empêchent les rayons brûlants du soleil de nous atteindre. Tous ces éléments, chers anciens, peuvent contribuer à faire diminuer les températures qui sont à la hausse.
Animateur :
Chers auditeurs, vous avez entendu de vos propres oreilles les dangers du réchauffement de la planète et les avantages de planter des arbres. J’espère que vous planterez un arbre aujourd’hui pour sauver des vies. De nombreux organismes travaillent à l’échelle locale pour endiguer le réchauffement de la planète. (Radiodiffuseur : insérez les noms, numéros de téléphone et adresses d’organismes locaux ou nationaux qui se penchent sur les enjeux touchant le réchauffement de la planète et la plantation d’arbres.). Pour aujourd’hui, je vous dis au revoir et à la semaine prochaine.
Indicatif musical pour mettre fin à l’émission
Acknowledgements
Rédaction : Kwabena Agyei, Classic FM, Techiman, Ghana.
Révision : Dr Daniel A. Ofori, principal chercheur scientifique (génétique et biologie de la conservation), chef – technologie des semences et d’amélioration des arbres, leader – programme de développement des plantations, Institut de recherches en foresterie de l’Université du Ghana, Kumasi, Ghana.
Note: Cette émission est une combinaison de deux émissions réalisées par The Story Workshop à Blantyre, au Malawi, une qui a été radiodiffusée en 2005 et une autre à la fin de 2006.