Notes au radiodiffuseur
Contenu : Les membres de la coopérative Parracana de Solola, au Guatemala, partagent les informations sur les prix pratiqués sur le marché avant de vendre leurs produits.
Remarque: La Coopérative Agricole Intégrée de Parracana est située dans le Canton de Chuchuxic, municipalité de Santa Lucia, Ututlan, Département de Solola, au Guatemala. Elle a été constituée en juillet 1987 pour répondre aux besoins des agriculteurs de la communauté. La coopérative travaille aussi à la conservation des sols, et sur des projets de reboisement dans la communauté.
Texte
Les agriculteurs d’une petite communauté, à Solola, au Guatemala, avaient un problème. Les intermédiaires proposaient des prix bas, et même souvent injustes, pour leurs produits. Mais, souvent, ils acceptaient ces prix sans vraiment savoir ce qui était juste.
Plus tard, ils apprenaient que les agriculteurs du village voisin obtenaient un meilleur prix pour les mêmes produits. Le problème, c’est que c’était difficile pour les agriculteurs d’avoir les informations dont ils avaient besoin pour faire une bonne transaction.
L’autre problème c’était la faible demande pour un produit. Au début de la saison, les agriculteurs cultivaient un seul produit, des pommes de terre par exemple, sur un champ entier, ou sur toute leur terre. Puis, au moment de la récolte, ils s’apercevaient qu’il n’y avait qu’une faible demande pour ce produit. Comme personne n’en voulait, ils le vendaient à des prix dérisoires et perdaient de l’argent.
La coopérative Parracana a été créée pour résoudre ces problèmes de mise en marché. La communauté était consciente qu’il fallait davantage d’informations sur les prix justes, ainsi que sur la demande pour différents produits. Ils ont pensé qu’en étant un groupe organisé, ils pourraient obtenir les informations dont ils avaient besoin, pour prendre les bonnes décisions concernant la vente de leurs produits.
Les enseignants ont la responsabilité de trouver les bons marchés et les bons prix avant la récolte. Ils se déplacent, font des appels téléphoniques, et rendent visite aux gens pour recueillir toutes sortes d’informations sur la demande et les prix du marché, au Guatemala et dans les pays voisins. Par exemple ils cherchent à savoir quels fruits, légumes, et céréales se vendent le mieux et à quel prix il faut les vendre.
Lorsqu’ils ont les informations nécessaires, ils les donnent aux agriculteurs. Ensemble, ils décident où vendre et quoi planter. Les enseignants informent les acheteurs et s’arrangent pour qu’ils viennent directement au village, à un moment donné, pour acheter aux membres de la coopérative que cela intéresse. Par exemple, cette année ils devraient avoir de bons prix pour les pommes de terre au Salvador, et de nombreux membres de la coopérative ont écoulé leurs produits dans ce pays.
Cette coopération comporte un certain nombre d’avantages. Les agriculteurs ont accès aux informations sur le marché, sans avoir à débourser beaucoup d’argent ni perdre trop de temps. Ce sont les enseignants, qui habituellement ont acquis l’expérience des affaires, qui font la recherche. Tout le monde en discute et on prend les décisions ensemble. En tant que groupe, ils sont mieux armés pour dénicher les bons marchés parce que les acheteurs préfèrent acheter en grosses quantités. Alors, en travaillant la main dans la main, ils ont plus de pouvoir et une meilleur chance d’obtenir de bons prix.
Les enseignants sont aussi satisfaits des résultats. Ils savent que les agriculteurs représentent une partie importante de la communauté. Si les agriculteurs tirent des bénéfices de la coopérative, le reste de la communauté en bénéficie aussi.
Certains membres de la coopérative continuent de vendre leurs produits à titre individuel. Ils ne sont pas obligés de vendre à une personne en particulier. Mais s’ils le désirent, ils peuvent prendre des décisions sur la base de la recherche faite pour eux. Cependant, la majorité des agriculteurs trouvent qu’habituellement, ça vaut la peine d’écouler leurs produits sur les marchés dénichés par les enseignants. Ce qui est important, c’est que cette collaboration donne aux agriculteurs le moyen d’accéder aux informations importantes, concernant la mise en marché .Des informations qu’ils n’obtiendraient pas autrement.
Les agriculteurs de la coopérative Parracana se posent maintenant beaucoup de questions utiles avant de décider quel produit cultiver et où le vendre. C’est vraiment important qu’un agriculteur se pose ces questions. Par exemple :
- Quels sont les prix obtenus par les autres agriculteurs de la région pour leurs produits ?
- Quels sont les prix pratiqués sur les marchés en ville ?
- Que veut le consommateur ? C’est important de penser à cela parce qu’en fin de compte, c’est lui qui va débourser de l’argent pour le produit. Aucun agriculteur n’a envie de travailler dur toute la saison pour produire quelque chose qui n’intéresse personne. Alors, c’est important de s’informer pour être sûr qu’il y a une demande pour un produit donné, et de savoir les caractéristiques qui font la différence. Par exemple, le marché local veut-il des petits ou de gros ananas ?
La coopérative Parracana est un exemple d’effort coopératif.Bien sûr, les coopératives peuvent être créées sous différentes formes pour servir une variété de besoins. Les agriculteurs de cette coopérative ne partagent ni la terre ni les profits. Au lieu de cela, ils collaborent en partageant les informations qui les aident à obtenir de meilleurs prix pour les produits qui sont les fruits de leur sueur…
Information sources
Interview avec Eugenio José Ixol Mus, Coopérative Agricole du Parracana, Santa Lucia, Ututlan, Département de Solola, Guatamala.
Interview avec Carlos Fausto, Coordinateur de projet PRAUM, Multi-Purpose Tree Reforestation Project, Guatemala city, Guatemala.
Interview avec David Arivillaga, SHARE, Guatemala city, Guatemala.